lundi 26 septembre 2022

La dame au sari bleu - Katherine Scholes

En résumé.

Pêcheurs sur l'île de Tasmanie, au large de l'Australie, Zelda et son père James mènent une vie sobre et emplie de la quiétude des lieux. Le père et la fille ont noué une relation fusionnelle suite au décès tragique de la mère de Zelda dans un accident de la route plusieurs années auparavant. Cependant, leur tranquillité va être mise en mal par l'arrivée d'un jeune australien dont le rôle est de déterminer les zones de la Tasmanie qui ont besoin d'être préservées pour éviter la disparition de certaines espèces de l'île. Zelda et son père ne seront donc plus autorisés à pêcher sur leur zone. Comme si un malheur n'arrivait jamais seul, et quelques semaines après cette nouvelle, James décède suite à une choc anaphylactique. Zelda, complètement dévastée, fouille la maison à la recherche des derniers souvenirs laissés par son père. Elle tombe alors sur une coupure de journal qui lui apprend qu'Ellen, sa mère, est encore vivante et qu'elle réside en Inde. Zelda est bien décidée à la retrouver et à lever le voile sur tant de mystères.

Mon avis.
 
A force de voir passer les romans de Katherine SCHOLES sur Livraddict, j'ai eu envie de découvrir l'auteur et ses livres dont les couvertures invitent souvent au voyage. Seul La dame au sari bleu était disponible à la médiathèque, je me suis donc tournée vers celui-ci, un peu par défaut.

J'ai lu ce roman en deux temps. Je l'ai commencé alors que j'étais encore en vacances et que j'avais du temps devant moi pour lire, puis la rentrée est arrivée, et j'ai donc lu la suite de façon très morcelée, quelques pages par ci, quelques pages par là. Je ne sais pas si c'est ce changement de rythme qui explique l'impression que j'ai eu d'une lecture inégale, entre un début qui s'enchaîne bien, avec du rythme, et une fin interminable, dont la longueur m'a vraiment dérangée. Si la quatrième de couverture met en avant Zelda, et son souhait de retrouver sa mère, le livre porte essentiellement sur cette dernière, danseuse étoile célèbre, mais qui a tout quitté pour suivre James en Tasmanie, avant de fuir une nouvelle fois pour trouver le repos en Inde. Il faut donc s'attendre à découvrir le parcours d'Ellen, et non la quête de Zelda pour retrouver sa mère. Quoiqu'il en soit, je trouve qu'il plane sur ce roman une ambiance étrange, un peu glauque je dois dire, en tout cas une atmosphère qui m'a mise mal à l'aise durant toute ma lecture. Cela tient à peu de choses peut-être, imaginer cette cabane de pêche en tôle, chauffée à blanc par le soleil, les mouches qui tournent autour des cadavres d'animaux utilisés pour la pêche, James qui reluque sa fille sous la douche, Ellen qui ne fait rien pour sauver Zelda de la noyade, l'enfance d'Ellen marquée par la cruauté de sa propre mère, la clinique psychiatrique dans laquelle se trouve Ziggie, l'amie d'Ellen, puis tout le passage en Inde, entre pauvreté et tableaux aux couleurs trop vives. Bien que heurtée par certains passages, je trouvais que le tout conservait une certaine cohérence, mais la fin ne m'a pas du tout convaincue. Tout le passage en Inde m'a laissée de marbre, et je me suis carrément ennuyée à lire ces pages. L'auteur nous amène sur le terrain de la spiritualité - thème qui est loin de me passionner - et je trouve qu'elle en fait un peu trop. Ellen devient une espèce d’idole, sans qu'on comprenne exactement pourquoi, ni ce que ça peut apporter au reste de l'histoire.

Il s'agit d'un roman plutôt sombre qui explore avant tout la relation mère-fille. C'est en découvrant l'histoire d'Ellen, son enfance passée aux côtés d'une mère tyrannique qui la piquait dès qu'elle se rebellait un peu trop, que l'on comprend la distance qu'elle met entre elle et Zelda. C'est son séjour en Inde avec ses amies qui va lui permettre de comprendre les mécanismes toxiques qui peuvent se mettre en place entre un parent et son enfant, ainsi que le poids des générations, comment les mauvais agissements peuvent être reproduits sans qu'on le veuille. La dame au sari bleu est un roman très féminin. Au-delà de l'histoire d'Ellen, l'auteur explore deux autres parcours de femmes, celui de Ziggie dont la mère lui a laissé peu de place pour s'épanouir, et celui de Skye, une riche héritière torturée. Ces deux jeunes femmes souffrent d'anorexie, à tel point que leur vie est en danger. La volonté d'Ellen va être de les sauver, grâce à l'accueil de miséreux en Inde, pour ainsi établir un parallèle entre tous ces gens qui désireraient s'alimenter alors qu'ils n'en ont pas les moyens, et les deux jeunes femmes qui ont cessé de se nourrir alors qu'elles en auraient largement les moyens. C'est comme ça, en sauvant ses amies, mais aussi en servant à manger à ses voisins pauvres qu'Ellen va être petit à petit considérée comme une sainte. Ces trois femmes auront été étouffées par leur mère, même si elle était pleine de bonnes intentions (c'est le cas pour Ziggie). Leur maux de femme adulte trouvent leur origine dans cette relation toxique à la mère. C'est en faisant le bien autour d'elles qu'elles vont petit à petit redonner un sens à leur vie, et panser les blessures du passé.

Malheureusement, je suis restée un peu sur ma faim avec cette première découverte de l'auteur. Le genre de bouquin un peu trop spirituel à mon goût, avec quelques passages assez étranges qui m'ont gênés. Ce n'est pas vraiment un livre que je conseillerais et je ne sais pas à ce jour si j'oserai retourner vers les autres bouquins de l'auteur.
Dernières infos.

La dame au sari bleu a été publié en 2005 et compte 484 pages.

Ma note.
Challenges.

Défi lecture 2022 : Consigne 67 - Livre dont le titre comporte au moins un mot étranger entré dans la langue française (week-end, bled, chewing-gum, sushis, sari).  - 31/100