samedi 23 janvier 2021

Americanah - Chimamanda Ngozie Adichie

En résumé.

Ça y est, après des années passées sur le sol américain, Ifemelu décide de rentrer au pays, à Lagos, cette ville du Nigéria qui l'a vue grandir. Alors qu'elle rentre dans un salon de coiffure africain pour se faire faire des tresses, les souvenirs la submergent, à quelques heures du départ. D'abord, son enfance, toujours tournée vers le futur et le projet de partir un jour, immigrer dans le monde anglo-saxon pour ses études. L'adolescence, la vie étudiante au Nigéria et la rencontre avec Obinze, l'amour de sa vie. Puis la cassure, le départ pour rejoindre les Etats-Unis. La pauvreté, le système D, la dépression et les jours meilleurs, les études à Philadelphie, les amours qui se succèdent, loin du cœur d'Obinze resté au pays. Ifemelu, bien que femme accomplie et engagée avec la tenue de son blog sur les Africains immigrés aux Etats-Unis, décide de tout quitter, peut-être qu'une nouvelle vie l'attend à Lagos, peut-être auprès d'Obinze bien que le jeune homme soit devenue époux et père.

Mon avis.

Americanah aura été mon premier roman de l'année 2021. Un livre que j'ai longtemps croisé un peu partout, sur les étals des librairies, dans les mains de voyageurs dans le train pour finalement l'emprunter dans ma médiathèque. Un roman que j'étais pressée de découvrir, d'une part parce que son auteur est nigériane, ce qui me change de mes habitudes, d'autre part parce que j'étais curieuse de me faire mon propre avis, suite à son succès. Finalement, un bilan en demi-teinte.

Je vais commencer par le négatif, pour finir par le positif. Americanah est un pavé, un gros pavé. Plus de 500 pages pour la version grand format, écrites en tout petit. Et ce qui sûr, c'est qu'on les sent bien passer ces 500 pages. J'ai vraiment été freinée dans ma lecture par la longueur de certains passages. L'auteur ne laisse rien au hasard, elle détaille tout, et s'étend sur la vie de chaque personnage qu'a croisé Ifemelu dans sa vie. C'est à double tranchant. D'un côté, c'est très riche, d'au autre côté, certaines anecdotes ou personnages n'apportent pas grand chose au récit et finissent par l'alourdir. J'aurais aimé que l'ensemble soit un peu plus concis. Bien des fois, j'ai eu cette impression désagréable de ne pas avancer dans ma lecture et de n'en voir jamais la fin.

Du côté du positif, je dirais que malgré ces longueurs, l'ensemble reste tout de même dynamique. Chimamanda Ngozie ADICHIE a incontestablement des choses à dire, sur ses personnages, sur la vie au Nigéria, sur la vie aux Etats-Unis vue par une Nigériane, sur le racisme, sur l'immigration. Ce roman n'est pas juste un roman, il a aussi un côté essai sociologique. La galerie de personnages est assez impressionnante, d'Ifemelu à ses parents, de ses petits-amis américains à Obinze, de Tante Uju à Dike, son cousin. Chaque personnage amène une dimension supplémentaire à la vaste fresque dressée par l'auteur, que ce soit du côté nigérian ou du côté américain. Ainsi, les chapitres ne sont jamais vides, ils dépeignent toujours à la fois le caractère d'un personnage mais ont aussi l'objectif de présenter une analyse de la société nigériane ou américaine. Il y a aussi la question de l'identité et de comment elle peut se transformer en fonction de notre environnement. On voit tous les personnages évoluer, en particulier Obinze et Ifemelu, avec cette peur qui ne les quitte pas, celle d'avoir changé justement et de s'être tellement adapté à un milieu qu'il ne pourront plus s'adapter à l'autre milieu, celui qui les a pourtant façonnés. Enfin, nous suivons l'histoire d'amour d'Ifemelu et d'Obinze. C'est très certainement ce que j'ai le plus apprécié dans ce roman. J'ai particulièrement aimé le personnage d'Obinze, bien plus qu'Ifemelu d'ailleurs. Et je dois dire que je n'ai pas pu me déscotcher de la fin du livre, tournant les pages avec avidité, pour connaître l'issue finale de leur relation. Je qualifierais celle-ci de très sensible, avec un petit côté magique, deux âmes qui se sont trouvées et c'est beau à lire.

En somme, bien que déçue par des passages trop longs et des anecdotes trop ennuyantes, j'ai été séduite par certains personnages, en particulier Obinze, et par la relation qui le lie à Ifemelu. J'ai d'ailleurs été plus conquise par le côté humain et le développement des personnages que par le côté analyse sociologique. C'est un récit sérieux et ambitieux. A vous de voir si vous êtes prêts à passer du temps sur cette lecture, à son image, il demande temps et concentration.
Dernières infos.

Americanah a été publié en 2015 pour la version française et compte 528 pages.

Ma note.
Challenges.

* Défi lecture 2021 : Consigne 74 - Un livre d'un auteur du Commonwealth - 1/100
* En 2021... Je voyage : Nigéria (+ 20 points)

6 commentaires:

  1. Je l'ai dans ma PAL et le nombre de pages me freine aussi pour le lire... dire qu'il y a des longueurs... Il faut que je prenne mon courage à deux mains alors. Je suis sûre que c'est une belle lecture cependant. L'aspect sociologique me plaît !

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    1. Je pense qu'il y a de fortes chances pour qu'il te plaise car c'est une lecture intéressante et riche. Il faut juste avoir du temps devant soi pour avancer dans sa lecture, car si on lit petit peu par petit peu on n'en voit jamais la fin !

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  2. J'ai très envie de découvrir ce roman ! Ma petite sœur l'a dans sa bibliothèque, j'y ferai très prochainement un tour :)

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    1. Je te souhaite une belle lecture, en espérant qu'il correspondra à tes attentes !

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  3. Une lecture qui me fais très envie depuis un moment. Je me la garderai du coup quand j'aurais un envie de pavé !
    Merci pour cette chronique.

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    1. Merci à toi d'être passée par là ! Je te souhaite une belle lecture à venir !

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