L'auteur, Isabelle Monnin, achète sur Internet en 2012 un lot de photos à un brocanteur. Ces photos appartiennent toutes à une famille qui vit non loin du domicile de ses parents. Bouleversée par ces gens qui se trouvent là, devant elle, dans des situations de la vie quotidienne, elle décide de leur inventer une seconde vie, un roman à partir des photos. Et puis, ça ne lui suffit plus, elle veut savoir qui sont ces personnes et aimerait confronter la fiction à la réalité. Elle enquête et finit par retrouver les gens de l'enveloppe. Une lecture qui se fait donc en deux temps, le lecteur étant d'abord invité à lire le roman puis à suivre l'auteur sur les traces de son enquête.
Mon avis.
Je tiens tout d'abord à souligner l'originalité de l'intrigue. Je trouve passionnant de se pencher sur une famille lambda et d'en inventer la vie, les réussites et les déboires, la joie et le chagrin. J'apprécie vraiment ce point de départ et je suis convaincue que chaque vie, quoique banale, est un trésor à raconter. J'ai toujours voulu prendre en photo des gens dans la rue, au hasard, puis inventer leur vie, à quoi pensaient-ils au moment où je les ai photographiés ? J'ai finalement abandonné car je n'ai pas le don des écrivains. Mais en attendant, je suis ravie de tomber sur des livres comme ceux-là.
J'ai été particulièrement émue tout au long de ma lecture, que ce soit par le roman ou par l'enquête. Certaines photos sont inclues au milieu du livre. On peut tous s'identifier. En effet, certaines m'ont rappelé les miennes, quand je suis avec mes grands-parents ou en vacances, en short et T-shirt. Nous n'avons pas de mal à nous projeter dans la peau des gens dans l'enveloppe, ce qui rend le récit encore plus vraisemblable.
Ce qui est également intéressant est que les héros changent selon les histoires. Dans la partie roman, l'attention est concentrée sur la fille et la mère alors que dans la deuxième partie, on voit que c'est le père qui a surtout souffert. Je trouve d'ailleurs que sa vie est particulièrement attendrissante. Le fait de comparer les deux parties du livre rajoute un petit quelque chose, une espèce de suspense. On a très envie de découvrir la vérité, de voir si les membres de cette famille étaient aussi tourmentés que ce que la fiction laisse présager. Et les coïncidences sont très nombreuses. Tout d'abord, au niveau de la localisation, puisque la famille est implantée à quelques kilomètres du lieu où l'auteur a vécu. Ensuite, elle s'est peu trompée dans les prénoms qu'elle a donnés à ses personnages imaginaires. Enfin, il y a quand même quelques points communs entre les deux histoires, même s'ils restent à la marge.
Malgré mon impression globalement très positive sur ce joli livre, j'ai deux petits bémols. Le premier est le style d'écriture de l'auteur. Il y a certains moments où j'ai trouvé que les phrases étaient un peu alambiquées dans le but de faire du style, un peu comme les chanteurs qui font des effets de voix alors qu'il n'y en a pas besoin. L'autre bémol et là, elle n'y est pour rien, c'est la profusion de personnages dans la partie enquête. Les prénoms se multiplient et je me suis vite sentie perdue entre les nombreux frères et sœurs des protagonistes.
D'un coup d’œil, les plus, les moins.
+ Une idée originale.
+ Une intrigue à laquelle le lecteur s'identifie sans problème, ce qui promet beaucoup d'émotions.
+ Le suspense créé par la comparaison entre les deux parties du livre.
+ Malgré les 400 pages, se lit très vite.
- Un style de lecture parfois un peu trop superficiel.
- La multiplicité des personnages dans la deuxième partie qui perd un peu le lecteur.
Dernières infos.
Les gens dans l'enveloppe a été publiée en 2015 et compte 432 pages.
Le livre est accompagné de chansons composées par Alex Beaupain. Pour le moment, je ne les ai pas écoutées donc je ne peux pas vous faire de retour...
Challenges.
* Challenge ABC - Lettre M (2/26)
* Challenge des 100 romans en 2017 (5/100)
* Défi lecture 2017 - Consigne 77: Un livre qui se lit mais pas que (énigmes, liens Internet, etc...). Ici, on a accès aux photos mais aussi aux musiques d'Alex Beaupin. (5/80)
Ma note.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire