samedi 23 mai 2020

Les aventures de Tom Sawyer - Mark Twain

En résumé.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Tom Sawyer aura profité de sa jeunesse ! Jeune garçon intrépide et aussi malin qu'un singe lorsqu'il s'agit de faire des bêtises, Tom habite sur les rives du Mississipi, dans la ville imaginaire de Saint-Petesburg, dans l'Etat du Missouri, dans la partie sud des Etats-Unis (je ne peux pas être plus précise). Nous sommes dans les années 1830/1840, pas de console, pas de téléphone, pas de télévision, faut bien s'occuper avec ce qu'on a. Et croyez moi, Tom ne manque pas d'imagination pour mettre en rogne sa tante Polly ou encore pour faire l'école buissonière. Tom et ses amis, Joe Harper et le vagabond Huckleberry Finn, vont tour à tour se lancer dans plusieurs aventures, ils se feront pirates, explorateurs, brigands et j'en passe et des meilleures. Jusqu'au jour où la rigolade va tourner au vinaigre, lorsque les jeunes garçons seront témoins d'un meurtre. Comme si cela ne suffisait pas, l'assassin sème derrière lui un trésor. L'aventure ultime pour nos bandits en herbe !

Mon avis.

"Tom Sawyer, c'est l'Amérique, le symbole de la liberté !" Ca y est, vous aussi, vous avez la musique en tête ? Je suis désolée, vous allez me maudire... De Tom Sawyer, je ne connaissais que cette chanson entêtante, et quelques épisodes de dessin animé regardés dans ma tendre jeunesse. Il était donc temps que je me plonge dans ce classique de la littérature américaine afin d'en apprendre davantage sur ce héros célébrissime, dont les aventures sont largement inspirées des propres aventures de Mark TWAIN, lorsqu'il n'était encore qu'un tout jeune enfant.

Si ce roman est souvent classé dans le rayon jeunesse, il s'adresse aux petits et grands, sans grande distinction, chacun venant y piocher ce qu'il souhaite. Le style d'écriture est tout fait accessible, du moins dans cette édition proposée par Folio, le texte peut se lire à voix haute, sur le ton de l'aventure et du suspense pour captiver les plus petits, comme à voix basse, au calme, pour laisser voyager les plus grands. Le rêve et l'innocence sont les premiers adjectifs qui me viennent en tête pour qualifier ce récit. Tom nous rappelle ces possibilités infinies que seule l'enfance nous offre, la possibilité de porter un chapeau et de se croire pirate, d'échanger une noix comme s'il s'agissait d'un louis d'or ou encore d'offrir un anneau de fer à son amoureuse pour être lié à elle jusqu'à la fin de ses jours. Si l'on ne s'ennuit pas, c'est parce que Tom ne tient pas en place et vit une multitude d'événements en peu de temps. Il y a bien sûr les pitreries habituelles et quotidiennes, mais il y a aussi cet amour pour la jeune Becky qui connaît des hauts et des bas, et plus grave cette histoire de meurtre, un vrai, pas de ceux qu'on invente pour se faire peur le soir - meurtre qui donnera ensuite lieu à une véritable chasse au trésor. Tom est donc sur les tous feux, comment voulez-vous qu'il trouve encore le temps d'aller à l'école ?

Même si j'ai apprécié ma lecture dans l'ensemble, précisément parce que j'ai eu l'impression de voyager dans un autre univers, un autre temps et d'autres espaces, j'ai quand même le sentiment d'être resté sur ma faim. Je ne sais pas trop expliqué pourquoi, peut-être parce que ça va trop vite, que les aventures se déroulent devant nos yeux sans que l'on puisse véritablement s'attarder sur les personnages et sur cette époque d'avant la guerre de Sécession. Je crois que je m'attendais à une critique de la société de l'époque plus marquée. Certes, Tom Sawyer incarne des valeurs de liberté, de rebellion, notamment contre la foi et Mark TWAIN se sert de lui pour tourner en dérision certaines superstitions qui étaient très répendues jadis mais l'analyse n'est pas évidente à mener. Je m'attendais donc à trouver dans cette lecture un récit d'aventures mais aussi un récit aux conotations politiques. Si j'ai eu le premier, je n'ai pas eu le deuxième. Je comptais également sur le carnet de lecture qui accompagne Les aventures de Tom Sawyer dans cette édition mais lui aussi m'a un peu déçu, je l'ai trouvé trop court et pas assez analytique, j'aurais aimé qu'il m'en apprenne davantage sur les lieux et l'époque d'écriture de ce livre. 

