jeudi 30 novembre 2017

Throwback Thursday - Le livre le plus court de ma bibliothèque

Bonjour à tous !

Le Throwback Thursday est un rendez-vous repris par Betty Rose Books sur son blog. Les consignes sont très simples: chaque Jeudi, nous devons proposer un livre en accord avec le thème que Betty Rose Books nous aura concocté. Le but est d'enrichir notre Wish List en découvrant le choix des autres Bloggeuses!

Je tiens à préciser que toutes les images liées au Throwback Thursday proviennent du blog de Betty Rose Books.
Cette semaine, le thème est Le livre le plus court de ma bibliothèque.

Pour l'occasion, voici le livre que j'ai choisi:

L'ami retrouvé
Fred Ulhman
J'ai découvert L'ami retrouvé tout récemment alors que j'étais à la recherche d'un livre écrit par un auteur dont le nom commence par U (pour le ABC Challenge) et qui serait susceptible de me plaire. Je suis tombée sur celui-ci, visiblement un classique au programme de l'année de 3ème. On comprend aisément pourquoi: une histoire forte qui résume à elle seule une partie des enjeux de la Seconde Guerre Mondiale, le tout servi en une centaine de pages !

Résumé : En 1932, Hans, un lycéen habitant Stuttgart, est le fils d'un médecin juif. Il a noué très peu de relations avec ses pairs et n'a pas la chance d'avoir à ses côtés cet ami véritable dont il rêve et qu'il idéalise. La roue tourne puisqu'un jour débarque dans la classe Conrad, descendant d'une lignée allemande à la réputation prestigieuse. Alors que tout semble les séparer, les deux jeunes hommes deviennent amis. C'est aussi à cette période qu'Hitler arrive au pouvoir et que l'idéologie nazie commence à envahir chaque foyer allemand.

Mon avis : La façon dont Fred Ulhman traite le sujet de l'amitié en temps de guerre est intéressante, peut-être parce que sa propre histoire recoupe celle de Hans. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé ce personnage profond et entier, dont certaines réflexions rejoignent les miennes. J'aurais aimé que le livre soit un peu plus long pour prendre le temps de m'imprégner de cette histoire qui se lit extrêmement vite et qui, par conséquent, perd un peu en saveur. Toutefois, je le conseille car ce livre demeure un des incontournables de la littérature, qu'il est accessible et qu'il ne demandera pas plus qu'une heure ou deux !

samedi 25 novembre 2017

La route sombre - Ma Jian

En résumé.

Meili et Kongzi habitent un petit village de la Chine rurale, celle qui n'a pas profité de la croissance spectaculaire qu'a connu le pays ces dernières années. Le couple vient d'avoir une fille, ce qui ne ravit pas le papa. Lui qui se déclare être l'héritier de Confucius souhaite à tout prix avoir un fils pour perpétuer la lignée. Sans trop avoir le choix, Meili tombe de nouveau enceinte. Mais il va bientôt falloir fuir car le planning familial rôde: la politique de l'enfant unique est extrêmement stricte dans son application et aucune dérogation n'est possible, à moins d'en avoir les moyens. Pour échapper aux bourreaux, la famille décide alors de vivre sur le fleuve Yantze, moins contrôlé que la terre ferme. C'est le début d'une longue cavale à travers une Chine très pauvre et ravagée par les contreparties du capitalisme et des nouvelles technologies qui rejettent ses déchets un peu partout sur les berges des fleuves. Meili, en plus de se battre pour survivre, va devoir protéger son ventre des assauts de son mari mais aussi de l'Etat.

Mon avis.

J'ai découvert ce livre il y a près d'un an sur le blog de A l'horizon des mots. J'avais trouvé que le sujet était intéressant et qu'il viendrait m'apporter des connaissances plus précises sur la politique de l'enfant unique en Chine. Farfouillant dans ma Wish-List, mon amoureux avait alors choisi de me l'offrir à Noël et depuis il attendait sagement son heure dans ma P.A.L. Je le ressors donc à l'occasion du Challenge ABC car il fallait vite que je trouve un nom d'auteur en J. Autant vous dire que ça en valait le détour!

