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samedi 13 février 2021

"Arrête avec tes mensonges" - Philippe Besson

En résumé.

1984. Philippe, adolescent brillant, formaté pour de grandes études, fils d'instituteur, quelques amis et les autres qui lui jettent des "pédales" à la figure dans la cour de récréation. Philippe, attiré par un grand ténébreux, solitaire voire mystique, Thomas Andrieu. Le premier qui admire le deuxième, tout en sachant qu'il ne se passera jamais rien. Pourtant, Thomas choisira le bon moment pour dire à Philippe quelques mots, une invitation dans un bar reculé de la ville, loin des regards. Des rendez-vous se multiplieront, dominés par l'attirance sexuelle qui existe entre les deux hommes, pas beaucoup de mots, simplement les corps qui s'expriment. Ça y est, l'amour est là, mais il faut se taire, car l'homosexualité est un sujet tabou en ce début des années 80. Puis l'été arrive, chacun obtient son Bac, l'un part pour l'Espagne, l'autre pour Bordeaux, déjà tourné vers un avenir radieux. Une séparation qui ne sera jamais digérée. Un être que l'on a aimé et que l'on ne voit plus. Quelques années plus tard, Philippe aura des nouvelles de Thomas, d'une façon totalement inattendue. Un premier coup de massue, et plusieurs autres qui suivront.

Mon avis.

Je pense que c'est la première fois depuis très longtemps que je rédige la chronique d'un livre alors que je viens de le terminer. C'est dire s'il m'a bouleversé. L'envie d'écrire à chaud, de dire combien j'ai aimé ces quelques pages, combien j'ai été emportée par cette partie de vie de Philippe BESSON alors que je ne m'y attendais pas du tout. Pour rien ne vous cacher, j'ai ouvert ce livre un peu au hasard, ne sachant pas de quoi il parlait, il trônait depuis des années sur mes étagères, acheté sur un coup de tête dans une recyclerie, juste parce qu'il avait été très médiatisé à sa sortie. J'aime être surprise de la sorte, un coup de cœur littéraire presque accidentel mais ô combien plaisant !

L'auteur, Philippe BESSON, plutôt habitué des romans de fiction, se livre ici à un genre nouveau, celui de l'autobiographie. Pour une première, il attaque fort, puisque ce qu'il livre ici est de l'ordre du très intime, son orientation sexuelle, et plus particulièrement cet amour de jeunesse qui est en fait l'amour d'une vie, une rencontre qui ne se produit qu'une fois et qui laisserait des traces dans chacun de ces romans. Le livre est court, je ne sais pas si cela sert ou dessert son projet. D'un côte, je trouve que c'est la longueur idéale pour nous toucher en plein cœur, quelque chose de vif, de rapide, d'incroyablement percutant. D'un autre côté, j'aurais tellement aimé passer plus de temps avec ces personnages. On est presque blasé de les côtoyer si peu de temps alors qu'ils sont si prometteurs. Mon seul bémol va à l'auteur lui-même, dont j'ai perçu à certains moments une fausse pudeur, quelques vantardises dans le propos, peut-être un coup marketing, mais cela reste fugace et peut-être que je me trompe, tout n'est qu'affaire d'interprétation. 

Le premier point fort de ce roman est très certainement cette histoire d'amour passionnelle, charnelle, voire même spirituelle, et ses corollaires qui font très vite leur apparition : le doute, le manque de l'autre, la séparation, la jalousie. Tout cela est rendu plus compliqué par les tabous sociaux qui imposent à Thomas de vouloir garder une extrême discrétion quant à sa relation avec Philippe. Le deuxième point fort est le personnage de Thomas que j'ai trouvé absolument magnifique. Un homme ordinaire, qui n'est pas médiatique contrairement à l'auteur, un lycéen devenu paysan, un homme qui a grandi avec sa pudeur, la peur du qu'en dira t-on, qui s'est empêché beaucoup de choses et qui n'a pas réussi à dépasser ses propres barrières et les limites qu'il s'est imposé. C'est un personnage de tragédie, si beau, on devine ses tourments, les faux-semblants qu'il a construits les uns après les autres et à quels points ceux-ci se sont avérés destructeurs. Plusieurs fois au cours du récit, je me suis retenue de ne pas pleurer, émue jusqu'au trognon par cette histoire si pure et si belle et ce personnage à la fois si vrai et si complexe. Cela faisait des lustres que je n'avais pas eu envie de verser une larme lors de la lecture d'un bouquin. C'est dire l'intensité du récit et de la plume de l'auteur.

Une lecture incroyablement rapide, mais qui laisse des traces, et que je relirai assurément. J'ai désormais une furieuse envie de lire la bibliographie de Philippe BESSON, à la recherche des petits bouts de Thomas qu'il a disséminé ça et là. Peut-être relire aussi pour la troisième fois L'arrière saison, avec ce regard neuf, maintenant qu'il a livré les clefs pour comprendre l'ensemble de son oeuvre. Vraiment, vous pouvez y aller les yeux fermés !
Dernière infos.

"Arrête avec des mensonges" a été publié en 2017 et compte 159 pages.

Ma note.
Challenges.

* Défi lecture 2021 : Consigne 11 - Livre LGBTQIA* - 4/100
En 2021... Je voyage : France (+ 15 points)

dimanche 4 octobre 2020

Aristote et Dante découvrent les secrets de l'univers - Benjamin Alire Saenz

 En résumé.

1987, El Paso, ville au sud du Texas, près de la frontière mexicaine. Aristote est un adolescent d'une quinzaine d'année, plutôt réservé et sur la défensive. Il a peu d'amis, un frère qui est en prison et semble subir sa jeunesse plutôt que d'en profiter. L'été est là, et c'est lors d'un passage à la piscine qu'il fait la connaissance de Dante, un adolescent du même âge que lui, passionné de poésie et plutôt enjoué malgré sa solitude. Les deux jeunes garçons se lient vite d'amitié, encouragés par leurs parents respectifs peu habitués à les voir entourés d'amis. Cette amitié est telle qu'Ari sauve la vie de Dante lors d'un accident, ce geste scellant cet attachement si particulier avec cet alter-ego qui l'amène à s'ouvrir progressivement sur lui-même et sur son entourage. Alors que la rentrée arrive, leur amitié est mise à rude épreuve avec la mutation du père de Dante à Chicago pour l'année scolaire. Celui-ci embarque dans sa foulée toute sa famille. Les deux amis vont donc devoir vivre à distance, et entretenir ce lien si spécial malgré leurs expériences respectives. Le retour de Dante à El Paso s'annonce plein de promesses, l'occasion de faire le point sur les changements qui s’opèrent chez les deux garçons promis à un avenir qui ne sera plus jamais en solitaire.

Mon avis.

J'ai emprunté ce livre un peu sur un coup de tête à la médiathèque alors qu'il était mis en avant sur un des rayonnages. J'étais curieuse de voir si je l'apprécierais aussi après tous les commentaires élogieux que j'avais lus à droite, à gauche. Je peux d'ores et déjà vous dire qu'il n'a pas été le coup de cœur attendu, ou espéré, néanmoins il fut quand même une lecture agréable. 

J'ai d'abord été désorientée par les premiers chapitres, voire même agacée et déçue. Le style est particulier, peut-être typique des romans jeunesse dont je ne suis plus familière puisque j'en lis très peu. Des chapitres très courts, qui ne font parfois qu'une seule page, des dialogues à perte de vue, très concis, et un personnage particulièrement étrange, avec une façon de s'exprimer que j'ai trouvé décalée. J'ai même failli abandonné ma lecture, tellement je trouvais l'ensemble vide de sens, superficiel, avec des pages et des pages sur des faits anecdotiques qui m'ont donné l'impression que l'auteur "faisait du remplissage" sans s'attacher à donner un fil conducteur à son histoire. Même si les choses se sont améliorées au fil des pages, je ne me suis jamais attachée au personnage d'Aristote qui manque selon moi d'authenticité. Ses réflexions sonnent parfois faux, comme artificielles ou caricaturales, balancées pour accentuer la description de son mal-être et en faire quelqu'un de vraiment en décalage. En fait, ce qui m'a manqué est un véritable travail sur les dialogues, leur donner davantage de poids pour qu'ils soient plus percutants et plus réalistes.

