samedi 30 janvier 2021

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire - Jonas Jonasson

En résumé.

Allan Karlsson s'apprête à fêter ses 100 ans auprès de Sœur Alice et de ses congénères de la maison de retraite de Malmköping, petite ville de Suède. Seulement, quand on connaît le passé du centenaire, artificier de métier, et qui a côtoyé les plus grands du siècle dernier, on ne peut pas imaginer que ce dernier se laisse juste offrir quelques bougies, une orange et un baiser sur la joue. Pour rester fidèle à sa trajectoire de vie qui ne fut qu'aventures rocambolesques, le plus vieux des pensionnaires de la ville décide de s'enfuir par la fenêtre. Chaussé de ses charentaises, il traverse les petites ruelles, se dirigeant tout droit vers la gare, finit par voler la valise d'un brigand puis prend le bus vers une destination inconnue. Sur sa route, il croisera un autre malfrat, une rouquine qui jure et qui a volé un éléphant, le vendeur de hot-dogs le plus savant au monde et aura à ses trousses une bande de gangsters ainsi que la police. Qui a dit que les aventures étaient terminées passés 100 ans ?

Mon avis.

J'avais lu ce livre pour la première fois peu après sa sortie, au début des années 2010. Si mes souvenirs sont bons, il avait eu beaucoup de succès à l'époque et j'ai l'impression, peut-être erronée, qu'il a lancé cette mode des livres aux titres à rallonge. Je me souviens d'une lecture agréable mais pas très marquante, si bien que 10 ans après, j'ai eu l'impression de découvrir complètement cette histoire dont j'avais tout oublié.

Pour ma relecture, je reste sur cette impression d'une lecture agréable, mais sans plus. Il faut savoir que c'est une histoire surréaliste, autant pour les faits présents que pour les faits passés. Le récit oscille entre ces deux périodes, le passé d'Allan Karlsson et son présent, sa fuite vers une destination inconnue. Il y a tout de même un déséquilibre dans ce partage des époques, j'ai trouvé que le récit de sa vie passée était trop imposant, ou alors c'est parce que je me suis ennuyée durant ces chapitres. Je n'ai vraiment pas adhéré à ces coups du destin qui l'ont propulsé à la table des plus grands dirigeants politiques, Staline, Churchill, Mao, et qui ont fait de lui un acteur majeur bien qu'anonyme de l'arrivée de la bombe nucléaire, le rendant responsable des rebondissements qui ont jalonné la guerre froide. Même si cela reste cohérent avec la volonté de l'auteur de mettre en avant ces "effets papillons", ces petits rien qui déclenchent finalement des tempêtes, je trouve que ces parties assez historiques quand même sont en décalage avec ce qui est attendu lorsqu'on lit le titre et la quatrième de couverture. J'ai donc eu le sentiment de passages très longs à passer et assez rébarbatifs.

J'ai davantage été séduite par la narration des dernières aventures du papy. On reste sur la même idée, à savoir qu'un petit acte peut déclencher une série d'événements tous plus absurdes les uns que les autres. Allan Karlsson est présenté comme un personnage plein de candeur et de joie de vivre, un peu benêt parfois, qui ne voit le mal nulle part, qui ne s'alarme jamais et pour qui il y a toujours une solution à tout. Malgré tout ce qu'il peut provoquer sur son passage, je trouve que c'est quand même un personnage un peu plat, on est finalement plus amené à s'intéresser aux conséquences de ses actes qu'au bonhomme qui en est à l'origine. Sa fuite reste complètement loufoque, et nous fait découvrir toute une galerie de personnages tout aussi surréalistes. J'ai bien aimé l'histoire de Benny, ce vendeur de hot-dogs qui a suivi plein de cursus d'études sans acquérir un seul diplôme, pour conserver un héritage justement conditionné par l'obtention d'un diplôme. La conclusion de toutes ces histoires est à l'image de tout ce qui précède, un peu barrée, mais pourquoi pas après tout...

