En résumé.
Le 2 Octobre 1872, Phileas Fogg, gentleman londonien, célibataire et acariâtre, fait le pari insensé de faire le tour du monde en 80 jours auprès de ses collègues du Reform Club qui réunit les hommes les plus riches de la ville. A 20h45 précisément, il quitte ses appartements en compagnie de son tout nouveau majordome, Passepartout, pour entamer son périple. De l'Italie aux Etats-Unis, en passant par l'Inde, c'est une course contre la montre et contre les aléas techniques ou climatiques qui s'engage. Notre aventurier sera également ralenti dans sa course par un agent des services de police britannique, Fix, qui pense avoir reconnu en Phileas Fogg l'auteur d'un vol d'une somme importante à la Banque d'Angleterre. Il décide alors de le traquer, essayant de trouver un allier en Passepartout. Grâce à son flegme anglais et à ses bank-notes, Phileas Fogg saura à maintes reprises déjouer les pièges mis sur sa route mais cela suffira t-il pour gagner son pari en se présentant le 21 Décembre à 20h45 devant les membres du Reform Club ?
Mon avis.
Décidément, Le tour du monde en 80 jours est mis à l'honneur en ce moment puisque France 2 a diffusé pendant les vacances de fin d'année une série adaptée du livre. Je n'ai vu que le premier épisode pour l'instant, mais je suis curieuse de voir la suite car l'adaptation semble très éloignée de l'histoire de Jules VERNE. Bref, plusieurs années après avoir découvert ce livre pour la première fois, je me suis une nouvelle fois plongée dans les aventures de Phileas Fogg et Passepartout, avant tout pour des besoins professionnels. Si De la terre à la lune m'avait plutôt conquise, je reste sur ma faim avec celui-ci qui est pourtant le roman le plus connu de l'inventeur de la littérature scientifique.
L'impression qui se dégage en priorité suite à la lecture de ce roman est celle d'avoir survolé le sujet qui nous est proposé. Comme Phileas Fogg qui file à une vitesse incroyable autour de la Terre, j'ai eu le sentiment de rencontrer à toute vitesse les personnages, de sauter de pays en pays en un éclair, de passer du bateau au train ou à dos d'éléphant sans m'en rendre compte et de me retrouver à Londres en deux deux alors que je venais de faire le tour du monde. C'est un roman qui est avant tout scientifique, dans lequel on perçoit toute l'admiration de Jules VERNE pour les progrès scientifiques et la fascination pour ces moyens de transport qui se veulent de plus en plus rapides. Le voyage n'est pas décrit du point de vue du touriste qui prendrait plaisir à être dépaysé et qui saisirait cette chance pour découvrir de nouveaux paysages et de nouvelles coutumes. Non, ici, le voyage est décrit du point de vue de l'être rationnel qu'est Phileas Fogg, dont l'exactitude est à faire pâlir le moindre métronome. On a donc davantage droit aux détails techniques des différents moyens de transport empruntés qu'à une description des paysages traversés. Les aléas du voyages paraissent fades aussi. Quelque chose qui ne va pas ? Pas de problème, Phileas sort quelques billets et l'affaire est réglée ! C'est dommage qu'on n'ait pas plus de suspense pour un roman d'aventure. Les obstacles sont trop vite et trop bien réglés pour paraître réalistes.
Heureusement que les personnages annexes viennent rompre la froideur de Phileas Fogg et de ses savants calculs. Ainsi, le personnage de Passepartout contraste avec celui de Phileas Fogg, apportant d'ailleurs de la légèreté à l'ensemble. C'est le seul qui profite des paysages et il se plaint régulièrement de l'attitude blasée de son maître qui vit la montre dans la main. Il apparaît comme un personnage naïf mais au grand cœur, capable de toutes les imprudences pour sauver les siens. Jules VERNE a réussi à donner une autre dimension à son récit scientifique en intégrant quelques leçons de morale. Le twist final est intéressant et nous fait comprendre que le voyage n'est pas qu'une affaire de moyens de transport ou d'argent mais plutôt une ouverture sur soi et les autres. Phileas Fogg, bien qu'il reste concentré sur la tâche qu'il a à accomplir, se révèle tout au long du roman, montrant qu'il peut être aussi attentionné, fidèle et dévoué aux siens. La rencontre avec Mrs Aouda, même si elle a quelque chose de très colonialiste (n'oublions pas que nous sommes en 1872) fait voler en éclats ce qu'est Phileas Fogg, et c'est cette relation naissante qui est vraiment la réussite de ce voyage autour du monde. Une réflexion semble aussi amorcée sur la place de l'argent et sur l'idée que celui-ci ne fait pas le bonheur. Si Phileas Fogg a pu déjouer tous les pièges mis sur sa route durant son voyage grâce à ses moyens financiers, on voit à la fin qu'il est finalement peu utile lorsque l'amour est présent. Le personnage de Fix est également intéressant car d'abord obnubilé par le rôle qu'il a à jouer dans l'arrestation de Fogg, il finit par le considérer autrement et se rend compte qu'une personne peut avoir plusieurs facettes, qu'un voleur ne se réduit pas à sa condition de voleur mais peut aussi mettre à profit son argent pour sauver ceux à qui il tient. J'ai apprécié voir ses raisonnements changer au fur et à mesure qu'il apprend à connaître ses compagnons de voyage et à le voir se remettre en question.
Plus que la description technique du tour du monde en 80 jours, l'intérêt de ce livre est dans l'aventure humaine qu'il raconte. Des personnages qui n'avaient rien en commun et qui pourtant se retrouvent à être embarqués dans la même galère et qui finissent par s'attacher les uns aux autres, des personnages qui se révèlent au fur et à mesures de leurs aventures et finalement des personnages qui comprennent que l'important n'est pas d'arriver à l'heure mais d'arriver entourés, aimés et changés. Même si je n'ai pas été à 100 % convaincue par cette lecture, je vous encourage à découvrir ce classique de la littérature française.
Dernières infos.
Le tour du monde en 80 jours a été publié en 1873 et compte 351 pages. Il a été de nombreuses fois adapté en série, BD, film, je vous encourage à regarder ce qui existe pour compléter la lecture du roman.
Mon avis.
Challenges.
* Challenge des 100 romans 2022 : 1/100
* Défi lecture 2022 : Consigne 16 - Livre avec un moyen de transport qui a un nom de baptême (les exemples ne manquent pas : les paquebots Rangoon ou Mongalia)
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