jeudi 27 juillet 2017

Je suis né un jour bleu - Daniel Tammet

En résumé.

Daniel Tammet est un jeune homme autiste Asperger concerné par le syndrome savant. Cela a amené chez lui beaucoup d'interrogations, souvent un sentiment de différence, toujours des facultés hors norme. C'est son parcours qu'il livre au cours de ce livre autobiographique: sa place au sein d'une grande fratrie, ses premiers pas à l'école, sa vie sentimentale et ses exploits mathématiques. Le tout est abordé de façon simple et sans prétention avec un souci de raconter précisément ce qui se passe dans son cerveau et dans son cœur. Son témoignage constitue une ressource précieuse pour entrer dans le mode de fonctionnement des personnes touchées par l'autisme.

Mon avis.

J'avais déjà lu ce livre il y a quelques années, quand je ne connaissais encore rien de l'autisme. J'ai décidé d'entreprendre une relecture d'une part pour me rafraîchir les idées et pour pouvoir en parler ici avec précision, d'autre part parce que j'ai des élèves autistes dont le comportement reste très mystérieux. Même s'il existe plusieurs formes d'autisme - on parle d'ailleurs de spectre autistique - j'avais envie de me replonger dans le récit de Daniel Tammet avec l'infime espoir de pouvoir mieux les aider, eux.

Je dois avouer que j'ai été plus séduite par ma première lecture que par ma seconde. Cela s'explique très certainement par mon ignorance du sujet à cette époque-là. Je me souviens avoir été très impressionnée par ses capacités. Depuis, j'ai parcouru du chemin et bien que je sois toujours aussi admirative, un sentiment de "c'est bon, je le sais déjà", m'envahit. Du coup, j'ai lu son récit de vie avec un peu moins d'entrain, d'avidité et de concentration mais je le répète, c'est formidable d'avoir accès à ce genre d'informations. Il fait preuve de synesthésie, c'est-à-dire que les zones du cerveau sont tellement perméables et les informations circulent tellement vite qu'il associe les nombres et les mots à des couleurs et des sensations corporelles. Il arrive dans son livre à décrire ces sensations et à représenter les nombres tels qu'il les vit. C'est d'ailleurs cette capacité qui lui a permis de retenir je ne sais combien de décimales du nombres pi. Pour lui, une suite de nombres est comme une histoire que l'on se raconte ou un paysage que l'on imprègne dans sa tête. Je trouve que c'est vraiment fascinant et que cela ouvre la porte à des façons de penser qui sont différentes. Il possède également des capacités incroyables pour l'apprentissage de nouvelles langues. Il parle en particulier dans ce livre de l'apprentissage de l'islandais qui a répondu à un pari passé avec une chaîne de télévision lorsqu'il a gagné en notoriété.

Au-delà du petit singe savant, on découvre aussi la personne sensible et fragile qui se cache derrière de telles capacités. Il a du faire beaucoup d'efforts pour s'intégrer en société. Lui qui ne jouait que rarement avec ses nombreux frères et sœurs ou qui avait très peu d'amis à l'école, est désormais capable de venir sur des plateaux télé pour parler de sa différence. C'est vraiment une évolution très surprenante et gourmande en énergie pour une personne autiste.

Nous voici donc en présence d'un témoignage très intéressant et très complet, surtout lorsqu'on est un peu novice. Même si on n'est pas attiré par ce genre de sujet, le livre se lit très facilement et rapidement. On a avant tout affaire à un témoignage et non à un exposé sur l'autisme. Le seul petit moins va pour les passages mathématiques qui sont très rares et très courts, je vous rassure, mais qui m'ont un peu perdue, peut-être aussi parce que je n'avais pas envie de m'y investir. Je lis pour me détendre et non pour me prendre la tête avec des maths!

D'un coup d’œil, les plus, les moins.

+ Un témoignage riche en informations et en expériences.
+ Une immersion dans une pensée différente.
+ Une écriture accessible et agréable à lire.

- Les passages conscacrés aux mathématiques.

Dernières infos.

Je suis né un jour bleu a été publié en 2006 pour la version originale et compte 283 pages. Daniel Tammet est également l'auteur d'Embrasser le ciel immense et Mishenka.

Vous trouverez sur Internet des conférences qu'il a données. En attendant, voici un lien vers une conférence TED si vous souhaitez en savoir plus dès à présent.

