samedi 26 février 2022

Les Hauts de Hurlevent - Emily Brontë

En résumé.

1801 - comté du Yorkshire - Angleterre. Mr Lockwood pose ses valises à Thrushcross Grange, belle demeure se situant sur les terres de Heathcliff, quant à lui propriétaire du manoir de Wuthering Heights. Sur ce territoire désolé, battu par les vents et par les bourrasques de neige, aucune âme ne vit, sauf quelques êtres qui accompagnent le chef du domaine Heatchcliff dans son habitation délabrée, pourrie par une atmosphère délétère. C'est lors d'une de ses visites à son propriétaire que Mr Lockwood, homme plutôt guilleret, va découvrir l'ambiance qui règne sur ce domaine. Effrayé par la violence et le tourment qui agitent ses voisins, il tente de trouver des explications auprès de sa femme de charge, l'honorable Nelly Bean. Cette femme honnête et dévouée lui dévoile donc toute l'histoire des familles Earnshaw et Linton. Une histoire dont le personnage clé n'est autre que ce Heathcliff, jeune garçon adopté par la famille Earnshaw, à la fois rejeté par son demi-frère et adoré par sa demi-sœur. L'arrivée de cet étranger dans la famille est à l'origine de bien des tourments, à la fois source d'un amour impossible mais aussi d'un désir de vengeance viscéral.

Mon avis.

Les Hauts de Hurlevent est l'un des derniers ouvrages proposés par les éditions Tibert. Mon amoureux, sachant l'intérêt que je porte à cette collection de grands classiques magnifiquement illustrés, m'a offert celui-ci pour Noël. J'attendais donc patiemment mes quelques jours de congés pour découvrir la plume d'une des sœurs Brontë, Emily en l’occurrence. Ce livre ne fut ni un coup de cœur ni une déception. A vrai dire, je m'attendais à ce type d'intrigue caractéristique de la littérature anglaise.

Les débuts furent rudes. Les trois premiers chapitres m'ont en effet semblé difficiles d'accès. Si l'on comprend bien l'arrivée de Mr Lockwood, sa qualité de locataire d'une partie du domaine, et l'antipathie qu'Heathcliff dégage, il est compliqué de deviner l'identité des autres personnages et les liens qui les unissent. Je me suis arrachée les cheveux pour essayer de comprendre qui était cette Catherine Linton Earnshaw Heathcliff, et si c'était le même personnage que Cathy. En plus de cela, les premières pages m'ont semblé vraiment ennuyantes et je craignais déjà pour la suite de l'histoire. L'ésotérisme contenu dans le chapitre deux ou trois m'a également surprise, je ne m'attendais pas à retrouver dans ce type d'intrigue des fantômes venant hanter les vivants. Heureusement, la panique qui fut la mienne suite à la lecture de ses premiers moments fut rapidement gommée lorsque Nelly Bean, la gouvernante de Mr Lockwood, prit la parole pour retracer l'histoire des habitants des Hauts de Hurlevent. S'étale alors sur plus de 400 pages l'historique de deux familles, les Linton et les Hearnshaw, sur deux générations. 

Si j'en crois ce que j'ai lu à droite, à gauche, ce livre doit son succès à la force de caractère de ses personnages, et surtout à Heathcliff, symbole du meilleur chez l'Homme (l'amour franc et entier) mais aussi du pire (le désir absolu de vengeance qui occasionne beaucoup d'aigreur et de violence). Ces thématiques sont en effet développées et l'on voit bien à quel point la déception d'un homme peut engendrer le malheur autour de lui. L'histoire d'amour impossible entre Heathcliff et sa demi-sœur est selon moi un peu moins mise en avant, sauf lors de la dernière scène avant la mort de la jeune femme. Je pensais que leurs sentiments auraient davantage été développés dans la première partie du livre. Emily Brontë propose des personnages marqués par des traits de caractère extrêmes. Les émotions sont décrites avec beaucoup d'emphase, à tel point que les tourments de l'âme occasionnent la mort des corps. La violence physique et verbale est également très présente, plus que je n'aurais pu l'imaginer. Mais bizarrement, j'ai eu le sentiment de passer à côté de la totalité des messages qui sont proposés au sein de cette histoire. Mon analyse des personnages et de leurs relations est très partielle, alors même que Les Hauts de Hurlevent doit être d'une grande richesse pour qui a le souhait de disséquer le comportement humain au travers des personnages dépeints par Emily Brontë. En revanche,  j'ai davantage été marquée par les paysages et l'atmosphère étouffante. Ces territoires désolées, ces landes vallonnées tantôt battues par les vents, tantôt emplies d'une clarté estivale, offrent une métaphore saisissante des humeurs des personnages. L'intrigue semble se dérouler dans une sorte de huis-clos malsain. Les protagonistes sont peu nombreux et issus du même sang, les  lieux restent identiques. Peu de choses viennent de l'extérieur. La ville de Gimmerton est à plusieurs reprises mentionnée mais aucune scène n'a lieu là-bas et aucun personnage n'est envoyé de ce village pour apporter du sang frais au domaine géré par les familles Linton et Earnshaw. La morale finale semble aussi aller dans ce sens, le mal vient de l''étranger puisque tous les malheurs ont été engendrés par l'arrivée de Heathcliff qui a tout de l'étranger (orphelin, couleur de peau bazanée, romanichel). J'ai eu parfois l'impression de tourner rond, en particulier en milieu de roman, lorsque les problématiques reviennent un peu en boucle, seule la génération change, et le fait que les lieux restent les mêmes a quelque chose d'oppressant, comme s'il était difficile de se sortir de ce tourbillon infernal.

