Adrien vient de quitter Chloé et leurs deux petites filles. La jeune femme qui n'avait pas vu venir cette séparation est durement touchée et inconsolable. Son beau-père (le père d'Adrien) qui l'apprécie beaucoup décide de l'emmener avec ses petites-filles dans ce qui semble être une maison de vacances. La douleur de Chloé, les reproches qu'elle fait à la vie et son envie de réponses conduisent Pierre, son beau-père à se confier sur son passé et ses propres douleurs.
Mon avis.
Je l'aimais se trouvait dans une boîte à livres, aux côtés de Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part, également écrit par Anna Gavalda. Ayant déjà fait connaissance avec la plume de l’auteur avec Ensemble, c'est tout, j'avais bien envie de recommencer l'expérience avec ces deux petits livres. Ce fut donc une aubaine de les trouver là, n'attendant que leur prochain lecteur.
Plusieurs sentiments m'ont traversée lors de la lecture de cette centaine de pages. Par moments, je me suis sentie touchée par le chagrin de Chloé puis par celui de Pierre, parfois j'ai été en colère contre lui et contre sa lâcheté (même si la décision à laquelle il a été confrontée n'est pas facile à prendre), j'ai aussi été perturbée par leurs échanges. Chloé décrit son beau-père comme quelqu'un de rude, de froid et de distant, c'est d'ailleurs sur ces défauts qu'elle fonde le départ d'Adrien qui n'a jamais été capable de trouver chez son père une figure d'amour, un point d'ancrage. Finalement, je n'ai jamais eu la sensation d'avoir affaire à cet homme tout au long du livre. Même avant qu'il ne se confie, je ne l'ai pas trouvé insensible, bien au contraire. Il existe donc un décalage entre les dires de Chloé et ce qui est laissé à voir au lecteur. Bien sûr, rien de grave mais cette incohérence et les propos parfois revanchards et disproportionnés de Chloé m'ont dérangée lors de certains passages.
L'intrigue repose avant tout sur les confidences des deux protagonistes, surtout sur celles de Pierre. En fait, la séparation de Chloé fait écho à ce qu'a vécu Pierre dans le passé et celui-ci se saisit de cette occasion pour s'épancher pendant des pages et des pages sur son propre chagrin. Car il ne faut pas s'attendre à beaucoup de rebondissements, la plupart du livre est consacré au monologue du grand-père. Ce n'est pas forcément une mauvaise chose: j'ai bien aimé lire ses réflexions, les leçons qu'il retire du passé. Je l'ai trouvé touchant et surtout j'ai été attristée par le personnage de Mathilde (je ne vous dis pas qui elle est pour vous laisser un peu de suspense). Cette tristesse m'a mise en colère contre Pierre et ses décisions lâches, cette façon de manier la chèvre et le chou, le malheur qu'il a pu causer autour de lui. Mais c'est quand même dur de critiquer ses agissements dans la mesure où, à sa place, je n'aurais pas forcément su trouver des réponses. Lorsque j'ai refermé le bouquin, je me suis sentie un peu mélancolique, preuve que le style d'écriture incisif et dénué de fioritures propre à Anna Gavalda a encore une fois de plus fonctionné.
La note sur Livraddict est de 13. Je trouve que c'est un peu dur. Certes, c'est court et on reste un peu sur notre fin mais il y a quand même une certaine émotion qui est véhiculée. Je lui octroie trois fleurs mais on va dire qu'elles tirent plutôt vers les trois fleurs et demie.
D'un coup d’œil, les plus, les moins.
+ Les personnages qui sont de manière générale touchants.
+ L'émotion véhiculée tout au long des confidences de Pierre.
+ La sincérité et la pureté de l'intrigue.
- Quelques incohérences entre ce qui est dit et ce qui est perçu
- La rapidité du livre qui fait qu'on reste un peu sur notre fin en le refermant.
Dernières infos.
Je l'aimais a été publié en 2002 et compte 155 pages au format poche. Il a fait l'objet d'une adaptation cinématographique par Zabou Breitman en 2009.
Ma note.
Challenges.
* Défi lecture 2017 - Consigne 15: un livre voyageur - dans le sens où je l'ai trouvé dans une boîte à livres (13/80)
* ABC 2017 - Lettre G (8/26)
C'est vrai qu'on reste sur notre fin... j'ai le souvenir d'avoir eu aussi un sentiment de "trop peu".
RépondreSupprimerIl faut dire que le livre est très court... Dans ces cas-là, soit l'histoire est puissante et quelques pages suffisent pour nous mettre la chair de poule, soit ce n'est pas assez et on passe à côté de l'histoire. Malheureusement, c'est ce qui se passe avec ce livre...
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