samedi 24 juin 2017

Miss Alabama et ses petits secrets - Fannie Flagg

En résumé.

Maggie, résidant à Birmingham aux Etats-Unis et travaillant dans une petite agence immobilière en a assez de la vie. Elle qui a été une icône pour l'Alabama lorsque jeune, elle a concouru pour le titre national de Miss America, pense que tout le bonheur est derrière elle. C'est la raison pour laquelle elle a pesé le pour et le contre, et la conclusion est qu'elle va mettre fin à ses jours. Alors qu'elle est en train de minutieusement préparer son départ en cachette, sa collègue et amie Brenda l'invite le jour du suicide planifié à un spectacle organisé par la ville de derviches tourneurs, ces danseurs turcs aux longues jupes. Maggie ne peut tout de même pas laisser son amie y aller seule. Tant pis, sa mort ne sera reportée que de quelques jours. Finalement, de tels événements vont régulièrement avoir lieu, si bien que le jour du suicide est sans arrêt reporté.

Mon avis.

J'avais beaucoup entendu de parler de Fannie Flagg et j'avais en tête les couvertures de Beignets de tomates vertes ou encore de La dernière réunion des filles de la station service. Par conséquent, lorsque je suis tombée sur des livres de Fannie Flagg à la bibliothèque, j'ai eu envie de me faire mon propre avis. J'ai commencé par Miss Alabama et ses petits secrets car la quatrième de couverture semblait prometteuse. Je ne vous le cache pas plus longtemps, ce fut une grosse déception.

Tout d'abord, j'ai éprouvé beaucoup de difficultés pour rentrer dans l'histoire. J'avais déjà lu une quarantaine de pages mais il a fallu que je reparte à la première page et relise tout car je n'arrivais pas à m'imaginer le décor et les personnages. En fait, je n'y suis jamais parvenu. Certes, ces derniers jours ont été chargés mais il m'a fallu DEUX semaines pour lire les quatre-cent pages, ce qui est inhabituel chez moi. Les raisons à cela sont un rythme lent, des réflexions assez niaises, la présence de détails inintéressants et l'intrigue qui ne décolle pas. On y croit un peu vers le milieu du bouquin grâce à un petit rebondissement mais finalement, le soufflet retombe aussitôt et je me suis autant ennuyée que dans la première partie.

Je ne peux pas tout vous révéler car je me dois de ménager le peu de surprise présent dans le livre mais je trouve que les faits sont peu réalistes, autant que les décisions des personnages. J'ai même dû à un moment donné rechercher dans le début de l'histoire les raisons pour lesquelles Maggie souhaite se suicider, sans trouver la réponse. Cette dernière n'est pas particulièrement déprimée mais elle prend quand même cette décision irrévocable. De même les pages concernant sa participation à Miss America sont ennuyeuses et sans grand intérêt et n'apportent finalement rien à l'intrigue. L'auteur s'est engagée sur trop de terrains différents: les droits des Noirs aux États-Unis (via le personnage de Brenda), le suicide de Maggie, l'enquête (je ne vous en dis pas plus), la vie d'Hazel, la concurrence de Babs Bigington, la place des femmes (dans ce roman, il n'y a que des personnages féminins) si bien que le tout paraît superficiel. On n'est pas spécialement perdu dans les personnages car ils sont tellement caricaturaux qu'on ne peut pas les confondre mais on se perd dans les sujets évoqués. Le tout est traité avec trop de légèreté et le peu de rebondissements est évacué en quelques pages. Ce qui me rassure est que j'ai lu sur divers blogs des critiques semblables à la mienne. Ce roman a l'air d'être une déception généralisée.

En conclusion, ce qui est censé être un roman feel-good m'a plutôt donné envie de me rouler en boule sous un coussin tellement je me suis ennuyée. Par conséquent, je suis un peu moins sûre de me lancer dans Beignets de tomates vertes, même s'il a reçu un peu plus d'éloges.

D'un coup d’œil, les plus, les moins.

+ On ne se perd pas dans les personnages.