Je suis heureuse de connaître enfin l'histoire de ce classique de la littérature anglaise dont j'avais beaucoup entendu parler auparavant. Je pense l'avoir lu trop vite pour en savourer toute la richesse. Peut-être qu'une relecture, dans quelques temps, viendra m'apporter d'autres clés de compréhension, complétant ainsi mes premières impressions. Si vous vous lancez dans ce roman à l'ambiance très british, je vous conseille de persévérer et de ne pas vous laisser déstabiliser par les premiers chapitres. Bonne lecture à venir !
Dernières infos.

Les Hauts de Hurlevent a été publié en 1847 pour la première fois. Dans cet ouvrage des éditions Tibert, il compte 411 pages. De nombreuses adaptations en films, séries, peut-être même BD ont été réalisées. 
Ma note.
Challenges.

Défi lecture 2022 : Consigne 2 - Lire un classique littéraire écrit par une femme - 7/100

dimanche 20 février 2022

13 à table (2021) - Collectif

 En résumé.

Chaque année, des grands noms de la littérature contemporaine mettent leur plume au service des Restos du Cœur. Le recueil de nouvelles, portant toujours sur un thème bien précis - celui du premier amour pour l'année 2021 - est vendu au prix de 5 €, ce qui permet d'offrir 4 repas. L'occasion de faire plaisir mais aussi de se faire plaisir.

Mon avis.

Voici le deuxième 13 à table ! que je découvre. Il y a quelques années, j'avais lu l'édition de 2016 consacré aux frères et sœurs. Honte à moi, je n'ai toujours pas acheté l'un de ces recueils de nouvelles. J'ai trouvé celui-ci dans une boîte à livres, tout gondolé par la pluie. Je me le suis réservé pour mes voyages quotidiens vers mon lieu de travail, savourant ainsi ces variations autour du premier amour. C'est toujours plaisant de voir la diversité d'interprétations à partir d'un même thème. Tantôt sombres, tantôt joyeuses, tantôt originales, ces intrigues sont également l'occasion de nous faire découvrir de nouvelles plumes. Voici, en quelques phrases, une présentation des différents textes proposés :

* Tonino BENACQUISTA - Hier, à la même heure : Un premier amour fantasmé qui ressurgit bien des années plus tard, cette fois pour faire ses adieux. Le narrateur aurait pu changer la funeste destinée de cette célébrité qu'il a idolâtrée pendant bien des années mais il n'a pas bougé le petit doigt. Cette nouvelle ouvre le bal, la chute est poignante sur l'instant, mais oubliée quelques jours plus tard.

* Philippe BESSON - Un film de Douglas Sirk : Le premier amour, le grand, le vrai, peut surgir à n'importe quel moment et tout emporter sur son passage. Eux ne s'y attendaient pas, pourtant tout allait prendre une saveur nouvelle. Bien qu'elle manque d'originalité, cette intrigue m'a plu, jusqu'à ce que le président de la république actuel soit mentionné. On en entend assez parler comme ça, pas besoin de le retrouver dans un bouquin !

* Françoise BOURDIN - N'a-qu'un-oeil : Quand on pense premier amour, on pense irrémédiablement à celui des cours d'école. La jeune fille ne déroge pas à la règle, la voilà qui tombe sous le charme de l'un de ses camarades de CP. Seulement, ses premiers sentiments, si intenses, devront être réprimés. Dominique fera sa réapparition, des années plus tard, dans un tout autre contexte. Comment va réagir la jeune femme qui n'a jamais oublié cet amour d'enfance ? Une intrigue peu originale mais dont le dénouement apporte un peu de sel à l'ensemble.

* Maxime CHATTAM - Big Crush ou le sens de la vie : J'ai dû m'y prendre à deux fois pour savourer cette nouvelle. Quand on entame les premières pages, on ne voit pas bien où l'auteur souhaite nous embarquer. Puis on comprend qu'il retrace la vie d'un couple, Eve et Adam, à l'envers. Ainsi, leur histoire nous est contée de leur mort à leur naissance. Une façon inédite de raconter un premier amour, qui, après m'avoir laissée perplexe, a fini par me séduire.

* Jean-Paul DUBOIS - Une belle vie avec Charlie : Voilà encore une proposition originale puisqu'il est question de la relation d'un homme avec son chien. Le premier amour n'est donc pas celui qu'on imagine spontanément mais il n'en reste pas moins sincère et ô combien profond. Un premier amour qui rend hommage aux liens qui nous unissent à nos animaux et qui a toute sa place dans ce recueil.

* François d'EPENOUX - 1973, 7ème B : De nouveau un amour d'enfance qui n'a jamais pu s'exprimer, mais que l'on retrouve bien plus tard, assis à la terrasse d'un café. Une prophétie formulée par le narrateur alors qu'il est encore tout jeune et qui se réalisera des années plus tard, comme s'il avait jeté un sort à sa tendre amoureuse. Une nouvelle qui n'a rien de transcendant mais dont la chute est bien trouvée.

* Alexandra LAPIERRE - Le correspondant autrichien : La venue d'un jeune autrichien dans le pays toulonnais pour y suivre des cours de piano avec la mère de la narratrice. Un premier amour fantasmé, idéalisé qui apportera avec lui son lot de déconvenues et viendra rompre une relation fusionnelle entre une mère et sa fille. J'ai apprécié cette nouvelle, bien menée, qui me reste en tête bien des jours après avoir refermé ce recueil.
 
* Agnès MARTIN-LUGAND - Des lettres oubliées : Il est une nouvelle fois question d'un amour de jeunesse qui refait surface bien des années après, semant la zizanie au sein d'une famille déjà fragilisée par les épreuves du passé. Un texte qui m'a déçue, je m'attendais à mieux de la part de l'auteur. J'ai trouvé cette intrigue plutôt fade, mal écrite, exagérée sur bien des plans et peu réaliste.