Alors que les deux cents premières pages m'ont laissée plutôt perplexe, j'ai davantage apprécié la suite du livre. Justement, j'ai trouvé qu'on entrait enfin dans le vif du sujet et que l'auteur nous offrait enfin matière à réflexion. J'ai bien aimé le thème de l'adolescence et de la découverte de soi. Le lecteur voit progressivement se métamorphoser Aristote qui passe d'un adolescent colérique et fermé à un jeune déterminé et de plus en plus ouvert sur le monde. Si le thème de l'homosexualité est souvent mis en avant pour évoquer ce livre, celui-ci est peu traité finalement. Il arrive en bout de course et est abordé succinctement. Plusieurs thèmes expliquent selon moi la transformation d'Aristote : bien sûr, cette amitié avec Dante, une relation qui devient amoureuse, mais il y a aussi la question des origines (d'où on vient pour aller où). Les origines mexicaines d'abord puisque les deux garçons sont issus de familles mexicaines puis, dans un second temps, la place dans la fratrie, avec cette question qui obsède Aristote, celle de son frère qui est en prison et dont plus personne ne parle à la maison. Ce sont dans les dernières pages que tous les non-dits se lèvent progressivement, grâce à Dante, incontournable personnage, mais aussi grâce aux deux familles qui font preuve d'ouverture d'esprit. On entrevoit enfin les blessures du passé, ce que l'on cache mais qui finit par réapparaître un jour ou l'autre, sous des cauchemars, sous la façon dont on élève, de façon inconsciente, ses enfants et, une fois réglées ou mises en mots, ces troubles du passé finissent par être soulagés. 

Une lecture en demie-teinte, heureusement que la deuxième partie du livre sauve le reste. Je comprends que ce roman jeunesse puisse plaire, dans la mesure où il n'est pas aussi gnan-gnan que certains autres romans où la fin paraît évidente dès les premières pages. Sous ces airs de pavé, il se lit extrêmement vite, et c'est tant mieux.

 
Dernières infos.

Aristote et Dante découvrent les secrets de l'univers a été publié en 2012 pour la version originale et compte 359 pages.

Ma note.
Challenges.

100 livres à lire en 2020 : 37/100
Défi lecture 2020 : Consigne 18 - Livre dont le titre contient une conjonction de coordination - 37/100

samedi 12 septembre 2020

Le blé en herbe - Colette

En résumé.

Les Audebert et les Ferret, deux familles parisiennes plutôt bourgeoises semble t-il, ont l'habitude de passer leurs vacances ensemble, sur la côte bretonne. Leurs enfants respectifs, Philippe et Vinca, ont donc grandi ensemble, et ont développé, au fil des étés, une relation amicale profonde, quasi filiale. Âgés de 15 et 16 ans, ils entrent désormais dans l'adolescence et leur relation prend une tournure nouvelle. Chatouillés par leurs émois, ils se promettent qu'ils ne se sépareront plus jamais et même qu'ils se marieront. Un grain de sable vient toutefois contrarier leurs projets. Philippe fait la connaissance de Camille Dalleray, une jeune femme également en vacances sur la côte. Les deux gens se tournent autour, jusqu'à ce que Philippe succombe complètement face à la sensualité de cette dame en blanc. Vinca, ayant tout deviné des tourments de son fidèle ami, est gagnée par la jalousie. La relation Phil-Vinca est alors à considérer d'un nouvel œil, entachée par des problèmes qui appartiennent désormais à la vie d'adulte et non plus à l'enfance insouciante.

Mon avis.

J'ai lu pour la première fois ce très court roman à l'âge de Phil et Vinca, lors de mon année de Première. Je me souviens que mes copines et moi n'avions pas du tout apprécié cet écrit de Colette, et même les explications exaltées de notre professeur de Français ne réussirent pas à nous faire changer d'avis. Ce livre est resté sur les étagères de ma bibliothèque pendant toutes ces années, et j'ai décidé de l'en sortir sur un coup de tête, avec la curieuse envie de voir ce que j'en penserais, 11 ou 12 après.

Quand je suis en vacances, j'aime commencer ma journée avec un bon petit-déjeuner, savouré en compagnie d'une bonne lecture. C'est en général ce qui m'encourage à aller me coucher le soir, me dire que cet instant délicieux m'attend juste après ma nuit de sommeil. Ce rituel a été contrarié ces derniers jours par cette relecture laborieuse du Blé en herbe. Plutôt que de m'accompagner dans mon réveil, ce roman m’assommait et m'encourageait plutôt à aller me recoucher. Pas de doute, 11 ou 12 ans après, cette histoire de Phil et Vinca ne me convainc toujours pas. Même si j'ai fourni de réels efforts pour me concentrer sur le texte, savourer la beauté de la plume de Colette et m'imaginer ces paysages bretons éclairés d'une lumière estivale, j'avais l'impression de lire "à vide", c'est-à-dire d'entamer une phrase, d'en lire les quatre ou cinq premiers mots puis de partir dans mes pensées jusqu'à la fin du paragraphe, et là de me dire qu'il me fallait recommencer puisque je n'avais rien retenu de ce que je venais de lire. Et ça, à chaque page, ce qui est très lassant au bout du compte. Je ne sais comment me l'expliquer mais je me suis profondément ennuyée durant cette lecture. L'attachement aux personnages n'a malheureusement pas rattrapé le coup puisque je ne me suis pas vraiment projeté dans leurs émois d'adolescent, ayant passé l'âge peut-être. Toujours est-il que j'ai eu le sentiment de passer les phrases, tourner les pages sans en retirer grand chose, malgré le style travaillé de l'auteur qui s'attache à décrire au plus près le sentiment amoureux au travers de ses deux personnages.

Car tout n'est évidemment pas à jeter dans ce roman. D'ailleurs, rien n'est à jeter, c'est juste qu'il n'est pas à mon goût mais je suis sûre qu'il plaira à d'autres lecteurs qui seront séduits par la plume de Colette - une plume emplie de poésie et de grâce, métaphorique, qui laisse entrevoir les faits et gestes audacieux de Phil et Vinca au travers d'évocations édulcorées et imagées. Si le contenu du Blé en herbe ne fait plus débat aujourd'hui, tant ce sujet a été exploré par mille et un bouquins, films, BD et ne fait plus partie des débats de société, il a pu choquer à l'époque, justement à cause de cette écriture métaphorique qui parle en fait de l'initiation sexuelle de deux adolescents, bien qu'abordée avec beaucoup de pudeur. Un autre atout de ce livre est la réflexion autour du passage de l'adolescence à l'âge adulte, la perte d'innocence, l'envie de rapprochements physiques tout en gardant des moments de solitude et d'introspection pour justement analyser ces changements. Ces questionnements sont d'autant plus travaillés dans le livre qu'ils touchent deux êtres qui ont grandi ensemble, qui jouaient ensemble, se chamaillaient, se consolaient, se confiaient. Comment regarder cet attachement filial avec des yeux nouveaux, alors que l'envie d'un rapprochement physique semble s'imposer aux deux protagonistes ? Enfin, Le blé en herbe est un roman très visuel, des adjectifs de couleurs enrichissent souvent les descriptions : les yeux bleus de Vinca, les tenues blanches de Camille Dalleray... On parvient sans trop de difficulté à se projeter dans ces paysages bretons, chargés de nos outils pour partir à la pêche, les pieds dans l'eau fraîche et le dos installé contre des rochers inconfortables pour une pause bien méritée. C'est un livre qu'il faut lire en été, sans aucun doute, pour faire directement l'expérience de toutes les scènes propres à cette saison qui sont rapportées.

Un roman qui ne m'a pas convaincue et qui m'a profondément ennuyée, par deux fois. Néanmoins, je lui reconnais bien des qualités, dont le style travaillé de Colette. L'avantage est qu'il est assez court, vous pouvez donc vous faire votre propre avis en le lisant, la souffrance ne durera pas trop longtemps si jamais votre avis concorde avec le mien.
Dernières infos.

Le blé en herbe a été publié en 1923 et compte 96 pages. Il a été porté à l'écran en 1954 par Claude AUTANT-LARA.

Ma note.
Challenges.

Défi lecture 2020 : Consigne 82 - Livre que vous avez dû lire pendant vos études - 34/100

samedi 4 juillet 2020

Le mec de la tombe d'à côté - Katarina Mazetti

En résumé.

Elle, elle se recueille sur la tombe de son défunt mari, pour lui reprocher d'être parti si tôt et pour lui dire à quel point il lui manque. Lui, il vient déposer des fleurs sur la tombe de ses parents. Elle, elle est plutôt chic, tailleur beige et bouche pincée. Lui, il est plutôt débraillé, avec sa salopette qui sent la bouse de vache. Elle, elle aime la musique classique et les œuvres d'art. Lui, il aime les boulettes de viande et ses tracteurs. Elle, elle est bibliothécaire et habite dans un appartement d'un blanc immaculé. Lui, il est agriculteur, il croule sous les dettes et habite dans la maison de ses parents à la décoration kitch. Tout oppose Désirée et Benny. Et pourtant, un sourire va les réunir, alors qu'ils partagent un jour le même banc au cimetière. Depuis ce jour-là, ils sont amoureux mais leur idylle naissante est vite rattrapée par tous ces points de discorde qui entament la force de leurs sentiments.