- La multitude des sujets évoqués qui rend l'ensemble superficiel car ces derniers sont trop vite évacués et traités avec trop de légèreté.
- La niaiserie et le côté caricatural des personnages.
- Le rythme lent de l'intrigue.
- L'intrigue en elle-même qui manque de souffle et de vitalité.

Ma note.
Challenges.
Cette lecture me permet d'avancer dans ces challenges: 
Défi lecture 2017 - Consigne 7: un livre dont le personnage principal est une femme (19/80) 
ABC 2017 - Lettre F (11/26)

jeudi 22 juin 2017

Throwback Thursday - Summer Party

Bonjour à tous !

Le Throwback Thursday est un rendez-vous repris par Betty Rose Books sur son blog. Les consignes sont très simples: chaque Jeudi, nous devons proposer un livre en accord avec le thème que Betty Rose Books nous aura concocté. Le but est d'enrichir notre Wish List en découvrant le choix des autres Bloggeuses!

Je tiens à préciser que toutes les images liées au Throwback Thursday proviennent du blog de Betty Rose Books.
Cette semaine, le thème est Summer Party.

Pour l'occasion, voici le livre que j'ai choisi:

La gloire de mon père
Marcel Pagnol
En ces jours très estivaux de part le soleil et les températures qui nous rendent un peu léthargiques, il ne m'a pas été très difficile de trouver l'inspiration pour le thème de cette semaine. Dès que l'été arrive, les images d'un Marcel Pagnol marchant dans les collines provençales me viennent en tête. Elles ont bercé mon enfance et je pense que je connais les films par cœur. Je présente ici La Gloire de mon père mais je pense aussi au Château de ma mère, au Temps des secrets et aux Temps des Amours.

En résumé: Marcel Pagnol consigne dans ces quatre livres ses souvenirs de vacances, lorsque avec sa famille ils se réfugiaient dans une maison provençale typique, à l'abri du monde et de la chaleur. Il raconte les promenades dans la garrigue, les parties de chasse avec son père, ses flirts d'enfant et les jeux avec son frère. Quatre récits autobiographiques qui plongent le lecteur dans l’insouciance de l'enfance.

Mon avis: Ce que j'aime par dessous tout lorsque je me plonge dans l'univers de Marcel Pagnol est la tendresse qui émane des personnages mais aussi des scènes qu'il raconte au lecteur. Le style d'écriture est d'une authenticité touchante et on finit par être nostalgique de cette époque où les écrans n'avaient pas encore remplacé tous les jeux insouciants en pleine nature. Lire Marcel Pagnol est faire une pause dans le temps et dans l'espace, se lover dans un hamac sous un arbre en fleurs, dîner tard le soir avec pour seule musique le chant des cigales et partager des moments précieux avec ses proches. Je ne vais d'ailleurs pas tarder à faire un petit tour dans ce monde onirique!

vendredi 16 juin 2017

Un trombone rouge - Kyle MacDonald

En résumé.

Alors que Kyle MacDonald est au chômage, il essaie de trouver un moyen de gagner de l'argent et surtout d'offrir une maison à sa compagne. Il se souvient de conversations au sujet du troc et ce projet d'échanger un objet contre un autre de valeur supérieure afin d'obtenir gratuitement un objet incroyable et surtout très éloigné de la valeur de la mise de départ: parier peu pour obtenir beaucoup. Alors pourquoi ne pas se laisser embarquer dans cette folle histoire? Ses yeux tombent sur un trombone rouge, ce sera le premier objet d'une longue chaîne. Désormais, voici son objectif: un trombone rouge, un an pour le troquer, un an pour obtenir une maison. Une aventure qui va l'amener à sillonner toute l'Amérique du Nord.

Mon avis.

J'avais déjà entendu parler de cette histoire vraie, il y a quelques temps, mais je ne savais qu'elle avait fait l'objet d'un récit écrit. Je l'ai découvert lors d'Un Throwback Thursday consacré à ces livres un peu O.V.N.I que nous cachons dans nos bibliothèques. Cammy du blog I believe in Pixie Dust avait fait l'excellent choix de présenter ce livre. J'ai tout de suite vu qu'il était disponible sur Kindle à un prix très raisonnable alors je n'ai pas hésité bien longtemps pour me plonger dans sa lecture.