* Véronique OVALDE - Mon premier amour : Eh bien... Cela va être rapide, je n'ai absolument rien compris à cette nouvelle. Je ne sais pas de quoi ça parle. Heureusement, le supplice ne dure que deux ou trois pages.

* Romain PUERTOLAS - L'amour volé : Et si le premier amour pouvait être pour le portrait de Mona Lisa, à tel point qu'un jeune homme irait jusqu'à le voler pour convoler en justes noces avec l'objet de ses désirs ? J'ai vraiment bien aimé cette proposition de Romain PUERTOLAS qui offre au lecteur encore une autre façon de concevoir un premier amour, cette fois-ci en rendant hommage au pouvoir de l'art pictural.

* Eric GIACOMETTI & Eric RAVENNE - Le premier sera le dernier : un premier amour exploité par des escrocs, il fallait y penser ! C'est la proposition des ces deux auteurs qui apportent un peu d'originalité à ce recueil.

* Olivia RUIZ - Une si jolie nuit : la beauté du titre contraste avec l'horreur décrite dans cette nouvelle très sombre. Le premier amour est ici présenté comme dangereux et destructeur. Un premier amour si charismatique qu'une jeune fille le suit partout, enchaîne les rave où l'alcool coule à flot et les pilules sont faciles à trouver, jusqu'au péril de sa vie. Cette intrigue apporte sa pierre à l'édifice dans une version beaucoup moins romantique du premier amour.

* Franck THILLIEZ - Un train d'avance : Last but not least... Même si le train à bord duquel voyage le protagoniste paraît tout à fait classique, il est en réalité très perturbant.. Les wagons sont en fait des bonds dans le temps, d'une dizaine d'années. Ainsi, à mesure que le jeune garçon avance ou recule, c'est toute sa vie qui défile. Une nouvelle intrigante, qui vient clore ce recueil d'une façon peu commune.
Dernières infos.

Cette version de 13 à table ! a été publié en 2020 et compte 237 pages.

Ma note.
Challenges.

Défi lecture 2022 : Consigne 77 - Livre contenant le prénom d'un animal de compagnie dans le texte (dans la nouvelle de Jean-Paul DUBOIS, il est question de Charlie, son chien) - 6/100

mardi 15 février 2022

Les enfants sont rois - Delphine De Vigan

En résumé.
 
Biberonnée aux émissions de téléréalité qui virent le jour au début des années 2000, Mélanie Claux ne vit plus que pour une seule chose : devenir ces lofteurs qu'elle regardait les jeudis soirs dans le canapé avec ses parents. Les réseaux sociaux lui offriront cette chance. Ne permettent-ils pas de mettre en valeur la vie de millions d'anonymes et de rendre leurs moindres faits et gestes visibles par tous ? Après avoir pris ses marques sur Facebook lors de la naissance de son aîné, Sammy, dont elle diffuse les premières photos à tous ceux qui veulent bien les regarder, Mélanie découvre Youtube puis Instagram. Sammy et la cadette Kimmy deviennent les mascottes de la chaîne Youtube qu'elle crée, Happy Récré, déclinée également sur un compte Instagram régulièrement alimenté de photos, stories sur la vie quotidienne de la famille Claux. Les vidéos de ces graines d'influenceurs deviennent virales. Leur contenu varie : déballage de cadeaux, test de jeux divers et variés,  achats compulsifs, tout passionne les internautes dont le nombre ne cesse d'augmenter, faisant gagner à la famille une véritable fortune. Seulement, un jour, tout s'arrête. La star, la vedette de la famille, la plus regardée des enfants disparaît. Pour retrouver les traces de Kimmy, Clara Roussel est mandatée. Du même âge que Mélanie, elle aussi a regardé en cachette Loft Story et les dérivés qui suivront. Néanmoins, son parcours est tout autre : policière émérite, un peu dépassée par l'évolution du monde, elle découvre avec effroi la vie de la famille Claux. De 2019 à 2031, le lecteur est invité à suivre les parcours de ces deux femmes, avec une réflexion particulière menée sur les jeunes influenceurs.

Mon avis.

Moi-même un peu dépassée par les réseaux sociaux, bien souvent consternée par ce qui s'y dit ou ce qui s'y fait et trouvant dangereux cette mise en avant outrancière de l'image de soi, je ne pouvais qu'être séduite par ce nouveau roman de Delphine DE VIGAN. J'ai eu la chance de pouvoir me le procurer assez vite grâce à ma médiathèque. Une fois entamé, je ne l'ai plus lâché, un véritable coup de cœur, le premier de cette année 2022.