Mon avis.

Ce livre traînait sur les étagères de ma bibliothèque depuis déjà quelques années. D'ailleurs, je ne sais même plus d'où il vient, si je l'ai acheté, si on me l'a prêté ou même offert. Après l'avoir reluqué bien des fois, j'ai enfin osé aller plus loin que le simple feuilletage. Il faut dire qu'il m'arrangeait bien pour valider une des consignes du Défi Lecture auquel je participe, celle de lire un bouquin d'un auteur scandinave. Katarina MAZETTI étant suédoise, c'était parfait. Et puis, quoi de mieux qu'un feel-good book pour enchaîner sur le sombre récit de Yann QUEFFELEC, Les noces barbares.

Comme bon nombre de lecteurs, si j'en crois les avis que j'ai lus sur Internet, ce livre fut pour moi une monstrueuse déception. Je n'en attendais pas grand chose, comme à chaque fois que je me lance dans ce genre d'histoire à l'eau de rose, dégoulinante de guimauve, mais là, je dois dire que c'est particulièrement mauvais. L'intrigue en elle-même est trop vite expédiée, à peine Benny et Désirée se sont-ils rencontrés qu'ils sont déjà quasiment unis pour la vie. Finalement, très peu de scènes se déroulent au cimetière, juste le temps de se rendre compte que les deux personnages sont diamétralement opposés (comme souvent dans ce genre d'histoire), puis leurs avis évoluent, après avoir échangé un sourire, et c'est fini, plus de cimetière, plus de passé, plus rien, juste une histoire d'amour qui va traîner en longueur. Celle-ci connaît des soubresauts qui ne peuvent qu'agacer le lecteur. On enchaîne les faux problèmes et les querelles de maternelle, tout ça pour essayer de créer un vague suspense inutile. On tourne les pages, on tourne les pages, pour finalement arriver à une fin qui est dans la continuité du livre, mauvaise, et en fait incompréhensible. Le tout sur un fond vulgaire, avec des scènes amenées sans aucune classe, et racontées sans la moindre élégance.

S'il n'y avait que l'intrigue... Mais non, il y a aussi les personnages. A eux deux, Désirée et Benny sont un ramassis de clichés rarement égalé dans l'histoire de la littérature. Désirée est le prototype de la bibliothécaire coincée, froide et rigide, ne lisant que des bouquins et méprisant ceux qui n'ont pas un rond de culture. Quand à Benny, c'est l'archétype du paysan, fils à maman, paumé, qui sent mauvais et macho qui plus est, attendant de sa future compagne qu'elle sache faire des boulettes et ranger la maison. Sinon, c'est rédibitoire. Comment de telles caricatures peuvent ne pas nous taper sur le système ?! Aucune profondeur, aucun réalisme. Pour prendre juste un exemple, alors que Désirée se lamente sur son défunt mari en début de livre, ce dernier est très vite oublié lorsqu'elle développe sa relation avec Benny. J'aurais quand même attendu un peu plus de peine de sa part, une remise en question aussi, voire même, mais je sais que j'exagère, de la culpabilité. A la place, rien du tout. Comment adhérer à des personnages qui paraissent aussi irréalistes ?! 

En somme, une histoire décousue, des personnages caricaturaux et affligeants, passez votre chemin. Même si vous avez envie d'une histoire légère et pas trop prise de tête, je vous conseille de vous tourner vers une autre lecture. Quant à moi, j'hésite à lire le second tome (oui, je suis maso), juste parce que je suis une jusqu'au boutiste et que j'aime bien lire l'intégralité d'un cycle. 
Dernières infos.

Le mec de la tome d'à côté a été publié en 1999 et compte 221 pages. Il est suivi d'un second tome, Le caveau de famille.

Ma note.
Challenges.

Défi lecture 2020 : Consigne 12 - Lire un auteur scandinave - 24/100

samedi 1 février 2020

Bridget Jones - Helen Fielding

Tome 1 : Le journal de Bridget Jones.

En résumé : 1er Janvier, Bonne Année ! Et plein de nouvelles résolutions pour Bridget Jones : perdre du poids, fumer moins, boire moins, évoluer dans sa carrière professionnelle, et, et, le graal, se trouver un petit-ami. Alors jours après jour, pendant un an, Bridget, jeune célibataire londonienne un peu empotée mais attachante, consigne dans son journal intime ses déboires amoureux et ses difficultés à respecter sa prise de résolutions. Une façon pour elle de s'encourager et pour nous de suivre avec beaucoup d'humour la vie de cette héroïne complètement décalée.

Mon avis : On ne présente plus Bridget Jones. Comme pour beaucoup d'autres lecteurs j'imagine, j'ai découvert l'héroïne littéraire bien après avoir vu, revu et rerevu l'adaptation cinématographique sortie en 2001. C'était une appréhension avant de tourner les premières pages que de m'ennuyer alors que je connais cette histoire par cœur. Et puis, je me suis prêtée au jeu, les premières pages sont vraiment drôles et elles nous embarquent, comme si nous rencontrions Bridget pour la première fois. Les visages et les voix de Hugh Grant, Colin Firth et Renée Zellweger m'ont accompagnée durant toute ma lecture mais je dois dire que c'était plutôt agréable. A ma grande surprise, j'ai vraiment été happée par l'histoire et j'avais hâte de me ménager des petits temps de lecture pour pouvoir suivre les aventures de Bridget. Certains épisodes ne sont pas présents dans le film, ou mieux développés dans le livre, l'histoire avec Marc Darcy est d'ailleurs écourtée dans la version papier, à mon grand désarroi. C'est peut-être là le seul bémol que j'émettrais. J'ai eu à plusieurs reprises l'occasion de lire des romans feel-good tellement enrobés de barbapapa et noyés sous de la guimauve, qui se prétendent être drôles alors que rien n'est comique que pour moi, Bridget Jones est un chef d'oeuvre dans sa catégorie. L'héroïne est attachante, authentique, drôle et humaine. Un livre qui nous fait résolument passer un bon moment et qui sent bon les années 90 (ça fait du bien parfois de  se souvenir du bon vieux temps !). L'âge de raison, le deuxième tome m'attend, j'y cours, j'y vole !

Ma note : 3/5

Challenges :
* 100 livres à lire en 2020 : 2/100
* Défi lecture 2020 : Consigne 97 - Lire un livre publié durant la décennie de votre naissance (livre publié en 1996) - 2/100

Tome 2 : L'âge de raison.

En résumé : Pour Bridget Jones, le célibat, c'est fini ! Depuis qu'elle a trouvé en Mark Darcy l'homme idéal, cette trentenaire farfelue est une femme comblée : nouveau mec, nouveau job, appart' qu'elle aime, copines fidèles, tout lui sourit ! Enfin presque... Les mois défilent et son petit confort se dégrade progressivement : une collègue de Mark, à la chevelure d'or et à la tête bien faite lui fait de l'ombre, son patron est exécrable, son découvert est sans fond et Gary l'artisan entame des travaux qu'il ne finira jamais, tout en partant avec son argent... Elle qui s'était promise de ne plus fumer, de ne plus boire et de suivre les conseils de mille et un guides pratiques fumeux est de nouveau sur le front des déconvenues, bien aidée par quelques cigarettes, quelques verres de vin et quelques chocolats aux vertues consolatrices.

