samedi 20 juillet 2019

La cité de la joie - Dominique Lapierre

En résumé.

Inde, dans les années 80. Le paysan Hasari Pal, sa femme et ses trois enfants sont contraints de quitter leur campagne du Bengale occidental (Etat au nord-est de l'Inde) suite à la sécheresse qui les prive d'une denrée rare, le riz. Comme des milliers de paysans affamés, de plus en plus dépendants d'un climat capricieux, la famille rejoint l'immense métropole de Calcutta dont on dit qu'elle est l'Eldorado pour gagner quelques roupies qui feront vivre ceux restés au village. Seulement, c'est bien connu, la réalité est souvent très éloigné de la légende. Il faut d'abord trouver un logement, un bout de trottoir dans ce dédales de rues squattées par des hommes et des femmes décharnés, en quête de la moindre roupie qui prolongera de quelques heures leur survie. Puis il faudra trouver un travail au milieu de tous ces hommes qui sont venus chercher la même chose dans cette ville gargantuesque. 

Dans le même temps, Paul Lambert, un missionnaire originaire du Nord de la France arrive à quelques encablures du domicile de fortune des Pal, dans la Cité de la joie, lieu au titre évocateur mais qui n'est rien d'autre qu'un slum, un bidonville où la misère atteint son paroxysme. Le prêtre, venu à la rencontre des habitants de ce champ de ruine, va progressivement devenir un acteur clé de la vie du slum.

Mon avis.

Après Joseph KESSEL et son Kenya enchanteur, je poursuis ce tour du monde littéraire improvisé avec la découverte des faubourgs de Calcutta. J'ai découvert ce livre dans une petite pépite qui vient tout juste de sortir, Bibliothérapie, une compilation littéraire de 500 titres classés dans différentes catégories et dont l'objectif est de nous faire du bien, à travers la lecture. A la fin de l'ouvrage, figurent quelques entretiens avec des célébrités qui proposent des références qui les ont marquées. Parmi ces grands noms, Hélène Darroze, chef cuisinier très médiatisée présente, pour la catégorie "voyage" La cité de la joie comme un livre magistral qui l'a secouée et qui a participé de sa passion pour ce pays aux mille couleurs, l'Inde. Je ne sais pas pourquoi, peut-être la façon dont elle en parle, le thème, les commentaires très enthousiastes, m'ont donné très envie de découvrir ce livre qui fut un best-seller à sa sortie, en 1985.

Cette histoire fait partie de cette catégorie de livres s'inspirant de faits aussi réels que dramatiques qu'il est compliqué de chroniquer. Comment critiquer un livre aussi vrai, qui nous parle de tous ces gens qui survivent dans la misère la plus noire, sans rien demander à ceux qui possèdent tout ? Comment critiquer un auteur qui a enquêté pendant deux ans, qui a vécu dans la Cité de la joie, qui a partagé le quotidien de ses habitants pour nous offrir une tranche d'humanité d'une rare authenticité ? Je vais donc principalement évoquer ici mon ressenti à la lecture de ce livre.

Comme beaucoup de lecteurs, je pense que ce livre est une pépite, peu connue, mais qu'il faudrait mettre dans les mains du plus grand nombre. De ce que j'ai pu lire à droite à gauche, une grande partie du lectorat semble avoir été séduit par l'aspect que l'on pourrait qualifier de religieux du livre, avec la mise en avant du partage, de l'espoir, de la générosité, de la foi qui ne quittent pas les habitants du bidonville, malgré leurs conditions de vie plus que précaires. Bien que cet aspect soit effectivement développé, j'ai davantage été frappée par les paradoxes que l'auteur met en avant. D'un côté, cette foi inébranlable et cette vénération de mille et un dieux, dont j'ai oublié les noms tellement ils sont nombreux, et d'un autre côté, cette accumulation de coups du sort, de misère qui heurtent sans arrêt et de plein fouet les habitants. D'un côté, l'entraide qui existe entre toutes ces personnes et d'un autre côté, ces réseaux d'escrocs qui n'ont aucun scrupule à exploiter les plus faibles en leur volant ce qu'ils ont de plus précieux, leur vie. 

De multiples émotions ont accompagné ma lecture de la Cité de la joie. Il y a eu l'espoir, vain, que tout cela s'arrange un jour, la tristesse lorsque les malheurs se succèdent et touchent des personnages auxquels on s'attache nécessairement, le dégoût lors de certains passages qui donnent juste envie de vomir (âmes sensibles s'abstenir), la haine contre la vie et l'Homme qui laisse faire ça, la rage contre nos comportements occidentaux qui ont des répercussions à l'autre bout de la planète et l'admiration devant un tel travail d'écrivain. En s'intéressant à la vie de personnes qui n'intéressent personne, Dominique LAPIERRE leur rend un vibrant hommage. Malgré leurs maladies, le sentiment de pitié qu'ils inspirent, leurs visages sales et leurs corps maigres, j'ai trouvé beaux et grands tous les hommes et femmes que j'ai croisés dans ces pages. Je me suis même dit que je n'étais rien à côté, moi qui vis dans mon confort et qui mange à ma faim.

Vous l'aurez compris, si vous avez le cœur et les émotions bien accrochés, je ne peux que vous conseiller cette lecture dont vous ne sortirez pas indemne.
Dernières infos.

La cité de la joie compte 623 pages (pour la version poche) et a été publié en 1985. Un film a été réalisé à partir de ce livre, en 1992. Le médecin américain qui fait son apparition en moitié de livre est incarné par Patrick Swayze (petit point gossip).

Ma note.

dimanche 7 juillet 2019

Le lion - Joseph Kessel

En résumé.

Cette histoire nous amène au Kenya, dans la réserve d'Ambolesi où sont protégées des milliers d'espèces sauvages. De passage dans ce lieu magique, le narrateur, voyageur venu d'Europe, fait la connaissance de l'homme qui est à la tête de ce parc, ainsi que de sa famille, dont fait partie Patricia, la petite fille qui a apprivoisé King, l'un des lions qui se posent en maîtres de la savane. Peu à peu, elle entraîne l'étranger sur des terres inconnues et l'initie à la communication avec les bêtes sauvages. Pourtant et malgré le calme qui règne en apparence sur ce territoire dominé par le Kilimandjaro, ni les hommes ni les bêtes ne sont à l'abri du danger...

Mon avis.

Comme je le répète souvent sur ce blog, je pense que le choix d'un livre doit être dicté par ses envies de lecture du moment. Or il se trouve qu'en ce moment, j'ai envie d'histoires se déroulant sur les terres africaines, peut-être à cause de l'été qui est bien là, peut-être à cause de cette chaleur qui me terrasse... Je suis donc partie l'autre jour à la bibliothèque avec une longue liste de bouquins correspondant à mes envies de lecture, élaborée à partir de chroniques lues à droite à gauche. Je suis revenue un peu bredouille mais mes yeux ont été attirés par un livre qui ne figurait pas sur la liste, ce classique, Le lion de Joseph KESSEL. Ni une ni deux, le voilà dans mon panier de lectrice compulsive !

Avant d'être écrivain de renom, membre de l'Académie française à partir de 1962, Joseph KESSEL est reporter. C'est ainsi qu'il prend la route dans les années cinquante pour le Kenya qui est alors secoué par la révolte Mau-Mau, mouvement insurrectionnel qui demande à libérer le pays du joug britannique. C'est de son passage sur ces terres kényanes que l'auteur tire son inspiration pour écrire Le lion, même si ce n'est qu'une infime partie de ce qu'il a pu voir là-bas. Ainsi, le narrateur se confond avec l'auteur lui-même, voyageur ébahi devant la faune et la flore du Parc Royal. C'est très certainement pour cette raison que nous nous sentons particulièrement dépaysés à la lecture de ce petit roman. Moi qui voulais voyager en Afrique à moindres frais, j'ai été plus que servie ! Les paysages sont longuement décrits, l'ambiance de la savane est fidèlement retranscrite et on est complètement immergé dans ces décors peu coutumiers. Un voyage dans l'espace mais aussi dans le temps puisque le Kenya est encore à cette époque une colonie britannique, ce qui se voit nettement au niveau des rapports entre Blancs et Noirs, où ces derniers occupent toujours la place des domestiques. On le voit aussi à la présence encore intacte des espaces sauvages, il n'est pas question de réchauffement climatique ni d'espèces en voie de disparition à cette époque-là ! Au contraire, on a l'impression de territoires luxuriants, que rien ne semble ébranler. Et puis enfin, les tribus (Kikuyu, Masaï) n'ont pas encore été décimées et vivent en harmonie avec leurs voisins les animaux. 

Même si le décor de l'histoire est basé sur des paysages réels, l'histoire en elle-même n'est que pure fiction. Et c'est là où j'ai été un peu moins emballée par ma lecture. Il faut dire qu'il ne se passe pas grand chose dans Le lion... Toute une première partie est juste dédiée à la narration d'une seule journée ! Alors on attend, on attend que les personnages s'animent et prennent vie dans ce décor qui devient un peu pesant. Les événements s'accélèrent quand même dans la deuxième partie, heureusement, et je dois avouer que la fin est très émouvante. Contrairement à de nombreux lecteurs, je ne l'ai pas vu venir et ce fut donc un réel moment d'émotion. Quant aux personnages, ils ne sont pas particulièrement attachants. J'ai vu à plusieurs reprises des lecteurs critiquer le comportement de la petite fille, Patricia, à juste titre je pense. Elle joue le rôle de l'enfant gâtée, un peu pédante mais elle peut également avoir de bons côtés, comme son désir de protéger à tout prix les animaux. Ses parents non plus ne manquent pas de relief dans leurs caractères. Ce sont pas leurs yeux que l'on se rend compte du danger qui rôde dans la savane, ils nous poussent à être inquiets pour les hommes et à se méfier des animaux. Enfin, il y a le peuple Masaï dont certaines coutumes sont décrites longuement, ce qui m'a bien plu d'ailleurs, ayant toujours été attirée par les coutumes d'ailleurs. Cette galerie de personnages est davantage développée que le lion lui-même, dont on parle beaucoup, qui est au centre du livre mais que l'on côtoie peu finalement. 

Ainsi, à mes yeux, Le lion est avant tout un récit de voyage, dans le temps et dans l'espace, une exploration ethnographique de ce territoire d'Afrique orientale. Prenez donc le temps de contempler cette faune sauvage désormais réduite en poussière et de faire connaissance avec ces personnages venus d'une autre époque ! Malgré un nombre de pages réduit, Le lion est une lecture de longue haleine.
Dernières infos.

Le lion compte 230 pages et a été publié en 1958. Je vous conseille une édition augmentée, qui propose un petit dossier permettant de resituer l’œuvre dans son temps, c'est toujours très intéressant ! Aussi, je vous mets un lien vers un petit reportage d'Arte, très sympathique car il explore les lieux dont Joseph KESSEL parle dans son livre. Conseil toutefois, à ne regardez qu'après la lecture du livre ! Je me suis bien spoilée à moitié livre, déjà qu'il ne se passe pas grand chose...

Ma note.

samedi 22 juin 2019

Les contes du chat perché - Marcel Aymé

En résumé.

Delphine et Marinette sont deux petites filles espiègles qui habitent une ferme extraordinaire - une ferme dans laquelle les animaux sont doués de parole. Bien loin des préoccupations scolaires ou des travaux des champs imposés par leurs parents, des fermiers rustres et peu enclins à la tendresse, nos deux héroïnes préfèrent s'amuser et converser avec leurs amis les animaux de la ferme. Dans chacun des dix-sept contes proposés par Marcel Aymé, elles s'allient à eux pour jouer de mauvais tours aux parents.

Mon avis.