Une lecture qu'il faut prendre au troisième degré, un petit moment de pause dans des lectures plus sérieuses. J'en ressors avec un avis assez mitigé, vraiment ennuyée par les passages sur la vie passée d'Allan Karlsson, mais amusée par sa fuite de la maison de retraite et par les événements qui en découlent. En tout cas, c'est certain que je ne le relierai pas une troisième fois !
Dernières infos.

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire a été publié en 2011 pour la version française et compte 453 pages. Il a été porté à l'écran en 2014 par Felix Herngren (Suède).

Ma note.
Challenges.

* Défi lecture 2021 : Consigne 90 - Un livre qui mentionne un personnage politique - 2/100
En 2021... Je voyage : Suède (+ 25 points)

samedi 23 janvier 2021

Americanah - Chimamanda Ngozie Adichie

En résumé.

Ça y est, après des années passées sur le sol américain, Ifemelu décide de rentrer au pays, à Lagos, cette ville du Nigéria qui l'a vue grandir. Alors qu'elle rentre dans un salon de coiffure africain pour se faire faire des tresses, les souvenirs la submergent, à quelques heures du départ. D'abord, son enfance, toujours tournée vers le futur et le projet de partir un jour, immigrer dans le monde anglo-saxon pour ses études. L'adolescence, la vie étudiante au Nigéria et la rencontre avec Obinze, l'amour de sa vie. Puis la cassure, le départ pour rejoindre les Etats-Unis. La pauvreté, le système D, la dépression et les jours meilleurs, les études à Philadelphie, les amours qui se succèdent, loin du cœur d'Obinze resté au pays. Ifemelu, bien que femme accomplie et engagée avec la tenue de son blog sur les Africains immigrés aux Etats-Unis, décide de tout quitter, peut-être qu'une nouvelle vie l'attend à Lagos, peut-être auprès d'Obinze bien que le jeune homme soit devenue époux et père.

Mon avis.

Americanah aura été mon premier roman de l'année 2021. Un livre que j'ai longtemps croisé un peu partout, sur les étals des librairies, dans les mains de voyageurs dans le train pour finalement l'emprunter dans ma médiathèque. Un roman que j'étais pressée de découvrir, d'une part parce que son auteur est nigériane, ce qui me change de mes habitudes, d'autre part parce que j'étais curieuse de me faire mon propre avis, suite à son succès. Finalement, un bilan en demi-teinte.

Je vais commencer par le négatif, pour finir par le positif. Americanah est un pavé, un gros pavé. Plus de 500 pages pour la version grand format, écrites en tout petit. Et ce qui sûr, c'est qu'on les sent bien passer ces 500 pages. J'ai vraiment été freinée dans ma lecture par la longueur de certains passages. L'auteur ne laisse rien au hasard, elle détaille tout, et s'étend sur la vie de chaque personnage qu'a croisé Ifemelu dans sa vie. C'est à double tranchant. D'un côté, c'est très riche, d'au autre côté, certaines anecdotes ou personnages n'apportent pas grand chose au récit et finissent par l'alourdir. J'aurais aimé que l'ensemble soit un peu plus concis. Bien des fois, j'ai eu cette impression désagréable de ne pas avancer dans ma lecture et de n'en voir jamais la fin.