Mon avis : Enthousiasmée par la lecture du premier tome de cette série célébrissime et ayant envie d'un livre qui se lit vite et qui me fera passer un bon moment le matin dans le train avant de débuter ma journée de travail, j'ai décidé avec un certain plaisir de me plonger dans la suite des aventures de cette héroïne pas comme les autres. L'humour est toujours aussi présent et les histoires rocambolesques aussi. Je me suis d'ailleurs plus marrée sur ce tome que sur le premier, même si j'ai trouvé que l'ensemble était moins bon. Déjà, au niveau de la forme : on est plus sur un format roman que sur un format journal intime. Même si ses aventures sont toujours écrites au jour le jour, figurent désormais des chapitres qui ne suivent pas nécessairement le découpage des mois. Cela a un impact important sur le rythme de lecture. Les récits du jour sont beaucoup plus longs et les jours racontés moins nombreux, ce qui donne une impression de longueur. J'avais vraiment apprécié le côté très journal intime du premier tome, où Bridget pouvait écrire quelques mots comme deux pages, cela donnait une impulsion à l'ensemble et on tournait les pages sans s'en rendre compte. Sur ce second tome, j'ai eu l'impression d'un peu plus galérer et certains passages sont pour moi inutiles ou répétitifs. Pour ce qui est du contenu, on est sur des situations un peu téléphonées, comme la séparation de Mark que je n'ai toujours pas bien comprise d'ailleurs. Heureusement que d'autres situations un peu plus tirées par les cheveux, comme son séjour en Thaïlande, pimentent le récit et le rendent particulièrement drôle. Un second tome que j'ai donc trouvé un peu en-deça du premier mais que j'ai tout de même apprécié, tant le personnage de Bridget est attachant et amusant.

Ma note : 3/5

Challenges :
100 livres à lire en 2020 : 6/100
Défi lecture 2020 : Consigne 11 - Livre mentionnant un film réel (p. 153 : Thelma et Louise) - 6/100

Tome 3 : Folle de lui.

En résumé : Mère de deux enfants, Billy et Mabel, et désormais veuve suite au décès de Mark Darcy lors d'une mission à l'étranger, Bridget, la cinquantaine est de nouveau seule, désespérée et débordée. Heureusement qu'elle peut compter sur sa fidèle bande de copains qui ne cessent de l'encourager à sortir, à reprendre sa vie en main, et à vivre avec l'air du temps, les sites de rencontres et les réseaux sociaux. D'abord réfractaire, Bridget finit par entrer dans la modernité et devient une accro à Twitter. C'est par ce moyen qu'elle rencontre son toy boy, comme elle aime bien l'appeler, Roxter, 21 ans de moins qu'elle. Une nouvelle relation qui la met dans tous ses états, et c'est reparti pour les questions existentielles, pour la mère un peu fofolle qui ne sait plus où donner de la tête, maladroite et qui manque un peu de chance il faut le dire. Une résurrection qui passe par des hauts et des bas, pour le plus grand bonheur de son journal dont les pages se noircissent à vitesse grand V.

Mon avis : Acheté dans une bouquinerie un peu après le premier confinement, j'avais laissé ce troisième tome des aventures de Bridget Jones dormir quelques mois dans ma PAL. J'ai décidé de l'en sortir sur un coup de tête, ayant envie d'une lecture à la fois légère et rapide. Malgré ses plus de 500 pages, ce livre se lit extrêmement vite, comme les deux premiers tomes. Le cadre temporel change, mais Bridget reste toujours la même, un peu fofolle, qui se noie dans un verre d'eau et toujours en quête de l'amour. Désormais responsable de deux enfants, et alourdie par le poids des années et la perte de l'homme de sa vie, Bridget conserve quand même sa fraîcheur et son originalité. Certains passages apportent toujours autant d'humour et nous font passer d'agréables moments de lecture. Cependant, j'ai globalement été déçue par ce troisième tome que j'ai souvent trouvé trop superficiel. Certains passages, comme ceux où Bridget s'épanche sur l'écriture de son scénario sont complètement inutiles et insipides. Ils ralentissent la lecture et n'apportent pas grand chose à l'ensemble. Il en est de même des passages sur les enfants auxquels je n'ai pas adhéré. J'ai préféré suivre les aventures sentimentales de notre quinquagénaire délurée. J'ai perçue une certaine niaiserie chez elle alors que les autres tomes me laissaient à penser que c'était certes une femme un peu excentrique et maladroite mais qui n'en restait pas moins intelligente et sensible. Je n'ai donc pas apprécié l'image que l'auteur renvoie de son héroïne dans ce nouvel écrit. D'autres incohérences viennent émailler le récit, dont l'évolution surprenante de certains personnages comme Mr Wallaker. Heureusement, l'histoire de Bridget se finit bien, c'est le principal, pour elle comme pour le lecteur !

Ma note : 3/5

Challenges :

* Défi lecture 2021 : Consigne 46 - Un livre dont la couverture comprend un jeu ou un jouet - 5/100
En 2021... Je voyage : Angleterre (+ 20 points)

Tome 4 : Baby.

En résumé : Harcelée par sa mère, par ses amis et par la société en général, Bridget Jones en a assez de devoir répondre à cette question lancinante : pour quand est le bébé ? Elle qui s'est séparée de Mark et qui n'entretient plus que des relations fugaces avec les hommes, est loin d'envisager la maternité. Pourtant, cela va lui tomber dessus sans prévenir. Lors d'un baptême, elle tombe sur son ex-conjoint, Mark Darcy et ces retrouvailles se font charnelles. Alors qu'elle espère renouer avec lui, celui-ci lui fait part de son intention de la quitter, de peur de ne pas répondre à ses attentes. Effondrée, se remettant en question après cette deuxième rupture, elle se jette dans les bras de Daniel Cleaver, concurrent légendaire de Mark avec qui elle a toujours entretenu une ambiguïté dans la relation. Quelques semaines plus tard, Bridget a l'immense joie de découvrir qu'elle est enceinte. Mais qui est le père ? Voilà une occasion de rétablir les tensions entre les deux hommes, qui espèrent tous les deux pouvoir accompagner la future maman dans sa grossesse puis dans la vie de famille.

Mon avis : S'il y a bien une chose que je n'aime pas, c'est ne pas finir les sagas. Déçue par le troisième tome que j'avais trouvé bien en-deçà des deux premiers, il m'a fallu attendre un an pour rempiler avec le dernier tome, clôturant ainsi les aventures de Bridget Jones. Celui-ci pourrait être en fait lu entre les deuxième et troisième volumes car il revient sur la grossesse de Bridget et cherche à identifier le père de son premier enfant. Les ultimes aventures de cette héroïne aussi déjantée qu'attachante furent une nouvelle déception. J'ai trouvé ce livre sans grand intérêt et à la qualité littéraire toute relative. Il semblerait qu'Helen Fielding ait en fait voulu réitérer le succès de son premier tome, près de 20 ans après la publication de celui-ci. Les mêmes codes sont utilisés, les personnages phares sont invoqués, comme Mark et Daniel et les mêmes rebondissements sont proposés, comme la rivalité entre ces deux hommes. Ce livre m'a fait l'effet d'un roman écrit pour n'être qu'un coup marketing, l'occasion de se faire du beurre de façon rapide, en réchauffant quelques scènes cultes. Heureusement, le bouquin se lit très vite, car je me suis profondément ennuyée, soupirant à chaque fin de page devant la pauvreté et la niaiserie du contenu narratif. L'oscillation de Bridget entre euphorie maternelle, inquiétudes et préoccupations amoureuses est insupportable, tout comme les faux suspense. Les personnages de Mark et Daniel sont tellement exploités qu'ils en deviennent incohérents et caricaturaux. Selon moi, il n'y a malheureusement pas grand chose à sauver dans ce dernier tome, il en vient même à desservir l'intégralité de la série dont les débuts étaient pourtant prometteurs. Si, contrairement à moi, vous n'êtes pas obsédés par l'idée de terminer une saga, coûte que coûte, je vous conseille de passer votre chemin.

Ma note : 2/5

Challenges :

* Défi lecture 2021 : Consigne 81 - Livre dont la quatrième de couverture montre la photo de l'auteur - 4/100

mardi 24 décembre 2019

Le plus bel endroit du monde est ici - Francesc Miralles et Care Santos

En résumé.

Employée dans une compagnie d'assurances, la vie d'Iris n'a rien d'enthousiasmant. Pas d'ami, pas de compagnon, et ses parents qui viennent de mourir. Alors la jeune femme décide de mettre fin à ses jours. La voilà positionnée au bord d'une voie ferrée, prête à faire le grand saut, lorsque son œil est attiré par une enseigne de café qu'elle n'avait jamais remarquée jusqu'ici : Le plus bel endroit du monde est ici. Elle pousse la porte de ce lieu prometteur et plonge dans une ambiance magique et réconfortante. Après s'être assise à l'une des tables et avoir commandé une boisson chaude, un beau jeune homme, Lucas, la rejoint. Ensemble, et pendant six semaines, il vont refaire le monde et ce nouvel ami, dont Iris ne connaît que peu de choses, va l'aider à panser ses blessures et à aller de l'avant, avant de disparaître mystérieusement...

Mon avis.