Un goût d'inachevé perdure depuis que j'ai refermé ce livre, le sentiment d'être passé à côté de ce classique. Certes embarquée par les péripéties du jeune Tom, encore qu'elles sont expédiées assez rapidement, j'ai l'impression d'être restée en surface des choses, et de m'être trop peu attachée à l'univers pour qu'il perdure dans ma mémoire. Je vous conseille cette lecture si vous avez soif d'aventures, en ces temps où il est recommandé de rester chez soi, et si vous souhaitez vous remémorer vos propres exploits de l'enfance.
Dernières infos.

Les aventures de Tom Sawyer ont été publiées en 1876 et compte 352 pages. De multiples adaptations ont été réalisées, au cinéma, à la télévision, en BD.... La plus connue reste très certainement celle des japonais qui en ont fait un dessin animé de 49 épisodes dans les années 1980. A savoir que Marks TWAIN est également l'auteur des Aventures de Huckleberry Finn, qui s'attardent donc cette fois-ci sur l'ami de Tom.

Ma note.
Challenges.

Défi lecture 2020 : Consigne 56 - Livre dont l'action se déroule au XIXème siècle  - 18/100

samedi 16 mai 2020

La commanderie - Alain Ade

En résumé.

1360. Thomas CORTEMAIN n'est encore qu'un enfant, fils de paysan dans la région de Cahors, lorsqu'il croise pour la première fois Constance, la fille du seigneur, et en tombe fou amoureux. Quelques jours après cette rencontre fortuite, la famille de Thomas est tuée et leur village brûlé. Le jeune garçon, désormais livré à lui-même, erre pendant plusieurs années, ne fréquentant pas toujours les bonnes personnes, jusqu'à se faire engager une quinzaine d'années plus tard en tant que capitaine des gardes par la commanderie d'Assier, sorte de place forte gérée par l'Ordre des Hospitaliers et proposant essentiellement du repos et des soins aux nombreux pèlerins. Alors que Thomas y mène une existence heureuse, faite de ripailles et de débauche, son destin va rapidement basculer à l'arrivée d'Hugues d'Avènes, grand ponte de l'Ordre des Hospitaliers, venu poser ses valises à la commanderie pour se lancer à la recherche du Trésor des Templiers, le fameux, objet de toutes les convoitises. De fil en aiguille, Thomas va se retrouver mêlé à cette recherche, qui ne sera pas sans danger, et surtout qui pèsera pour l'éternité sur sa relation avec la belle Constance DE MONTET.

Mon avis.

Une lecture pour le moins inatendue, livre offert à mon amoureux pour Noël, écrit par Alain ADE qui est également l'auteur de la série Le village français, principalement connue pour avoir été adaptée et diffusée sur France Télévisions. Je lis rarement des romans historiques, non pas que ça ne m'intéresse pas, mais surtout parce que je suis une bille en histoire et donc me perds souvent dans les personnages et les intrigues. Je fais donc une exception avec La commanderie, chaudement recommandé par l'amoureux en question et je dois un peu l'avouer, attirée comme beaucoup, par ce sujet un peu gossip du Moyen-Âge, le trésor des Templiers.

La légende des Templiers a déjà fait couler beaucoup d'encre et je crois que l'ambition de ce livre n'est pas d'apporter une nouvelle pierre à l'édifice. Bien que le mystère qui entoure le trésor des Templiers soit le fil conducteur de l'intrigue, j'ai trouvé que la résolution de l'énigme est finalement minoritaire face au décor qui se déploie sous nos mirettes. J'ai eu davantage l'impression de lire une tranche de l'Histoire et surtout d'assister au quotidien d'une commanderie, véritable scène de théâtre pour ces acteurs incontournables du Moyen-Âge que sont les hommes d'Eglise, les seigneurs et leurs princesses, les manants, les tenancières de bordel et les paysans travaillant dans les champs. Tous s'y croisent, nouent des pactes en dépit du respect des conventions et des rangs sociaux, se séduisent, s'entretuent, se trahissent et se rabibauchent. Ainsi, l'intrigue autour de la recherche du trésor des Templiers n'est finalement que le support qui permet à ces personnages d'être et d'agir, et qui permet au lecteur d'être le témoin d'une parcelle de la vie au Moyen-Âge. D'ailleurs, la recherche en elle-même du trésor n'est pas beaucoup exploitée et les énigmes qui jallonent la course au trésor sont résolues sans grande difficulté. Le suspense ne tient pas à ces étapes intermédiaires, mais plutôt à une résolution de l'énigme finale, qui nous tient forcément en haleine, de même que le dénouement de toutes les petites intrigues secondaires qui se sont nouées au fil du récit.

