1984. Alors que John Costello et sa petite-amie entament une histoire pleine de promesses du haut de leurs 16 ans, leur avenir est fauché en plein vol. Par un après-midi à l'atmosphère oppressante, dans la parc qui les a vus grandir, ils sont tous les deux attaqués par un serial killer qui se fait passer pour le Marteau de Dieu. La jeune fille meurt sur le coup. John Costello, gravement blessé, parvient toutefois à se remettre des coups qu'il a reçus. Néanmoins, sa santé mentale est entamée et sa vie ne sera plus la même à partir de ce jour fatal.
2006. New York. Ray Irving, inspecteur de police bougon et esseulé, est appelé pour enquêter sur plusieurs assassinats aux motivations mystérieuses. Victimes au passé irréprochable, mode opératoire différent pour chacun des meurtres et aucune trace suspecte sur les scènes de crime... Irving est vite dépassé par la situation et rattrapé par un journaliste du City Herald, journal de la ville, qui en sait déjà plus que lui. Cet homme, c'est John Costello, véritable mémoire vivante de l'histoire des serial killer. Il voit en ces assassinats l'oeuvre d'un seul homme, qui réédite d'anciens assassinats, à la date précise où ceux-ci ont été commis au cours des dernières décennies. Un duo inattendu est lancé sur la piste de l'homme qui fera trembler New-York pendant quelques mois.
Mon avis.
Après avoir terminé les Mémoires d'une jeune fille rangée de Simone DE BEAUVOIR, j'avais envie d'une lecture qui pepse, qui me tiendrait en haleine et que je dévorerais au soleil, ou en soirée, confortablement installée sous la lumière chaude de ma lampe de chevet. Je me suis instinctivement tournée vers un Dan BROWN, valeur sûre, et puis j'avais envie de me plonger dans un autre univers et de découvrir un nouvel auteur. Rien ne correspondait à mes envies capricieuses, ni dans ma Pile à Lire, ni dans ma Whish-List. Alors j'ai arpenté mes blogs chouchous pour enfin trouver LE livre qui me ferait passer des nuits blanches. Cette inspiration, je l'ai trouvée chez le fabuleux blog de Jostein, qui regorge de conseils lecture aux petits oignons. Quelques recherches supplémentaires, beaucoup d'avis positifs sur les livres de R.J ELLORY, emballé c'est pesé, Les assassins était sur ma Kindle.
Je ne suis pas une experte en thrillers, car j'en lis très peu, froussarde que je suis. Mon avis ne sera donc pas des plus affutés puisque je manque de références auxquelles comparer cette lecture. Néanmoins, je peux affirmer que je suis satisfaite de ce livre qui a entièrement comblé mes attentes. Malgré les 568 pages, je n'ai pas vu le temps passer et je me suis très vite prise au jeu. Seul le début, très sombre, où l'assassinat de la petite-amie de John Costello est décrit avec beaucoup de détails qui nouent l'estomac m'a un peu perturbée. J'avais peur que la suite serait aussi crue, avec un enchaînement d'assassinats tous plus violents les uns que les autres. Bien sûr, la suite est aussi violente mais tout n'est pas macabre, l'auteur a su injecter une dose d'humain qui adoucit l'ensemble et qui permet au lecteur de ne pas rester uniquement dans du thriller sanglant, notamment grâce à la compension que l'on ressent pour les personnages. Même si je sais qu'il a pu décevoir plusieurs lecteurs, le dénouement fut pour ma part une réussite, à tel point que j'avais l'impression que la scène finale se déroulait devant mes yeux, que je ressentais les émotions des personnages et mon coeur n'en pouvait plus, lui non plus, à l'approche de cette fin tant attendue.
Je trouve que le titre anglais convient mieux que le titre français, The Anniversary Man, puisqu'il résume à lui seul le coeur de l'intrigue. Cette enquête qui prend aux tripes l'inspecteur Irving, et par ricochet, qui nous prend aux tripes. L'enquête piétine, quelques petits rebondissemente émaillent le récit pour ne pas ennuyer le lecteur et le suspense est ménagé jusqu'au terme du livre. Au-delà du côté "page turner" inhérent à tout bon pollar qui se respecte, j'ai aimé les personnages qui permettent à ce récit de vivre et qui lui donnent une dimension très réaliste. Le personnage de l'inspecteur Irving est particulièrement attachant. Sa vie d'homme célibataire et casanier, aigri par un travail qui ne fait que ressortir le côté sombre de l'âme humaine, est véritablement secoué par l'entrée dans sa vie de John Costello, aussi seul que lui, mais dont la lucidité sur ce qui l'est est partciculièrement émouvante. Les deux vies entrent en résonance et on voit poindre, de façon très subtile, lors de quelques phrases jetées ça et là, une relation d'une infinie beauté, bien que toujours rendue précaire par cette question lancinante : et si Costello était l'homme recherché ? Est également abordée la question de la résilience de ces hommes et femmes qui ont eu affaire à des attaques de tueurs en série. Comment fait-on pour vivre avec ça, alors que le commun des mortels finit par oublier, avec le temps, ces assassinats et le nom des victimes. Et puis qui sont ces gens, dont le dessin est de tuer sans relâche ? Qu'éprouvent-ils ? Beaucoup d'autres écrits et professionnels de la psychiatrie ont déjà tenté de répondre à ces questions et ce livre n'a pas la prétention d'apporter une nouvelle pierre à l'édifice mais j'ai quand même trouvé intéressant que cet angle de vue soit proposé au cours de la lecture. Cela donne un petit côté documentaire à ce thriller aux multiples facettes. Dans la continuité, une autre question est soulevée, celle du marché noir qui se développe autour des actes des tueurs en série. Ces personnes qui collectionnent des photos des scènes de crime, des objets ayant appartenus aux tueurs en série et qui les revendent. C'est quelque chose que je ne connaissais pas, naïve que je suis, et qui m'a heurtée, le sordide n'a donc pas de limite... Il est également à noter que tous les assasssinats décrits dans ce livre, ceux qui appartiennent au passé du moins, ont véritablement eu lieu, ça fait froid dans le dos.
Je conseille cette lecture aux amateurs de sensations fortes, qui n'ont pas peur de quelques épisodes sanglants et qui ont envie d'un livre immersif et qui se lit vite. Grâce à plusieurs éléments, qui agrémentent et enrichissent l'histoire principale, cette lecture est autre chose qu'un thriller, c'est aussi une histoire d'êtres qui cherchent, se trouvent et se séparent, c'est aussi un documentaire sur l'univers troublant des tueurs en série.
Dernières infos.
Les Assassins a été publié en 2015 pour la version française (et 2009 pour la version originale) et compte 568 pages.
Ma note.
Challenges.
* 100 livres à lire en 2020 : 12/100
* Défi lecture 2020 : Consigne 34 - Livre dans lequel apparaît votre mois de naissance ("Janvier", p. 283).
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