Cela faisait très longtemps que j'avais envie de me plonger dans ce très court roman, dont j'avais entendu beaucoup parlé sur la toile. Toujours emprunté, j'ai fini par me le procurer il y a quelques semaines, alors que les arbres commençaient à perdre leurs feuilles. Une lecture idéale pour l'automne, accompagnée d'un thé aux saveurs réconfortantes ou d'un bon chocolat chaud, mais qui m'a laissée perplexe, tant cette lecture fut en décalage avec mes attentes.

Chose rare, il a fallu que je m'y prenne à trois fois pour commencer ce livre et pour entrer pleinement dans l'histoire. Invoquant d'abord ma fatigue qui m'empêchait de garder le fil de l'histoire, puis ma mémoire défaillante trop accaparée par les choses du quotidien, ou enfin un défaut d'imagination et de compréhension de ma part, j'ai finalement compris que ce qui me gênait dans les premières pages de ce livre était son côté surréaliste. Moi qui m'attendais à un roman feel-good des plus banals et bien ancré dans la réalité, je me suis retrouvé face à ce café et à ses personnages grotesques. Vraiment, j'ai eu beaucoup de difficultés à comprendre (moi et mon éternel besoin de TOUT comprendre) où voulaient en venir les auteurs. Ainsi, certains concepts, comme le psychanalyste de poche ou le fait que chaque table du café est dédiée à une "leçon de vie" (savoir pardonner, savourer l'instant présent...), m'ont paru complètement tirés par les cheveux.

Malgré ces déconvenues de premiers chapitres, j'ai tout de même choisi de poursuivre ma lecture. Heureusement que la deuxième partie du roman est uniquement consacrée à la vie d'Iris, puisque le café et tout ce qui va avec, a disparu. J'ai un plus apprécié cette nouvelle étape dans le récit, même si certains événements sont eux aussi tirés par les cheveux et amenés avec peu de délicatesse. Ainsi, Iris retrouve comme par magie son amour de jeunesse qu'elle avait perdu de vue depuis des dizaines d'années, son agent immobilier devient en quelques jours sa nouvelle meilleure amie, et j'en passe et des meilleures. Cette accumulation de clichés que l'on voit venir à des kilomètres avec leurs gros sabots, ainsi que des personnages plutôt plats m'ont empêchée de savourer pleinement cette histoire qui aurait pu être une bonne idée si elle n'avait pas autant trempée dans la guimauve. Je n'ai pas non plus adhéré à l'aspect développement personnel du livre, contrairement à beaucoup de lecteurs. Là aussi, j'y ai simplement trouvé une accumulation de poncifs que l'on a l'habitude d'entendre ou de lire dans toute émission ou magazine qui vend de la psychologie de comptoir.

En deux mots, j'ai le sentiment d'être passée à côté de ce roman qui a tout de même le mérite de se lire extrêmement vite, et de présenter quelques bonnes idées. Dommage qu'elles ne soient pas plus abouties pour éviter l'écueil de la niaiserie. Un autre point positif, l'immense et fabuleux artiste Léonard COHEN est cité dans les toutes premières pages avec sa chanson I'm your man (pas la meilleure, mais je suis quand même preneuse) !
Dernières infos.

Le plus endroit du monde est ici a été publié en 2010 et compte 197 pages.

Ma note.

dimanche 15 septembre 2019

On la trouvait plutôt jolie - Michel Bussi

En résumé.

Originaire du Mali, mère célibataire de trois enfants, Bamby (21 ans), Alpha (17 ans) et Tidiane (10 ans), Leyli MAAL est femme de ménage dans un Hôtel Ibis de Port-de-Bouc, près de Marseille. Leyli MAAL est une battante, pour elle, pour ses enfants, pour ses parents, elle à qui la vie n'a pas fait de cadeaux, elle qui cache un si grand secret qu'elle ne livre qu'aux plus proches de son entourage. Alors qu'elle se démène dans son quotidien, à sauver les apparences pour mieux protéger son jardin secret, on apprend qu'un crime est commis dans une chambre d'hôtel du Red Corner Hôtel. Un employé de Vogelzug, association qui vient en aide aux migrants est en effet retrouvé mort après que l'assassin ait prélevé sur lui une importante quantité de sang. Petar VELIKA, policier et son subalterne Julo FLORES sont immédiatement dépêchés sur l'affaire. Ce n'est que le début d'une longue enquête, ponctuée par d'autres meurtres similaires commis aux quatre coins du globe. Une longue enquête qui va aussi resserrer les liens autour de ces divers personnages, jusqu'à la découverte du secret de Leyli MAAL.

Mon avis.

Après avoir lu du même auteur Le temps est assassin au cours de l'été 2017, Un avion sans elle l'été dernier, j'ai enchaîné cet été avec On la trouvait plutôt jolie, titre (peut-être même histoire) inspiré par le titre de Pierre PERRET, Lily. Ce livre fut une jolie trouvaille car il provient d'une boîte à livres où je l'ai trouvé intact, comme s'il venait d'être acheté ! Moi qui comptais bien faire une pause avec mes lectures estivales, quasiment toutes orientées vers le continent africain et l'immigration, je fus un peu frustrée quand j'ai découvert qu'il s'agissait dans ce livre aussi d'Afrique puisque la famille MAAL est originaire du Mali et d'immigration. Il y a des thèmes comme ça qui vous poursuivent pendant une certaine pèriode...

Dès les premières pages, je me suis laissée happer par l'histoire de Leyli MAAL. Il faut dire que l'auteur n'attend pas 15 chapitres pour installer du suspense. Non, celui-ci est présent dès le départ avec cette histoire de crime dans une chambre d'hôtel. Les personnages sont ainsi vite introduits, et le lecteur peut commencer à suspecter les uns, les autres. Aussi, le fameux secret de Leyli est amené sur la table très rapidement, et inévitablement, il suscite notre curiosité. Pour mieux entretenir ce suspense et le laisser traîner, le récit de l'enquête est entrecoupé de passages dédiés au passé de cette femme fascinée par les chouettes (d'où la couverture) mais aussi de quelques épisodes consacrés au fantasque directeur de l'hôtel dans lequel travaille Leyli. Je me suis attachée aux personnages, en particulier j'ai éprouvé beaucoup de peine pour la protagoniste qui a eu une vie extrêmement violente, peut-être la porte-parole de centaines de migrants dont le passé doit être à peu prés équivalent au sien. J'ai également bien aimé le directeur de l'Ibis qui devient peu à peu son confident, ses parents qui sont remplis de tendresse et le petit dernier, Tidiane, tout innocent et pourtant enjeu de vengeance, le flic Julio FLORES, un peu innocent et qui a l'air tout miel mais dont l'humanité et la perspicacité ne font pas débat. En revanche, j'ai moins été séduite par le personnage de Bamby, pas en raison des actes dont elle est responsable mais plutôt par ce qu'elle renvoie.

Le scenario est bien mené jusqu'à moitié livre, puis je trouve que le soufflet retombe. Déjà, l'histoire se répète un peu, on s'enlise dans des faits qui ont déjà été mis en avant, exploités et expliqués à plusieurs reprises. J'ai été, comme plusieurs lecteurs (à ce que j'ai pu voir en farfouillant rapidement la toile), frustrée et déçue par le dénouement. Déjà, l'assassin est tout trouvé dés le départ et le twist final (car il y en a bien un) est vite évacué. Du moins, c'est l'impression que j'en ai eu. Ainsi je me suis dit "tout ça pour ça", l'histoire aurait certainement pu être rabottée à 400 pages et ç'aurait été tout aussi bien. De même, j'ai l'impression d'être passée à côté de la problématique des migrants posé par le livre. Je pense que le problème ne vient pas du livre en lui-même mais de ma lecture qui a été en pointillés vers la fin par manque de temps, ou d'énergie après des journées de boulot fatiguantes. Peut-être donc que je n'ai pas bien suivi le déroulement de l'affaire mais je n'ai pas bien compris toutes les malversations de Vogelzug vis-à-vis des migrants. Un sentiment d'inachevé donc, qui me fait dire que la question des migrants, bien qu'elle occupe une place importante dans le récit, n'en est pourtant pas l'épicentre. J'ai davantage placé au coeur de ma lecture l'histoire autour de Leyli MAAL. J'ai fait de la lecture de On la trouvait plutôt jolie une lecture avant tout fictionnelle et non politique. 

Ce compte-rendu touche à sa fin. Bien que déçue par deux trois petites choses, je vous conseille quand même ce livre car il a le mérite de proposer une histoire intéressante, à suspense dès le départ et c'est le genre de lecture toujours agréable lorsqu'on a besoin de se vider la tête et de se laisser entraîner dans un récit entêtant.
Dernières infos.