Je vous propose une plongée dans le monde de l'enfance avec ce livre déniché dans une boîte à livres située dans un village voisin du mien. Dès que je l'ai aperçu, je me suis jetée dessus, guidée par mes souvenirs d'enfance, lorsque Les contes du chat perché étaient diffusés chaque matin ou chaque après-midi sur France 3. A l'époque, j'étais une véritable fan des aventures de Delphine et Marinette, ainsi que de leurs fidèles animaux. Une vingtaine d'années s'est écoulée depuis (ça y est, je parle comme une vieille personne) mais le plaisir de les retrouver est intact.

Ces contes s'adressent en premier lieu à un public jeunesse mais les adultes peuvent également y trouver leur bonheur. Personnellement, ils m'ont offert une pause dans mes lectures habituelles, un peu plus terre à terre. En grandissant, je me suis peu à peu éloignée de l'univers des contes et j'ai fini par oublier à quel point son format - de petites histoires (une vingtaine de pages) avec une morale à la fin - était appréciable. De ce que j'ai pu lire à droite à gauche, le dessin premier de l'auteur n'était pas de s'attarder sur la morale de chaque histoire. Pour autant, il y en a bien une. Elle est plus ou moins développée en fonction des contes. Parfois, elle m'est apparue clairement, comme dans le tout premier conte, La patte du chat, parfois je n'ai pas su la déceler. Toutefois, ce qui est certain, c'est que les enfants et les animaux, habituellement personnages naïfs et à éduquer, sont ici les éducateurs et les plus raisonnables, comparés au parents qui obéissent à leurs vils instincts et qui ont une vision purement capitaliste de leurs animaux, et même de leurs filles qui doivent absolument réussir à l'école et être utiles dans les travaux des champs. Ainsi, les deux univers s'affrontent, celui des affects, de la tendresse et celui de la logique économique.

Chaque conte peut être lu indépendamment des autres, il n'y a pas vraiment de fil rouge entre les dix-sept contes. Bien évidemment, on retrouve toujours Delphine et Marinette ainsi que les parents, qui ne sont d'ailleurs pas nommés, mais les animaux changent, ainsi que leur personnalité. En fait, chaque conte met en valeur un ou plusieurs animaux (par exemple : Le paon, Les bœufs, ...). Ceux-ci varient d'un conte à un autre. Au début de ma lecture, je les ai lus les uns après les autres puis arrivée en milieu de livre, j'ai éprouvé le besoin d'en lire un de temps et en temps et à côté, j'avais commencé un autre livre avec cette fois-ci, une véritable histoire. Ainsi, même si j'ai beaucoup aimé le format et le contenu de chaque conte, j'ai fini par m'en lasser mais cela ne m'a pas empêchée d'aller jusqu'au bout de ma lecture.

Un petit livre que je vous conseille si vous êtes plutôt d'humeur nostalgique, avec l'envie de retrouver vos souvenirs d'enfance. Ou bien si vous avez envie de lire de petits contes tout innocents et qui vous envelopperont de tendresse.
Dernières infos.

Les contes du chat perché ont été publiés en 1939 et comptent 378 pages. Après avoir cherché pendant de longues minutes sur la toile, peu d'adaptations en dessin animé sont encore disponibles, à mon plus grand regret.

Ma note.

samedi 15 juin 2019

Autobiographie d'une courgette - Gilles Paris

En résumé.

Du haut de ses neuf ans, Icare, mieux connu sous le nom de Courgette, est un enfant gai et joyeux mais que la vie écorche : un papa parti faire le tour du monde avec "sa poule", une maman qui n'a d'intérêt que pour la bière et la télé, pas de frères, pas de sœurs. Alors un jour, pour crever le ciel qui lui apporte tant de malheurs, il tente de percer les nuages à coups de revolver, trouvé dans les affaires de sa mère. Seulement, ce n'est pas le ciel qui va succomber à ces attaques, mais sa mère. Suite à une décision de justice, Courgette est placé en maison d’accueil. Entre les farces avec son copain Simon, les grandes discussions avec les "zéducateurs" et son histoire d'amour avec Camille, Courgette va connaître les meilleurs moments de son enfance.

Mon avis.