Du côté du positif, je dirais que malgré ces longueurs, l'ensemble reste tout de même dynamique. Chimamanda Ngozie ADICHIE a incontestablement des choses à dire, sur ses personnages, sur la vie au Nigéria, sur la vie aux Etats-Unis vue par une Nigériane, sur le racisme, sur l'immigration. Ce roman n'est pas juste un roman, il a aussi un côté essai sociologique. La galerie de personnages est assez impressionnante, d'Ifemelu à ses parents, de ses petits-amis américains à Obinze, de Tante Uju à Dike, son cousin. Chaque personnage amène une dimension supplémentaire à la vaste fresque dressée par l'auteur, que ce soit du côté nigérian ou du côté américain. Ainsi, les chapitres ne sont jamais vides, ils dépeignent toujours à la fois le caractère d'un personnage mais ont aussi l'objectif de présenter une analyse de la société nigériane ou américaine. Il y a aussi la question de l'identité et de comment elle peut se transformer en fonction de notre environnement. On voit tous les personnages évoluer, en particulier Obinze et Ifemelu, avec cette peur qui ne les quitte pas, celle d'avoir changé justement et de s'être tellement adapté à un milieu qu'il ne pourront plus s'adapter à l'autre milieu, celui qui les a pourtant façonnés. Enfin, nous suivons l'histoire d'amour d'Ifemelu et d'Obinze. C'est très certainement ce que j'ai le plus apprécié dans ce roman. J'ai particulièrement aimé le personnage d'Obinze, bien plus qu'Ifemelu d'ailleurs. Et je dois dire que je n'ai pas pu me déscotcher de la fin du livre, tournant les pages avec avidité, pour connaître l'issue finale de leur relation. Je qualifierais celle-ci de très sensible, avec un petit côté magique, deux âmes qui se sont trouvées et c'est beau à lire.

En somme, bien que déçue par des passages trop longs et des anecdotes trop ennuyantes, j'ai été séduite par certains personnages, en particulier Obinze, et par la relation qui le lie à Ifemelu. J'ai d'ailleurs été plus conquise par le côté humain et le développement des personnages que par le côté analyse sociologique. C'est un récit sérieux et ambitieux. A vous de voir si vous êtes prêts à passer du temps sur cette lecture, à son image, il demande temps et concentration.
Dernières infos.

Americanah a été publié en 2015 pour la version française et compte 528 pages.

Ma note.
Challenges.

* Défi lecture 2021 : Consigne 74 - Un livre d'un auteur du Commonwealth - 1/100
* En 2021... Je voyage : Nigéria (+ 20 points)

dimanche 17 janvier 2021

Journal d'un vampire en pyjama - Mathias Malzieu

En résumé.

Fin 2013, Mathias MALZIEU, chanteur au sein du groupe Dionysos et écrivain de talent, apprend qu'il est atteint d'une maladie auto-immune, l'aplasie médullaire. Une maladie qui résulte d'un dysfonctionnement de la moelle osseuse et qui entraîne des hémorragies importantes ainsi qu'une augmentation du risque infectieux dans la mesure où le corps ne dispose plus de défenses efficaces pour se protéger des attaques extérieures. Ce danger permanent arrive au moment où l'artiste est au sommet de sa carrière, prêt à entamer la promotion de son film La mécanique du cœur auquel il tient beaucoup. Bien qu'épuisé et à bout de souffle, il refuse dans un premier temps de se laisser abattre par cette maladie. Mais la situation s'aggrave, les séjours à l'hôpital se multiplient, certains en chambre stérile, les besoins en transfusion sont permanents et le traitement mis en place est un échec, une greffe de moelle osseuse doit donc avoir lieu. Avec cet écrit, Mathias MALZIEU fait part au lecteur de tout son parcours, de la découverte de la maladie à la guérison, mais rend aussi hommage aux personnes qui l'ont accompagné tout au long de cette épreuve.

Mon avis.

Ce livre fut ma dernière lecture de l'année 2020. C'est plutôt ironique de finir sur le thème de la maladie après une année à l'actualité sanitaire très chargée. Je me réservais cette lecture pour mes vacances, ayant envie d'avoir tout le temps de savourer la prose de Mathias MALZIEU, artiste de génie à mes yeux, peut-être mon auteur préféré, tant j'admire son imagination et sa plume, toujours aussi poétique et audacieuse. Malgré le thème général du livre peu réjouissant, ce livre ne fait pas exception, il nous amène encore une fois sur le terrain de la poésie avec beaucoup de malice et d'humilité.