On la trouvait plutôt jolie a été publié en 2017 et compte 537 pages pour la version poche. Un petit lien vers la chanson de Pierre PERRET : https://www.youtube.com/watch?v=urVfi9Yswaw

Ma note.

samedi 15 septembre 2018

Amours - Léonor de Récondo

En résumé.

1908, une maison cossue dans le Cher, deux femmes et un homme à tout faire, Céleste, Henriette et Pierre, et leurs maîtres, Anselme et Victoire de Boisvaillant. En apparence, rien pour les unir, à part les petits tracas de la vie quotidienne. Mais celui qui désire gratter le vernis des convenances s'apercevra que Victoire ne touche pas Anselme, ce qui pousse ce dernier à aller voir du côté de Céleste. La jeune fille, qui ne demandait rien à personne, tombe enceinte. Afin de préserver son image du qu'en dira-t-on et d'assurer la descendance de Boisvaillant, on décide que cet enfant ce nommera Adrien et qu'il sera le fils prodigue de Victoire et Anselme. Seulement, la mère nouvellement déclarée ne sait pas y faire avec ce poupon de chair et d'os, elle le néglige, ne lui apporte aucune affection et le petit être commence à être en danger. C'en est trop pour Céleste. Une nuit, elle se faufile dans la chambre de Victoire et ravit l'enfant pour l'emporter avec elle dans sa chambre. Seulement, Madame a des yeux partout, monte quatre à quatre les marches, ouvre grand la porte et assiste à ce spectacle si doux entre une mère et son enfant - une scène qui va bouleverser l'équilibre des relations entre tous ces protagonistes.

Mon avis.

Voilà une lecture qui sort totalement de ma zone de confort ! J'ai croisé sa route sur Livraddict, séduite par la nouvelle couverture des éditions Points, sur laquelle on voit un entrelacement de papillons colorés sur un fond beige. La quatrième de couverture ne me parlait pas vraiment (j'avais peur de m'ennuyer) mais j'ai tellement aimé ce mélange de couleurs pastel que j'ai fini par me décider à l'emprunter à la bibliothèque. Il faut dire aussi que les avis positifs lus sur la toile étaient nombreux.

Comme son nom l'indique, ce livre parle d'amour - l'amour au pluriel, sous toutes ces formes, le vrai, le grand, celui avec un grand A, le cruel, le pervers, le méchant, le jaloux, le filial, l'amical, l'amoureux. L'auteur a su introduire les nuances de façon subtile et intelligente. Ainsi, à travers les expériences de ces personnages, on traverse une large palette de sentiments, en partant de l'amour qui respecte les conventions mais qui n'a aucune valeur au niveau du cœur (Victoire/Anselme) pour aller jusqu'au plus honteux mais le plus ardent, celui entre deux femmes (Victoire/Céleste). Entre deux, on a l'amour (version dévotion) qu'Henriette porte à Pierre, devenu sourd alors qu'il était jeune soldat pendant la guerre. On a aussi l'amour sale, un amour qui n'en est pas vraiment un, celui qu'Anselme mobilise chaque fois qu'il viole Céleste. Enfin, l'un des plus beaux, l'un des plus compliqué, l'amour filial, celui qui se développe entre le mère biologique et son enfant puis entre deux mères qui s'aiment et leur enfant. Cette palette amoureuse est explorée avec beaucoup de minutie par l'auteur, qui prend le temps de développer chaque personnage, chaque sensation, chaque situation, grâce à une plume délicate et libre, à l'image de Victoire et Céleste. Rien n'est laissé au hasard et pourtant la lecture est dynamique. Les chapitres sont très courts, on reste dans l'essentiel, on ne s'encombre pas de l'annexe, ce qui fait que les pages se tournent très vite. La longueur du livre est parfaite pour l'histoire, ni trop ni pas assez, ce qui est plutôt rare pour les romans de cette longueur-là. On est souvent frustré de ne pas en avoir plus.  

Évoquer l'homosexualité à cette époque, en ces lieux (la campagne) et dans ce milieu social est un pari plutôt osé mais nécessaire puisque de nombreuses personnes devaient être concernés par ce que vivent les personnages d'Amours, sans parler des personnes hétérosexuelles prises dans un mariage dont elles ne voulaient pas et qui n'ont cessé de rêver à un autre, qui appartenait souvent à une autre classe qu'elles. Ainsi, ce livre cristallise un certain nombre d'interdits en vigueur à l'époque. Léonor de Récondo évoque d'ailleurs la place de l'Eglise, toute puissante et dont le regard sur les affaires sentimentales de ses sujets est jugé comme légitime. Le prête tient une place éminemment importante dans ce livre puisque c'est lui qui conduit Céleste à sa perte, alors même que les deux jeunes femmes avaient réussi à trouver une marge de liberté dans leur maison, osant renvoyer Anselme dans ses tours. Ainsi, parler d'amour est une des meilleures armes que l'auteur a trouvé pour aborder les mœurs du XIXème siècle avec humanité et bienveillance.

Malgré la douceur du livre, l'authenticité des personnages et la force du message, je ressors de ma lecture avec un avis mitigé. S'il m'a marquée, par les images mentales que j'ai créées tout au long de la lecture, je pense avoir été mal à l'aise lors de certaines scènes. Et lorsque je pense à ce livre, une ambiance plutôt oppressante me saisit. Rien de bien grave, cela reste un beau livre que je vous conseille, surtout si vous appréciez cette époque et ces thèmes-là.

D'un coup d’œil, les plus, les moins.

+ Le thème de l'amour est décliné sous toutes ses facettes, de façon détaillée et pertinente.
+ La lecture est fluide, agréable, rythmée. La longueur du livre est adaptée à l'histoire.

- Certaines scènes m'ont mise mal à l'aise. 

Dernières infos.

Amours a été publié en 2015 et compte 280 pages. Il a obtenu le prix des libraires la même année.

Ma note.

samedi 7 juillet 2018

P.S : I love you - Cecelia Ahern

En résumé.

Alors qu'ils filaient le parfait amour, qu'ils venaient de se dire oui et qu'ils envisageaient d'agrandir la famille, Gerry est foudroyé par une tumeur au cerveau, laissant Holly dans un chagrin immense. Elle qui n'osait plus quitter ce qui fut jadis leur nid d'amour, découvre un jour que Gerry lui a laissé dix lettres, à ouvrir en chaque début de mois. Ces surprises mensuelles vont certes l'aider à faire son deuil mais seront également difficiles à supporter car c'est accepter que Gerry renaisse le temps de quelques mots puis qu'il reparte dans les ténèbres. Le chemin vers la reconstruction est tortueux, semé de souvenirs à fois joyeux et douloureux, avec des creux où Holly a envie de tout abandonner et des hauts où elle reprend goût à la vie. Dans sa quête du bonheur, elle peut compter sur ses amis et sa famille qui lui prouveront que la vie n'est pas uniquement faite de moments malheureux.

Mon avis.

L'histoire de Holly et Gerry ne fut pas une découverte pour moi. Je me suis plongée dans ce livre après une semaine intense d'examens et j'avais besoin d'une lecture sûre, qui ne me promettrait pas de l'inédit mais qui m'offrirait un agréable moment, sans prise de tête. J'avais de bons souvenirs du film mettant en scène Hilary Swank - une comédie romantique qui remplit tous les critères : des larmes, des rires, du glamour et bien sûr de la tendresse, beaucoup de tendresse. Malheureusement, le livre n'est pas à la hauteur du film et il est assez différent en de nombreux points. J'aurais aimé faire l'inverse : découvrir le livre avant le film, mais fallait-il encore savoir qu'un livre existait...

Le thème central du livre est original et nous offre dès les premières pages du suspense : que peuvent bien contenir ces dix lettres ? Et est-ce qu'elles vont aider Holly à se remettre du départ de son mari ? C'est une façon d'aborder le deuil qui est intéressante et qui résonne en nous, comment réagirions-nous à la place de Holly ? On s'identifie très vite à elle et aux réactions qu'elle peut avoir, c'est un personnage qui nous procure immédiatement de la sympathie. Ce que j'ai bien aimé est que le chemin n'est pas tout tracé, c'est-à-dire que même au bout de quatre cent pages et un an plus tard, le bien-être n'est pas là. Malgré tout l'amour qui lui est apporté, elle ne parvient pas à aller mieux. En cela, le livre est très réaliste et pose de vrais questions sur le deuil, notamment ce que ressent la personne lorsqu'elle voit les gens de son entourage avoir des projets, avancer dans la vie, comment elle réagit face aux paroles bien-pensantes de l'entourage du style "la vie continue", quels mots employer pour décrire son malheur alors que les autres ne comprennent pas. Ces nombreux passages me font dire que ce livre n'appartient pas à la catégorie "feel-good book" ou "chick-lit" car ni le développement ni l'issue ne sont vraiment joyeux, même si certains épisodes peuvent nous faire sourire et on reste, dans le fond, dans une histoire d'amour.