Comme bien souvent - crédule consommatrice que je suis - c'est d'abord la couverture qui m'a poussée à m'intéresser à ce livre. Travaillant dans le domaine de l'enfance difficile (même si mon lieu de travail n'a qu'un rapport très lointain avec celui décrit dans le livre), le thème a piqué ma curiosité. J'ai donc reçu ce livre lors d'un swap il y a déjà deux ou trois ans. Finalement, ce n'est qu'il y a quelques semaines que j'ai tourné les premières pages.

Les débuts ont été un peu compliqués pour moi. Il faut dire que passer de Da Vinci Code de Dan BROWN à un livre narré à la première personne par un enfant de neuf ans, c'est rude ! J'ai donc eu des difficultés lors des premiers instants à me plonger dans cette histoire, déroutée par les choix stylistiques de Gilles PARIS. Le passé de Courgette et les événements qui le conduisent à être placé en maison d'accueil sont à mon sens un peu bâclés. Mais je pense que le projet de l'auteur était vraiment d'aborder la nouvelle vie de Courgette, et non de s'attarder sur ses conditions de vie difficiles. Ce livre est un livre résolument optimiste. La vie de Courgette, qui démarre plutôt mal - plus de parents et plus de famille, un meurtre sur la conscience - prend finalement un virage inattendu et, grâce aux rencontres qu'il fait, lui promet un avenir serein. Le fait que l'histoire soit racontée par un enfant ajoute à l'optimisme général et apporte de la légèreté, une certaine naïveté qui dédramatise complètement l'atrocité des événements. Cela évite que les faits soient abordés avec un apitoiement de rigueur et une pitié nécessaire. Là réside à mon sens la force du bouquin et c'est ce qui fait qu'il est apprécié par de nombreux lecteurs. D'ailleurs, le livre s'adresse aux enfants/adolescents comme aux adultes. Les enfants trouveront plutôt leur bonheur dans la deuxième partie du livre, en suivant les histoires d'amitié et d'amour du petit garçon. Les adultes porteront un autre regard sur l'histoire de Courgette, en retraçant son parcours et en se laissant emporter par un autre regard, plus optimiste, sur la situation.

De façon générale, j'ai plutôt été charmée par ma lecture de ce petit roman. J'ai apprécié toute la documentation qu'il y a autour de l'écriture de ce livre. Gilles PARIS a en effet rencontré et observé durant de longues périodes un instituteur, des psychologues, des éducateurs et autres professionnels de terrain travaillant auprès d'enfants placés en maison d'accueil. Même si l'histoire est purement fictive, elle part quand même d'un fond de vérité et de la réalité de terrain. Une réalité qui sert de cadre au déroulement de l'histoire mais l'auteur n'hésite pas non plus à s'en écarter. Certains faits m'ont paru particulièrement romancés. Je pense surtout à l'adoption de Courgette par le gendarme qui semble se faire en un claquement de doigts, alors que le chemin doit être bien long en réalité. L'histoire d'amour entre Camille et Courgette semble aussi trop facile. Je doute que dans les maisons d'accueil, on laisse deux jeunes s'aimer autant à la vue de tout le monde... Bon, quelques petits écarts qui ont vite fait de nous rappeler que nous sommes dans une fiction mais qui ne sont pas dérangeants, ils contribuent à la magie de l'histoire de Courgette !

En résumé, je vous conseille ce livre qui, de part son thème et sa plume, rompt avec des lectures plus ordinaires. Cela fait du bien parfois de changer d'angle de vue et de se replonger dans l'univers enfantin, même s'il n'est pas toujours rose.
Mon avis.

Autobiographie d'une courgette date de 2002 et compte 265 pages. Un film d'animation, réalisé avec des personnages en pâte à modeler, Ma vie de courgette, est sorti en 2016.

Ma note.

jeudi 6 juin 2019

Throwback Thursday - Famille

Bonjour à tous !

Le Throwback Thursday est un rendez-vous créé par Betty Rose Books et repris par Carole de My-BoOks sur son blog. Les consignes sont très simples: chaque Jeudi, il s'agit de proposer un livre en accord avec le thème que Carole nous aura concocté. Le but est de revenir sur des lectures passées mais aussi d'enrichir notre Wish List en découvrant le choix des autres blogueuses !