Pas besoin d'être un cador en Histoire pour comprendre l'intrigue. Les explications de mon amoureux ferru d'histoire m'ont été d'une grande aide au tout début pour comprendre le contexte historique mais je pense que l'on peut s'en sortir sans avoir ces informations et uniquement en se basant sur celles qui sont données par l'auteur au fil de la narration de l'histoire. Il s'agit d'un récit très romancé, et donc accessible au plus grand nombre. J'ai beaucoup aimé les personnages dont les traits sont approfondis. J'ai juste été un peu déçue par les personnalités des deux protagonistes, Thomas CORTEMAIN et Constance DE MONTET qui sont assez caricaturaux, le méchant qui devient gentil, la belle sans aucun défaut... J'ai préféré les personnages secondaires que j'ai trouvés plus authentiques et intéressants, comme le mèdecin SABET ou Aygline, une des servantes de la commanderie ou encore Barbe, la soeur de lait de Constance. Ces personnages m'ont vraiment transportée dans cette ambiance particulière du Moyen-Âge, j'ai aimé ce voyage dans le temps, même si je sais que la véracité historique doit être encore plus crue que ce qui est raconté. Je me suis attachée à leur quotidien, si rudimentaire mais dont la force tient à cette foi inébranlable et à cette volonté d'accomplir de grandes choses. Je me suis également sentie happée par le dénouement, la révélation du trésor bien sûr, mais aussi sur le destin de ces personnages qui me sont devenus familiers au cours du récit. Je pense qu'il est toujours difficile de donner une fin à ce genre d'intrigue, avec le risque de déplaire aux lecteurs. Pour ma part, je suis plutôt satisfaite du dénouement, même si j'aurais aimé qu'il soit autre. Mon conjoint a été plus déçu. Chacun se fera son propre avis...

Un livre peu connu mais que je vous conseille toutefois, autant pour les amateurs d'histoire que pour ceux qui n'y connaissent pas grand chose, comme moi. L'intrigue est suffisamment romancée pour que chacun y trouve son compte et soit transporté à la lecture de cet épisode éngimatique de notre Histoire de France.
Dernières infos.

La commanderie a été publié en 2010 et compte 381 pages. Une série télévisée, adaptée de ce livre d'Alain ADE, a été diffusée sur France 3 la même année (8 épisodes d'une cinquantaine de minutes). Si vous souhaitez en savoir plus sur la légende des Templiers, Secrets d'Histoire, l'émission de Stéphane BERN lui consacre un épisode : où est caché le trésor des templiers ?

Ma note.
Challenges.

Défi lecture 2020 : Consigne 55 - Livre dont l'action se déroule au Moyen-Âge - 17/100

dimanche 10 mai 2020

Mrs Dalloway - Virginia Woolf

En résumé.

Un jour de la vie d'une femme, voilà ce qui est raconté dans cet écrit de Virginia WOOLF. Pas n'importe quelle femme, Mrs DALLOWAY, femme anglaise, habitante de Londres, dans l'après Première Guerre Mondiale. Un jour de Juin 1923. Mrs DALLOWAY est en pleine préparation d'une réception qu'elle donne dans la soirée à laquelle est conviée toute la haute société. Cette réception est l'occasion de penser, au présent et au passé, aux gens dont elle a croisé la route. Comme une coïncidence, ce jour de Juin 1923 signe aussi le retour de Peter WALSH, l'ancien amant de Mrs DALLOWAY. Parti aux Indes, il rejoint Londres, emportant dans ses valises ses tourments et questions existentielles. S'il y en a un qui est également empêtré dans ses questions existentielles, c'est bien Septimus WARREN SMITH, lui aussi habitant Londres, ayant pris part à la guerre qui vient de s'achever, revenu vivant mais mort dans ses pensées. Des personnages qui offrent aux lecteurs leurs réflexions, leurs tourments et leur passé pendant quelques pages.

