Jean-Dominique Bauby est un homme dynamique, directeur en chef pour le magasine Elle, marié, père de deux enfants lorsqu'il est frappé par un accident vasculaire qui le plonge dans le coma. A son réveil, seul son esprit et son œil gauche fonctionnent, le reste de son corps est entièrement paralysé, branché à de multiples appareils qui le maintiennent en vie. C'est ce que l'on appelle le locked-in-syndrome, ou syndrome d'enfermement. Le nom de cette maladie est éloquent, un scaphandre qui enserre l'esprit mais des pensées qui tourbillonnent à la vitesse d'un papillon prisonnier dans un bocal. Cet œil est son seul moyen de communiquer avec le monde. Par les battements de sa paupière, il répond oui, il répond non, il parvient à exprimer quelques mots puis quelques phrases pour ceux qui ont la patience de lui dicter l'alphabet jusqu'à ce qu'il cligne sur la bonne lettre. C'est par ce procédé qu'il rédige ce livre, quelques mois avant de s'éteindre.
Mon avis.
Voici un livre qui est resté un bon bout de temps dans ma Wish-List, jusqu'à ce que je mette la main dessus à la bibliothèque. J'aime vraiment lire des témoignages, surtout lorsqu'ils sont rares, comme celui-ci. Ils sont toujours porteurs d'enseignement et il est intéressant de pénétrer dans les pensées d'un autre pendant quelques pages. Cependant, l'autobiographie est un genre qui est toujours difficile à chroniquer car il est ardu d'évoquer le récit sans directement toucher à la vie de l'auteur.
Le Scaphandre et le Papillon est un livre très court, qui peut se lire en une ou deux heures. Cela s'explique par le travail fastidieux qu'a demandé son écriture et par voie de conséquence, la fatigue qui suivait la rédaction de chaque ligne. Les chapitres sont donc brefs et ne sont pas réellement en lien les uns avec les autres. Cela nous donne une impression de journal intime. L'auteur a dicté sa pensée comme elle lui venait, même s'il apprenait chaque mot, chaque phrase par cœur, en attendant l'arrivée de l'éditrice. Ainsi, on est tantôt immergé dans son quotidien de malade, bloqué dans son lit d'hôpital, tantôt renvoyé à sa vie d'avant, lorsqu'il était encore valide.
Malgré cette concision dans l'écriture, rien n'est laissé au hasard. Nombreux sont les thèmes abordés : l'amour, l'amitié, la relation à ses enfants lorsqu'on ne peut plus communiquer avec eux, l'intimité lorsqu'on ne peut plus manger ou faire ses besoins seul, etc. Autant de pistes de réflexion qui sont lancées au lecteur tout en simplicité, sans tomber dans le pathos larmoyant ni le voyeurisme. Le discours est puissant, on ne peut évidemment pas passer à côté de la question "et si ?", on ne peut pas ne pas se sentir chanceux d'avoir ses deux jambes et une langue qui fonctionne pour pouvoir conserver notre lien avec le monde, on ne peut qu'admirer ce désir de vivre, cette envie de continuer à rêver, imaginer et ressentir. Le titre très poétique témoigne d'ailleurs de cette vivacité d'esprit restée intacte.
La chronique est plutôt brève, pour une fois, mais l'essentiel est dit : un petit livre mais dont la longueur est déjà suffisante pour cerner toute l'énergie et le courage du Monsieur.
D'un coup d’œil, les plus, les moins.
+ Un témoignage inédit.
+ Un récit puissant, émouvant mais qui ne cherche pas la pitié chez le lecteur.
+ La rigueur de l'écriture, quand on pense aux conditions dans lesquelles le livre a été rédigé.
Dernières infos.
Le Scaphandre et le papillon a été publié en 1997 et compte 138 pages. Une adaptation cinématographique a été réalisée en 2007.
Ma note.
En psycho, on nous a demandé de le lire. Malheureusement je n'ai jamais pris le temps. Il faudrait ! Tout le monde le trouve super !
RépondreSupprimerSa lecture ne te prendre pas beaucoup de temps : il ne fait qu'une cent cinquantaine de pages et peut donc se lire très rapidement ! Dans l'ensemble, j'ai bien aimé mais dommage que ce soit aussi court... Bon, en même temps, ç'aurait été compliqué de faire plus...
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