Santiago est un jeune berger andalou, qui vit de grands espaces et d'eau fraîche, suivant au gré des saisons ses brebis qui sont sa seule compagnie. A plusieurs reprises, il fait un rêve étrange : il est attendu au pied des pyramides d'Egypte où il débusquera un trésor. Il fait part de cette intuition à une voyante puis au roi Salem, qui l'encouragent à tout quitter pour poursuivre cette quête. Ces personnages, mis sur sa route un peu par hasard ne sont que les tout premiers signes du destin que le jeune homme rencontre au cours de son voyage qui le conduira en Afrique, dans une oasis au cœur du désert jusqu'aux fameuses pyramides. Santiago, parce qu'il a suivi sa Légende personnelle, ce qui l'anime au plus profond de son âme, finira par rencontrer l'amour mais aussi l'Alchimiste qui va lui apprendre les rudiments d'une vie à l'écoute de son cœur.
Mon avis.
Je suis tombée sur ce livre un peu par hasard à la bibliothèque (serait-ce un signe ?). La quatrième de couverture ne me tentait pas vraiment, je n'étais pas d'humeur à lire de la philosophie déguisée. Et puis je me suis lancée car l'Alchimiste fait désormais partie des classiques, dont on croise très souvent la couverture sur le web ou dans les librairies. Je suis donc contente d'avoir fait cet effort de lecture - oui, on peut parler d'effort car Paulo Coelho n'a pas su me convaincre bien que le décor soit à couper le souffle.
Ce sont les premières impressions qu'il me reste après avoir refermé le livre : des couleurs chatoyantes de l'Espagne à l’Égypte, des scènes dorées, une sensation de chaleur qui caresse ma peau, un voyage sous les étoiles entre deux dunes au sable fin, une oasis luxuriante aux arbres regorgeant de fruits et aux toiles de tente immaculées, des pyramides qui me paraissent toucher la Lune... L'Alchimiste est une belle lecture, esthétique, dont les décors nous saisissent aisément, malgré le nombre de pages qui n'est pas bien élevé. Ici, ce n'est en aucun cas un frein à la profondeur de ce conte philosophique. On s'imagine facilement quitter le sol pour rejoindre le jeune homme, errant dans ces paysages en dehors du temps, dans ce voyage initiatique guidé par les principes de l'alchimie.
C'est là où les choses commencent à se gâter. L'Alchimiste est principalement connu pour son contenu philosophique et non pour les images mentales qu'il provoque chez le lecteur. Santiago est sur la voie de sa Légende Personnelle - expression dont Paulo Coelho est à l'origine. Ce terme désigne en fait le destin, le Rêve, ce qui anime chaque être humain, ce qui serait en quelque sorte notre but ultime. La majorité des hommes se détourne de leur Légende personnelle pour diverses raisons : l'appât du gain, l'amour mais essentiellement la cécité qui nous frappe quand il s'agit de se regarder soi. Nous serions incapables de repérer les signes déposés ça et là sur notre chemin de vie, ceux-ci ayant pour fonction de nous conduire vers l'accomplissement de notre destin. Quand bien même nous les verrions, nous serions indifférents et nous ne reconnaîtrions pas leur pouvoir libérateur. En gros, ce que cherche à nous dire Coelho, si j'ai bien compris l'essentiel, c'est qu'il faut être à l'écoute de son désir profond et être attentif aux signes qui nous conduisent vers son assouvissement. C'est joliment dit, mais il n'a pas révolutionné le schmilblick me direz-vous. Et vous auriez raison. Même si j'ai été embarqué par la personnalité de Santiago, je n'ai pas vraiment adhéré à toute la partie pseudo philosophique, ce qui est problématique vu qu'elle est le fil rouge de l'histoire. Je n'ai pas su voir les liens qui s'opèrent avec l'alchimie - domaine dans lequel je n'ai aucune connaissance il faut bien dire. La fin du livre, c'est-à-dire à partir de l'arrivée de l'Alchimiste m'a complètement perdue, lorsque notre héros commence à s'entretenir avec le Vent et le Soleil. A partir de là, j'ai commencé à lire le reste avec un demi-œil et c'est peut-être pour ça que je n'ai rien compris à la fin et surtout à l'épilogue qui doit être l'apothéose de tout l'argumentaire servi par Coelho. Pour en remettre une couche, je n'ai pas non plus été très sensible aux passages religieux, qui m'ont même dérangée. Ma lecture aurait été parfaite s'il n'y avait eu que Santiago, le dépaysement, sa rencontre avec sa bien-aimée qui est un passage agréable et les réflexions qu'il mène au fur et à mesure de son avancée dans le désert, situation qui pousse les Hommes dans leurs retranchements. Le reste ne m'a fait ni chaud ni froid et n'a, en aucun cas, fait bouger les lignes de ma vie spirituelle.
D'un coup d’œil, les plus, les moins.
+ Les décors qui nous font voyager de l'Espagne jusqu'à l'Egypte.
+ Santiago me paraît être un personnage intéressant.
- L'aspect philosophique du livre : rien de transcendant et des termes opaques.
- Les nombreuses références religieuses.
- Le dénouement est un peu tiré par les cheveux alors que les trois quarts du livres restent réalistes.
Dernières infos.
L'Alchimiste a été publié en 1994 et compte 191 pages. Si vous souhaitez en savoir plus sur l'alchimie, je vous conseille cette émission de France Culture (clic dessus) qui m'a bien aidée à remettre de l'ordre dans tout ça.
Ma note.
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