L'étranger s'ouvre sur le décès puis l'enterrement de la mère du protagoniste, Meursault. Après avoir assisté aux funérailles qu'il décrit d'une façon très détachée, ce dernier rentre à Alger où il tombe par hasard sur un amour d'enfance, Marie et tous deux se saisissent de cette rencontre pour se remettre ensemble. En parallèle, Meursault se retrouve mêlé aux histoires de son voisin qui a été brutal avec une de ses conquêtes et qui est désormais poursuivi par le frère de cette dernière. Lors d'une sortie à la plage et à cause d'un soleil aveuglant, notre personnage principal est amené à commettre un acte irréparable...
Mon avis...
La principale force de L'étranger est bien sûr son personnage principal: un homme simple, un anti-héros dépourvu d'empathie, étranger au monde et aux réalités, mais profondément honnête et sincère. Alors que beaucoup de lecteurs éprouvent de la sympathie pour lui, j'ai eu un peu de mal avec son caractère qui donne à l'histoire une atmosphère froide et plate (puisqu'il ne ressent pas de sentiments). Je ne me suis donc pas sentie coupable d'éprouver de l'affection pour cet homme qui n'en a pas pour les autres. Pourtant, je sais bien que le le personnage est volontairement vide pour que l'on s'identifie à lui et qu'on puisse saisir toute l'absurdité du monde qu'il regarde. Un absurde qui repose sur l'absence d'émotions et d'empathie de la part des autres, pas seulement de la part de l'étranger (à la toute fin, la justice ne cherche pas à comprendre le geste de Meursault, on le condamne sur le fait que la norme n'a pas été respectée et que lors de la mort de sa mère, il n'a pas éprouvé les bons sentiments et eu les bonnes réactions). Cela m'amène à la deuxième dimension de l'absurde: la nécessité de mettre en place des institutions pour pallier le manque d'empathie et d'humanisme - des règles qui, sans cette nécessité, sembleraient vide de sens. N'oublions pas que ce livre a été publié en pleine Seconde Guerre Mondiale, mais les idées de Camus sont encore d'actualité!
Si j'aime beaucoup les propositions philosophiques que nous fait notre prix Nobel de littérature, je ne suis pas arrivée à entrer complètement dans l'histoire de l'étranger. Le sens de l'oeuvre semble parfois m'échapper et je dois avouée que je suis un peu frustrée de ne pas saisir toutes les nuances de cet étranger...
Dernières infos...
L'étranger a été publié en 1942 et fait environ 180 pages (selon les éditions).
Le livre a été adapté au cinéma en 1967 par Luchino Visconti.
Si vous souhaitez avoir une analyse de qualité de cette oeuvre, je vous conseille vivement l'Alchimie d'un roman de Jean-Philippe Depotte dont voici le lien.
Challenge...
Cette lecture rentre en compte pour le challenge Les 100 livres à lire au moins une fois organisé par Bianca du blog Des livres, des livres dont voici le lien.
Je l'ai relu moi-même récemment et j'en arrive à la même conclusion que toi. Si l'on ne peut nier l'intérêt de l'oeuvre, son ambiance incomparable et si particulière, je n'ai jamais réussi à vraiment la cerner. Et j'ai souvent eu le sentiment d'être complètement passée à côté de ce livre, comme si son enjeu m'échappait complètement. Et même si j'ai un peu honte de le reconnaître, le relire a été pour moi très laborieux (mais a confirmé que définitivement, je passais peut-être à côté de ce roman).
RépondreSupprimerMerci pour ce commentaire Eve qui me rassure! Je n'ai pas encore eu l'occasion de lire d'autres livres de Camus. J'espère donc que mes prochaines lectures seront plus encourageantes et qu'enfin je pourrai ressentir les pensées de l'auteur...
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