Malgré une trame narrative plutôt simple, ce livre est d'une incroyable richesse. Il se situe à la croisée de plusieurs genres littéraires, sans pour autant qu'un genre prenne le pas sur un autre. Les enfants sont rois est d'abord un roman. Un thriller, diront certains. Je n'irais pas jusque là, je parlerais davantage d'enquête policière, peut-être parce que le terme "thriller" m'évoque du sang, des meurtres atroces et un suspense effroyable, ce qui n'est pas le cas ici. Bien sûr, le narrateur réussit à nous tenir en haleine, bien sûr, on a envie de connaître l'identité du ravisseur de Kimmy, mais cette enquête policière n'est finalement qu'un prétexte pour donner du rythme à cette intrigue dont le but est avant tout d'alerter sur ce phénomène préoccupant. En creux, on est donc sur un roman qui s'inspire du documentaire ou de l'essai. Delphine DE VIGAN s'est documentée pour rédiger ce nouveau livre, ça se sent clairement. Malgré le côté fiction, l'histoire de Mélanie est tout à fait crédible et ressemble beaucoup à celles des parents qui ont fait de leurs enfants des influenceurs. C'est à travers le regard de l'agent de police, Clara Roussel, que l'on découvre cet univers dérangeant. Tout est disséqué, analysé : le contenu de ces chaînes Youtube avec une classification des vidéos postées, un historique du phénomène, jusqu'à la réglementation, dépassée par cette nouvelle conception du travail pour enfants. Moi qui ne suis sur aucun réseau social et qui ne m'intéresse pas du tout à ce type de chaînes sur Youtube, je n'avais aucunement conscience de l'ampleur de la catastrophe. D'ailleurs, ce roman serait à mettre entre toutes les mains afin d'alerter sur les ravages des réseaux sociaux. S'il est essentiellement question de la place des enfants dans cette mécanique infernale, il en va aussi de la responsabilité des parents, et plus largement des adultes. L'auteur s'attaque de façon plus générale à ce besoin irrépressible né dans la décennie 2000 et encore plus d'actualité aujourd'hui de s'exposer mais aussi de regarder l'autre afin de se comparer et d'une certaine façon de se rassurer sur ce qu'est une vie réussie. Ce livre s'attache principalement à décrire celui qui poste ce type de contenu, mais il ne faut pas oublier ceux qui sont de l'autre côté de l'écran et qui regardent les aventures de la famille Claux. Des millions d'internautes qui suivent, commentent, choisissent à la place des enfants, comme si c'était anodin de devenir accro à ce genre de chaîne. Enfin, ce roman a un côté dystopie, puisque la dernière partie se déroule en 2031. Sammy et Kimmy ont grandi, leur mère a vieilli, la société a évolué vers encore plus de technologique, encore plus de consumérisme (alors que la crise climatique est toujours laissée de côté), encore plus de voyeurisme même si de plus en plus de gens décident d'abandonner leurs smartphones et leurs réseaux sociaux pour se consacrer pleinement à leur vie. La proposition de Delphine DE VIGAN clôt de façon magistrale ce roman, laissant un peu d'espoir au lecteur, même si Mélanie est toujours aussi difficile à cerner.

Parlons-en de ces deux femmes, héroïnes de ce roman aux atouts multiples. Si Mélanie et Clara font partie de la même génération, elles ont des trajectoires bien différentes. Les deux ont visionné les premiers pas de Loana et Jean-Edouard dans le Loft, les deux se sont pris de plein fouet l'arrivée des réseaux sociaux, avec cette injonction de soumettre sa vie au pouce bleu des autres. Pourtant, sans le savoir, sans se connaître, ces deux femmes ont choisi de donner à leur vie un sens différent. C'est dans l'opposition entre ces deux caractères que réside pour moi le seul bémol de ce livre. Tout comme le personnage de Mélanie, j'ai trouvé que le contraste entre ces deux femmes était un peu trop caricatural et simpliste. Clara, la fille de profs, de ceux qui défilaient dans les cortèges pour la garantie des droits humains, est devenue flic, œuvrant au quotidien pour la justice et traçant son petit bonhomme de chemin en solitaire, blasée par le monde, refusant de donner la vie. A l'inverse, Mélanie, issue des classes populaires, regardant Loft Story aux côtés de ses parents, a mis un pied dans l'abject, a vendu son âme, le bonheur de sa famille, l'enfance de sa progéniture aux algorithmes de Zuckerberg. Qui plus est, Mélanie est un personnage qui n'a pas de nuances, tous ses choix sont uniquement dirigés vers le développement de sa chaîne Happy Récré. Sa façon d'être est poussée à son extrême, peut-être est-ce pour marquer le lecteur. Bien que si simple dans ses désirs, il est difficile de la cerner. Alors que son parcours est retracé avec précision, on ne sait pas vraiment déterminer ce qui chez cette femme est de l'ordre du sincère ou de la comédie. On ne sait pas non plus ce qui l'anime, comment elle peut être aussi aveugle devant la détresse de ses enfants. Est-ce ce souhait, si profondément ancré, de s'exposer, d'être à la tête d'une communauté de fans ? Est-ce l'envie d'être reconnue, d'œuvrer pour le bonheur familial ? Est-ce l'appât du gain ? Une volonté d'être en dehors des réalités, un cocon de douceur faits de filtres licorne et de poussières de fée ? Jusqu'aux derniers dénouements, on ne sait pas trop quoi penser de cette femme qui nous occupe pendant la totalité du roman, on est juste saisi d'effroi devant le désespoir de ces deux enfants dont la vie est gâchée par les ambitions démesurées et inappropriées de leur mère.
 
Voilà un roman qui nous parle de notre époque, de l'addiction aux réseaux sociaux et à la valorisation de sa propre image. Sans être moralisateur, il nous offre l'occasion de questionner notre société, tout en nous plongeant dans une histoire romancée qui nous tient en haleine. N'hésitez pas une seconde, allez vite découvrir Les enfants son rois !
Dernières infos.

Les enfants sont rois a été publié en 2021 et compte 352 pages.

Ma note.
Challenges.

Défi lecture 2022 : Consigne 72 - Livre dans lequel un programme TV est cité - 5/100

samedi 29 janvier 2022

Mauvais plan sur la comète - Jean-Charles Chapuzet

En résumé.