Je ne suis pas une fervente adepte de la culture asiatique mais il faut bien dire que j'essaie toujours de comprendre ce qui se cache derrière les comportements parfois extrêmes que certains pays de ce continent adoptent. Je pense à leur rapport au travail ou encore à la sexualité mais aussi à la politique de l'enfant unique, entre autres. Avant de me plonger dans le livre de cet auteur exilé par la force des choses à Londres, mon savoir sur ce thème restait sommaire. J'avais entendu parler des noyades de petites filles car elles n'étaient pas aussi productives que les garçons, des conséquences de cette politique sur la démographie: trop de personnes âgées et pas assez de main d'oeuvre pour prendre le relais... Cependant, j'étais à mille lieues d'imaginer un quart de ce qui est décrit dans ce roman aux allures de documentaire. Si je peux vous donner un conseil avant de vous précipiter vers ce livre, c'est de vérifier si vous avez le coeur bien accroché. Avortements forcés, mutilations qui rendent l'enfant plus rentable pour la mendicité, corruption, viol, intoxication aux produits chimiques, la liste des thèmes abordés est longue. Certaines situations sont absolument atroces, de par leur barbarie  mais aussi parce qu'on prend conscience que des milliers de femmes ont été victimes de cette violence gratuite. A plusieurs reprises, j'ai eu envie de vomir en voyant que des êtres humains sont capabables d'autant de cruauté et de bassesse. Est exploré ici, au travers du périple de cette famille, le revers de la médaille d'une croissance portée à son paroxysme.

L'un des points forts du livre est qu'il se concentre sur Meili, à la fois victime et héroïne face à toute cette misère. Pas sur le père, pas sur la fille mais sur la mère, celle dont le ventre appartient à son mari et à l'Etat, jamais à elle, celle qui ne perd jamais l'espoir d'être indépendante et de devenir une femme d'affaires maquillée avec une jolie jupe et des talons, celle qui se bat pour faire bouillir la marmite alors qu'elle est mutilée de partout. Ce livre est un hommage à toutes les femmes à qui on a retiré le bonheur d'être mère. Certains passages sont poétiques et très doux, contrastant ainsi les autres, beaucoup plus violents.

Seule la fin m'a un peu déçue: on approche une dimension symbolique et fantastique de cette oeuvre de Ma Jian. Je ne vous en dis pas plus, vous verrez de quoi je parle si vous vous lancez dans cette lecture pour le moins éprouvante. J'aurais aimé rester dans ce réalisme cru et sordide de la première page à la toute dernière. Il n'en reste pas moins que je compte bien me tourner rapidement vers un autre livre de l'auteur.

D'un coup d'oeil, les plus et les moins.

+ Les thèmes abordés qui font de ce livre un portrait complet de la Chine, au-delà de la vitrine dorée qu'on nous sert à chaque journal télévisé.
+ Le personnage extraordinaire de Meili, qui rend hommage à toutes les femmes victimes de la barabarie du planning familial.
+ L'engagement de Ma Jian qui a osé enquêter et écrire.

- Le côté fantastique en fin de livre.

Dernières infos.

La route sombre a été publiée en 2014 pour la version française. Il compte 542 pages. Je vous encourage à écouter l'interview qu'a donné Ma Jian à France Inter à l'occasion de la sortie du livre.

Ma note.
Challenges.

Cette lecture me permet d'avancer dans ces challenges: 
Défi lecture 2017 - Consigne 38: un livre endormi (qui est dans votre pal depuis longtemps). (37/80)
ABC 2017 - Lettre J (20/26)

jeudi 23 novembre 2017

Throwback Thursday - Meilleurs amis

Bonjour à tous !

Le Throwback Thursday est un rendez-vous repris par Betty Rose Books sur son blog. Les consignes sont très simples: chaque Jeudi, nous devons proposer un livre en accord avec le thème que Betty Rose Books nous aura concocté. Le but est d'enrichir notre Wish List en découvrant le choix des autres Bloggeuses!

Je tiens à préciser que toutes les images liées au Throwback Thursday proviennent du blog de Betty Rose Books.
Cette semaine, le thème est Meilleurs amis.

Pour l'occasion, voici le livre que j'ai choisi:

No et moi
Delphine de Vigan
J'ai dans ma bibliothèque plusieurs livres qui correspondent à ce thème mais j'ai eu envie de présenter celui-ci, d'une part parce que l'amitié y est atypique, d'autre part parce que ça fait partie des livres qui se lisent en deux secondes mais qui suscitent de vrais questionnements et dont certaines phrases résonnent en nous avec intensité.