Cette semaine, le thème est Famille.

Pour l'occasion, voici le livre que j'ai choisi :

Pierre et Jean
Guy de Maupassant

A cause d'un cruel manque de temps, cela fait huit mois que je n'ai pas participé au Throwback Thursday. Je suis donc heureuse d'être de retour et de pouvoir écrire cet article aujourd'hui. Le thème de la famille est un thème récurrent dans la littérature, parce qu'il est porteur d'enjeux et qu'il offre à l'écrivain la possibilité d'évoquer toute une palette d'émotions. J'avais donc plusieurs choix à disposition, mais j'ai décidé d'opter pour une lecture toute récente, un petit classique peu connu, Pierre et Jean de Guy de Maupassant.

En résumé : L'histoire se passe dans une famille bourgeoise du XIXème siècle, dans la ville portuaire du Havre. Pierre et Jean sont deux frères que tout oppose : l'un est blond quand l'autre est brun, l'un est avocat quand l'autre est médecin, l'un est calme et doux quand l'autre est colérique et impulsif. Le calme familial apparent est un jour ébranlé par l'annonce d'un héritage revenant exclusivement au cadet, Jean, suite au décès d'un vieil ami de la famille. La nouvelle divise, entre ceux qui profitent de cet argent tombé du ciel et ceux qui y voient l'occasion de déterrer de vieux secrets de famille. Ce qui est certain, c'est que l'amitié fraternelle de Pierre et Jean va voler en éclats.

Mon avis : Pierre et Jean est un court roman - ou une longue nouvelle - très accessible, et agréable à lire. J'ai particulièrement aimé la façon dont l'auteur s'intéresse aux sentiments de ses personnages, dont il dresse un portrait psychologique précis et juste. Tout au long du récit, le thème de la mer est très présent, celle-ci servant de métaphore aux tourments des personnages. En conclusion, je vous conseille ce petit livre qui explore toute la complexité des relations familiales. Si vous franchissez le pas, je vous conseille également de vous procurer le livre dans une édition augmentée, qui comprend une analyse de l'écrit, cela m'a aidée à y voir plus clair dans les problématiques abordées par l'auteur et à resituer le livre dans son temps.

dimanche 26 mai 2019

Da Vinci Code - Dan Brown

En résumé.

Dans la Grande Galerie du musée du Louvre, Jacques Saunière, qui en est le conservateur en chef, est pris au piège par un géant albinos qui souhaite, sous la menace, lui dérober son ultime secret. Après avoir envoyé son bourreau sur une fausse piste, il parvient, quelques minutes avant sa mort, à laisser un message à ceux qui le trouveront : un quatrain accompagné de "Appelez Langdon". Robert Langdon, célèbre historien spécialisé dans les sociétés secrètes et le décryptage de leurs méthodes est dépêché en vitesse. Par mauvaise interprétation du dernier message de Jacques Saunières, la police pense qu'il est le coupable du meurtre. Alors qu'il est prêt à être embarqué, Robert Langdon reçoit l'aide précieuse de Sophie Neveu, cryptologue pour le musée, et qui n'est autre que la petite-fille du conservateur. Ensemble, ils parviennent à prendre la fuite et se lancent à la recherche du fameux secret de Jacques Saunières.

Mon avis.

J'ai découvert l'univers de Dan BROWN il y a un an et demi avec Anges et Démons, dont je garde un très bon souvenir. Il y a maintenant deux semaines, sortant d'un désert livresque qui a duré quelques mois par cruel manque de temps pour lire, j'ai eu envie de me plonger dans un livre dont j'étais sûre qu'il me plairait. Da Vinci Code traînait dans ma PAL et c'est tout naturellement que j'ai décidé de l'en sortir.