Les livres de Mathias MALZIEU sont toujours plutôt courts, un peu frustrant je l'avoue, mais toujours puissants. Celui-ci ne déroge pas à la règle tant il nous fait vivre de multiples émotions. Des moments émouvants quand l'artiste découvre sa maladie mais aussi tout au long de la lutte avec son propre corps, l'imaginer diminué, seul dans une chambre stérile avec la peur au ventre, assister aux hommages rendus aux soignants qui ont tout fait pour lui redonner le sourire. Des moments de peur lorsqu'il évoque l'aggravation de la maladie, la recherche d'un donneur compatible pour une greffe de moelle osseuse. Et puis la joie de lire sa poésie, de le voir se remettre petit à petit, de prendre son skate et de faire le tour de l'Islande avec. Bien que l'émotion soit présente et que le thème ne soit pas des plus joyeux, ce livre n'est en aucun cas larmoyant. L'objectif n'est clairement pas de faire pleurer dans les chaumières, plutôt relater les mois d'un combat particulier et écrire pour survivre. C'est sa créativité et son imagination inépuisable qui semble avoir eu raison de sa maladie. Tourner en dérision le jargon médical, inventer le personnage de Dame Oclès pour signifier l'imminence de la mort et se réfugier dans un univers onirique, créer des histoires et des personnages farfelus, c'était sa force. 

C'est un livre tout en modestie, on a l'impression d'avoir affaire à l'homme plutôt qu'à l'artiste. Il nous laisse entrer dans son intimité, son appartenant à son image, poétique et enfantin, sa relation avec Rosy et son image physique qui se dégrade au fur et à mesure que la maladie s'empare de lui. Il évoque aussi tous les personnages qu'il a pu créer et les histoires qu'il a pu inventer. L'ironie de son personnage phare Jack dans La mécanique du cœur, jeune homme ayant lui-même subi une greffe du cœur, une horloge remplaçant son véritable organe. En lisant son livre, je me suis rendue compte du poids du destin qui est particulièrement présent chez lui, comme si une partie de ce qu'il avait entrepris jusque là semait des indices qui le mènerait vers cette maladie rare. Ce récit se situe à la croisée des genres littéraires, les éléments autobiographiques en constituent bien sûr l'ossature mais Mathias MALZIEU vient agrémenter l'ensemble de touches de fiction, comme si l'on avait affaire à un personnage sorti de nulle part, ce vampire en pyjama qui s'amuserait à aspirer le sang de ses congénères depuis sa chambre stérile.

Vous pouvez ouvrir ce livre sans crainte, agréable moment de lecture garanti. N'ayez pas peur du thème de la maladie, certes peu enthousiasment en ce moment, le talent de l'auteur est tel qu'il saura vite vous détourner d'une possible morosité.
Dernières infos.

Journal d'un vampire en pyjama a été publié en 2017 et compte 251 pages (sans compter la partie "Carnet de bord" sur son voyage en Islande en skateboard). 

Ma note.
Challenges.

Défi lecture 2020 : Consigne 75 - Lire le livre d'un auteur avec lequel on aimerait bien flirter - 51/100

mercredi 13 janvier 2021

Défi lecture 2021

Bonjour à tous !


Il y a trois ans, je participais au Défi Lecture et atteignais le petit score de 41 livres/80. J'ai réitéré l'expérience en 2020 et j'ai pu attendre les 52 consignes validées sur 100, très certainement aidée par les mois de confinement. Un peu frustrée par mon score, je me lance de nouveau dans ce challenge, avec l'espoir évident de faire mieux ! C'est toujours Les lectures du Chatpitre qui propose ce challenge sur Livraddict, mais il faut savoir qu'il est d'abord organisé sur Facebook. L'objectif est simple :  répondre à 100 consignes au fur et à mesure de nos lectures. Seuls les romans comptent et un livre ne valide qu'une consigne. Le défi se déroule entre le 1er Janvier 2021 et le 31 Décembre 2021. Voici les différents paliers à franchir :

10 --> Poisson volant téméraire 
20 --> Fée aventurière 
30 --> Elfe tenace
40 --> Oiseau de feu timide
50 --> Pégase insatiable 
60 --> Dragon vengeur
70 --> Sombral mystérieux
80 --> Hippogriffe entreprenant
90 --> Oiseau-tonnerre audacieux
100 --> Ikran infatigable