Résumé : Lou est une jeune adolescente surdouée en pleine réflexion sur son monde intérieur mais aussi sur son environnement (les relations entre les gens, les injustices, ...). Alors qu'un de ses enseignants lui demande de choisir un sujet d'exposé, la première chose qui lui passe par la tête est la situation des femmes sans abri. Sitôt dit, sitôt fait. La voilà partie à la rencontre de No qui squatte la gare d'Austerlitz. Au fil des jours, une amitié particulière se tisse entre les deux jeunes filles - une amitié dans laquelle il faut faire attention à rester à sa place et ne pas imaginer que les choses peuvent changer si facilement.

Mon avis : Je me souviens avoir été déçue par les premiers chapitres bourrés de clichés. Lou n'est pas seulement surdouée, elle a 160 de QI... Je craignais la suite de ma lecture car c'est typiquement le genre d'écueils qui peut faire basculer une histoire au thème intéressant en quelque chose d'insipide car rempli de lieux communs. Mes peurs se sont progressivement envolées et j'ai été séduite par deux aspects du livre. Le premier est le personnage de Lou qui m'a beaucoup parlé, notamment lorsqu'elle évoque son hypersensibilité. Le deuxième est le dénouement inattendu et qui vient sauver le reste du livre. Le thème de la situation des sans-abri m'a intéressé et il a fini par être pertinent alors que je le trouvais trop facile au tout début. Je vous conseille donc cette lecture qui se lit en un éternuement et qui a plu à de nombreux lecteurs.

samedi 18 novembre 2017

Zazie dans le métro - Raymond Queneau

En résumé.

Jeanne Lalochère confie sa fille Zazie à son oncle Gabriel pour qu'elle puisse tranquillement batifoler avec son amant. La situation ne déplaît pas à la jeune fille puisque c'est l'occasion de mettre enfin un pied dans la capitale et de côtoyer cet engin mystérieux qu'est le métro. Manque de bol, les agents sont en grève. Après avoir lâché tout un tas d'injures, la petite échappe à la surveillance de son oncle et décide de visiter Paris toute seule. Une folle aventure débute alors et le lecteur va se trouver face à des situations toutes plus rocambolesques les unes que les autres et face à des personnages pour le moins étranges. Bienvenue dans le surréalisme à la Queneau !

Mon avis.

Je dois avouer que si le nom de l'auteur ne commençait pas par "Q" et si je n'avais pas un challenge ABC à vite poursuivre, je ne serais très certainement pas allée à la rencontre de ce livre. Cela fait plusieurs années que j'en entends parler (j'ai d'ailleurs failli l'avoir aux épreuves du bac de littérature), sans jamais sauter le pas, découragée devant les commentaires rarement positifs des lecteurs. Désormais, c'est chose faite, je ne suis pas mécontente de ma lecture sans pour autant avoir adoré, loin de là même.

Il faut dire que l'univers que nous propose l'auteur est surréaliste. Un réel travail a été fait sur la langue - la langue qu'on parle entre gens populaires d'un Paris d'après-guerre qui savoure enfin le goût de la liberté (l'écriture de ce livre date de 1959). Le style est très familier et il n'y a quasiment que des dialogues. Même le narrateur se met à employer ce langage châtié. Le rythme de l'histoire est donc très rapide, et on se sent emporté dans les aventures de Zazie, en complète immersion parisienne. Cela nous amène à vivre des situations très cocasses. Le récit se tient et si on s'accroche, il n'est pas difficile de suivre le déroulé des événements. Cependant, on peut rapidement se perdre dans les personnages qui apparaissent, disparaissent puis reviennent sous d'autres identités. Leurs interactions peuvent parfois surprendre: parfois ils réagissent de façon disproportionnée et puis c'est le contraire, ils ne tiennent pas cas de situations graves. Ainsi, on a l'impression d'être dans un réel distordu, entouré de faits et de personnages réels au premier abord et fantasques si on creuse un peu.