Star du petit écran dans les années 1990 pour la soucoupe qu'il a fait pousser dans son jardin, Jean-Claude LADRAT est un homme fantasque, aux vies multiples et à la gouaille attachante. Né au fin fond de la campagne charentaise dans une famille aux revenus très modestes, il est vite retiré de ses parents pour être placé dans un orphelinat. Ces années seront traumatisantes pour lui. Lorsqu'il parvient à s'en échapper, il a soif de liberté mais se retrouve à jouer les valets de ferme. Cela ne cadre pas avec ses désirs de voyage et de découvertes. Alors un jour il s'échappe, rejoint Bordeaux et se fait engager comme marin. Enfin, l'aventure l'appelle. Il restera plusieurs années en poste, sillonnant les océans du monde entier, s'arrêtant dans des endroits bien différents de sa Charente natale. Un jour, alors que le navire entre dans le triangle des Bermudes, Jean-Claude entend une étrange voix, venue, semble t-il, des entrailles de la Terre, de l'Atlantide. Elle lui demande de construire une soucoupe, puis de revenir sur ce territoire marin maudit et de plonger au cœur de cet empire enfoui sous les mers. Jean-Claude, saisi par ses visions et cette mystérieuse voix, obéit. Il plaque tout, rentre chez lui et consacrera les prochaines années à la construction de deux soucoupes, la première qu'il mettra à l'eau au large du Sénégal et la deuxième qui fera sa renommée nationale, celle qui lui permettra d'être interrogée dans plusieurs émissions de l'époque. Dans les années 2 000, c'est la douche froide. Peu après le décès de sa mère, l'étrange personnage est accusé d’agressions sexuelles sur ses nièces, il fera un tour en prison. Cette vie, à la fois excentrique et attristante nous est contée par Jean-Charles CHAPUZET dans cette non-fiction qui ne laisse pas indifférent.

Mon avis.

Je garde toujours un œil sur les éditions Marchialy car j'aime bien leur ligne éditoriale : publier des livres de non-fiction mais qui conservent une part d'aventures et de romance. Je suis friande des bouquins qui rendent compte de parcours réels et qui nous amènent à nous documenter sur des thèmes peu exploités. Mauvais plan sur la comète en est un parfait exemple. Jean-Claude LADRAT s'est surtout fait connaître après sa participation à l'émission Streap-Tease. Je n'ai pas regardé l'épisode en question mais le parcours de cet homme m'a rapidement interrogée. J'ai cependant mis du temps à me procurer ce livre, d'une part parce que j'avais peur que le ton soit un peu moralisateur, le journaliste parisien qui se moque du paysan charentais peu éduqué, d'autre part parce que je me sentais aussi gênée de vouloir rentrer dans l'intimité de cet homme farfelu et par certains égards dérangeant. Finalement, ces deux craintes ont été rapidement levées. Le style d'écriture n'est pas du tout condescendant et la vie de Jean-Claude se lit comme un roman, sans tomber dans le côté voyeurisme.

Ce livre est né de la volonté de son auteur, également charentais, d'enquêter sur ce personnage emblématique du département. Alors qu'il fait carrière à Paris, il tombe sur un article de presse dans lequel est mentionné l'arrêt de Jean-Claude LADRAT pour agressions sexuelles sur mineures. Cela déclenche sa curiosité, lui qui avait visité la soucoupe bien des années auparavant, comme un bon nombre de badauds. Jean-Charles CHAPUZET n'a pas de mal à retrouver la trace de l'accusé et c'est au fil des rencontres qu'il reconstruit peu à peu le fil du parcours de Jean-Claude. Mauvais plan sur la comète est donc un mélange entre les faits, les éléments biographiques mais aussi les impressions de Jean-Claude, ce qu'il peut dire de sa vie, de ses traumatismes, des éléments qui ont éveillé cette passion pour les soucoupes. A cela s'ajoutent des éléments un peu plus sociologiques, l'auteur rendant compte de l'ambiance qui règne dans cette partie rurale de la Charente. 

L'histoire de cet homme est fascinante à lire, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement, on est le témoin de ses mille vies. Un gamin qui est élevé dans une famille où les carences éducatives sont nombreuses, puis placé dans un orphelinat mais dont la force de caractère lui permet de se sortir de là pour assouvir ses désirs les plus profonds, voyager, être libre. A ce moment-là du récit, on se demande comment il a fait pour en arriver à croire dur comme fer aux voix qu'il entend et qui lui ordonnent de construire ces fameuses soucoupes, comment il en vient à agresser ses nièces tout en disant que cela est normal. Le point de bascule n'est pas clairement identifié. Ce serait l'enfance traumatisée et traumatisante qui le conduirait progressivement à rêver sa vie et à se positionner en marge des règles sociales. C'est un peu ce qui m'a manqué dans ce livre, l'analyse psychologique de LADRAT, quelles sont les raisons qui l'amènent à être l'homme de la soucoupe. Il est également fascinant de le voir aller jusqu'au bout de ses convictions. Pas un moment il ne doute à faire transporter sa première construction au Sénégal pour ensuite se laisser aller sur les flots. L'engouement de l'époque pour ses aventures est à la hauteur de l'extravagance qu'il met dans sa vie, alors qu'il habite un coin tout à fait reculé. Le fait divers passionne et c'est là aussi fascinant de voir les média se l'arracher, les gens se presser pour aller l'interroger, voir la soucoupe, discuter avec la mère. Sa vie n'aura été faite que de ruptures, avec le père, la sœur puis la mère, rupture avec son travail de marin pour opérer un virage à 180° avec la fabrication de ses soucoupes, puis une nouvelle rupture lorsque sa mère décède, que la solitude s'empare véritablement de lui et qu'il en vient à s'intéresser aux jeunes filles. L'enquête de Jean-Charles CHAPUZET se termine là. Pas vraiment une enquête d'ailleurs, plutôt la biographie de ce Français modeste qui a suscité à la fois interrogation, fascination et dégoût.