Pour finir voici les différentes consignes !
46/100

1. Un livre dont le titre contient un palindrome.
2. Une lecture commune.
3. Un livre SFFF > chronique
4. Un livre dont le titre contient un caractère spécial (#, @, (), []).
5. Un livre d'un auteur de l'ex URSS (hors Russie).
6. Lire une intégrale.
7. Un livre féministe écrit par un homme.
8. Un livre contenant entre 180 et 210 pages > chronique
9. Un livre dont le titre évoque une saga familiale.
10. Un roman gothique.
11. Un livre LGBTQIA* > chronique
12. Un livre dans lequel le nom d'un journal réel est cité dans le texte > chronique
13. Un livre se déroulant dans les années 1920 > chronique
14. Une pièce de théâtre > chronique
15. Un livre numérique ou audio > chronique
16. Un roman contenant une recette de cuisine > chronique
17. Un livre dont le nom et le prénom de l'auteur contient le même nombre de lettres > chronique
18. Un livre qui a un titre et un sous-titre > chronique
19. Un livre dont l'histoire se déroule dans l'espace ou sur une autre planète.
20. Joker > chronique
21. Un livre faisant référence à un jeu de cartes > chronique
22. Coup de cœur du staff.
23. Un livre provenant d'une maison d'édition du pays dans lequel on vit > chronique
24. Un livre de la PAL des administrateurs.
25. Un livre dont le titre mentionne un des 7 pêchés capitaux.
26. Un livre dont le titre contient un nombre premier > chronique
27. Lire un livre dont l'auteur a le même prénom qu'une administratrice.
28. Lire la suite d'un livre qui a été intégré au Défi lecture 2021 > chronique
29. Lire un "classique" de la littérature française.
30. Un livre dont l'auteur a un père/une mère lui/elle même auteur.
31. Un livre contenant le mot "bibliothèque" (en dehors du titre) > chronique
32. Un livre qui se déroule ou fait mention de la Guerre de Sécession.
33. Un livre écrit par un homme à lire durant le mois de la fête des pères > chronique
34. Un livre avec un jeu de mots dans le titre.
35. Un livre dont le titre évoque l'enfer, le diable, le mal, Satan.
36. Un livre contenant un nombre de chapitres inférieur à votre âge > chronique
37. Un livre qui n'a pas de résumé en 4ème de couverture.
38. Un livre d'une série qui comporte plus de 6 tomes > chronique
39. Un livre d'un auteur publié dans la collection "La Pléiade".
40. Un livre dont le titre contient une grossièreté ou insulte.
41. Un livre dont la couverture représente un animal qui n'est pas un animal de compagnie.
42. Un livre dont la couverture comprend un personnage qui n'a pas les pieds sur terre.
43. Un livre dont la couverture représente un paysage sans humain.
44. Un livre dont la couverture comprend un jeu ou un jouet > chronique
45. Un livre dont la couverture montre un personnage assis > chronique
46. Un livre dont un des personnages est artiste > chronique
47. Un livre dont un personnage principal/important a peur ou est phobique.
48. Un livre dont le personnage principal est adolescent.
49. Un livre dont le personnage principal est un hors-la-loi.
50. Un livre dans lequel figure une scène dans le monde judiciaire.
51. Un livre comportant une scène où un personnage raconte un rêve ou un cauchemar > chronique
52. Un livre comprenant une scène d'anniversaire > chronique
53. Un livre dont le titre comporte 5 mots > chronique
54. Un livre dont le titre comprend les mots "bonheur" ou "liberté".
55. Un livre dont le titre contient une expression grammaticale de localisation > chronique
56. Un livre contenant un élément en lien avec le tatouage > chronique
57. Une œuvre (roman ou pièce de théâtre) contenant une mise en abyme.
58. Un livre se déroulant en Afrique.
59. Un livre avec un virus/une épidémie/un confinement chronique
60. Un livre dont le thème est une quêtechronique
61. Un livre avec un pronom relatif dans le titre.
62. Un livre avec un personnage avec lequel on aimerait bien flirter.
63. Un livre qui a remporté un prix décerné majoritairement par des lecteurs.
64. Un livre dont le titre contient le nom d'une forme géométrique.
65. Un livre d'un auteur de l'Antiquité > chronique
66. Un livre avec un personnage roux.
67. Un livre d'une autrice blonde > chronique
68. Un livre avec un jour de la semaine dans le titre.
69. Un livre contenant un épilogue > chronique
70. Un livre dont la couverture comporte beaucoup de rouge > chronique
71. Un livre d'un auteur qui écrit à la fois des livres pour adultes et des livres pour la jeunesse.
72. Un livre avec le mot "nuit" dans le texte > chronique
73. Un livre avec un cadran sur la couverture.
74. Un livre d'un auteur du Commonwealth > chronique
75. Un livre dont un personnage porte un prénom végétal > chronique
76. Un livre dont vous avez honte.
77. Un livre qui s'inspire d'un autre livre, réécriture/réinterprétation/remake > chronique
78. Un livre dont le titre un nom ou un adjectif de nationalité > chronique
79. Un livre avec un personnage en lien avec la lecture ou l'écriture.
80. Un livre qui contient une lettre (hors correspondance ou roman épistolaire) > chronique
81. Un des livres lus par Rory Gilmore (Gilmore Girls).
82. Un livre d'un auteur qui né durant le même mois que vous > chronique
83. Former le mot "lecture" avec les lettres du titre du livre.
84. Un livre dont le titre est sans les lettres "a", "u" ou "i".
85. Un livre dont la couverture est avec des plantes ou des arbres (pas de fleurs).
86. Un livre dans lequel une marque est citée > chronique
87. Un livre dont les personnages principaux sont voisins.
88. Un livre mentionnant le "36, quai des Orfèvres".
89. Un livre dont le titre n'a qu'une seule lettre.
90. Un livre qui mentionne un personnage politique > chronique
91. Lire le dernier livre ayant rejoint votre PAL au 31/12/2020.
92. Un roman d'espionnage ou un livre qui parle d'espionnage ou d'espions.
93. Un livre d'un auteur ayant écrit moins de cinq livres > chronique
94. Un livre dont le titre contient un moment de la journée (matin, matinée, aube, après-midi, soir, crépuscule, nuit...) > chronique
95. Un livre dont un personnage est enseignant > chronique
96. Un livre montrant un meurtre original/diabolique/sophistiqué.
97. Un livre en lien avec la Préhistoire.
98. Un livre dont le titre contient un prénom.
99. Un livre dans lequel on a appris un mot.une expression que l'on ne connaissait pas > chronique
100. Un livre avec un héros rebelle.