Bien que l'on entre directement dans le vif du sujet, je me suis sentie perdue pendant la toute première partie du livre. L'auteur donne les informations au compte-goutte, donc pas facile de s'y repérer quand on ne connaît rien aux sociétés secrètes qu'il évoque. Comme pour Anges et Démons, il est en effet question dans ce livre de sociétés secrètes - le Prieuré de Sion et la un peu moins secrète Opus Dei qui se livrent une bataille féroce pour la découverte du fameux Graal, objet mystérieux qui fascine et nourrit souvent l'imagination des écrivains ou encore des réalisateurs. Dans la préface, Dan BROWN informe le lecteur sur la véracité des informations écrites dans le livre et que celui-ci fait suite à des recherches qu'il a menées sur ces questions. Au fur et à mesure de ma lecture, moi complètement novice en la matière, j'ai effectué quelques bribes de recherches sur cette véracité supposée. Il en ressort que rien de ce qu'il écrit ne semble fondé et que l'on a bel et bien affaire à un thriller inventé de toute pièce, même si l'auteur se nourrit des enseignements de l'Histoire. Cette ambiguïté autour d'un sujet très controversé depuis la nuit des temps, en particulier parce qu'il est question de religion et du pouvoir de l’Église, explique très certainement pourquoi ce livre a eu un vaste retentissement médiatique à sa sortie et pourquoi il a autant déchaîné les foules.

Si le contenu est plutôt attractif car il ménage une forme de suspense, j'ai été moins séduite par la forme. Je trouve que Da Vinci Code est moins bien ficelé qu'Anges et Démons, que certains passages sont un peu téléphonés et faciles (pour ceux qui l'ont lu, je pense notamment aux retrouvailles avec Sir Teabing). L'originalité est très limitée puisque l'on retrouve exactement le même déroulement que dans Anges et Démons et dans les autres bouquins qu'il a écrits j'imagine. Les personnages sont finalement les mêmes : Robert Langdon, bien sûr, et puis une femme à ses côtés, bien sûr. Je ne vous spoilerai pas mais j'ai été plutôt déçue par la fin qui n'est, à mon avis, pas à la hauteur de tous les enjeux qu'il pose au cours des différents chapitres. Je pense que cela était un peu inévitable, difficile d'être à la hauteur d'un tel sujet qui ne trouve pas de réponse depuis des millénaires. Malgré toutes ces petites déceptions, je tiens quand même à préciser que je me suis prise au jeu et que l'on a très envie d'aller jusqu'au dénouement. J'en ai appris plus sur tous les secrets de l'Histoire qu'il évoque, ce qui est plutôt intéressant et cela m'a donné envie de consulter les écrits qui sont sortis après la parution de Da Vinci Code pour l'analyser et prouver en quoi ce qu'écrit Dan BROWN est faux.

Si vous avez envie d'un thriller haletant, qui remue les passages sombres de l'Histoire et qui a un petit côté complotiste, je vous conseille ce livre. Toutefois, bien que ce soit un best seller, je vous conseille de ne pas trop en attendre, sinon vous serez déçus.

Dernières infos.

Da Vinci Code a été publié en 2004 et compte 741 pages. Il a été adapté au cinéma en 2006, avec Tom HANKS dans le rôle de Robert Langdon, Audrey Tautou dans le rôle de Sophie Neveu et Jean Réno dans le rôle du commissaire Bézu Fache.

Ma note.

dimanche 5 mai 2019

Pierre et Jean - Guy de Maupassant

En résumé.

La famille Roland, famille bourgeoise du XIXème siècle accueille en son sein deux frères que tout oppose : l'aîné, Pierre, médecin, brun, impulsif et colérique et le cadet, Jean, avocat, blond, calme et gentil. Ces deux hommes, qui semblent s'entendre malgré les différences marquées, voient leur fraternité ébranlée par une nouvelle à laquelle ils ne s'attendaient pas. La famille découvre qu'à sa mort, l'un de leurs vieux amis a décidé de léguer la totalité de son héritage à Jean. Cette générosité divise, entre ceux qui y voient l'occasion de se faire mousser dans la bonne société et de lancer Jean dans son activité d'homme de loi et ceux qui s'interrogent sur ce don qui ne touche qu'un seul membre de la famille. Pierre, mû par une jalousie qu'il peine à contenir, fait partie des sceptiques. Ses interrogations le mènent à déterrer de vilains secrets de famille...

