samedi 8 février 2020

La métaphysique des tubes - Amélie Nothomb

En résumé.

Amélie est un bébé inerte jusqu'à ses deux ans, un tube comme elle se décrit, une plante comme la décrivent ses parents. Pas de cris, même pas durant sa première seconde de vie, pas de pleurs, de manifestations de joie ou d'amour. Un simple tube qui ingère, digère et rejette. L'élément qui va l'amener à la vie, un morceau de chocolat blanc, offert par sa grand-mère. Une vague de plaisir aussi soudaine qu'imprévue et intense, qui éveille les papilles et les sens. A partir de ce moment précis, la petite fille se souviendra de tout, de ses chagrins et de ses moments d'extase, de ses premières années passées au Japon, de ses nounous japonaises, l'une sympathique, l'autre détestable, de ce père qui travaille tantôt dans les égouts, tantôt à l'ambassade belge au Japon et de cette tentative de suicide à trois ans.

Mon avis.

Un livre que je ne projetais pas de lire dans l'immédiat mais qui m'a fait un clin d’œil lors d'un passage éclair à la bibliothèque (je pars toujours avec la ferme intention de rien emprunter et je reviens toujours avec les bras chargés de nouvelles lectures que je n'aurai pas le temps de lire). De cet auteur, je ne connaissais que Stupeur et tremblements, lu il y a trois ans, que j'avais apprécié sur le moment mais dont je n'ai quasiment aucun souvenir à l'heure où j'écris ces quelques mots. J'avais déjà entendu parlé de La métaphysique des tubes, un de ses plus connus. Curieuse de voir ce qui se cache derrière ce titre énigmatique, je tourne les premières pages.

Après Stupeur et tremblements qui traite de sa carrière d'interprète dans une grande entreprise japonaise, nous avons ici affaire au commencement, aux premières années de vie d'Amélie NOTHOMB. La métaphysique des tubes est en réalité une autobiographie de l'auteur de 0 à 3 ans. Concept plutôt original, d'autant plus qu'il ne subsiste habituellement aucun souvenir de cette période. Les faits sont vite balayés, le livre se lit avec une rapidité extrême. Il faut dire que 156 pages, ça ne pèse pas bien lourd ! Le défi pour ces livres au nombre de pages très réduit est d'embarquer le lecteur, de lui proposer un véritable nectar, le condensé d'une histoire puissante et intense, de lui faire savourer chaque mot, chaque syllabe, chaque virgule car le plaisir est éphémère. Malheureusement, je n'ai pas eu la sensation de me délecter de ce nectar divin. Les souvenirs s'accumulent, sans qu'une intrigue serve de fil rouge, un peu d'humour est glissé ça et là, quelques réflexions aussi sur ces premiers instants de vie qui nous échappent. Le tout n'est pas inintéressant et se laisse lire mais je crains que mes souvenirs de cette lecture ne s'envolent très vite, tant elle ne m'aura pas marquée dans ma chair de lectrice.

Et puis je reste un peu dubitative quant à ces souvenirs qui nous sont racontés. Comment un bébé peut-il rester aussi calme pendant deux ans, et se réveiller aussi soudainement que cela après avoir ingéré un morceau de chocolat blanc ?! Et pourtant, je ne sous-estime pas le pouvoir de cette sucrerie dont je raffole, pour le plus grand malheur de mes hanches. De même, cette capacité à se souvenir de choses arrivées dans sa prime jeunesse, ou encore l'envie de mettre fin à ses jours à trois ans. J'ai peut-être trop pris les choses au premier degré alors que j'aurais dû être plus subtile, peut-être que certains messages nous sont cachés et à nous de percer les secrets de cette enfance pour le moins originale. Je dois avouer que je n'ai pas non plus tout compris du pont qu'elle dresse entre Dieu et elle. En fait, elle se prend pour Dieu durant ces trois premières années. Je n'y vois pas de la prétention mais plutôt un message implicite que je n'ai pas su décoder. Je l'ai interprété avec mes rares connaissances sur le développement de l'enfant, où ce dernier est carrément auto-centré pendant les premiers mois de vie et complétement dépendant de son environnement. Mais peut-être que je m'égare et que les intentions de l'auteur n'étaient pas du tout celles-là...

Un petit livre trop rapide, mais qu'il serait dommage d'ignorer cependant. Le genre de lecture adéquate lorsqu'on a peu de temps pour se lancer dans un pavé ou lorsqu'on souhaite découvrir ou approfondir sa connaissance de l’œuvre de cette auteur très célèbre.
Dernières infos.

La métaphysique des tubes a été publié en 2000 et compte 156 pages.

Ma note.
Challenges.

* 100 livres à lire en 2020 : 3/100
* Défi lecture 2020 : Consigne 10 - Livre dont la couverture ne contient aucune couleur (noir, blanc, sépia) - 3/100

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