samedi 2 janvier 2021

Chanson douce - Leïla Slimani

En résumé. 
 
Myriam ne supporte plus de s'occuper de ces deux enfants qu'elle a mis au monde. Le linge, les papouilles, les traces de compotes et de purée à la carotte, les cris, les caprices, les couches, elle a envie de tout arrêter, les petites bouilles de Mila et Adam ne lui suffisent plus pour dépasser les désagréments de la maternité. Elle rêve de reprendre sa carrière d'avocate, de briller en société, de fouler le pavé perchée sur ses talons aiguilles, de rire au côté de son mari musicien, une coupe de champagne à la main. La décision a été dure à prendre mais le couple finit par se mettre d'accord pour embaucher une nounou. Face aux femmes sans papier qui se succèdent dans l'appartement parisien pour tenter leur chance, Louise, femme mûre, toute en finesse et en élégance retient leur attention avec ses manières de bourgeoise ratée. Un choix qu'ils ne regretteront pas. Cette femme à tout faire, aussi douce avec les enfants que douée en cuisine s’immisce progressivement dans la vie du couple, leur devient indispensable, nourrit leurs ambitions en même temps qu'elle nourrit les siennes. Des projections sur la vie de l'autre qui finissent par un drame, la mort des deux enfants.
 
Mon avis.
 
