En montant dans le bus Air France ce Vendredi matin, Nicolas ne savait pas que sa vie allait basculer. Ce jour-là, il ne tombe pas amoureux d'une personne mais de deux : Ingrid et le fils qu'elle élève seule, Raoul. C'est un couple heureux qui se forme, une famille joyeuse qui se bricole et un quotidien qui se savoure à trois, jusqu'au jour où Ingrid décide de mettre fin à ce trio du bonheur. Elle a peur que tout cela s'arrête, elle a peur de vieillir et de ne plus attirer le regard de l'homme qu'elle aime. Elle, l'ornithologue passionnée, a soif d'aventures à l'autre bout du monde, loin de cette routine qui s'installe et qui fait peur. Nicolas ne comprend pas, se retrouve seul avec ce fils qui n'est pas de lui et à qui il ment car il est toujours difficile d'annoncer ce genre de choses, surtout quand on ne les partage pas. Le petit garçon n'est pas idiot, il sait bien que les fées existent et qu'elles peuvent recoller les morceaux de sa famille cassée.
Mon avis.
Voici un livre qui me faisait de l’œil depuis un petit moment déjà. Quand je le glissai dans ma Wish-List, c'était parce que j'avais apprécié son titre que je trouvais (et trouve encore) très poétique. Après un ou deux ans de sommeil, je me suis enfin décidée à aller l'emprunter à la bibliothèque. Je ressors de cette lecture avec un avis plutôt mitigé, me retrouvant dans les chroniques moyennement enthousiastes qui ont été consacrées à ce livre.
Disons que la lecture n'est pas désagréable. C'est le genre de bouquin qui se lit tout seul, dans un train, entourée de gamins qui braillent, ou le soir, au calme, sous la couette. Les personnages sont plutôt sympathiques. J'ai notamment bien aimé Nicolas, le gars un peu nounours, qui souhaite juste être tranquille avec sa petite famille et qui ne comprend pas pourquoi Ingrid vient troubler l'ordre établi. Il m'a fait de la peine et en même temps il a un côté très réaliste, très Monsieur Tout le Monde. Contrairement à ce qu'annonce la quatrième de couverture, j'ai trouvé que c'était lui le vrai héros de ce livre et non Raoul qui n'apparaît vraiment qu'en fin de livre, pour le dénouement. J'ai d'ailleurs trouvé que cette fin était un peu précipitée et tirée par les cheveux (c'est cette histoire de fée qui m'a perturbée). Celle qui incarne la fée aux yeux de Raoul est un personnage relativement intéressant, bien qu'elle porte à mon sens trop de choses sur son dos pour être réaliste. Toutefois, la relation qu'elle entretient avec Nicolas apporte un peu de suspense à l'histoire, au même titre que l'alternance des points de vue (entre Nicolas et elle) qui rythme le récit.
Une histoire agréable sur l'instant mais dont l'effet ne dure pas dans le temps. J'écris cette chronique alors que j'ai refermé le livre depuis quelques jours déjà et il ne m'en reste presque rien. Pour tout vous dire, j'avais même oublié le prénom de Nicolas. Ma mémoire ne conserve que quelques petits passages, quelques scènes que j'ai aimé imaginer, mais rien de plus. Ce livre manque à mon avis de profondeur. Même si certaines émotions sont justes et mises au premier plan, il m'a manqué une analyse encore plus étoffée. L'idée générale, à savoir la fée, n'était pas mauvaise mais aurait pu être davantage exploitée ou différemment exploitée. De même, la multitude des sujets abordés est un peu maladroite : l'immigration, le divorce, la maladie et j'en passe des meilleures. Pourquoi ne pas se concentrer sur une seule chose et la développer correctement ? Le tout reste un peu bancal et ne laisse malheureusement pas de trace indélébile chez le lecteur.
Mon tout premier livre de cet auteur. Une sensation de ni-chaud ni froid qui va être vite effacée de mon disque dur interne... Mais expérience à renouveler, peut-être.
D'un coup d’œil, les plus, les moins.
+ Une agréable histoire à lire, sans prise de tête et mignonnette.
+ La simplicité et le réalisme des personnages : cette histoire est vécue chaque jour par des milliers de familles.
- Manque de profondeur, ce qui fait qu'on oublie vite les personnages et l'histoire.
- Le dénouement un peu bancal et rapide alors qu'il est censé être au cœur du livre, selon la quatrième de couverture.
Dernières infos.
L'éducation d'une fée a été publié en 2000 et compte 249 pages. Didier Van Cauwelaert (à vos souhaits !) est un auteur prolixe. Il a, entre autres, publié On dirait nous, Jules et Un allé simple qui lui a valu le Prix Goncourt.
Ma note.
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