A l'image de cette intrigue un peu particulière, il y a certains passages que j'ai bien aimés, ayant l'impression de comprendre enfin où l'auteur voulait en venir puis quelques pages plus loin, je me sentais perdue. L'auteur aborde des thèmes graves comme le viol et la pédophilie et d'autres thèmes tabou à cette époque comme l'homosexualité et les boîtes où se produisent des travestis. Je pensais qu'il avait quelque chose à dire sur ces sujets mais ils sont vite balayés et on ne sait plus trop ce que ça vient faire là. Au terme de ma lecture, j'ai donc cette très désagréable impression d'être passée à côté de quelque chose. Certes, le style est intéressant et l'histoire peut paraître comique et originale mais ces deux points ne compensent pas le sentiment de ne pas avoir su lire entre les lignes. C'est d'autant plus frustrant que Zazie dans le métro est devenue un vrai classique et Raymond Queneau est un auteur réputé, alors je me demande pourquoi je n'ai pas su voir le chef d'oeuvre qui se cache derrière ces quelques pages.

Je ne pensais pas que je serai aussi sévère dans ma notation mais au fur et à mesure que j'écris cette chronique, je me rends compte que je ne retire rien de cette lecture. Je vais donc, à regrets, l'affubler d'un deux fleurs.

D'un coup d'oeil, les plus, les moins.

+ Le travail sur la langue: jeux de mots, langage parlé, nombreux dialogues.
+ Le potentiel comique.

- On ne comprend pas où l'auteur veut en venir.
- On peut vite se sentir perdu: trop de personnages et de situations étranges.
- L'histoire est trop fantasque pour moi (n'a ni queue ni tête).

Ma note.
Dernières infos.

Zazie dans le métro a été publié en 1959 et compte 240 pages. Ce classique a fait l'objet de nombreuses adaptations: BD, pièce de théâtre et film en 1960. Si vous souhaitez en savoir plus sur cette oeuvre, je vous conseille vivement la chaîne Youtube l'Alchimie d'un roman qui lui a consacré un épisode.

Challenges.

Cette lecture me permet d'avancer dans ces challenges: 
Défi lecture 2017 - Consigne 19: un livre qui se déroule dans une capitale. (36/80)
ABC 2017 - Lettre Q (19/26)

jeudi 16 novembre 2017

Throwback Thursday - Book Hangover

Bonjour à tous !

Le Throwback Thursday est un rendez-vous repris par Betty Rose Books sur son blog. Les consignes sont très simples: chaque Jeudi, nous devons proposer un livre en accord avec le thème que Betty Rose Books nous aura concocté. Le but est d'enrichir notre Wish List en découvrant le choix des autres Bloggeuses!

Je tiens à préciser que toutes les images liées au Throwback Thursday proviennent du blog de Betty Rose Books.
Cette semaine, le thème est Book Hangover

Pour l'occasion, voici le livre que j'ai choisi:

La vérité sur l'affaire Harry Québert
Joël Dicker
Bien évidemment et sans trop de suspense, la première idée qui m'est venue en tête est Harry Potter. Je me souviens encore d'une nuit pendant laquelle je ne pouvais pas arrêter de lire, voulant absolument terminer le tome 6 et pleurant à chaudes larmes la mort de Dumbledore. Mais j'ai résisté à la tentation et je vous propose aujourd'hui ce (gentil) thriller qui m'a tenue en haleine pendant plusieurs jours...

Résumé : Marcus Goldman, écrivain, est en panne d'inspiration pour son prochain roman. Le destin va bien faire les choses puisqu'au même moment son ancien professeur et ami Harry Québert est accusé du meurtre de Nola Kellergan, une jeune fille assassinée en 1975. Marcus décide de l'aider en enquêtant sur sa disparition, non sans déchaîner les passions, trente ans après. Son travail d'investigation est consigné dans ce livre.

Mon avis : La vérité sur l'affaire Harry Québert a tout du roman addictif (et il vaut mieux car 800 pages quand même!). On est pris dans l'enquête, on a envie de savoir qui est le meurtrier, quel type de relation Harry entretenait avec la jeune fille, qui sont les habitants qui envoient des menaces à l'écrivain lorsqu'il remue le passé. Sur le moment, j'ai été séduite et emportée par l'histoire mais une fois arrivée à la fin, j'ai trouvé que l'intrigue n'avait finalement rien d'exceptionnel, les dialogues étant particulièrement niais et le style d'écriture laissant à désirer. Quant au dénouement, il est vite plié et un peu tiré par les cheveux. Je dirais donc que pour une lecture à court terme, on y trouve son compte mais il ne faut pas en demander davantage !

samedi 11 novembre 2017

Sœurs de miséricorde - Colombe Schneck

En résumé.

