mardi 27 décembre 2022

Ramsès - Christian Jacq

TOME 1 : Le fils de la lumière
 
En résumé : Encore adolescent, Ramsès se distingue par son intelligence, son humilité, son courage et l'admiration qu'il voue à son père, le pharaon Séthi. Des qualités qui pourraient faire de lui le futur chef de cette Égypte grandiose et prospère. Seulement, ce n'est pas Ramsès qui est destiné à cette fonction suprême mais l'aîné, Chénar. Ce dernier voit en Ramsès un ennemi, quelqu'un qui pourrait menacer son accès au trône. Il est également jaloux de ce cadet dont la beauté attire les plus belles filles de Memphis, ville qui accueille le palais royal. Pourtant, malgré l'hostilité des uns et des autres, Ramsès trace sa route, assisté par ses fidèles amis, Améni, Sétaou et Moïse. Séthi va progressivement s'intéresser à ce fils valeureux et va l'éveiller petit à petit au rôle d'un pharaon, si bien que Ramsès est finalement désigné comme le successeur de Séthi. Cette décision n'est pas pour plaire à Chénar qui va tout faire pour éliminer son frère en s'entourant des bonnes personnes. A la mort de Séthi, Ramsès accèdera au trône, mais il y accèdera seul. 

Mon avis : Cela fait un moment que j'entends parler de Christian JACQ et de son œuvre littéraire colossale qui retrace les périodes marquantes de la civilisation égyptienne. Adepte des romans historiques qui mélangent faits réels et fiction, j'étais sûre que la saga sur Ramsès me plairait, si bien que j'ai acheté les cinq tomes d'un coup dans une recyclerie. Ce premier tome ne m'a pas déçue, loin de là. Toutes les conditions sont réunies pour que l'on s'immerge facilement dans cette saga : des descriptions qui nous font voyager, des personnages mémorables, des rebondissements, du suspense, de la romance... En suivant le parcours de Ramsès, on pénètre dans un moment fort de l'histoire de l’Égypte. Grâce aux voyages qu'il effectue avec son père dans les différentes régions contrôlées par le pharaon, on assiste aux modes de vie des populations de l'époque, ainsi qu'à la construction d'édifices majestueux destinés à traverser les siècles. Ce bon dans le temps est très appréciable, on a l'impression de vivre à l'époque de Ramsès, comme si on pouvait toucher du doigt cette époque si particulière de l'Histoire. Loin d'être rébarbatif, ce premier tome est aussi le récit d'un homme, Ramsès, auquel on s'attache, ne serait-ce que pour sa sincérité, son honnêteté et sa fidélité à ses amis. Les intrigues occasionnées par les autres personnages rythment l'histoire et apportent ce côté plus romancé qui nous tient en haleine. N'ayant quasiment aucune connaissance scientifique sur cette période, je n'ai pas su faire la part des choses entre ce qui est de l'ordre de la fiction et ce qui appartient à l'Histoire. Sur le site de Christian JACQ, on peut lire certains commentaires de lecteurs qui s'offusquent de la très large liberté prise par l'auteur pour retracer la vie de Ramsès. Certes, le passage sur la rencontre avec Homère m'a laissé un peu perplexe, mais pour le reste je ne saurais dire si la marge d'interprétation est si importante que ça. Quoiqu'il en soit, j'ai apprécié cette lecture qui a eu le mérite de m'apprendre deux trois trucs sur l’Égypte ancienne, qui m'a mis plein d'images dans la tête et qui a su me maintenir en haleine jusqu'à la dernière page. Rien que pour cela j'ai hâte de me plonger dans le second tome.

Challenges :

samedi 17 décembre 2022

Les nuits de laitue - Vanessa Barbara

En résumé.

Otto et Ada ont vécu une histoire d'amour fusionnelle dans leur maison jaune perchée tout en haut d'une colline. Ayant décidé de ne pas avoir d'enfants, ils ont vécu l'un pour l'autre, partageant, au fil des jours, leur passion pour le chou-fleur à la milanaise, les documentaires animaliers et le ping-pong. Si Otto est devenu un petit vieux plutôt acariâtre et renfrogné, Ada était tout son contraire, une femme extravertie toujours mêlée aux activités du quartier. Lorsque celle-ci meurt soudainement, c'est un grand vide qui habite désormais la maison jaune. Otto, incapable de tourner la page, repense aux souvenirs heureux. Amateur de romans policiers et de faits divers, il ne peut s'empêcher d'imaginer qu'Ada a été victime d'un coup monté. Tout en restant confortablement assis dans son fauteuil, il mène son enquête en prêtant une attention soutenue aux bruits provenant de son voisinage loufoque.