Étant donné que ce livre n'appartient pas à ses catégories, j'aurais bien aimé qu'il soit encore plus fouillé et écrit avec plus de profondeur. Certains personnages, certaines situations sonnent creux. Même le personnage de Holly, s'il est attachant et émouvant, verse un peu dans la caricature : c'est une jeune fille qui a tout pour elle, une famille et des amis formidables, elle trouve du travail en un claquement de doigt, etc. La plume de l'auteur n'est malheureusement pas à la hauteur du thème qui aurait mérité encore plus de finesse et de subtilité dans l'écriture. Les moments où le chagrin de Holly est abordé sont redondants, ils reviennent comme une sorte de litanie insupportable et nous paraissent très longs. Je trouve que par rapport au film, le livre perd une certaine beauté et une certaine magie. Certaines scènes sont complètement omises dans le film et on comprend pourquoi. Il est donc arrivé au cours de ma lecture que je m'ennuie, trouvant quelques scènes inintéressantes ou quelques dialogues absolument insipides. Heureusement que l'ouverture du courrier en chaque début de mois donne un peu de rythme à l'intrigue. 

Pour conclure, je dirais que c'est une lecture en demie-teinte. Si le thème de l'histoire est intéressant et offre des pistes de réflexion, il aurait mérité un peu plus de rigueur, avec des personnages et des scènes plus travaillés. Néanmoins, je vous le conseille pour vos lectures estivales, aucune prise de tête garantie !

D'un coup d’œil, les plus, les moins. 

+ Thème original qui nous questionne sur le deuil.
+ Le rythme et le suspense apportés par les lettres écrites par Gerry.

- Des personnages et des scènes qui auraient mérité davantage de travail pour éviter de tomber dans la caricature ou la niaiserie. 
- Quelques redondances et longueurs.

 Dernières infos.

P.S : I love you a été publié en 2004 et compte 415 pages. Il a fait l'objet d'une adaptation au cinéma en 2007. 

Ma note.

mercredi 30 mai 2018

Le plus petit baiser jamais recensé - Mathias Malzieu

En résumé.

Un inventeur dépressif, déçu par l'amour, rencontre lors d'une soirée au théâtre une jeune fille qui disparaît quand on l'embrasse. Alors qu'ils échangent le plus petit baiser jamais recensé, elle se volatilise, laissant notre jeune homme complètement désemparé. Heureusement qu'il peut compter sur sa pharmacienne dont le père est un détective à la retraite et qui possède un perroquet aux pouvoirs extraordinaires, dont celui de faire fonction de dictaphone. Ensemble, ils vont se lancer à la poursuite de cette mystérieuse jeune fille, aussi insaisissable que l'amour. Notre inventeur découvre alors une amoureuse aussi fragile que lui, qui préfère devenir invisible plutôt que de se laisser aller aux affres de la passion. Ces deux écorchés des sentiments sauront-ils aller au-delà de leurs craintes pour vivre leur histoire ?

Mon avis.

Je ne m'en cache pas, j'idolâtre Mathias Malzieu - c'est tout juste si je n'ai pas érigé un autel à sa gloire dans un coin de ma chambre. Je savoure tellement ses romans que je les découvre au compte-goutte pour m'éviter une tristesse trop rapide, quand le stock sera épuisé. J'en suis donc à deux pour le moment : La mécanique du cœur et Le plus petit baiser jamais recensé qui vient de faire l'objet d'une relecture puisque je l'ai eu pour la premier fois dans les mains il y a deux ans. Je suis ravie de m'être replongée dans cette charmante histoire, j'ai l'impression de l'avoir encore plus aimée que la première fois. Encore une fois, Mathias Malzieu frappe fort, mon cœur se transforme en guimauve, j'ai des papillons qui dansent la salsa dans les yeux et je transpire des étoiles arc-en-ciel... Hummfff... (soupir d'extase)

Ce que j'aime le plus chez l'auteur, ce sont ces mots. Il a le don de rendre la moindre phrase, la moindre petite virgule, la moindre apostrophe d'une poésie à arracher des larmes aux crocodiles les plus féroces d'Afrique (du moins ceux qui restent). Je me délecte donc de chaque caractère imprimé sur le papier, à la fois pressée de tourner les pages et frustrée parce que j'arrive bientôt à la fin. J'ai l'impression d'écouter un chant d'une rare délicatesse, comme s'il prenait quelque chose d'éminemment philosophique (l'amour) et le rendait accessible, tout en gardant la sensibilité propre à l'Idéal et au Beau. Il fait des parallèles et des ponts là où je n'en aurais jamais fait, il dit les choses avec finesse et intelligence et on a juste envie de rejoindre son monde, à la fois fantasque et très réaliste tant les descriptions de ses personnages sont justes. Enfin un auteur qui sait trouver les mots pour écrire sur les gens timides et réservés, sensibles et rêveurs, doux et invisibles.

En ce qui concerne l'histoire, elle est bien ficelée et on s'attache très vite aux personnages, jouant le rôle de Tata Paulette et Tata Lucile qui regardent d'un coup d’œil amusé mais avec beaucoup de bienveillance les aventures amoureuses de leurs rejetons. Certes, c'est une histoire d'amour, avec beaucoup de miel enrobé de sucre mais je trouve que l'auteur y apporte beaucoup d'originalité, de la profondeur et de la complexité. Même si l'inventeur dépressif est très emballé par cette jeune fille en début de livre, il est gagné par ses interrogations au fil des pages, surtout lorsque son ex-bombe d'amour fait son grand retour. Même à la fin, lorsqu'il prend sa décision, on sent bien qu'il n'est pas entièrement convaincu. Ces hésitations successives le rendent humain, appuient sur sa sensibilité excessive qui fait de lui un personnage atypique. En allant faire un tour du côté du blog de Petite Plume, qui a également publié une chronique sur ce livre, j'ai découvert que ce dernier serait en quelque sorte une suite déguisée de La mécanique du cœur. Pendant ma lecture, cela ne m'a pas sauté aux yeux mais maintenant que j'y pense, c'est vrai que les parallèles sont nombreux et imaginer Miss Acacia dans le rôle de l'ex bombe d'amour donne une autre dimension à l'histoire, que j'aimerais moins mais pourquoi pas, après tout. Dans tous les cas, on peut tout à fait lire ce livre sans avoir lu les précédents de l'auteur !

En résumé et vous l'aurez déjà compris : un coup de cœur !

D'un coup d’œil, les plus, les moins.

+ Que de poésie !
+ Que de délicatesse à fleur de peau ! 
+ Que d'imagination gourmande !
+ Une histoire d'amour rythmée, originale et qui laisse poindre toute la complexité de l'être humain visible comme invisible.

- Je n'en trouve pas...

Dernières infos.

Le plus petit baiser jamais recensé a été publié en 2013 et compte 154 pages.

Ma note.

samedi 14 avril 2018

L'éducation d'une fée - Didier Van Cauwelaert

En résumé.

En montant dans le bus Air France ce Vendredi matin, Nicolas ne savait pas que sa vie allait basculer. Ce jour-là, il ne tombe pas amoureux d'une personne mais de deux : Ingrid et le fils qu'elle élève seule, Raoul. C'est un couple heureux qui se forme, une famille joyeuse qui se bricole et un quotidien qui se savoure à trois, jusqu'au jour où Ingrid décide de mettre fin à ce trio du bonheur. Elle a peur que tout cela s'arrête, elle a peur de vieillir et de ne plus attirer le regard de l'homme qu'elle aime. Elle, l'ornithologue passionnée, a soif d'aventures à l'autre bout du monde, loin de cette routine qui s'installe et qui fait peur. Nicolas ne comprend pas, se retrouve seul avec ce fils qui n'est pas de lui et à qui il ment car il est toujours difficile d'annoncer ce genre de choses, surtout quand on ne les partage pas. Le petit garçon n'est pas idiot, il sait bien que les fées existent et qu'elles peuvent recoller les morceaux de sa famille cassée.

Mon avis.

Voici un livre qui me faisait de l’œil depuis un petit moment déjà. Quand je le glissai dans ma Wish-List, c'était parce que j'avais apprécié son titre que je trouvais (et trouve encore) très poétique. Après un ou deux ans de sommeil, je me suis enfin décidée à aller l'emprunter à la bibliothèque. Je ressors de cette lecture avec un avis plutôt mitigé, me retrouvant dans les chroniques moyennement enthousiastes qui ont été consacrées à ce livre. 

Disons que la lecture n'est pas désagréable. C'est le genre de bouquin qui se lit tout seul, dans un train, entourée de gamins qui braillent, ou le soir, au calme, sous la couette. Les personnages sont plutôt sympathiques. J'ai notamment bien aimé Nicolas, le gars un peu nounours, qui souhaite juste être tranquille avec sa petite famille et qui ne comprend pas pourquoi Ingrid vient troubler l'ordre établi. Il m'a fait de la peine et en même temps il a un côté très réaliste, très Monsieur Tout le Monde. Contrairement à ce qu'annonce la quatrième de couverture, j'ai trouvé que c'était lui le vrai héros de ce livre et non Raoul qui n'apparaît vraiment qu'en fin de livre, pour le dénouement. J'ai d'ailleurs trouvé que cette fin était un peu précipitée et tirée par les cheveux (c'est cette histoire de fée qui m'a perturbée). Celle qui incarne la fée aux yeux de Raoul est un personnage relativement intéressant, bien qu'elle porte à mon sens trop de choses sur son dos pour être réaliste. Toutefois, la relation qu'elle entretient avec Nicolas apporte un peu de suspense à l'histoire, au même titre que l'alternance des points de vue (entre Nicolas et elle) qui rythme le récit. 

Une histoire agréable sur l'instant mais dont l'effet ne dure pas dans le temps. J'écris cette chronique alors que j'ai refermé le livre depuis quelques jours déjà et il ne m'en reste presque rien. Pour tout vous dire, j'avais même oublié le prénom de Nicolas. Ma mémoire ne conserve que quelques petits passages, quelques scènes que j'ai aimé imaginer, mais rien de plus. Ce livre manque à mon avis de profondeur. Même si certaines émotions sont justes et mises au premier plan, il m'a manqué une analyse encore plus étoffée. L'idée générale, à savoir la fée, n'était pas mauvaise mais aurait pu être davantage exploitée ou différemment exploitée. De même, la multitude des sujets abordés est un peu maladroite : l'immigration, le divorce, la maladie et j'en passe des meilleures. Pourquoi ne pas se concentrer sur une seule chose et la développer correctement ? Le tout reste un peu bancal et ne laisse malheureusement pas de trace indélébile chez le lecteur.

Mon tout premier livre de cet auteur. Une sensation de ni-chaud ni froid qui va être vite effacée de mon disque dur interne... Mais expérience à renouveler, peut-être.

D'un coup d’œil, les plus, les moins. 

+ Une agréable histoire à lire, sans prise de tête et mignonnette.
+ La simplicité et le réalisme des personnages : cette histoire est vécue chaque jour par des milliers de familles.

- Manque de profondeur, ce qui fait qu'on oublie vite les personnages et l'histoire.
- Le dénouement un peu bancal et rapide alors qu'il est censé être au cœur du livre, selon la quatrième de couverture.

Dernières infos.

L'éducation d'une fée a été publié en 2000 et compte 249 pages. Didier Van Cauwelaert (à vos souhaits !) est un auteur prolixe. Il a, entre autres, publié On dirait nous, Jules et Un allé simple qui lui a valu le Prix Goncourt. 

Ma note.

samedi 13 janvier 2018

Ceci n'est pas qu'une comédie romantique - Julie Grêde

En résumé.

A quelques jours de Noël, Grey, surnommée Bébé en référence à Dirty Dancing, s'apprête à rejoindre sa meilleure amie dans un chalet pour les fêtes de fin d'année. Y seront également présents les amis de la meilleure amie en question, un peu trop fêtards à son goût. Si elle a accepté ce voyage, c'est parce qu'elle vient de se séparer de son ancien petit-ami et que, bien qu'elle se soit terminée dans les larmes et dans les injures, la rupture a du mal à être digérée. A l'arrivée de Bébé à l'aéroport, point de meilleure amie pour venir la chercher. Ses acolytes et elle ont été bloqués par la neige alors qu'ils s'étaient également mis en route. Bébé est donc accueillie par le majordome qui la conduit au chalet où elle tombe sur la seule personne déjà arrivée, le beau John Bender, alias JB pour les intimes...

Mon avis.

C'est la première fois depuis que j'ai ouvert ce blog que je suis très embêtée pour rédiger une chronique. Je me trouve vraiment en peine pour trouver les mots qui pourront rendre compte de mon avis sur ce livre sans offenser son auteur. Les prochaines lignes sont donc très personnelles, ne reflètent que mon opinion et ne sont pas à généraliser, la preuve étant que ce roman obtient d'excellentes notes sur Livraddict.

Je l'ai reçu il y a un an dans le cadre d'un Swap sur le thème des romances en hiver. Tout comme pour La fille de l'hiver,  qui faisait également partie du colis, j'attendais cet hiver 2017 et quelques lumières accrochées aux balcons pour me plonger dans leurs lectures. Habituellement, je ne cours pas après les romances même si je dois avouer qu'une de temps en temps ne fait pas de mal pour détendre l'atmosphère. C'est donc avec enthousiasme que j'ai entamé celle-ci, la période se prêtant à des effusions de joie et d'amour. Mon paragraphe introductif a dû vous mettre sur la piste, le soufflet est vite redescendu. Je n'ai vraiment pas accroché à ce roman qui était plein de belles promesses.

Tout d'abord et surtout, je ne me suis pas sentie à l'aise avec le style de l'auteur. J'ai eu l'impression d'avoir affaire à une langue orale plutôt qu'écrite. Les termes familiers sont récurrents, tout comme l'emploi d'expressions essentiellement orales, qui ne peuvent pas vraiment s'utiliser à l'écrit. Le ton se veut léger, trop léger et empreint d'un humour que je n'ai pas su voir et qui n'a pas réussi à me faire décrocher un sourire. Ce style peu travaillé se retrouve également dans l'histoire que j'ai trouvée niaise. Certes, dans les romances, on s'attend toujours à quelques poncifs mais ici il n'y a plus que ça. A aucun moment je n'ai été surprise par la tournure qu'ont pris les événements, chaque élément apporté étant si prévisible. Je me suis ennuyée pendant ma lecture, ai failli lâcher le livre à plusieurs reprises mais je tenais quand même à aller jusqu'au bout pour m'en faire un avis global. Malheureusement, les personnages ne rattrapent pas les points négatifs évoqués précédemment. Je les ai trouvés lisses et sans grand intérêt, victimes eux aussi des clichés qui irriguent le roman. Le tout manque de profondeur, d'analyse, de finesse et de subtilité. L'idée de départ n'était pas mauvaise mais il aurait fallu qu'elle entre dans une autre dimension où chaque élément aurait été davantage détaillé et décrit sous un angle plus rigoureux.

Même si mon impression est globalement très négative, j'ai trouvé que l'auteur avait eu deux idées originales dans l'organisation de son récit. D'abord, elle a commencé chaque chapitre par une citation extraite de films. Ici, on reste sur des comédies romantiques mais je trouve que l'initiative est intéressante dans la mesure où elle fait découvrir au lecteur de nouvelles références. De même, en fin de livre, Julie Grêde à glissé une playlist de titres qu'elle aime particulièrement ou qui l'ont accompagnée pendant la rédaction de son roman. C'est aussi quelque chose que j'ai apprécié car c'est l'occasion de découvrir de nouvelles chansons et d'en savoir un peu plus sur l'univers de l'auteur. Voilà deux idées que j'aimerais retrouver un peu plus souvent chez d'autres auteurs.

Ceci n'est pas qu'une comédie romantique fut une grande déception pour moi mais je vous encourage à aller explorer d'autres chroniques qui équilibreront la balance et qui sais, qui vous pousseront peut-être vers cette lecture dans les prochains mois.

D'un coup d’œil, les plus, les moins.

+ L'initiative d'inclure au roman des citations de films à chaque début de chapitre et une playlist musicale en fin de livre.

- Le ton du livre qui appartient au registre familier.
- Le manque de profondeur et de finesse de l'intrigue dont le déroulé est très prévisible.
- Le manque de relief des personnage.

Dernières infos.

Ceci n'est pas qu'une comédie romantique a été publié en 2016 et compte 264 pages.

Ma note.
Challenges.

Ce livre me permet d'avancer dans ces challenges:

Défi lecture 2017 - Consigne 36: un livre écrit par un auteur belge. (41/80)