Ma note.
Challenges.

Cette lecture me permet d'avancer dans ces challenges: 
Défi lecture 2017 - Consigne 47: un livre avec un tire qui a un élément du temps chronologique. (24/80)
ABC 2017 - Lettre T (14/26)

lundi 24 juillet 2017

Tag de l'été

Bonjour à tous!

Cela fait très longtemps que je ne m'étais pas lancée dans un tag. L'envie était bien là mais je manquais toujours de temps. Et puis les vacances sont arrivées amenant avec elles les beaux jours. J'ai donc eu envie de marquer le coup avec ce tag sur le thème de l'été, toujours proposé par les éditions Pocket Jeunesse  (lien vers leur page). Le but est toujours le même: répondre à 7 questions en lien avec l'été en citant à chaque fois un livre. Le but est de passer en revue sa bibliothèque!

Allez hop, chaussez vos lunettes de soleil et accrochez votre paréo, je vous offre quelques vacances!

1. Quelle est a été votre première lecture de l'été ?


La gloire de mon père
Marcel PAGNOL
La version cinématographique a bercé mon enfance. D'humeur un peu nostalgique, j'avais envie de me replonger dans ces souvenirs avec les livres. Partir pour l'arrière pays marseillais en compagnie du petit Marcel est une excellente entrée en matière pour les vacances!

2. Citez un livre qui évoque un souvenir d'été.

La bibliothèque des coeurs cabossés
Katarina BIVALD
Ce n'est pas la première fois que je vous présente ce livre lors d'un tag. C'est ma maître de stage qui me l'avait offert pour la clôture de mon stage de fin d'étude. C'était en plein mois de Juillet alors qu'on déjeunait sous un soleil de plomb. Un beau moment d'émotion et depuis j'associe forcément ce livre à ce moment de l'été 2015.

3. Citez un livre qui se passe en été.

Gatsby le magnifique
Francis Scott Fitzgerald
En été et dans les années 20 ! On ne présente plus ce grand classique pourtant petit en nombre de pages. Nous sommes plongés dans la société de cette époque-là et invités à assister aux plus grandes fêtes organisées par the Great Gatsby, sous une chaleur toute New-Yorkaise !

4. Citez un livre dont la couverture évoque l'été.

Le temps est assassin
Michel Bussi
Une enquête haletante sur un drame survenu en 1989 et qui a pour cadre le Nord de la Corse... Quoi de plus alléchant pour des lectures en bord de mer ! 

5. Citez un livre qui se passe dans un endroit où vous aimeriez passé des vacances.

Tristes Tropiques
Claude Lévi-Strauss
J'aurais aussi pu choisir L'été est assassin pour répondre à cette question car la Corse fait partie du top 5 de mes destinations rêvées pour les vacances, à côté des îles (Nouvelle-Calédonie, Guadeloupe, Martinique...). Mais celle qui arrive en tête est le Brésil. C'est d'ailleurs Tristes Tropiques qui est en partie responsable de cet engouement pour ce pays, même si Claude Lévi-Strauss n'en dresse pas un tableau idyllique.

6. Citez deux livres que vous conseillez pour l'été.

Les chroniques de San Francisco
Armistead Maupin
Bon, en fait, ce sont 9 livres d'un coup que je vous propose puisque les Chroniques de San Francisco contiennent 9 tomes. Cela fait longtemps que je les ai lus et pourtant, j'en garde un souvenir extra, le genre de livre qu'on ne peut plus lâcher et original à souhait.

Ensemble c'est tout
Anna Gavalda
Parce qu'été rime avec roman frais et pas prise de tête, je vous propose ce livre d'Anna Gavalda qui saura vous divertir pour quelques après-midi. Vous y croiserez le chemin de Franck, un loup solitaire au cœur tendre, Camille, une jeune artiste un peu paumée, Philibert, un semblant d'aristocrate tout gentil et Paulette, une vieille dame qui a peur de vieillir. Pour voir comment tous ces instruments vont se mettre en musique, je vous laisse vous plonger dans ce roman.

7. Avec quel personnage de roman aimeriez-vous partir en vacances ?

La délicatesse
David Foenkinos
J'ai beau passer ma bibliothèque en revue, il n'y pas de personnage qui me saute aux yeux. J'ai donc pensé à Markus, celui qui va offrir une seconde chance à Nathalie alors que celle-ci vient de perdre son mari. Je trouve son originalité et sa sensibilité touchantes. 