Azul a grandi dans un petit village bolivien, bien avant que la mondialisation n'impacte la vie des indigènes Quechua. Elle connaît, au milieu de ses frères et sœurs, une enfance heureuse, bercée par l'odeur et les couleurs des fruits du verger de sa mère. C'est souvent qu'elle accompagne cette dernière en haut des montagnes pour échanger la récolte contre d'autres produits qui les feront vivre. Mais les années de tendre insouciance laissent bientôt la place aux responsabilités de jeune adulte. Elle doit partir en ville pour étudier, grâce au sacrifice de sa grande sœur qui travaille depuis longtemps pour subvenir aux besoins de la famille. Azul est donc chanceuse. Elle va tomber amoureuse, avoir un enfant, puis tomber amoureuse d'un autre homme criblé de dettes. Simultanément, le pays connaît une crise économique qui plonge la plupart des familles dans la précarité. Azul n'a pas le choix: il faut faire comme toutes ces autres boliviennes, partir pour l'Europe afin de gagner de l'argent que l'on enverra à la famille restée au pays. Pour elle, comme pour les autre,s ce sera cruel et douloureux de se retrouver dans un pays avec lequel on ne partage rien.

Mon avis.

J'ai découvert ce livre grâce à une amie. Le résumé m'avait semblé intéressant et j'avais très envie de partir pour la Bolivie sans dépenser un sou. Dans l'ensemble, ce fut une lecture agréable et très rapide avec ce seul regret: que l'intrigue ne soit pas davantage développée.

En effet, l'auteur consacre à la vie d'Azul, de sa naissance à sa vie d'adulte, à peine deux-cent pages. Le rythme est donc soutenu et seules les étapes les plus importantes sont mentionnées. Le manque de dialogue témoigne de cette volonté d'aller vite et de ne se concentrer que sur la narration de la vie de la jeune femme. Certes, on ne s'ennuie pas mais j'aurais préféré prendre le temps de découvrir ce beau personnage, plein de courage et j'aurais aimé en savoir plus sur la façon dont elle s'est construite. De même, certains faits auraient pu être davantage développés, comme la crise économique qui a frappé la Bolivie, la mondialisation qui a apporté la consommation de masse et détruit les échanges locaux et l'émigration d'Azul. L'éditeur, dans sa quatrième de couverture, amène le suspense avec le départ de l'héroïne vers l'Europe. Finalement, seulement quelques chapitres y sont consacrés et ce qui est annoncé ne correspond pas à la réalité du livre. Je suis restée sur ma faim, frustrée parce que j'ai apprécié ma lecture mais parce que j'aurais aussi aimé aller plus loin.

Colombe Schneck a plusieurs talents à son actif: elle est journaliste pour la radio (France Inter) mais aussi pour la télévision et a eu l'occasion de réaliser des documentaires. Elle s'épanouit également à l'écrit avec la rédaction de nombreux ouvrages. Pour celui-ci, elle s'est inspirée d'une jeune bolivienne qui est venue l'aider lorsqu'elle a eu un bébé. La jeune femme avait traversé l'Atlantique pour trouver du travail et ainsi aider sa famille avec l'argent gagné. Colombe Schneck a fini par l'accompagner jusqu'en Bolivie pour rencontrer ses proches. Ce lien spécial se ressent lors de la lecture. On voit bien que l'auteur a fouillé le sujet, essayant d'être la plus précise possible sur les faits qu'elle raconte. Il y a d'ailleurs une bibliographie à la fin du livre! Initialement, je pensais même que c'était une autobiographie. Il faut dire que les coins de Bolivie sont décrits avec soin et font appel à tous nos sens: la vue pour les couleurs des fruits et des robes locales, l'odeur et le toucher toujours pour le verger de Ximena, la mère d'Azul. On entre donc dans un paysage chatoyant où l'on se sent bien, même si le confort y est absent. Ces éléments de décor sont mis en valeur par les nombreuses énumérations qui rythment le récit, comme si la narratrice voulait rendre compte de toute la richesse de la Bolivie.

Malgré le manque de consistance de cette histoire qui ne m'a pas totalement rassasiée, je vous encourage à tourner les pages de ce livre qui vous fera entrer dans le quotidien de milliers d'émigrés, obligés de fuir leur coin de paradis pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.

D'un coup d’œil, les plus, les moins.

+ Le thème abordé, à savoir le vécu de femmes émigrées économiques.
+ La personnalité de la protagoniste qui fait d'elle un personnage fort et valeureux.
+ L'émotion que de tels parcours procurent.
+ Le dépaysement total: on se croirait en Bolivie!

