dimanche 19 juillet 2020

Les chroniques de San Francisco - Armistead Maupin

Relire les Chroniques de San Francisco, c'est me plonger dans mes souvenis, l'été 2009 plus particulièrement, l'été entre la Première et la Terminale, où on traîne avec les copains du lycée, profitant de chaque instant car vite rattrapée par l'appréhension de bientôt quitter le cocon familial pour la grande ville et les études. C'est aussi une lecture de retour d'un voyage à San Francisco, avec le désir de prolonger le dépaysement. C'est aussi un immense coup de coeur, je me souviens que j'avais été littéralement transportée, enchaînant frénétiquement les différents tomes, à tel point que j'ai recommandé ces Chroniques pendant dix ans à toute personne en panne de lecture. Eté 2020, l'envie de me replonger dans les histoires loufoques des habitants du 28, Barbary Lane, l'envie de me confronter à mes souvenirs et de voir si la magie opère toujours...

Tome 1 : Chroniques de San Francisco.

En résumé : Mary-Ann Singleton n'a que 25 ans lorsqu'elle débarque à San Francisco, elle qui a passé toute son enfance à Cleveland (Etat de l'Ohio, au Nord-Est des Etats-Unis). Très vite, elle se met en quête d'un logement et c'est finalement au 28, Barbary Lane qu'elle trouve son bonheur. Son appartement est enclavé dans une maison plus grande, divisée en plusieurs logements, tous tenus par une logeuse énigmatique, Anna Madrigal, une dame assez âgée qui fait pousser de la marijuana dans son jardin et qui en offre à ses locataires en guise de cadeau de bienvenue. D'abord déroutée par les moeurs de ses voisins, collègues et amis qui habitent la ville mythique, elle se fait progressivement une place, soutenue par Mouse et Mona, d'autres locataires du 28, Barbary Lane. Au fil des chapitres, nous suivons le quotidien de tous ces personnages hauts en couleur, donc les vies sont parsemées de rebondissements inattendus.

Mon avis : Je conçois que la forme et le fond de ce premier tome peuvent surprendre les lecteurs qui ne sont pas des habitués du style Armistead Maupin. La forme, déjà, une compilation de très courts chapitres, des chroniques véritablement. A l'origine, celles-ci étaient publiées dans le journal The San Francisco Chronicle, ce qui explique le fait qu'elles devaient être brèves et attrayantes. Il y a peu d'éléments de narration, principalement des dialogues, plutôt brefs eux aussi, entre les divers personnages. Pour ce qui est du fond, le contexte est le San Francisco de la fin des années 70 (les premières chroniques ont été publiées en 1978), c'est-à-dire un San Francsisco très libre qui tranche avec le reste du pays, plus conservateur dont Cleveland et Mary-Ann sont les symboles. Les thèmes  récurrents sont ceux la drogue, l'homosexualité, la liberté sexuelle mais aussi la tolérance et l'innocence. Certaines scènes peuvent donc paraître assez crues et déroutantes. Cette relecture du premier tome m'a un peu déçue. Même si j'ai quand même dévoré le livre, je lui ai trouvé quelques longueurs et quelques passages qui n'apportent pas grand chose à l'histoire. En revanche, j'ai retrouvé ce que j'avais le plus aimé à l'époque où je l'avais lu pour la première fois : les rebondissements de fin de chapitre qui sont toujours inattendus, qui relancent l'intrigue et maintiennent le lecteur en haleine. Si Armistead MAUPIN voulait que son lectorat lui reste fidèle, j'imagine qu'il avait tout intérêt à attiser sa curiosité, c'est chose réussie et j'ai déjà envie de passer à la suite. Enfin, j'ai apprécié l'éclectisme des personnages, il y a en pour tous les goûts, de ceux qui sont introvertis à ceux qui sont carrément libérés, de ceux qui en sont à l'heure des bilans à ceux qui croquent la vie à pleines dents. En tout cas, j'attends avec impatience de relire le second tome car pour le moment, le coup de cœur ne se confirme pas.

Ma note : 3/5

Challenges : 
Défi lecture 2020 : Consigne 80 - Livre dont le résumé de la quatrième de couverture contient le nom d'une ville - 26/100
 
Tome 2 : Nouvelles chroniques de San Francisco.

En résumé : Guidée par ses nouveaux amis du 28 Barbary Lane, Mary-Ann poursuit sa découverte du déjanté San Francisco des années 70. L'affaire Norman Neal Williams aura été un coup dur pour la jeune femme qui s'en remet difficilement. Heureusement, Edgar Halcyon, avant de passer l'arme à gauche, avait prévu de lui offrir une croisière au Mexique pour la remercier de son implication en tant que secrétaire de l'empire Halcyon. Quoi de mieux qu'un voyage pour tourner la page ? Mouse est de la partie, peut-être que cette croisière sera l'occasion pour eux deux de trouver l'amour ? Dans le même temps, Mona ne va pas bien et décide de s'enfuir pendant quelques temps. Un étrange hasard la conduira jusqu'à ses origines, et la rencontre avec Mother Mucca permettra de révéler bien des secrets. Quant à Brian, il est toujours en quête du grand amour, et vit d'étranges scènes avec sa voisine de l'immeuble d'en face tous les soirs à onze heures. Mais qui se cache derrière cette relation purement platonique ?
 
Mon avis : Quelques lignes de résumé et j'ai déjà employé le terme "étrange" par deux fois. Je crois que c'est bien ce qui caractérise ce deuxième tome. Lorsqu'on entame les Chroniques de San Francisco, il ne faut pas avoir peur de se lancer dans des histoires un peu farfelues, déjantées, voire glauques à certains moments. Ce deuxième tome ne déroge pas à la règle et c'est bien ce qui m'a plu. J'ai retrouvé ce pour quoi j'avais tant apprécié cette saga dix ans auparavant : les rebondissements abracadabrantesques, les personnages hauts en couleur, l'ambiance très particulière et des scenarii que l'on ne retrouve nulle part ailleurs. En cela, je l'ai préféré au premier dont la relecture m'avait un peu déçue. Celui-ci est moins chargé en références et est plus tourné vers le développement de plusieurs intrigues qui finissent toujours par se recouper de façon surprenante. C'est d'ailleurs un tome clé dans la mesure où il révèle des secrets qui sont déterminants pour comprendre qui sont les habitants de ce petit coin de San Francisco. On retrouve encore une fois des personnages qui luttent pour assouvir leur soif de liberté et dont les actes sont tournés vers la recherche de l'amour, qu'il soit filial, amical ou charnel. Le lecteur est témoin de l'évolution de chacun d'entre eux, en particulier Mary-Ann qui est plongée pour la deuxième fois dans une enquête assez sordide mais qui nous tient en haleine jusqu'à la fin du livre. Le suspense est bien plus présent que dans le premier tome, Armistead MAUPIN s'amuse à tirer plein de ficelles différentes pour captiver ses lecteurs et les tenir en haleine jusqu'aux ultimes révélations. J'ai hâte de commencer le troisième tome, curieuse de voir comment vont évoluer les relations de Mary-Ann et Burke, Mouse et Jon, Brian et Mona, DeDe et D'or. Je pense que l'auteur nous réserve encore bien des surprises !
 
Ma note : 3/5

Challenges : 
* Défi lecture 2021 : Consigne 80 - Un livre qui contient une lettre (hors correspondance ou roman épistolaire) > lettre de la mère de Michael à son fils (p.35 à 38) - 28/100
En 2021... Je voyage : États-Unis (+ 20 points)

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