Ce tag touche à sa fin. En espérant vous avoir donné quelques idées de lectures estivales, je vous souhaite de Belles Vacances !

dimanche 23 juillet 2017

Le vieux qui lisait des romans d'amour - Luis Sepulveda

En résumé.

Antonio José Bolivar habite El Idilio, une petite ville d'Amazonie. Il est venu s'y réfugier suite à la mort de sa femme et depuis son installation, les choses ont bien changé. On a propulsé à la tête de la ville un maire gras et sans intérêt, uniquement là pour servir les ordres des colons qui viennent piller le sol de ses minerais. Les Indiens Shuars sont peu à peu trournés en ridicule, ravagés par l'alcool et chassés de leur terre. C'est dans ce contexte que survient un jour la mort d'un des colons. Alors que les Indiens sont immédiatement accusés, Antonio José Bolivar, pour qui la forêt amazonienne n'a plus de secrets est le seul à reconnaître dans la plaie du mort la patte d'un félin. La femelle meurtrière n'a fait que réagir à la disparition de ses nourrissons causée par les hommes. Alors qu'un deuxième assassinat survient quelques jours plus tard par cette même femelle en peine, il est demandé à Antonio José Bolivar d'aller la combattre.

Mon avis.

Cela faisait un moment que j'étais tentée par la lecture de ce petit classique dont j'ai toujours entendu beaucoup de bien. J'avais peur que ce soit un peu trop poétique avec des pages et des pages consacrées à le beauté de l'Amazonie. Même si ça peut être très agréable, les longues descriptions ont vite fait de m'ennuyer. Finalement, pas du tout, il y a une véritable intrigue, rapide et efficace, qui vient illustrer un combat qui n'aura jamais de fin (malgré tout mon optimisme), la domination sans foi ni loi de l'homme sur la nature.

Car notre vieux, avant d'être un fidèle lecteur de romans d'amour, est un ardent défenseur de la faune et de la flore. Lui qui a passé de nombreuses années aux côtés des Indiens Shuars, connaît les moindres recoins de l'Amazonie et surtout le comportement des animaux qui ont été dérangés par les activités de l'homme. L'auteur se sert de l'histoire d'Antonio José Bolivar pour dénoncer les ravages causés par l'homme et ce à deux niveaux. Le premier vis-à-vis des animaux qui sont tués parce que jugés dangereux ou encombrants lorsqu'on souhaite s'approprier leurs territoires pour y couper du bois ou y chercher de l'or. Ensuite, c'est aussi la domination sur les Indiens qui est mise en avant. Eux aussi sont un peu encombrants et finalement ils ne servent pas à grand chose, ils ne consomment pas (sauf de l'alcool ramené par les colons), ne travaillent pas, sont sales et un peu idiots. Alors bien sûr, ils sont responsables de tous les maux et sont accusés de brider les activités humaines, rien que par leur présence sur des terres à enjeu financier. La façon dont l'auteur amène ces critiques est intelligente car on ne peut pas ne pas ressentir de la peine pour cette mère qui a perdu ses petits et on ne peut pas ne pas être en colère contre ces hommes décrits avec grossièreté, à l'image de leurs ambitions. Le lecteur est donc amené à prendre partie pour les animaux et à détester ceux qui ne les respectent pas.

A la lecture du titre du livre, on ne s'attend pas vraiment à avoir affaire à de tels développements. J'ai donc été un peu surprise car le côté "romans d'amour" n'est finalement pas très exploité. Antonio José Bolivar s'y réfugie et ce sont les seuls moments où il peut rêver et s'imaginer des histoires qui n'ont rien à voir avec son quotidien. Ces histoires d'amour qui viennent contraster toute la barbarie dont l'homme fait preuve le rattachent au côté positif de l'humanité. Cela lui confère aussi une image agréable et romantique et une fois de plus, le lecteur est obligé d'éprouver de la sympathie pour lui et de se ranger à ses côtés. Alors que les colons apparaissent comme de gros plein de soupe indélicats, le vieux est décrit avec finesse et sagesse.