Impossible de passer à côté de ce roman dont on a entendu beaucoup parler puisqu'il a permis à son auteur, Leïla SLIMANI, de remporter le prix Goncourt en 2016. J'ai mis du temps à me le procurer, mais j'ai finalement cédé lors d'un passage chez un bouquiniste, poussée par une fièvre acheteuse post premier confinement, en prévision du second. Je ne regrette pas mon achat, de seconde main qui plus est, mais qui restera longtemps sur les étagères de ma bibliothèque tant je suis sûre de le relire plusieurs fois.

Un roman d'une taille tout à fait raisonnable dont les premières pages ne peuvent que saisir le lecteur. "Le bébé est mort", et l'autre va succomber. Autant dire que je ne m'attendais pas à un départ aussi cruel, il aura le mérite de faire planer sur le reste du roman une ambiance pesante, malsaine, d'agonie. Les chapitres, courts, se succèdent, présentant tour à tour les protagonistes de cette histoire abracadabrantesque, Myriam et Paul, un couple de parents pétri d'une ambition tuée dans l’œuf par la naissance de leurs deux angelots, Adam et Mila, les futures victimes qui ne demandaient pourtant que l'affection des ces adultes mal dans leur peau, et celle sur qui tout repose, Louise, une femme aussi douée que déséquilibrée, dont la vie n'aura laissé que des cicatrices qui ne pouvaient la mener qu'au meurtre. Afin de s'immerger le plus possible dans cette atmosphère nauséabonde, je pense qu'il est nécessaire de lire ce roman d'une traite. Contrainte par ma vie quotidienne qui me mène bien trop souvent et bien trop longtemps dans les transports en commun, je pense que j'aurais davantage apprécié ma lecture si elle n'avait pas été aussi interrompue par les annonces de la SNCF, les écouteurs des voyageurs et les arrêts de bus. Quoiqu'il en soit, j'ai complètement été transportée par l'écriture de Leïla SLIMANI et son analyse chirurgicale de ses personnages.

Tout repose là-dessus, les personnages et leurs vices, leurs névroses mal soignées. Les faits décrits sont finalement banals, des jeux d'enfants, des rires après des imitations de cris d'Indiens, des bains, des couchers de soleil sur des îles grecques, une vie de famille. Toutefois, l'auteur nous amène sur d'autres terrains, explore les acteurs de cette vie banale. Le flou qui entoure le personnage de Louise est saisissant, il entretient une forme de suspense qui monte crescendo au fil des pages alors qu'on connaît déjà l'issue. On a envie de comprendre pourquoi et comment tout bascule, la personnalité malade de cette femme nous est progressivement expliquée au fur et à mesure de témoignages sordides. J'ai été subjuguée par le talent de Leïla SLIMANI, cette capacité à écrire si simplement et à décrire des faits de l'ordinaire tout en donnant à l'ensemble une tournure si malsaine. J'ai pu lire à droite à gauche que ce roman serait aussi une histoire de lutte des classes, avec d'un côté un couple bourgeois et d'un autre côté une veuve criblée de dettes et exploitée. Pour être tout à fait honnête, je ne suis pas allée aussi loin dans mon interprétation, j'ai plutôt pris l'histoire au première degré. Je trouve d'ailleurs que cette analyse sociétale n'est pas flagrante, on est plus sur une narration très distancée, une observation sans jugement ni parti pris.

Je vous encourage à ne pas passer à côté de ce livre et à la mettre vite à l'agenda de vos prochaines lectures ! Un style d'écriture incroyablement simple et fluide mais dont le fond est puissant, saisissant par son côté sordide et malsain. On est loin des romans élitistes et trop compliqués pour n'être compris que par une poignée de lecteurs. Un Prix Goncourt mérité et restant accessible pour tous.
Dernières infos.
 
Chanson douce a été publié en 2016 et compte 245 pages. Il a obtenu le Prix Goncourt la même année. Lucie BORTELEAU a porté le livre à l'écran en 2019, mettant en scène Karine VIARD, Leïla BEKHTI et Antoine REINARTZ.

Ma note.
Challenges.
 
Défi lecture 2020 : Consigne 94 - Livre ayant reçu un prix prestigieux (Pulitzer/Goncourt/Nobel) - 49/100