- La rapidité du livre: j'aurais aimé que l'auteur s'attarde davantage sur le parcours d'Azul.

Dernières infos.

Sœurs de miséricorde a été publié en 2015 et compte 216 pages.

Ma note.
Challenges.

Cette lecture me permet d'avancer dans ces challenges: 

samedi 4 novembre 2017

Les intéressants - Meg Wolitzer

En résumé.

Suite au décès de son père et pour se changer les idées, Julie Jacobson intègre pendant l'été 1974 le camp de vacances Sipirts-in-the-Woods, the place to be pour des jeunes artistes en devenir. Elle qui a tout de la fille quelconque est très vite fascinée par ces adolescents populaires aux talents multiples. Un soir, elle se retrouve dans le club très fermé des "Intéressants" (le surnom qu'ils se donnent): on y retrouve Ash et Goodman, des New-Yorkais branchés et aisés, Ethan, le génie des films d'animations au physique maladroit, Jonah, le fils d'une célèbre chanteuse et Cathy dont le rêve est de devenir danseuse. Leur amitié débute ce soir-là, sous un tipi, à fumer tout en faisant de glorieux projets d'avenir. Le lecteur suivra leur vie pendant une quarantaine d'années et aura l'occasion de voir que rêves et réalité ne se rejoignent pas toujours...

Mon avis.

C'est une amie qui m'a parlé de ce livre cet été. Elle venait de le commencer et avait du mal à entrer dans l'histoire, alors elle l'a très vite abandonné. Pourtant, ce qu'elle m'en a dit m'a rendue curieuse et en allant vérifier sur Livraddict, j'ai trouvé plusieurs commentaires positifs. Alors il ne me restait plus qu'à le tester à mon tour...

Ce fut malheureusement loin d'être un coup de cœur. J'ai éprouvé moi aussi des difficultés dans le tout début pour me laisser convaincre par l'intrigue. L'action - si on peut parler d'action - s'installe très lentement et on est vite confronté à un des défauts de ce livre: les digressions. L'auteur commence à aborder un thème pour très vite partir sur autre chose, parfois c'est lié, parfois c'est un saut dans le temps. Alors après une centaine de pages, on s'y habitue et on parvient à raccrocher les wagons. En tout début, c'est déjà plus problématique... Par ailleurs, les thèmes abordés dans les premiers chapitres m'ont paru superflus et c'est très souvent que je perdais le fil et étais obligée de relire certains passages.

J'ai fini par me sentir mieux dans ma lecture lorsque l'auteur a fait un bond dans le temps pour nous projeter dans la vie adulte de nos personnages. C'est intéressant de voir ce qu'ils deviennent et de faire des aller-retours entre leur jeunesse et leur présent. C'est aussi l'occasion d'avoir quelques surprises sur les relations qu'ils ont nouées au fil des années - ce sont là les seuls points d'accroche et de suspense. Les Intéressants est avant tout un roman sur l'évolution des sentiments au fil du temps, qu'ils soient amicaux ou amoureux. J'ai pu me projeter facilement car je suis aussi dans cette période où les amis vont habiter à droite à gauche et commencent à bâtir leur vie avec leurs conjoints. Alors je me pose des questions sur la façon dont je peux faire perdurer les liens qui m'unissent à eux et j'aimerais savoir comment nos relations vont évoluer. J'ai donc aimé la proposition de l'auteur sur ces thèmes-là, en prenant en compte l'arrivée des enfants et les secrets familiaux qui jalonnent nos quotidiens. En revanche, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, alors qu'ils sont décrits en long, en large et en travers. Je les ai quand même trouvés superficiels, sauf peut-être Julie qui m'a semblé un peu plus intéressante, notamment dans ses choix de vie. Elle qui jalouse ses camarades et veut à tout prix s'offrir une vie digne de ce nom finit par entrer dans une routine qui ressemble beaucoup à celle de sa mère, qu'elle critiqua vivement quelques années auparavant. Finalement, parmi tous les Intéressants, c'est très probablement elle qui s'en sort le mieux. Le choix de l'auteur de prendre des personnages très simples, à certains moments touchés par la grâce, à d'autres empêtrés sous des couches de problème est pertinent. L'intrigue reste réaliste et même si ce ne fut pas mon cas, je suis sûre que certains lecteurs pourraient s'identifier aux protagonistes.