Je ne peux donc que vous encourager à vous plonger dans la lecture de ce classique à haut pouvoir philosophique. Le seul bémol que j'aurais est qu'il est un peu trop court. J'avais en plus du mal à me concentrer pendant ma lecture, ce qui fait que je suis très certainement passée à côté de moultes détails qui auraient pu rendre mon analyse encore plus précise. Je relie cette rapidité de l'intrigue à la rapidité idiote avec laquelle le maire a traité le problème: nous sommes menacés par un féroce félin, il faut le tuer. Action réaction. On ne s'interroge pas sur les motivations de l'animal ni sur nos propres implications dans l'affaire.

D'un coup d’œil, les plus, les moins.

+ Le message en fil rouge.
+ Une intrigue efficace et entraînante.

- La rapidité de l'histoire.

Dernières infos.

Le vieux qui lisait des romans d'amour a été publié en 1992 et a obtenu le Prix France Culture étranger et le Prix Relay évasion la même année. Il compte 140 pages. Il a fait l'objet d'une adaptation cinématographique en 2001.

Ma note.
Challenges.

Cette lecture me permet d'avancer dans ces challenges: 
Défi lecture 2017 - Consigne 68: un livre qui a reçu un prix l'année de votre naissance (23/80) 
ABC 2017 - Lettre S (13/26)
* Les 100 livres à lire au moins une fois (9/100)

samedi 15 juillet 2017

Le revenu de base, une idée qui pourrait changer nos vies - Olivier Le Naire et Clémentine Lebon

En résumé.

Le Mouvement Français pour un Revenu de Base (MFRB) définit ainsi le revenu de base: "un droit inaliénable, inconditionnel, cumulable avec d'autres revenus, distribué par une communauté politique à tous ses membres, de la naissance à la mort, sur base individuelle, sans contrôle de ressources ni exigence de contrepartie, dont le montant et le financement sont ajustés démocratiquement". En d'autres termes, la possibilité pour chacun d'obtenir un revenu mensuel, de la naissance à la mort, qui serait le même pour tous et ne se baserait donc pas sur condition de ressources. Le revenu de base ou le revenu universel, les appellations sont nombreuses, est au cœur de l'actualité. Pourtant, cette idée n'est pas nouvelle, elle fait même débat depuis des siècles. Les défenseurs sont aussi nombreux que les détracteurs, les avantages aussi nombreux que les peurs et les craintes. Les deux auteurs proposent donc de revenir en profondeur sur ce projet de société et d'en analyser tous les pans. S'attardant à la fois sur les pour, à la fois sur les contre, leur regard se veut neutre afin d'informer le plus objectivement possible le citoyen.

Mon avis.

Cela fait déjà un moment que je m'intéresse au revenu de base. Il a été mis à l'agenda (quoique insuffisamment) avec la campagne présidentielle mais ce n'est pas un sujet neuf. Nombre d'associations/de mouvements s'y intéressent depuis un bon bout de temps. Enfin, on ose penser que cette idée qui paraît dans un premier temps utopique pourrait nous sortir de l'impasse économique dans laquelle on se trouve. Non seulement, les inégalités ne cessent de se creuser - c'est d'ailleurs parce que j'avais envie de découvrir des moyens de lutter contre ça que j'en suis arrivée à me renseigner sur le revenu de base - mais la raréfaction du travail est en marche. Le revenu de base fait aussi parti d'un mouvement plus global de changement de la société dans lequel le travail n'est plus au centre de nos modes de vie. L'idée serait d'avoir un pécule mensuel qui nous permettrait de choisir et d'être enfin libres (pour moi, la vraie liberté se situe dans notre rapport au travail). Il permettrait aussi de se concentrer sur l'essentiel et d'essayer de sortir de nos modes de consommation à outrance. Voilà pour les arguments en faveur d'un revenu de base. Les détracteurs s'interrogent sur son financement et sur l'encouragement à l'oisiveté. Dans tous les cas, il faut savoir que le revenu de base peut tout aussi bien servir les intérêts des libéraux que les intérêts des alter-mondialistes. Tout dépend comment on le conçoit et surtout dans quel but.

