Nous sommes en 1939 et Liesel est une petite fille lorsqu'elle croise pour la première fois la Mort, au cours du voyage qu'elle effectue avec sa maman et son frère pour rejoindre Molching où habite la famille qui va la recueillir. La Mort finira par croiser cette jeune fille encore deux fois en quelques années. Elle se souvient si bien de ces moments qu'elle décide de s'improviser narratrice de la vie de Liesel: son intégration dans sa nouvelle famille qui n'est pas avare de jurons mais qui joue aussi de l'accordéon, son amitié avec Rudy, la lecture dans le sous-sol avec son papa, le vol répété de livres chez le maire, Hitler et la guerre.
Mon avis.
Je ne compte plus les fois où j'ai vu ce livre sur la toile. Le thème me paraissait intéressant, bien que ce soit un énième livre sur la Seconde Guerre Mondiale. Je me suis donc décidée à l'emprunter en le voyant sur l'étagère de la bibliothèque.
Ce fut dans l'ensemble une jolie lecture avec une fin extrêmement touchante. Il faut dire qu'au bout de 500 pages, on a eu le temps de s'attacher aux personnages et surtout à la petite Liesel. Et puis même, c'est un sujet qui ne peut pas ne pas toucher le lecteur.
J'ai trouvé trois éléments particulièrement intéressants:
Le premier est le parti pris de faire de la Mort la narratrice. Elle possède un regard bienveillant et très humain, ce qui est un peu paradoxal au vu de ses fonctions. C'est avec un regard critique qu'elle analyse la guerre et les hommes. Il faut bien qu'elle aille récolter toutes ses âmes mortes au combat mais elle le fait avec une douceur et un soin tout particuliers, comme si ces âmes devaient entrer dans l'autre monde avec dignité et respect. Ce qui est aussi surprenant est qu'il n'y a pas vraiment de suspense dans l'intrigue, du moins c'est ce qu'elle nous fait croire car le lecteur est quand même désorienté quand il tourne la dernière page. Elle nous annonce de but en blanc que Liesel l'affrontera à trois reprises en quelques années, elle nous prévient aussi de ses vols, avant même qu'ils ne soient commis. D'ailleurs, elle le dit elle-même à un certain moment: à quoi ça sert de garder du suspense quand on sait déjà comment ça va finir ?
Le deuxième élément est que l'histoire traite d'une famille qui n'est pas juive et qui n'est pas directement menacée, du moins au début. Bien sûr, la question juive et la question des Justes sont évoquées mais avec parcimonie, et c'est ce que j'ai apprécié. Souvent, les bouquins ayant pour principal thème la Seconde Guerre Mondiale partent du point de vue d'un juif ou d'un Juste et j'ai aimé que ce ne soit pas le cas ici. Un peu d'originalité ne fait pas de mal!
Le troisième élément est la réflexion autour des mots: les mots possèdent un pouvoir ambivalent. Ils ont d'un côté sauvé Liesel. Les livres et les mots sont au fondement de ses diverses amitiés: le vol de livres est une des choses qui la lie à Rudy, c'est son papa qui lui a appris à lire, c'est à Max qu'elle raconte des histoires quand il est malade, c'est sa lecture de livres qui apaise les habitants et sa voisine en particulier pendant les bombardements. Mais les mots servent aussi à tuer: s'ils n'existaient pas, le Führer n'aurait pas eu autant de pouvoir. C'est une dualité qui est omniprésente au cours du livre.
Malgré ces points positifs, je n'ai pas été conquise, sans vraiment savoir pourquoi. Je me rends compte, depuis que j'ai commencé à chroniquer mes lectures, que c'est souvent le cas. Une histoire me plaît mais il me manque ce petit truc en plus qui va me faire plier les genoux devant l'auteur. Ici, j'ai parfois trouvé quelques longueurs, notamment quand Liesel apprend à lire et je n'ai pas réussi à entrer dans l'histoire. C'est comme si je l'avais lue avec superficialité (alors que je ne lis jamais en diagonale), je ne me suis pas sentie évoluer aux côtés des personnages. Je suis donc bien embêtée pour recenser des points négatifs car objectivement il n'y en a pas. C'est juste moi qui n'ai pas totalement adhéré à ce que propose l'auteur.
D'un coup d’œil, les plus, les moins.
+ La narratrice qu'est la Mort qui apporte une autre dimension à l'histoire.
+ Le point de cette famille allemande sur le quotidien en période de guerre.
+ Le thème qui reste bien évidemment très touchant.
+ La réflexion autour du pouvoir des mots.
- Quelques longueurs à certains moments.
Dernières infos.
La voleuse de livres a été publié en 2005 pour la version originale et 2007 pour la version française. Le livre compte 527 pages (grand format), 632 pages (poche)
En raison de son succès, le livre a fait l'objet d'une adaptation cinématographie en 2013.
Ma note.
Challenges.
1. Challenge ABC 2017 - Lettre Z (1/26)
2. 100 romans en 2017 (2/100)
3. Défi lecture - consigne 37 Un livre avec un des éléments sur la couverture (eau, feu, terre) - ici le feu. (2/80)
Oh dommage que tu n'ai pas été conquise ! Pour moi ça a été un gros coup de coeur que j'ai lu en quelques jours à peine.
RépondreSupprimerEffectivement, je n'ai pas été totalement conquise. Mais j'ai quand même bien aimé, le livre a beaucoup de points forts. Du coup, je comprends tout à fait les raisons de son succès!
SupprimerPour moi, La Voleuse de Livres a été un coup de coeur. Comme toi, je l'ai vu et revu avant de me laisser tenter. Le fait que l'auteur ait choisi la Mort comme narratrice de son récit me semblait hyper audacieux et en même temps cela me faisait peur. Finalement, cela fait de La Voleuse de Livres un peu à part, ce n'est pas un énième livre sur la Seconde Guerre mondiale, il a quelque chose en plus, une petite particularité qui fait toute sa force.
RépondreSupprimerCe livre fait l'unanimité, et pourtant je me souviens d'une lecture mitigée. Il faudrait peut-être que je le relise, parfois un coup de coeur tient aussi à notre état d'esprit pendant la lecture... En tout cas, merci d'avoir déposé ici ton avis, c'est toujours appréciable d'échanger sur des lectures communes !
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