dimanche 8 mai 2022

Les sept sœurs - Lucinda Riley

Tome 1 : Les sept sœurs.

En résumé : Situé sur les rives du lac Léman, non loin de Genève, Atlantis est un domaine paradisiaque, construit par un milliardaire pour accueillir ses six filles qu'il a adoptées aux quatre coins du monde. A sa mort, ces six jeunes femmes, désormais indépendantes, se rejoignent sur le lieu qui les a vues grandir pour rendre un dernier hommage à leur Pa Salt, tel qu'elles le surnomment, bien que ce dernier ait décidé de ne pas procéder à un enterrement classique. Cet événement aussi inattendu que terrible les amène à se souvenir de leur arrivée sur le domaine, et à s'interroger sur les raisons de leur adoption. L'homme énigmatique qu'était Pa Salt leur a laissé des lettres, pour chacune d'entre elles, ainsi que des coordonnées géographiques pour qu'elles puissent partir en quête de leurs origines. D'abord réticente, Maïa, l'aînée, finit par se laisser convaincre, désireuse d'en savoir plus sur sa famille biologique mais aussi avide de percer les secrets de ce père à la fois si proche et si distant. Son épopée nous amène au Brésil, de nos jours, mais aussi dans les années 1900.

Mon avis : J'ai pour la première fois entendu parler de cette saga par une amie, que je suivais avec frénésie dans les rayons de la Fnac en quête du dernier tome de Lucinda RILEY. Les années passant, Les sept sœurs est devenu de plus en plus renommé pour finalement atteindre le succès populaire qu'on lui connaît aujourd'hui. Curieuse du phénomène mais aussi séduite par l'idée d'un tome = un pays, je me suis à mon tour lancée dans cette histoire qui promet bien des rebondissements. Avant même de percer les secrets de l'adoption de chacune des sœurs, l'ambiance est déjà au mystère puisque ces six jeunes femmes tirent leurs prénoms des Pléiades, les sept filles d'Atlas et de Pleione dans la mythologie grecque. Ainsi, cet énigmatique milliardaire s'est lancé dans un projet porteur de sens pour lui, et ne semble pas avoir adopté ces jeunes femmes au hasard, mais bien pour conserver un lien avec des significations anciennes, d'autant plus que les Pléiades ont également donné leur nom à une constellation. La première partie de ce premier tome sert donc à installer cette ambiance mystérieuse et à dresser un portrait des différents protagonistes, les domestiques qui œuvrent sur le domaine, mais aussi les six jeunes femmes qui vont nous occuper pour le reste de la saga. Une dernière question surgit : pourquoi la septième sœur n'a pas été adoptée ? Ou du moins, pourquoi n'est-elle pas connue des autres filles ? J'ai trouvé cette première partie de l'intrigue un peu poussive. Ce premier tome, narré à la première personne (Maïa en est la narratrice), démarre lentement et j'ai été un peu lassée par tous les commentaires qui vont vraiment dans le détail et qui s'attachent à décrire le moindre fait et geste de chaque sœur. Une fois passés ces premiers chapitres, le récit s'emballe lorsque Maïa quitte les rives du lac Léman pour rejoindre le Brésil, terre de ses origines. La quête de ses ancêtres nous conduit à Rio de Janeiro. Elle est aidée par Floriano, un écrivain dont elle a déjà traduit les œuvres du portugais vers l'anglais ou le français. Très vite, le binôme comprend que la famille biologique de Maïa est une des plus vieilles familles de colons arrivés au Brésil pour faire fortune, notamment dans les plantations de café. Maïa en apprend davantage sur son arrière grand-mère, Izabella, et c'est ce personnage qui occupe une bonne partie du récit. A travers ses yeux, le lecteur découvre le Brésil des années 1900, du moins la bonne société de cette époque, et assiste à la naissance du Christ Rédempteur, cette immense statue aux bras déployés qui couve de son regard la baie de Rio de Janeiro. A la faveur d'un voyage à Paris, Izabella nous amène également à découvrir le Paris des artistes dans les années 1900, avec notamment la rencontre entre Aires Cabral (l'ingénieur du Christ Rédempteur) et Landowski (le sculpteur du visage et des mains du Christ). Si ces éléments sont vrais, le personnage d'Izabella est purement fictif. Cette plongée à la fois historique et géographique m'a fascinée. Déjà, le Brésil est très certainement LE pays que j'aimerais visiter à tout prix. Sans trop savoir pourquoi, et bien que la misère y fasse rage, j'ai toujours des images colorées qui me viennent en tête quand je pense à ce pays. Les descriptions que l'on retrouve dans ce premier tome ont correspondu aux images que j'en ai et m'ont donné encore plus envie de découvrir pour de vrai cette statue mythique. J'ai également beaucoup aimé le personnage d'Izabella, que j'ai trouvé à la fois passionné mais aussi résigné du fait de sa condition. La narration de son histoire m'a beaucoup plu, pour les images qu'elle a véhiculées. J'ai à la fois appris des choses, je me suis évadée sans quitter mon fauteuil et je me suis aussi interrogée sur la nature humaine. En parallèle de cette plongée dans le temps, on continue de suivre l'évolution de Maïa, qui se transforme progressivement au contact de Floriano. Son épanouissement va de pair avec les images du Brésil qui nous viennent en tête, la chaleur, les plages colorées, le bruit des vagues, l'odeur des fleurs gigantesques et colorées. Si le passé d'Izabella est amplement développé, le passé des autres ancêtres de Maïa est un peu moins explicite, et bien que ce fut très intéressant à lire, je n'ai pas bien compris qu'elle était l'intérêt de s’appesantir autant sur le passé d'Izabella en particulier. Peut-être que cela a un lien avec le projet de Pa Salt et l'adoption des autres sœurs... Ainsi, j'ai un peu été déçue par le décalage au niveau du rythme entre les trois phases du roman : les débuts un peu longuets et au style poussif, le milieu palpitant, et la fin bâclée qui arrive comme un cheveu sur la soupe. Quoiqu'il en soit, même si je demeure perplexe quant à Pa Salt et ses projets, j'ai hâte de découvrir le second tome, ne serait-ce que pour me plonger dans l'ambiance d'un nouveau pays.

Ma note : 3/5

Challenges :
Défi lecture 2022 : Consigne 35 - Titre dans lequel on retrouve un E dans l'O (œ) - 16/100

Tome 2 : La sœur de la tempête.

En résumé : Comme ses autres sœurs, Ally est bouleversée lorsqu'elle apprend le décès inattendu de son père adoptif, Pa Salt. Ally, l'intrépide, la navigatrice talentueuse, la mélomane qui a décidé de mettre de côté la musique pour se consacrer à la voile. Ally qui séjournait dans les îles grecques, non loin du bateau de son père lors de son décès, sans le savoir. Ally qui venait de rencontrer l'amour et qui se lançait dans de nouveaux projets. Alors qu'elle participe à la Fastnet Race pour tenter de passer à autre chose, elle est frappée par une seconde tragédie. Déboussolée, accablée de tristesse, elle décide de se tourner vers les indices laissés par Pa Salt pour retrouver les traces de ses origines. Un voyage qui va la conduire jusqu'en Norvège, à Oslo (anciennement Christiana) puis à Bergen, avec quelques arrêts en Allemagne (Leipzig). Elle va y découvrir le passé grandiose de sa famille, une génération de musiciens et de compositeurs virtuoses. Au fur et à mesure de son enquête, elle va se constituer une nouvelle famille, et ainsi trouver la force de panser ses blessures.

Mon avis : Enthousiasmé par la lecture du premier tome et ayant eu la chance de vivre à Bergen pendant un an (où j'ai pu visiter le musée Edvard Grieg dont il est question dans ce livre), mes attentes quant à ce deuxième tome étaient grandes. Autant le dire tout de suite, j'ai été déçue, me forgeant au fil de la lecture un avis manichéen : il y a du bon et du mauvais, sans entre-deux. Ce qui ressort en premier est l'impression de longueur... Mon dieu que ce livre est long ! D'habitude, je suis une adepte des gros pavés car je trouve qu'ils permettent de vraiment développer une histoire et ses personnages. En général, j'en garde toujours de vifs souvenirs. Ce sera le cas pour ce tome, mais je pense qu'il aurait pu être raccourci de 200 pages, sans entacher l'intrigue. Lorsqu'on a lu le premier tome peu avant la lecture du second tome, on peut avoir le sentiment que tout le passage sur la réunion à Atlantis pour remettre les indices aux différentes sœurs est redondant, même s'il est raconté par une autre sœur. Qui plus est, il y a une certaine inégalité entre les différents passages du livre. Si la vie d'Anna Landvik et de Jens Halvorsen est largement exploitée, l'auteur ne s'attarde pas sur leur descendance qui est racontée en seulement quelques chapitres. Ainsi, on sent que l'auteur a voulu bâcler la fin, sans doute découragée par l'ampleur de la tâche dans laquelle elle s'était lancée. Outre ces problèmes de longueurs et d'inégalité entre les différentes parties du livre, j'ai été un peu gênée par la niaiserie qui imprègne certains passages. D'abord touchée par l'histoire d'amour entre Théo et Ally, j'ai vite été agacée par les "je t'aime" balancés toutes les quatre lignes, ainsi que cette confiance un peu surfaite, la demande en mariage, etc. Dans ces deux tomes, tout semble si facile, l'amour, l'argent qui coule à flots, la beauté des lieux, tout a l'air si simple que cela en devient peu crédible. Même si la relation entre Anna et Jens reste compliquée, l'auteur emploie également un ton mièvre pour décrire les débuts, ce qui est lassant et décevant. Au-delà de ces deux inconvénients majeurs, j'ai aimé me replonger dans les paysages magnifiques de la Norvège, ainsi que dans l'aspect historique de ce deuxième tome. Comme le premier, il est bâti en deux temps : une première partie consacrée à Ally, puis une seconde partie qui s'attarde sur l'histoire de ses origines, avec en toile de fond le personnage d'Edvard GRIEG qui a fait la renommée de son pays. Cette partie de l'histoire a le mérite de nous faire découvrir la grande histoire grâce à des personnages qui incarnent la petit histoire, et même si quelques protagonistes relèvent de la fiction, d'autres faits sont bien réels. J'ai également apprécié que ce soit la Norvège qui soit mise à l'honneur, un pays que l'on croise peu en littérature, qui plus est pour évoquer son histoire. En somme, même si ce livre ne fut pas le coup de cœur attendu, j'ai quand même pris plaisir à m'immerger dans la culture et les paysages norvégiens. J'ai hâte de découvrir le troisième tome qui me fera très certainement voyager à un autre coin du globe, en espérant que les personnages développés seront moins niais. 

Challenges :
Défi lecture 2022 : Consigne 10 - Auteur décédé en 2021.  - 30/100

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