J'ai été un peu longue mais il me paraît essentiel d'en avoir quelques notions avant de se précipiter sur le livre que je vous présente aujourd'hui. Même si j'avais déjà débroussaillé le sujet, je n'avais jamais lu de livre reprenant le débat. J'ai donc apprécié ma lecture car j'en ai appris encore plus et surtout j'ai apprécié le ton des auteurs qui est neutre et qui laisse la place aux arguments des sceptiques. J'estime que pour se faire un avis sur un sujet, il faut d'abord en connaître les tenants et les aboutissants. Les auteurs reviennent de façon claire et intelligible sur l'histoire du revenu de base et ses différentes définitions, notre conception du travail, comment on pourrait le financer, les expériences des pays qui ont tenté de le mettre en place. Chaque argument est détaillé et argumenté. A la fin du livre, on retrouve toute une bibliographie fournie sur le sujet (qui renvoie aux notes tout au long du livre). Si on souhaite creuser le sujet, il n'y a plus qu'à...

Si le thème vous intéresse, je ne peux que vous conseiller la lecture de cet ouvrage qui est une très bonne entrée en matière pour se renseigner sur les différentes pistes de ce projet de société alternatif. Il se lit très rapidement en raison du nombre de pages peu élevé, l'écriture est simple et concise. Impossible de n'y rien comprendre!

D'un coup d’œil, les plus, les moins.

+ Le ton objectif qui permet au lecteur de se faire son propre avis.
+ L'écriture simple et accessible.
+ Les nombreuses références qui nous donnent la possibilité d'approfondir.

- Je n'en trouve pas. C'est un essai dont le but est d'informer. Difficile donc de juger quelque chose de neutre.

Dernières infos.

Ce livre a été publié en tout début de cette année 2017 et compte 156 pages.
Si vous avez envie d'en savoir plus ou si vous commencez tout juste à vous intéresser au sujet, voici quelques liens qui pourraient vous aider à y voir plus clair:
* Site du Mouvement Français pour un Revenu de Base (vous y trouverez tout un tas d'informations!)
* La page des Colibris dédiée au revenu de base avec un ensemble de vidéos qui présente les notions basiques.
* Une vidéo très courte de Dessine moi l'éco.
* Une autre petite vidéo de Décod'Actu.

Ma note.
Challenges.

Cette lecture me permet d'avancer dans ces challenges: 
Défi lecture 2017 - Consigne 32: un livre publié cette année. (22/80)

dimanche 9 juillet 2017

L'humanité disparaîtra, bon débarras! - Yves Paccalet

En résumé.

Yves Paccalet est philosophe de formation et passionné de nature. Il participe à partir des années 70 aux expéditions du Commandant Cousteau. Ce sont très certainement ces expériences qui vont lui donner le goût des grands espaces et l'inspiration pour les nombreux ouvrages qu'il va publier, tous des odes à la vie et à notre rapport à la nature. Il a rédigé de nombreux articles sur les mêmes thèmes pour la presse et a participé à plusieurs émissions télévisées. Il est aussi connu pour son engagement politique et écologique (il a fait partie pendant quelques années d'Europe Ecologie Les Verts). Ces quelques lignes me semblaient nécessaires pour replacer dans son contexte l'écriture de ce pamphlet dans lequel il exprime tout son désarroi quant à l'impact de l'Homme sur son environnement et son avenir. Il énumère les possibles causes de la disparition de l'espèce humaine, employant un ton franc et pessimiste. Alors que tout au long de sa carrière, il a toujours tenté de faire preuve d'optimisme, il a décidé dans ces quelques pages de ne plus l'être et de dire la vérité, afin de réveiller les consciences.

Mon avis.

Pour la petite anecdote, mon amoureux a décidé de m'offrir ce livre pour me remonter le moral, alors que je traversais une période un peu chahutée. Avec un chapitre s'intitulant "Treize bonnes raisons de mourir", je ne suis pas sûre que c'était le meilleur des antidotes (le chocolat aurait été plus approprié). J'ai tout de même apprécié ma lecture (et le geste de mon amoureux). Ce livre est assez connu, très certainement le plus connu des œuvres de l'auteur. J'ai pu lire des avis mitigés, les avis négatifs portant sur les reproches qu'il fait à l'humanité qui n'obéirait qu'à ses bas instincts. Même si je comprends que certains aient pu être choqués, je reste tout de même sur une impression positive suite à ma lecture.