A vous de voir si ce genre d'histoires peut vous intéresser... Dans sa catégorie, le récit est en tout cas bien mené. Bien que l'on perçoive la part d'affect de l'auteur, attaché à son sujet, cette non-fiction reste objective et ne tombe pas dans les travers qui auraient pu être les siens : voyeurisme, condescendance et esprit moralisateur. Un bouquin qui se lit par ailleurs très vite et qui nous maintient en éveil jusqu'à la dernière ligne.
Dernières infos.

Mauvais plan sur la comète a été publié en 2018 et compte 183 pages.

Ma note.
Challenges.

Défi lecture 2022 : Consigne 50 - Livre non-fiction 3/100

dimanche 9 janvier 2022

Le tour du monde en 80 jours - Jules Verne

En résumé.

Le 2 Octobre 1872, Phileas Fogg, gentleman londonien, célibataire et acariâtre, fait le pari insensé de faire le tour du monde en 80 jours auprès de ses collègues du Reform Club qui réunit les hommes les plus riches de la ville. A 20h45 précisément, il quitte ses appartements en compagnie de son tout nouveau majordome, Passepartout, pour entamer son périple. De l'Italie aux Etats-Unis, en passant par l'Inde, c'est une course contre la montre et contre les aléas techniques ou climatiques qui s'engage. Notre aventurier sera également ralenti dans sa course par un agent des services de police britannique, Fix, qui pense avoir reconnu en Phileas Fogg l'auteur d'un vol d'une somme importante à la Banque d'Angleterre. Il décide alors de le traquer, essayant de trouver un allier en Passepartout. Grâce à son flegme anglais et à ses bank-notes, Phileas Fogg saura à maintes reprises déjouer les pièges mis sur sa route mais cela suffira t-il pour gagner son pari en se présentant le 21 Décembre à 20h45 devant les membres du Reform Club ?

Mon avis.

Décidément, Le tour du monde en 80 jours est mis à l'honneur en ce moment puisque France 2 a diffusé pendant les vacances de fin d'année une série adaptée du livre. Je n'ai vu que le premier épisode pour l'instant, mais je suis curieuse de voir la suite car l'adaptation semble très éloignée de l'histoire de Jules VERNE. Bref, plusieurs années après avoir découvert ce livre pour la première fois, je me suis une nouvelle fois plongée dans les aventures de Phileas Fogg et Passepartout, avant tout pour des besoins professionnels. Si De la terre à la lune m'avait plutôt conquise, je reste sur ma faim avec celui-ci qui est pourtant le roman le plus connu de l'inventeur de la littérature scientifique.

L'impression qui se dégage en priorité suite à la lecture de ce roman est celle d'avoir survolé le sujet qui nous est proposé. Comme Phileas Fogg qui file à une vitesse incroyable autour de la Terre, j'ai eu le sentiment de rencontrer à toute vitesse les personnages, de sauter de pays en pays en un éclair, de passer du bateau au train ou à dos d'éléphant sans m'en rendre compte et de me retrouver à Londres en deux deux alors que je venais de faire le tour du monde. C'est un roman qui est avant tout scientifique, dans lequel on perçoit toute l'admiration de Jules VERNE pour les progrès scientifiques et la fascination pour ces moyens de transport qui se veulent de plus en plus rapides. Le voyage n'est pas décrit du point de vue du touriste qui prendrait plaisir à être dépaysé et qui saisirait cette chance pour découvrir de nouveaux paysages et de nouvelles coutumes. Non, ici, le voyage est décrit du point de vue de l'être rationnel qu'est Phileas Fogg, dont l'exactitude est à faire pâlir le moindre métronome. On a donc davantage droit aux détails techniques des différents moyens de transport empruntés qu'à une description des paysages traversés. Les aléas du voyages paraissent fades aussi. Quelque chose qui ne va pas ? Pas de problème, Phileas sort quelques billets et l'affaire est réglée ! C'est dommage qu'on n'ait pas plus de suspense pour un roman d'aventure. Les obstacles sont trop vite et trop bien réglés pour paraître réalistes.

Heureusement que les personnages annexes viennent rompre la froideur de Phileas Fogg et de ses savants calculs. Ainsi, le personnage de Passepartout contraste avec celui de Phileas Fogg, apportant d'ailleurs de la légèreté à l'ensemble. C'est le seul qui profite des paysages et il se plaint régulièrement de l'attitude blasée de son maître qui vit la montre dans la main. Il apparaît comme un personnage naïf mais au grand cœur, capable de toutes les imprudences pour sauver les siens. Jules VERNE a réussi à donner une autre dimension à son récit scientifique en intégrant quelques leçons de morale. Le twist final est intéressant et nous fait comprendre que le voyage n'est pas qu'une affaire de moyens de transport ou d'argent mais plutôt une ouverture sur soi et les autres. Phileas Fogg, bien qu'il reste concentré sur la tâche qu'il a à accomplir, se révèle tout au long du roman, montrant qu'il peut être aussi attentionné, fidèle et dévoué aux siens. La rencontre avec Mrs Aouda, même si elle a quelque chose de très colonialiste (n'oublions pas que nous sommes en 1872) fait voler en éclats ce qu'est Phileas Fogg, et c'est cette relation naissante qui est vraiment la réussite de ce voyage autour du monde. Une réflexion semble aussi amorcée sur la place de l'argent et sur l'idée que celui-ci ne fait pas le bonheur. Si Phileas Fogg a pu déjouer tous les pièges mis sur sa route durant son voyage grâce à ses moyens financiers, on voit à la fin qu'il est finalement peu utile lorsque l'amour est présent. Le personnage de Fix est également intéressant car d'abord obnubilé par le rôle qu'il a à jouer dans l'arrestation de Fogg, il finit par le considérer autrement et se rend compte qu'une personne peut avoir plusieurs facettes, qu'un voleur ne se réduit pas à sa condition de voleur mais peut aussi mettre à profit son argent pour sauver ceux à qui il tient. J'ai apprécié voir ses raisonnements changer au fur et à mesure qu'il apprend à connaître ses compagnons de voyage et à le voir se remettre en question.