Mon avis.

Ce court roman, ou cette longue nouvelle - la question du genre divise - trônait dans ma bibliothèque depuis quelques années déjà. Il y a quelques mois, alors que je n'avais plus le temps de lire pour des raisons professionnelles, j'ai quand même eu envie de me plonger dans un court récit, plutôt classique. Mon choix s'est porté sur celui-ci, n'ayant lu jusque là qu'un écrit de Guy de Maupassant, Bel ami.

Avec Pierre et Jean, l'auteur emmène le lecteur dans sa Normandie bien-aimée, dans la ville du Havre pour être précise, au sein d'une famille appartenant à la petite bourgeoisie des commerçants. Ce récit est publié à l'époque où les courants réaliste et naturaliste se déploient. De ce que j'en ai lu, ce récit semble s'inscrire dans les deux courants, sans pour autant réunir tous les traits caractéristiques de l'un ou de l'autre, qui le classerait dans une seule catégorie. Mes connaissances sur les courants littéraires étant à ce jour très restreintes, je laisse le soin à des plus experts de trancher la question. Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il s'agit bien dans cet écrit de décrire une réalité sociale, la vie de ces petits bourgeois qui commencent à intéresser les artistes (peintres, écrivains) de l'époque. Toutefois, l'auteur ne s'arrête pas seulement à une étude sociologique de ses personnages, il les dissèque, les analyse et se sert de sa plume pour décrire leur psychologie. Je n'ai pas trouvé l'intrigue particulièrement haletante. Non, la force du livre est plutôt dans cette fouille cérébrale de la famille Roland, et surtout des deux frères. J'ai aimé le style de Maupassant, à la fois concis, pertinent mais simple. Son écrit reste tout à fait accessible, et je me suis sentie happée par ses descriptions chirurgicales des sentiments de chaque personnage.

Il est question dans ce livre d'un fils illégitime, caché par la mère, à cette époque où les mœurs en font quelque chose de tabou, en particulier dans les hautes strates de la société. Plus généralement, c'est le thème de la famille qui est exploré, des liens que l'on croit légitimés par une filiation de sang et qui volent en éclats lorsqu'une tout autre vérité apparaît. Avec elle, les personnages redécouvrent des sentiments déjà éprouvés par le passé, mais dont l'intensité reste nouvelle : le sensation d'être trahi par la mère, la douleur de constater que les liens familiaux construits reposent sur un mensonge, la menace du qu'en-dira-t-on, la jalousie, la perte de confiance dans ses repères. Un dernier thème est abordé par l'auteur, un thème qui renforce l'ampleur des tourments des personnages, celui de la mer. Le récit s'ouvre par une partie de pêche et s'achève sur une scène dans le port du Havre. La mer est là pour symboliser tout à tour la sérénité des personnages comme la violence de leurs émotions. Pierre va souvent sur le port pour réfléchir. L'observation du ressac des vagues contre les rochers accompagne ses réflexions, qui s'achèveront par la découverte de la vérité. Pierre et Jean n'aurait pas pu mériter meilleur cadre qu'une ville côtière pour voir se développer cette intrigue qui est surtout affaire de sentiments.

En résumé, un petit classique qui se lit bien et vite, aux thèmes riches, pertinents et approfondis. Si vous êtes intéressés par cette histoire, je vous conseille de vous procurer un livre qui s'accompagne d'une partie analyse (édition des collèges ou lycées). Cette partie m'a bien aidée pour situer le récit dans son temps, et en saisir tous les enjeux.

D'un coup d’œil, les plus, les moins.

+ La richesse des thèmes abordés : les liens familiaux, le fils illégitime, la mer.
+ L'analyse psychologique des personnages et la justesse des termes employés.
+ Un classique tout à fait accessible, à la plume agréable !

- Certains passages peuvent paraître longs mais ils ne gâchent en rien l'expérience de lecture.

Dernières infos.

Ce livre, publié en 1888, compte 159 pages.

Ma note.