Le dernier bémol reste la longueur. Près de 800 pages (version poche) pour raconter le quotidien de quelques personnes, ça fait beaucoup, surtout lorsque il y a très peu de rebondissements. Je pense qu'il aurait pu être raccourci en enlevant certains passages et en rendant d'autres plus intenses. J'ai mis deux semaines et demie à le lire et je dois vous avouer que j'étais contente de voir arriver à la fin! Tout de même, l'écriture reste agréable et très accessible. Si vous décrochez, ce ne sera pas la faute du style de l'auteur mais bien de la teneur de ce pavé.

D'un coup d’œil, les plus, les moins.

+ Le thème abordé, à savoir l'évolution des liens amicaux et amoureux au fil des années.
+ La simplicité des personnages qui rend l'histoire réaliste, même si certains faits restent éloignés de nos quotidiens (sauf si vous êtes l'enfant de Céline Dion)

- Quelques longueurs/digressions qui peuvent faire perdre le fil de l'histoire.
- Le peu de rebondissements étire ce récit déjà long.
- Le manque d'attachement aux personnages.

Dernières infos.

Les Intéressants a été publié en 2013 pour la version originale et compte 564 pages pour le grand format.

Ma note.
Challenges.

Cette lecture me permet d'avancer dans ces challenges: 
Défi lecture 2017 - Consigne 51: un livre qui se déroule dans le milieu artistique. (35/80)
ABC 2017 - Lettre W (18/26)

jeudi 2 novembre 2017

Throwback Thursday - Je n'aimais pas la couverture et pourtant...

Bonjour à tous !

Le Throwback Thursday est un rendez-vous repris par Betty Rose Books sur son blog. Les consignes sont très simples: chaque Jeudi, nous devons proposer un livre en accord avec le thème que Betty Rose Books nous aura concocté. Le but est d'enrichir notre Wish List en découvrant le choix des autres Bloggeuses!

Je tiens à préciser que toutes les images liées au Throwback Thursday proviennent du blog de Betty Rose Books.
Cette semaine, le thème est Je n'aimais pas la couverture et pourtant...

Pour l'occasion, voici le livre que j'ai choisi:

Dans la peau d'un chef de gang
Sudhir Venkatesh
Me voilà enfin de retour après plusieurs semaines d'absence ! Je ne sais pas si ça va durer, les vacances ne s'étalant que sur une semaine. Pour le thème de ce Jeudi, je n'avais que l'embarras du choix ! Je ne suis en général pas très fan des couvertures des éditions françaises, contrairement aux anglaises qui sont en général pleines de couleurs et qui donnent envie de se jeter dans le livre. Finalement, mon choix s'est porté sur Dans la peau d'un chef de gang que je viens tout juste d'achever et qui a fait l'objet d'une relecture. Alors que le sujet est intéressant et servi avec humilité, je trouve que la couverture est tout son contraire et en fait beaucoup trop. La phrase d'accroche me fait penser à ces mauvaises émissions de télé-achats qui ne savent plus quoi dire et faire pour appâter le client. Je trouve que la couverture de la version poche est plus fidèle au contenu:
Résumé: Lorsque Sudhir Venkatesh entre à la faculté de sociologie de Chicago en 1989, il est particulièrement intéressé par la pauvreté qui sévit dans les grands ensembles urbains qui ceinturent la ville. D'abord muni d'un questionnaire, il part à la rencontre des habitants de ces quartiers afin de construire une base de données sur leur mode de vie. De fil en aiguille, J.T, un des chefs du gang qui règne sur les alentours le prend sous son aile afin de lui montrer comment ils vivent au quotidien. Il restera à ses côtés près d'une dizaine d'années.

Mon avis: Les thèmes abordés sont extrêmement intéressants et le tout se lit comme un roman. Pas besoin d'avoir une licence en sociologie pour comprendre ! Je suis une adepte de ces témoignages qui partent du vécu d'une personne et qui ont une dimension documentaire. Ici, on côtoie de près le métier de chercheur mais on entre aussi dans ces micro-sociétés qui se mettent en place dans ces quartiers où la drogue, la corruption et la prostitution sont monnaie courante. On comprend alors l'importance du gang et des liens particuliers qui se nouent entre les divers acteurs, qui échappent complètement aux mains de l'Etat.