Vous l'avez peut-être compris, la protection de l'environnement est pour moi une cause primordiale et incontournable, à la fois pour notre présent mais aussi pour l'avenir de l'humanité. J'ai donc été sensible au discours d'Yves Paccalet qui en connaît un rayon sur l'état de notre biodiversité sur ces dernières années. Même si le ton est dur et l'humour noir, j'ai aimé la franchise de l'auteur. Parfois je me suis sentie un peu gênée mais de façon générale, il prêche la convaincue que je suis. Il faut agir mais agir vite et surtout prendre conscience de l'ampleur des dégâts. Entre autres, les principaux enjeux portent sur la surpopulation, le réchauffement climatique, la déformation des paysages (à force de bétonner et détourner des cours d'eau), la possession de l'arme nucléaire, la pénurie des denrées et les migrations climatiques qui apporteraient des guerres pour l'accès au vital. Autant de faits qui font peur, surtout qu'ils peuvent se cumuler.

Le livre est concis et c'est d'ailleurs ce qui fait la force du message. En peu de pages, l'auteur nous sert (à raison) un discours alarmiste et étayé par des faits provenant d'études scientifiques si peu portées à l'agenda. La pensée est accessible afin que le message le soit aussi. On ne peut rester insensible au constat qui est dressé. Comme toujours, il s'agit ensuite de savoir quoi faire. J'ai conscience que les arguments des écologistes (les vrais) sont parfois moralisateurs et peu audibles, faisant porter la culpabilité sur des gens qui n'ont rien demandé. On peut aussi se sentir démunis face aux changements colossaux qui sont en train de se produire, surtout lorsque les plus grands de ce monde semblent inactifs. Néanmoins, je pense qu'il faut rester informés, comme en lisant ce genre d'essai par exemple, qui, certes, n'est pas des plus réjouissants, mais qui forge notre conscience de citoyen. Il faut aussi, par petites touches et probablement à la marge, essayer de changer nos habitudes de vie et d'analyser nos modes de consommation.

D'un coup d’œil, les plus, les moins.

+ La force de la pensée de l'auteur qui se veut franche et concise.
+ Les propos sont documentés et argumentés.
+ La plupart des sujets décisifs est abordée.

- Certains propos vont peut-être parfois un peu trop loin et m'ont gênée.

Dernières infos.

Ce livre a été publié en 2006 (mais il est incroyablement d'actualité!) et compte 191 pages. Voici le lien vers le blog d'Yves Paccalet.

Ma note.
Challenges.

Cette lecture me permet d'avancer dans ces challenges: 
Défi lecture 2017 - Consigne 53: un livre dont le titre est une phrase. (21/80)
ABC 2017 - Lettre P (12/26)

jeudi 6 juillet 2017

Throwback Thursday - Wild Life

Bonjour à tous !

Le Throwback Thursday est un rendez-vous repris par Betty Rose Books sur son blog. Les consignes sont très simples: chaque Jeudi, nous devons proposer un livre en accord avec le thème que Betty Rose Books nous aura concocté. Le but est d'enrichir notre Wish List en découvrant le choix des autres Bloggeuses!

Je tiens à préciser que toutes les images liées au Throwback Thursday proviennent du blog de Betty Rose Books.
Cette semaine, le thème est Summer Party.

Pour l'occasion, voici le livre que j'ai choisi:

Le vieux qui lisait des romans d'amour
Luis Sepulveda
Il y a quelques semaines, j'ai terminé la lecture de ce petit classique très intéressant, bien que trop court, et je me suis dit qu'il ferait très bien l'affaire pour le thème de la semaine. D'ailleurs, la couverture en est une illustration parfaite. 

En résumé: Antonio José Bolivar habite une petite île d'Amérique Latine exploitée par les colons pour ses réserves d'or et autres matières dites précieuses parce que très demandées pour satisfaire les désirs de consommation de la minorité. Lorsqu'un des colons est assassiné, les Indiens vivant reclus sur l'île sont immédiatement accusés. Seul le vieux, Antonio José Bolivar, qui aime les romans d'amour et qui connaît bien les habitants, la faune et la flore de l'île reconnaît dans la blessure la griffure d'un félin. Une lutte s'engage alors entre les hommes et les animaux.