Plus que la description technique du tour du monde en 80 jours, l'intérêt de ce livre est dans l'aventure humaine qu'il raconte. Des personnages qui n'avaient rien en commun et qui pourtant se retrouvent à être embarqués dans la même galère et qui finissent par s'attacher les uns aux autres, des personnages qui se révèlent au fur et à mesures de leurs aventures et finalement des personnages qui comprennent que l'important n'est pas d'arriver à l'heure mais d'arriver entourés, aimés et changés. Même si je n'ai pas été à 100 % convaincue par cette lecture, je vous encourage à découvrir ce classique de la littérature française.
Dernières infos.

Le tour du monde en 80 jours a été publié en 1873 et compte 351 pages. Il a été de nombreuses fois adapté en série, BD, film, je vous encourage à regarder ce qui existe pour compléter la lecture du roman.

Mon avis.
Challenges.

* Défi lecture 2022 : Consigne 16 - Livre avec un moyen de transport qui a un nom de baptême (les exemples ne manquent pas : les paquebots Rangoon ou Mongalia)

dimanche 2 janvier 2022

Challenge des 100 romans 2022

 Bonjour à tous !

Je participe pour une quatrième année à ce Challenge des 100 romans organisé par Kyradieuse (son blog ici) sur Livraddict.

Le but est extrêmement simple: lire 100 romans en un an, du 1er Janvier 2022 au 31 Décembre 2022.

Je termine cette année 2021 avec 46 lectures à mon actif, soit six lectures de moins qu'en 2020. J'espère évidemment faire mieux en 2022...

Vous trouverez mon avancée sur cette page.
 
 
TOTAL :  42/100
 
3. Mauvais plan sur la comète - Jean-Charles CHAPUZET
4. Bridget Jones t.4 : Baby - Helen FIELDING
5. Les enfants sont rois - Delphine DE VIGAN
6. 13 à table ! (2021) - Collectif
7. Les Hauts de Hurlevent - Emily BRONTË
8. La mystérieuse affaire de Styles (Hercule Poirot t.1) - Agatha CHRISTIE
9. Le parfum des cendres - Marie MANGEZ 
11. S'adapter - Clara DUPONT-MONOD
13. Tout peut changer - Naomi KLEIN
14. Les Demoiselles - Anne-Gaëlle HUON
15. Le guerrier de porcelaine - Mathias MALZIEU
16. Les sept sœurs t.1 - Lucinda RILEY
17. Changer l'eau des fleurs - Valérie PERRIN
18. Le temps des amours - Marcel PAGNOL
19. La guerre des métaux rares - Guillaume PITRON
20. La tresse - Laetitia COLOMBANI
22. Matilda - Roald DAHL
24. J'ai décidé de ne pas être mère - Chloé CHAUDET
25. Une vraie mère... ou presque - Didier VAN CAUWELAERT
27. Écoute la pluie tomber - Olivia RUIZ
29. L'univers à portée de main - Christophe GALFARD
30. Le crime du golf (Hercule Poirot t.2) - Agatha CHRISTIE
31. Gravé dans le sable - Michel BUSSI
33. La dame au sari bleu - Katherine SCHOLES
35. Comment font les gens ? - Olivia DE LAMBERTERIE
37. Petit pays - Gaël FAYE
38. Les enquêtes d'Hercule Poirot (Hercule Poirot t.3) - Agatha CHRISTIE
39. Apaiser nos tempêtes - Jean HEGLAND
41. Les nuits de laitue - Vanessa Barbara

Défi lecture 2022

Bonjour à tous !

L'année 2021 s'achève avec 46 consignes validées. Un peu déçue par ce score, je rempile pour 2022. J'éprouve toujours autant de plaisir à participer à ce challenge. Soit j'essaie de faire correspondre mes lectures aux consignes, soit je choisis des livres en fonction des consignes que je souhaite valider, toujours est-il que c'est stimulant et que ça vient mettre un peu de piment dans le choix de mes lectures. C'est toujours Les lectures du Chatpitre qui propose ce challenge sur Livraddict, mais il faut savoir qu'il est d'abord organisé sur Facebook. L'objectif est simple :  répondre à 100 consignes au fur et à mesure de nos lectures. Seuls les romans comptent et un livre ne valide qu'une consigne. Le défi se déroule entre le 1er Janvier 2022 et le 31 Décembre 2022. Voici les différents paliers à franchir :

10 --> Grippe-sou coloré
20 --> Hannibal lecteur
30 --> La cloche Folcoche
40 --> Grenouille sociable
50 --> Dévouée Annie Wilkes
60 --> Le bon Sauron
70 --> L'aimable Cruella
80 --> Dracula édenté
90 --> La belle bête
100 -->Voldemort frissonnant
 