Je confirme, c'est un livre un peu O.V.N.I. Premièrement parce que nous n'avons pas l'habitude d'entendre ce genre d'histoire. A l'heure où l'argent est roi, comment s'imaginer qu’on peut acquérir une maison sans la monnayer ? Il me semble que le troc est très sérieusement étudié par une branche de l'économie et que celui-ci fait l'objet de théories sur ses conditions de fonctionnement. Il faudrait que je fasse quelques recherches pour vous en parler un peu plus; néanmoins, je trouve que le sujet est très intéressant. La seule chose qui m'a questionnée pendant tout le livre est l'appui des média dont Kyle a bénéficié. Bien sûr, il n'est parti que d'un trombone rouge et a réalisé les trocs suivants à la sueur de son front mais rapidement (et à juste titre), son projet est devenu célèbre et les média ont vite fait d'en parler à la radio, à la télévision, ce qui a offert à Kyle des opportunités de trocs incroyables et irréalisables s'il n'avait pas été médiatisé. Je me suis donc demandée si tout le monde pourrait se lancer dans une histoire telle. Le troc deviendrait banal, les média ne s'y intéresseraient plus et les offres incroyables n'auraient pas lieu. Du même ordre, certaines personnes ont proposé à Kyle un objet d'une valeur supérieure, non pas parce que l'objet initial les intéressait mais parce qu'ils souhaitaient faire réussir Kyle. Bien sûr, la part affective est à prendre en compte mais biaise finalement le projet global qui s'en tient à un échange d'objet contre un autre objet.

La deuxième raison pour laquelle ce livre pourrait être qualifié d'O.V.N.I est que le style d'écriture est assez étrange. Kyle écrit comme il parle, ce qui fait que je n'ai parfois pas tout compris. Le livre a fait l'objet d'une traduction en un français que je présume québécois. D'où la formulation des phrases qui m'a semblé un peu étrange et certains mots que je n'avais jamais rencontrés auparavant: "quétaine", "croquer" (dans un sens qui n'a rien à voir avec l'alimentation) et bien d'autres. Il se dégage de ce livre une impression agréable de simplicité, de naturel, de "je me lance dans quelques chose et je vais bien voir ce qui se passe". On retrouve dans la façon dont Kyle aborde les choses quelque chose de très américain, à la cool, sans se prendre la tête et sans peur du lendemain tout en ayant l'esprit entrepreneur et conquérant.

J'ai vraiment apprécié la philosophie autour du projet de Kyle. Lors de chaque troc, il veillait bien sûr à ce que l'objet qu'on lui proposait soit de valeur supérieure pour atteindre son but mais ce qui comptait avant tout était de faire plaisir à la personne qui allait recevoir son objet à lui. Ainsi, il prenait soin de toujours bien choisir la personne avec qui il allait faire affaire. Au-delà de l'objectif d'acquérir une maison, il était soucieux de faire de belles rencontres humaines, de se faire plaisir et de faire plaisir. C'est très certainement ce supplément d'âme qui l'a conduit à être autant médiatisé.

D'un coup d’œil, les plus, les moins.

+ L'originalité du projet et la belle aventure humaine.
+ La philosophie de Kyle qui n'a pas été une pure logique marchande.
+ La présentation du livre avec toutes les photos des trocs.

- Un style écriture qui m'a un peu paumé à certains moments.

Dernières infos.

Un trombone rouge a été publié en 2007 et compte 309 pages.
Voici un lien vers le projet de Kyle. Vous y trouverez le lien vers le site original qui a mené Kyle à tous ces échanges, une conférence Ted qu'il a donnée sur le sujet et toutes les photos de ces divers trocs.

Ma note.
Challenges.
Cette lecture me permet d'avancer dans ce challenge: 

dimanche 11 juin 2017

Harry Potter et l'Ordre du Phénix - J.K Rowling

En résumé.

Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom est de retour, Harry en a été témoin. Seulement voilà, personne ne le croit, ni le ministère de la magie, ni ses camarades de classe, ni la communauté des sorciers. Pire, on essaie de lui mettre des bâtons dans les roues pour l'empêcher de raconter la vérité. Seuls les incontournables lui restent fidèles mais c'est suffisant pour que la défense s'organise. Alors que sa cinquième année est sur le point de commencer, il ne s'est jamais senti aussi anxieux à l'idée de repartir à Poudlard. Il sait que cette année va être décisive dans le combat contre son ennemi juré mais aussi dans son parcours de sorcier.

Mon avis.

J'avais vraiment été conquise par le quatrième tome. Malheureusement, mon impression est un peu plus mitigée pour ce cinquième opus. Lors de ma première lecture du phénomène, j'avais ressenti la même chose: je suis moins emballée par les derniers tomes qui deviennent beaucoup plus sombre. On perd l'ambiance un peu naïve de Poudlard pour pénétrer dans le cœur de l'intrigue. On grandit avec les personnages, d'où la complexification de l'histoire et l'évolution plutôt négative des événements. 

Ce cinquième tome doit donc sa longueur à ce qu'il a de fondateur pour la suite de l'histoire, à savoir l'installation du décor et de l'ambiance autour de la bataille finale. A mes yeux, voilà son seul intérêt car je me suis finalement un peu ennuyée au cours de ma lecture, cela me coûte de l'admettre car ce genre de sentiment est très rare pour un Harry Potter. J'ai aussi eu du mal à supporter toute l'injustice et la colère qui dominent le déroulement des faits. D'une part, nous avons l'arrivée d'Ombrage, le déni de la plupart des sorciers quant au retour du mage noir; d'autre part, nous avons l'adolescence de Harry qui le conduit à adopter une attitude très revancharde, parfois un peu méprisante et autoritaire vis-à-vis de ceux qui souhaitent l'aider, la colère qu'il éprouve contre Dumbledore qui est à mon sens inappropriée. Pour moi qui vit à chaque fois tout intensément, je me suis sentie un peu mal à l'aise à certains moments, sortant de mes épisodes de lecture un peu en colère. 

Cepndant, les codes des tomes précédents sont respectés: une première partie dédiée à ses "vacances" chez les Dursley puis son voyage jusqu'au Sqaure Grimaurd, une deuxième partie consacrée à Poudlard, les B.U.S.E, et les péripéties qui arrivent en cascade et enfin une dernière partie qui voit le retour de Voldemort, comme si celui-ci était cantonné à ne se révéler qu'au mois de Juin de chaque année. Je dois reconnaître que le dénouement est haletant, l'action peine à se mettre en place mais les événements s'accélèrent à partir de la moitié du livre. Il m'a été difficile de reposer le livre lorsque j'en étais aux derniers chapitres.

Malgré cette lecture en demi-teinte, je ne peux pas lui octroyer une note inférieure à 4 fleurs car ça reste du Harry Potter, tout de même!

D'un coup d'oeil, les plus, les moins.

+ Les derniers chapitres tout en suspense

- La longueur du livre qui m'a parfois découragée.
- Le cadre de l'histoire qui devient beaucoup plus sombre.
- Les sentiments négatifs éprouvés tout au long de la lecture: colère, revanche, injustice...

Dernières infos.

Ce cinquième tome a été publié en 2003 et compte 1031 pages. Il a fait l'objet d'une adaptation cinématographique en 2007.

Ma note.
Challenges.

Cette lecture me permet d'avancer dans ces challenges: 
Défi lecture 2017 - Consigne 33: un livre écrit par une femme. (18/80)
ABC 2017 - Lettre R (9/26)

jeudi 8 juin 2017

Throwback Thursady - Ce n'est pas ce que j'attendais...

Bonjour à tous !

Le Throwback Thursday est un rendez-vous repris par Betty Rose Books sur son blog. Les consignes sont très simples: chaque Jeudi, nous devons proposer un livre en accord avec le thème que Betty Rose Books nous aura concocté. Le but est d'enrichir notre Wish List en découvrant le choix des autres Bloggeuses!