Mon avis: Voici un roman très puissant sur les idées qu'il véhicule, à savoir la dénonciation du pillage de ces endroits d'Amazonie qui vient déranger tout un écosystème pour satisfaire l'ego de quelques hommes sur Terre, la menace qu'ils représentent pour les animaux peu habitués à cotoyer ce genre d'énergumènes qui veulent leur peau. L'auteur aborde aussi les rapports entre colons et Indiens, traités avec mépris (c'est le moins qu'on puisse dire) et accusés d'être responsable de toutes les injustices. L'écriture est limpide et on voit directement où veut en venir l'auteur. Il ne reste plus qu'à méditer sur le sujet et se dire que ce genre de situation est toujours d'actualité...

samedi 1 juillet 2017

Quarante tentatives pour trouver l'homme de sa vie - Rachel Corenblit


En résumé.

Lucie est une trentenaire, institutrice et célibataire, séparée de son ex-conjoint depuis trois ans. La solitude lui pèse grandement. Alors, sans relâche, elle recherche son âme sœur, elle pense la reconnaître partout: parmi le personnel masculin de son école, dans des speed-dating, chez des amis, dans le parc et même devant l'Amour est dans le pré. Quarante chapitres, autant de tentatives pour trouver l'homme de sa vie...

Mon avis.

Je suis tombée sur ce livre un peu par hasard à la bibliothèque. J'ai été attirée par le titre, la couverture et le résumé au dos du livre qui m'ont donné l'impression d'un livre assez frais, drôle, bref parfait pour les beaux jours qui arrivent! Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un roman d'amour. J'avais donc hâte de voir comment le thème allait être traité.

Finalement, cette lecture n'a pas vraiment été conforme a mes attentes. Pour autant, je l'ai apprécié. Le thème est abordé avec cynisme et se rapproche de la réalité. Malheureusement pour Lucie, ce livre ne parle pas d'amour mais plutôt de non-amour. Elle a beau chercher, elle ne trouve pas, elle vit seule, se couche seule et le coup de foudre comme le vendent les sites de rencontre ne vient pas. Ce n'est pas faute d'y croire et de s'imaginer qu'il viendra à elle comme dans les contes de fées. Vous voyez, le tableau est plutôt sombre et il va le rester. Alors que j'avais envie d'une histoire qui se finisse bien, j'ai vraiment apprécié qu'elle se finisse mal. Enfin, on décrit les espoirs déçus de combien de femmes (et d'hommes). Quand on cherche, qu'on s'imagine qu'IL peut être partout et qu'on est peut-être en train de passer à côté de quelque chose, tous ces moments à se dire "et si...". Pour combien de personnes est-ce difficile de trouver chaussure à son pied (clin d’œil à la couverture) alors que cela semble si facile pour les autres ? Il ne suffit pas de rencontrer des hommes/femmes pour en tomber amoureux et Lucie le sait bien. A l'heure où le monde entier est hyperconnecté, il est paradoxalement très difficile de trouver son âme sœur, voilà aussi ce dont témoigne ce livre.

Le rythme est enlevé, les chapitres sont courts et les pages vite tournées. Je l'ai un peu regretté car j'aurais aimé m'attacher davantage à notre jeune célibataire. Les différentes tentatives sont décrites et on s'imagine bien toute la souffrance qu'elle doit ressentir mais son personnage n'est pas assez fouillé. J'aurais aimé que ses sentiments soient approfondis et que l'histoire soit un peu plus humaine. On assiste froidement aux scènes, le tout forme une accumulation de tentatives comme si les chapitres n'étaient que les photographies de ces instants. Et finalement l'ensemble manque de liant, d'un fil rouge. Je pense que c'est la raison pour laquelle j'ai oublié pas mal de choses depuis que j'ai refermé le livre, je n'ai pas été marquée émotionnellement et d'ici quelques mois, j'e n'aurai plus aucun souvenir.

Lorsque vous croiserez ce livre, ne vous attendez pas à la lecture feel-good mais que cela ne vous fasse pas fuir! La réflexion générale est intéressante.

D'un coup d’œil, les plus, les moins.

+ Le thème général.
+ Le réalisme de l'intrigue.

- La rapidité de lecture, l'intrigue aurait mérité un peu plus de profondeur.
- Du coup, cela nous conduit à oublier très vite cette histoire qui ne nous laisse déjà pas un souvenir impérissable.

Dernières infos.

Ce livre a été publié en 2015 et compte 208 pages.

Ma note.
Challenges.

Cette lecture me permet d'avancer dans ces challenges: 
Défi lecture 2017 - Consigne 25: un livre emprunté à la bibliothèque ou à un proche. (20/80)