TOTAL : 39/100

1. Livre contenant plus de 500 pages > chronique
2. Lire un classique littéraire écrit par une femme (selon une liste établie) > chronique
3. L'éphémère.
4. Joker > chronique
5. Livre graphique.
6. Coup de cœur.
7. Un livre qui vous a déçu.
8. Livre d'un auteur inconnu pour vous > chronique
9. Titre avec un W.
10. Auteur décédé en 2021 > chronique
11. Titre avec un lien de parenté > chronique
12. Auteur d'Amérique latine ou Amérique centrale > chronique
13. Auteur de langue allemande.
14. Livre avec une scène dans un parc d'attraction.
15. Titre avec un nom de ville > chronique
16. Livre avec un moyen de transport qui a un nom de baptême > chronique
17. Livre avec une coquille dans le texte > chronique
18. Couverture majoritairement bleue > chronique
19. Livre avec une histoire d'amour interdite/impossible/contrariée.
20. Livre où un personnage fait partie d'une guilde, une confrérie, une société secrète > chronique
21. Couverture avec des fleurs.
22. Livre qui contient des phrases que vous auriez envie de noter/retenir.
23. Livre avec des chapitres qui portent des titres > chronique
24. Livre avec un personnage illettré/analphabète ou qui n'aime pas la lecture > chronique
25. Choisir dans une liste des "meilleurs livres de l'année 2021" > chronique
26. Livre ayant reçu un prix prestigieux en SFFF (selon une liste établie).
27. Personnage avec les yeux bleus > chronique
28. Personnage nomade. 
29. Livre appartenant à la lecture expérimentale.
30. Livre avec un secret de famille.
31. Livre dans lequel l'amitié tient une grande place > chronique
32. Roman post-apocalyptique ou d'anticipation.
33. Livre qui se déroule pendant une bataille ou guerre réelle (hors PGM ou DGM).
34. Auteur écossais.
35. Titre dans lequel on retrouve e dans l'o (œ) > chronique
36. Livre qui mentionne le Black Friday ou Thanksgiving.
37. Livre écrit à la 2ème personne > chronique
38. Couverture avec un animal polaire (ours, pingouin, manchot).
39. Livre qui se déroule près de chez vous.
40. Titre qui contient le mot "histoire" ou "roman".
41. Couverture avec un monument ou lieu célèbre.
42. Livre dans lequel une université réelle est citée.
43. Couverture où l'on voit une partie interne du corps.
44. Titre avec un homophone de mais (met, mets, mes, mai...)
45. Livre sur/avec des pirates de mer.
46. Personnage principal qui a le même âge que vous (+/- 5 ans).
47. Livre contenant plus de 80 chapitres > chronique
48. Couverture avec un élément astral (astre, planète, étoile).
49. Livre qui contient une citation.
50. Livre non-fiction > chronique
51. Livre dont un personnage porte le nom d'un mois ou d'un jour de la semaine.
52. Livre paru en 2010.
53. Livre dans lequel il y a un dragon.
54. Couverture avec un cadenas, une clé ou une serrure > chronique
55. Livre comprenant une phrase dans une langue étrangère > chronique
56. Livre contenant une expression incorrecte (au final, au jour d'aujourd'hui, suite à...)
57. Livre dans lequel il est fait mention d'un chanteur réel > chronique
58. Livre avec un personnage écolo ou qui réalise des gestes pour préserver la nature.
59. Romance écrite par un homme.
60. L'un des livres lus par Dara (selon une liste établie).
61. Livre dans lequel le modèle d'une arme à feu est citée > chronique
62. Livre comprenant un des noms d'un palier du Défi lecture 2022.
63. Couverture sur laquelle le nom de l'auteur est écrit plus gros que le titre > chronique
64. Livre dont le titre est un nom de métier.
65. Livre dont le titre contient plus de quatre fois la même lettre > chronique
66. Livre dont le titre a plus de voyelles que de consonnes > chronique
67. Livre dont le titre comporte au moins un mot étranger entré dans la langue française (week-end, bled, suchis, sari, chewig-gum) > chronique
68. Livre dont le nom de l'auteur est aussi un nom commun.
69. Livre dont l'auteur a les mêmes initiales que vous.
70. Livre dont un des personnages principaux a un handicap.
71. Livre dans lequel une monnaie ancienne est citée > chronique
72. Livre dans lequel un programme TV est cité > chronique
73. Livre dans lequel un personnage de fiction est mentionné mais dans lequel il n'apparaît pas.
74. Livre dans lequel un des personnages fait du bénévolat.
75. Livre dans lequel un code secret est utilisé.
76. Livre qui contient une blague (écrite ou faite) > chronique
77. Livre contenant le prénom d'un animal de compagnie dans le texte > chronique
78. Auteur ayant travaillé comme enseignant.
79. Titre contenant un mot en lien avec la voix : murmure, chuchotement, cri, hurlement...
80. Couverture avec un tableau peint ou un extrait de tableau.
81. Livre dont la 4ème de couverture montre la photo de l'auteur > chronique
82. Livre se déroulant dans le milieu scientifique, en lien avec la recherche mathématique, biologique, génétique, astrophysique.
83. Une scène où un personnage prend soin de lui, et de son apparence physique : coiffeur, parfum, maquillage, spa, massages... > chronique
84. Livre qui contient une playlist, dans le texte ou à la fin du roman.
85. Livre qui contient une référence au terrorisme ou à un attentat > chronique
86. Une scène qui se déroule dans un cimetière > chronique
87. Roman de cape et d'épée OU dans lequel il y a un duel.
88. Roman jeunesse (qui respecte les règles du défi) > chronique
89. Livre avec un arbre généalogique.
90. Livre qui évoque le thème de la vieillesse.
91. Livre dans lequel un personnage est en retard.
92. Livre qui évoque les classes sociales et/ou un combat social.
93. Livre dans lequel le personnage principal se reconstruit.
94. Titre avec un oxymore.
95. Couverture avec un paysage de montagne.
96. Livre dans lequel il y a une compétition sportive > chronique
97. Titre avec une étendue d'eau : fleuve, mer, océan, ruisseau, lac...
98. Couverture avec un objet électronique.
99. Titre avec un nom d'oiseau.
100. Livre où il est fait mention d'un tissu à motif léopard... ou d'un léopard.