Je tiens à préciser que toutes les images liées au Throwback Thursday proviennent du blog de Betty Rose Books.
Cette semaine, le thème est Ce n'est pas ce que j'attendais....

Pour l'occasion, voici le livre que j'ai choisi:

Les chroniques d’Édimbourg
Alexander McCall Smith
Peut-être parce que je lis davantage ces derniers mois, il m'arrive assez régulièrement d'être déçue par mes lectures. Je n'avais donc que l'embarras du choix pour le thème d'aujourd'hui. J'ai décidé de vous parler des Chroniques Édimbourg dont j'attendais beaucoup et qui ne m'ont finalement pas enthousiasmée. Il y a quelques Throwback Thursday, je vous avais présenté les Chroniques de San Francisco que j'avais adorées. Eh bien, quand j'ai vu que la même chose avait été faite pour Édimbourg par un autre auteur, je me suis précipitée dessus. Eh bien, sur les 7 tomes, je devrais entamer le 3ème tome mais j'en repousse sans cesse la lecture...

Résumé: Les Chroniques d'Edimbourg sont une sorte de tableau vivant de la société écossaise. On y croise divers personnages, diverses familles dans leur quotidien. Les personnalités sont toutes différentes et hautes en couleur. La ville est témoin des destins qui s'entremêlent, des amours déçus, des malheurs et des réjouissances.

Mon avis: D'ordinaire, je suis friande de ce genre de fresque. J'aime bien lorsque qu'il y a plusieurs histoires en une et lorsque les chemins finissent par converger. Malheureusement, je me suis ennuyée au cours de ma lecture. Les descriptions sont fades, sans entrain, avec des détails plutôt inintéressants. Les pseudo twist ne sont finalement que des non-événements, posés là pour créer un semblant de rebondissement. A voir si je vais continuer dans ma lecture...

dimanche 4 juin 2017

Le voleur de brosses à dents - Églantine Eméyé

En résumé.

Samy va avoir 12 ans ce 5 Août 2017. 12 ans que sa maman se bat sans relâchement pour tenter d'offrir à son fils polyhandicapé le meilleur des bien-être. Victime d'un AVC alors qu'il n'était encore qu'un bébé, son cerveau est sans arrêt "court-circuité", comme le décrit si bien sa maman, et fait des crises d'épilepsie à répétition. Par ailleurs bien qu'aucun diagnostic n'ait été posé, il présente des troubles du spectre autistique. 12 ans pendant lesquels il se frappe, pleure, ne communique quasiment pas avec son entourage. 12 ans pendant lesquels sa maman ne dort plus, va de médecin en médecin, explore toutes les méthodes possibles et inimaginables pour essayer d'apporter un peu de soulagement à son fils. 12 ans pendant lesquels il a fallu intégrer de nouvelles terminologies dans son quotidien et côtoyer de près ce handicap qui détruit tout sur son passage. Ce sont ces combats que raconte Églantine Eméyé, célèbre journaliste et animatrice télé dans son livre.

Mon avis.

Il est très difficile d'écrire une chronique sur ce genre de témoignage. Si on peut trouver des points forts/des points faibles à une histoire toute romancée, il est périlleux de critiquer les mots de cette maman à fleur de peau. Ce serait comme revenir sur les choix qu'elle a faits pour son enfant et bien sûr, c'est impensable. Lorsqu'un tel événement ébranle toutes les fondations qu'on avait pris le soin de bâtir jusqu'alors, comment prendre les bonnes décisions ? Comment ne pas se sentir désemparée ?

