samedi 12 août 2017

Le temps est assassin - Michel Bussi

En résumé.

Clotilde, accompagnée de son mari et de sa fille, est de retour en Corse pour quelques vacances. Cela fait vingt-sept qu'elle n'a plus remis les pieds sur l'île de Beauté, suite à l'accident survenu le 23 Août 1989 - le fameux accident qui a fait d'elle une jeune orpheline avec la mort de ses parents et de son frère. Elle a souvent pensé à ce jour, ruminé le passé, revu les visages de ses proches alors que la voiture s'apprêtait à tomber dans le vide mais jamais elle n'a tourné la page. Alors qu'elle vient d'arriver au camping des Euproctes qu'elle fréquentait également avec sa famille lorsqu'elle était encore une adolescente, des signes pour le moins troublants ne cessent de la poursuivre. Entre autres, une lettre signée de la main de sa mère. Cette dernière serait-elle toujours vivante ? Les fantômes du passé n'ont pas fini de hanter Clotilde qui se retrouve, malgré elle, lancée dans la quête de la vérité.
Mon avis.

Michel Bussi est l'auteur à la mode et pourtant, je n'avais encore jamais lu ses romans policiers. Une amie, qui m'a toujours loué le style de l'auteur m'a offert Le temps est assassin, à la couverture ensoleillée et à la destination prometteuse, la Corse. Je me le gardais sous le coude pour la période estivale et j'ai bien fait, c'est typiquement le genre d'histoire qu'on a envie de lire en quelques jours sur un transat, à la plage ou au bord de la piscine. 

Car il faut bien dire que ce livre fait partie de ceux qu'on n'a plus envie de lâcher lorsqu'on a lu les premières pages. L'histoire est bien ficelée, et on se surprend à croire aux fantômes. Alors on a hâte d'en venir à bout pour comprendre le passé et pour que Clotilde retrouve un peu de souffle car il faut bien dire qu'elle va de déconvenue en déconvenue. Au niveau de la forme, l'auteur nous plonge carrément dans la Corse telle qu'on la connaît. Les descriptions des lieux sont documentées (pas étonnant, Michel Bussi est géographe!), on retrouve aussi les clans corses, leur vision de la famille, les histoires qui peuvent naître du conflit entre exploitation touristique pour en tirer de l'argent et protection des paysages merveilleux de l'île. L'intrigue est donc en totale cohérence avec son contexte, ce qui rend encore plus réaliste le récit. En ce qui concerne le fond, l'histoire est vraiment riche avec ses nombreux personnages qui nous sont présentés en deux temps. On est embarqués d'une part dans le récit des pseudo vacances (il faut dire qu'on a déjà vu mieux) de Clotilde en 2016, d'autre part dans le journal intime que Clotilde a écrit en 1989 et lu par un mystérieux inconnu qui laisse toujours un petit commentaire cynique à la fin de chaque chapitre. Le lecteur a donc accès à la mémoire de Clotilde, ce qui fait qu'on se sent un peu omniscient et qu'on peut déjà faire quelques hypothèses sur le dénouement. Tout comme les personnages, les rebondissements sont nombreux, peut-être un peu trop. Certes, ils rythment l'histoire et font qu'on ne s'ennuie pas une seule seconde mais parfois ils sont un peu trop tirés par les cheveux.

Cela rejoint ma deuxième impression, ce petit arrière-goût que l'on a quand on mange des fruits rouges: d'abord c'est sucré puis ça devient vite acide et ça pique. Et bien c'est un peu pareil pour ce livre. J'ai vraiment bien aimé ma lecture car j'y ai trouvé ce que j'étais venue y chercher. Cependant, la fin m'a laissée un peu perplexe et déçue, avec un goût amer cette fois-ci. Je trouve que le dénouement n'est pas à la hauteur de l'intrigue. J'avais deviné certains pans de l'intrigue même si je pense que c'est bien trop imbriqué pour qu'on puisse en découvrir le tout. La vérité sur le drame est un peu bizarre. Je ne peux pas en dire plus pour ne pas spoiler ceux qui ne l'ont pas encore lu mais un élément de l'histoire m'a vraiment laissée sceptique. Or, j'aime quand l'histoire est cohérente jusqu'au bout et qu'elle reste dans son réalisme jusqu'à la fin. Les dernières pages m'ont paru très vite tournées, j'attends toujours un dialogue qui ne viendra jamais. C'est ce que je trouve souvent dommage avec ce genre de livre: alors que l'intrigue est très développée, la fin est souvent bâclée comme si parce qu'on avait appris l'identité du meurtrier, on n'avait juste envie de refermer le livre. Je ne réagis pas comme ça, je m'attache aux personnages et j'aimerais continuer de les suivre pendant quelques autres chapitres.

Dans tous les cas, ne restez pas sur mes impressions négatives. Malgré cette petite déception, c'est une bonne lecture, idéale pour ces vacances. D'ailleurs, c'est typiquement le genre d'histoire qui pourrait être adaptée pour le petit écran, du genre des sagas estivales qui rythmaient l'été il y a quelques années. 

D'un coup d’œil, les plus, les moins.

+ Un contexte (la Corse) étudié en profondeur et très réaliste.
+ On ne risque pas de s'ennuyer au milieu de tous ces personnages et de tous ces rebondissements.
+ Les choix narratifs participent au suspense. 

- Lé dénouement un peu tiré par les cheveux et qui atténue l'enthousiasme qu'on a ressenti au cours des précédentes pages.

Dernières infos.

Le temps est assassin a été publié en 2016 et compte 615 pages. Si vous tombez sous le charme de l'auteur, il a écrit plein d'autres bouquins donc Nymphéas noirs, N'oublier jamais, Maman a tort ou encore Ne lâche pas ma main.

 Ma note.

 Challenges.

Cette lecture me permet d'avancer dans ces challenges:
Défi lecture 2017 - Consigne 59: Un roman comportant un plan (carte) réel ou fictif. (25/80)

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