Mon avis.

Vous le savez peut-être, je suis une conditionnelle des livres édités par les Editions Tibert. Celles-ci proposent des textes de la littérature classique illustrés par des artistes de génie. Des couvertures chatoyantes et poétiques, une mise en page des plus élégantes et un grain de papier très agréable au toucher, voilà la promesse qui est faite au lecteur, et dans mon cas, ça marche. C'est donc tout naturellement que j'ai craqué pour cette version illustrée de Mrs DALLOWAY. Les illustrations proposées par Nathalie NOVI m'ont été d'une grande aide dans cette lecture qui m'a paru longue et fastidieuse.

La couverture des Editions Tibert résume à elle seule le contenu du récit : Mrs DALLOWAY dans ses pensées. Ici, pas d'intrigue, pas vraiment d'action, encore moins de rebondissements, rien que l'accès aux réflexions des divers personnages. Ainsi, le lecteur voyage d'âme en âme, parfois grâce à une pensée commune, ou un objet ou lieu commun. Pas de chapitre pour apporter un peu de rythme à ces confessions qui peuvent paraître interminables, un récit livré en bloc, qui alterne entre passé et présent sans marquer de ruptures, qui navigue entre plusieurs esprits et plusieurs lieux sans aucune ruptures là non plus. Je me suis vraiment sentie déroutée au cours des premières pages, ayant peur de ne pas comprendre l'intrigue et de passer à côté de cette oeuvre qui est pourtant très célèbre. J'ai également ressenti l'ennui. L'envie d'en découdre le plus vite possible pour passer à une autre lecture plus enjouée m'a encouragée à faire défiler les mots sous mes yeux à toute vitesse, ce qui n'est pas une bonne chose puisque c'est un texte qui ne se lit pas d'une traite mais qui se savoure, qui demande réflexion et méditation autour de ce qu'incarnent les personnages.

Finalement, je pense avoir compris le fil de l'histoire, mais demeure en moi l'impression d'être complètement passée à côté de cette oeuvre de la littérature anglaise. Alors je me raccroche désespérément aux deux trois petites choses que j'ai appréciées durant ma lecture. En premier lieu, la beauté du cadre, très floral, dans les illustrations de Nathalie NOVI mais aussi dans le récit de Mrs DALLOWAY. Les fleurs, la nature sont partout et servent de fil conducteur lorsqu'on saute de personnage en personnage. Ensuite, j'ai accroché à certains personnages, comme celui de Septimus WARREN SMITH, dont la profondeur d'âme contraste avec la superficialité apparente de Mrs DALLOWAY. Quand l'un tente de trouver un sens à sa vie, surtout après avoir enduré les horreurs de la guerre, l'autre ne pense qu'aux mondanités et à sa place au sein de la bourgeoisie anglaise. Ces personnages en disent long sur ce qu'est là société de l'après guerre : d'un côté, la joie qui inonde les rues de Londres et nourrit les soirées où il est obligatoire de s'amuser et d'un autre côté, la reconstruction difficile de ceux qui ont été sur le front et qui reviennent tellement bouleversés qu'ils ne trouvent plus leur place dans la société. Même si je n'ai pas su tous les comprendre car je manque de connaissances sur l'après-guerre et sur le style de Virginia WOOLF, je pense que ce livre est plein d'enseignements pour qui sait les décoder.

Je pense qu'entre ce livre et moi, ce fut un rendez-vous manqué. Pas le bon timing, pas le bon état d'esprit, ça arrive, dans toute vie de lecteur. Je ne regrette pas complètement toutes ces soirées à essayer de comprendre la plume de Virginia WOOLF, je sais désormais qui sont ces personnages qui peuplent les pensées de Clarissa DALLOWAY. A tous les amateurs de littérature classique anglaise, foncez ! Aux autres, réfléchissez-y à deux fois avant de foncer !
Dernières infos.

Mrs DALLOWAY a été publié en 1925 pour la version originale et compte 250 pages. Une adaptation au cinéma par Marleen GORRIS a été proposée en 1997. Si, comme moi, vous vous sentez un peu perdu lors de votre lecture, je vous conseille cette émission de France Culture, qui m'a apporté quelques éclairages bienvenus.

Ma note.
Challenges.

Défi lecture 2020 : Consigne 8 - Livre dont le titre contient un titre social - 16/100
* Les 100 livres à lire au moins une fois : 15/100