Bien que je sois familière à tout ce qu'elle décrit dans son livre de part mon métier, j'ai été très émue par ce témoignage. Surtout par la première partie dans laquelle elle écrit sur ce petit bébé qui n'est pas comme les autres, qui est hypotonique (dans un premier temps), qui semble absent, qui bave... Les médecins lui disent que c'est normal, chaque bébé avance à sa façon. Mais elle est convaincue que rien ne va et peine à trouver une oreille pour l'écouter. Bien sûr, on est horrifiés (une fois de plus) par les absurdités administratives, par les discours des médecins et par le système de façon générale qui n'apporte que des réponses lentes et partielles à une maman qui est déjà épuisée, et ce n'est que le début. Viennent d'autres questions: alors qu'elle est enceinte, elle s'imagine toutes les choses qu'elle pourra offrir à ses deux fils, comment accepter toutes ces désillusions qui surviennent à la naissance ? Comment faire en sorte que le couple survive à toutes ces préoccupations et toutes ces absences ? Comment ne pas léser l'aîné qui lui aussi a besoin d'attention ? En tant que femme et potentiellement maman, je n'ai pas pu rester insensible à toutes ces questions, comment aurais-je réagi à sa place pour trouver toute cette force, tout ce courage pour aller de l'avant ?

Je suis restée admirative par tout le dynamisme qu'elle a su déployer. Elle ne dort pas la nuit et quand même, dans la journée, elle doit assumer les tournages, la mise en place de l'association Un pas pour la vie, les allers-retours à l'hôpital, le recrutement de divers professionnels qui vont l'aider au quotidien, les recherches sur Internet pour trouver des réponses à ses questions, les démarches administratives à réaliser. Moi qui suis fatiguée par un rien, je ne sais pas comment j'aurais pu tenir à sa place. J'ai aussi pensé à toutes ces familles qui ne sont pas issues du même milieu qu'elle, qui ne sont pas aussi entourées, qui n'ont pas les moyens de financer autant de professionnels, d'acheter autant de matériel et qui n'ont pas son réseau.

Le fond est déjà très émouvant, mais la forme y participe aussi. L'écriture est empreinte de douceur et de sensibilité. Elle emploie un ton de narratrice lorsqu'elle souhaite raconter aux lecteurs son combat mais s'adresse aussi à ses deux fils en ayant recours à la deuxième personne. On pénètre dans son intimité et on ne peut pas ne pas s'impliquer émotionnellement dans ce qui arrive à toute la famille. Le témoignage se lit vite, les chapitres ne font que deux ou trois pages et on a envie de connaître la suite, de savoir si Samy trouve un mieux, si sa maman parvient enfin à se reposer. J'ai aussi apprécié la philosophie qui se cache derrière l'écriture du livre: l'objectif n'est pas de faire pleurer dans les chaumières, en usant et abusant du pathos, l'objectif est plutôt de présenter le quotidien d'une famille touché par le polyhandicap aujourd'hui, en France, dans les années 2000.

D'un coup d’œil, les plus, les moins.

+ Un témoignage extrêmement émouvant (sans verser dans le pathos).
+ Le style d'écriture tout doux
+ Les connaissances égrainées au fur et à mesure (mieux qu'un bouquin pour comprendre ce qu'est la méthode ABA, le packing).

- Impossible d'en donner.

Dernières infos.

Le voleur de brosses à dents a été publié en 2015 et compte 378 pages.

En quelques clics, vous trouverez plein d'émissions auxquelles a participé Églantine Eméyé.
Je vous laisse quand même quelques liens au cas où vous souhaiteriez en savoir plus:
* Son film, Mon fils, un si long combat disponible sur France 5 il y a encore quelques semaines (je ne sais pas si c'est encore le cas aujourd'hui).
* Débat ayant eu lieu suite à la diffusion du film sur cette même chaîne dans l'émission Le Monde d'en face toujours dans le même lien.
* Intervention d'Églantine Eméyé pour parler de son livre chez Ruquier dans On n'est pas couché.
* Encore une intervention sur le plateau de C à vous, toujours sur France 5.
* Encore une intervention pour présenter son livre dans le talk show Comment ça va bien.
* Le site d'Un pas pour la vie, l'association dont elle est présidente.

Ma note.
Challenges.

Cette lecture me permet d'avancer dans ces challenges: 
Défi lecture 2017 - Consigne 21: un livre obtenu lors d'un Swap. C'est Coline du blog Notes from Coline qui me l'a envoyé lors du swap Livres et thés (17/80)
ABC 2017 - Lettre E (8/26)