Mon avis.

Je pense que je ne me serais pas spontanément dirigée vers ce livre si je n'avais pas eu envie de remplir une des catégories de mon Défi lecture 2022, celle de l'auteur sud-américain. J'ai souvent été déçue par les bouquins des éditions Zulma, que je trouve toujours un peu perchés et ennuyants. Celui-là, même s'il contient quelques scènes cocasses qui prêtent à sourire, ne m'a pas non plus emballée. A vrai dire, je l'ai refermé il y a des déjà plusieurs semaines, et il n'en subsiste déjà plus grand chose...

Les nuits de laitue offrent trois dimensions de lecture : la dimension comique grâce à la mise en scène de personnages aux habitudes plutôt étranges, la dimension tragique avec Otto qui a perdu sa femme et peine à faire son deuil et la dimension policière avec cette enquête autour de la mort d'Ada. Si les dimensions comique et policière sont souvent mises en avant dans la quatrième de couverture ou dans les chroniques que j'ai pu lire ça et là, j'ai trouvé que c'était la dimension tragique qui était la plus développée dans ce récit. On y découvre un Otto complètement désemparé pour qui il est difficile de vivre sans Ada. Chaque page est imprégnée de son souvenir, chaque phrase fait écho à la femme qu'elle était. L'image que j'ai d'Otto est celle d'un homme cloué à son fauteuil, incapable de se mouvoir tant il est privé de sa seule raison de vivre, Ada. C'est en cela une émouvante évocation de la perte d'un être cher et des ravages qu'elle peut causer chez ceux qui restent. J'ai été sensible à ce personnage qu'est Otto, mais encore plus aux émotions qui le traversent. 

La dimension comique est plutôt bien traitée aussi. En début de récit, chaque chapitre est consacré à la description d'un des voisins d'Otto. J'ai bien aimé le personnage du facteur qui se trompe tout le temps dans la distribution de son courrier, mais aussi celui du pharmacien qui est obsédé par les effets secondaires des médicaments, ou encore celui du japonais frappé d'Alzheimer et qui a longtemps cru que la Seconde Guerre Mondiale n'était pas terminée. Il y a aussi la secrétaire débordée par sa machine à écrire et par ses chiens qui lui refont tout son intérieur à coups de morsure et l'anthropologue fraîchement mariée mais dont le mari est toujours en déplacement. Cette galerie fantasque de personnages apporte un peu de lumière à la peine d'Otto et donne l'image d'un quartier animé, comme en marge du monde tant la fantaisie a tendance à se faire rare. Certaines de leurs petites habitudes nous font sourire. Ce côté loufoque se retrouve souvent dans les romans étrangers, alors que les romans français sont toujours un peu plus sérieux.

Je suis en revanche complètement passée à côté de la dimension policière. Je n'ai pas bien compris où voulait en venir l'auteur avec la présence de ce meurtre dans l'intrigue. Qui plus est, il faut attendre plusieurs chapitres pour comprendre qu'il y a quelque chose de louche qui s'est passé dans ce quartier. On ne comprend d'ailleurs pas pourquoi cela intervient si tard dans le récit. Cette dimension un peu bancale, qui tombe comme un cheveu sur la soupe gâche pour moi la totalité du livre. On sent bien que c'est l'aboutissement de l'intrigue, mais c'est raté, alors il ne reste plus que les deux autres dimensions qui ne suffisent pas selon moi à faire un bon roman. C'est là le côté un peu inabouti que je reproche parfois aux bouquins des éditions Zulma. Tous les ingrédients sont réunies pour une lecture agréable, mais la recette manque de piquant ou les ingrédients ne sont pas bien incorporés, et j'ai souvent l'impression de passer à côté du message de l'auteur, ou du dénouement.

Voilà donc un roman particulier, truffée de bonnes intentions mais dont le dénouement est trop fragile pour être apprécié. J'ai donc achevé ce livre avec une légère amertume, déçue d'être passée à côté de ce roman qui fut pourtant primé premier roman étranger en 2015. 
Dernières infos.

Les nuits de laitue a été publié en 2015 et compte 223 pages.

Ma note.
Challenges.

Défi lecture 2022 : Consigne 12 - Auteur d'Amérique latine ou d'Amérique centrale - 39/100