dimanche 10 mai 2020

Mrs Dalloway - Virginia Woolf

En résumé.

Un jour de la vie d'une femme, voilà ce qui est raconté dans cet écrit de Virginia WOOLF. Pas n'importe quelle femme, Mrs DALLOWAY, femme anglaise, habitante de Londres, dans l'après Première Guerre Mondiale. Un jour de Juin 1923. Mrs DALLOWAY est en pleine préparation d'une réception qu'elle donne dans la soirée à laquelle est conviée toute la haute société. Cette réception est l'occasion de penser, au présent et au passé, aux gens dont elle a croisé la route. Comme une coïncidence, ce jour de Juin 1923 signe aussi le retour de Peter WALSH, l'ancien amant de Mrs DALLOWAY. Parti aux Indes, il rejoint Londres, emportant dans ses valises ses tourments et questions existentielles. S'il y en a un qui est également empêtré dans ses questions existentielles, c'est bien Septimus WARREN SMITH, lui aussi habitant Londres, ayant pris part à la guerre qui vient de s'achever, revenu vivant mais mort dans ses pensées. Des personnages qui offrent aux lecteurs leurs réflexions, leurs tourments et leur passé pendant quelques pages.

Mon avis.

Vous le savez peut-être, je suis une conditionnelle des livres édités par les Editions Tibert. Celles-ci proposent des textes de la littérature classique illustrés par des artistes de génie. Des couvertures chatoyantes et poétiques, une mise en page des plus élégantes et un grain de papier très agréable au toucher, voilà la promesse qui est faite au lecteur, et dans mon cas, ça marche. C'est donc tout naturellement que j'ai craqué pour cette version illustrée de Mrs DALLOWAY. Les illustrations proposées par Nathalie NOVI m'ont été d'une grande aide dans cette lecture qui m'a paru longue et fastidieuse.

La couverture des Editions Tibert résume à elle seule le contenu du récit : Mrs DALLOWAY dans ses pensées. Ici, pas d'intrigue, pas vraiment d'action, encore moins de rebondissements, rien que l'accès aux réflexions des divers personnages. Ainsi, le lecteur voyage d'âme en âme, parfois grâce à une pensée commune, ou un objet ou lieu commun. Pas de chapitre pour apporter un peu de rythme à ces confessions qui peuvent paraître interminables, un récit livré en bloc, qui alterne entre passé et présent sans marquer de ruptures, qui navigue entre plusieurs esprits et plusieurs lieux sans aucune ruptures là non plus. Je me suis vraiment sentie déroutée au cours des premières pages, ayant peur de ne pas comprendre l'intrigue et de passer à côté de cette oeuvre qui est pourtant très célèbre. J'ai également ressenti l'ennui. L'envie d'en découdre le plus vite possible pour passer à une autre lecture plus enjouée m'a encouragée à faire défiler les mots sous mes yeux à toute vitesse, ce qui n'est pas une bonne chose puisque c'est un texte qui ne se lit pas d'une traite mais qui se savoure, qui demande réflexion et méditation autour de ce qu'incarnent les personnages.

Finalement, je pense avoir compris le fil de l'histoire, mais demeure en moi l'impression d'être complètement passée à côté de cette oeuvre de la littérature anglaise. Alors je me raccroche désespérément aux deux trois petites choses que j'ai appréciées durant ma lecture. En premier lieu, la beauté du cadre, très floral, dans les illustrations de Nathalie NOVI mais aussi dans le récit de Mrs DALLOWAY. Les fleurs, la nature sont partout et servent de fil conducteur lorsqu'on saute de personnage en personnage. Ensuite, j'ai accroché à certains personnages, comme celui de Septimus WARREN SMITH, dont la profondeur d'âme contraste avec la superficialité apparente de Mrs DALLOWAY. Quand l'un tente de trouver un sens à sa vie, surtout après avoir enduré les horreurs de la guerre, l'autre ne pense qu'aux mondanités et à sa place au sein de la bourgeoisie anglaise. Ces personnages en disent long sur ce qu'est là société de l'après guerre : d'un côté, la joie qui inonde les rues de Londres et nourrit les soirées où il est obligatoire de s'amuser et d'un autre côté, la reconstruction difficile de ceux qui ont été sur le front et qui reviennent tellement bouleversés qu'ils ne trouvent plus leur place dans la société. Même si je n'ai pas su tous les comprendre car je manque de connaissances sur l'après-guerre et sur le style de Virginia WOOLF, je pense que ce livre est plein d'enseignements pour qui sait les décoder.

Je pense qu'entre ce livre et moi, ce fut un rendez-vous manqué. Pas le bon timing, pas le bon état d'esprit, ça arrive, dans toute vie de lecteur. Je ne regrette pas complètement toutes ces soirées à essayer de comprendre la plume de Virginia WOOLF, je sais désormais qui sont ces personnages qui peuplent les pensées de Clarissa DALLOWAY. A tous les amateurs de littérature classique anglaise, foncez ! Aux autres, réfléchissez-y à deux fois avant de foncer !
Dernières infos.

Mrs DALLOWAY a été publié en 1925 pour la version originale et compte 250 pages. Une adaptation au cinéma par Marleen GORRIS a été proposée en 1997. Si, comme moi, vous vous sentez un peu perdu lors de votre lecture, je vous conseille cette émission de France Culture, qui m'a apporté quelques éclairages bienvenus.

Ma note.
Challenges.

Défi lecture 2020 : Consigne 8 - Livre dont le titre contient un titre social - 16/100
* Les 100 livres à lire au moins une fois : 15/100

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