Jeanne et Thomas ont l'habitude de traverser l'Atlantique pour rejoindre leur papa, séparé de leur maman et vivant à des milliers de kilomètres de leur quotidien. Les vacances approchent, une nouvelle traversée se prépare. Mais celle-ci ne se passera pas comme prévu: le bateau fait naufrage, emportant avec lui les passagers passionnés de scrabble. Le frère et la sœur ont plus de chance. Ils échouent sur une île un peu particulière où il est question de mots. Cela tombe bien puisqu'ils ont perdu l'usage de la parole suite au traumatisme causé par l'accident. Monsieur Henri, son neveu et sa guitare font découvrir aux deux jeunes la beauté des mots et comment ceux-ci peuvent vivre en harmonie.
Mon avis.
Un tout petit livre mais au message fort. Erik Orsenna siège à l'Académie française et on sent bien l'engagement dont il fait preuve pour la sauvegarde des langues et plus particulièrement de la langue française. Ainsi, au travers de cette histoire toute douce qui sent bon les voyages et la nonchalance des îles, plusieurs thèmes sont abordés. Par exemple, la disparition quotidienne de centaines de langues, à l'heure où l'anglais devient hégémonique. Mais encore notre usage irrespectueux des mots et surtout des mots qui doivent être traités avec douceur comme les "Je t'aime" qui sont parfois trop nombreux ou prononcés trop vite, sans ambages. Des petits mots qui finissent par perdre leur pouvoir, à force de les utiliser. Il est aussi question de grammaire. Mais cette fois-ci, elle est présentée autrement, comme une histoire entre mots qui se marient ou qui se fâchent, qui décident de s'embellir ou de se compléter afin de former une jolie phrase harmonieuse. Une explication de la grammaire qui va à l'encontre de tous les discours pompeux et du jargon bien spécifique de ceux qui l'enseignent. Finalement, Jeanne, Thomas, Henri (Salvador) ne sont que des alibis, le livre est avant tout une ode à la beauté des mots.
J'ai vraiment apprécié le style d'écriture de l'auteur ainsi que le cadre de l'intrigue. On imagine tous ces mots se balader sur une île, sous le soleil, au milieu de légendes proférées par les volcans et les ruisseaux. Cette ambiance d'été est renforcée par les très jolis dessins qui fleurissent par ci, par là, au détour des différents chapitres. De plus, j'adhère complètement aux idées soulevées. Cependant, il m'a manqué un peu de longueur. J'aurais aimé que le message soit plus étoffé et que les personnages soient un peu plus développés. Le livre se lit extrêmement vite et les faits n'ont pas le temps de s'ancrer dans notre mémoire, à tel point que j'ai déjà oublié une partie de ma lecture. Mais puisqu'il se lit vite, je le relirai à l'occasion.
D'un coup d’œil, les plus, les moins.
+ Le style de l'auteur qui se veut poétique et charmant.
+ Les messages autour de l'importance des langues qui sont délivrés.
+ L'explication très ludique et claire des différents composants de la grammaire.
+ Le cadre de l'intrigue qui nous amène au chaud, dans les îles, entre deux chansons de Monsieur Henri.
- La rapidité de l'intrigue qui nous empêche de nous attacher aux personnages. L'intrigue aurait mérité d'être un peu plus développée.
Dernières infos.
Une lecture qui a été publiée en 2001 et qui compte 150 pages.
Ce livre est la première partie d'une série de contes Les plaisirs de la grammaire qui traitent de façon romancée plusieurs sujets grammaticaux (le subjonctif, les accents, etc).
Je vous conseille vivement de vous rendre sur le site Internet d'Erik Orsenna sur lequel vous trouverez tout un tas d'informations sur l'auteur et sur sa bibliographie mais aussi vous aurez une carte de l'île des mots, utile à regarder pour se repérer au fur et à mesure qu'on avance dans l'histoire.
Ma note.
Challenges.
Cette lecture me permet d'avancer dans ces challenges:
* 100 romans à lire en 2017 - 7/100
* Défi lecture 2017 - Consigne 72: un livre dont l'auteur siège ou a siégé à l'Académie Française (7/80)
* ABC 2017 - Lettre O (4/26)
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