dimanche 19 août 2018

Un avion sans elle - Michel Bussi

En résumé.

Le 23 Décembre 1980, un avion provenant de Turquie et se rendant dans la capitale française choisit une montagne du Jura, le Mont Terrible, pour se laisser mourir. La carlingue prend feu, les quelques deux cent passagers ne survivent pas, sauf un bébé de trois mois qui fut éjecté à temps. Mais ce jour-là, il y a deux bébés de trois mois à bord de l'appareil : Lyse-Rose de Carville, la petite fille d'un riche industriel et Émilie Vitral, aux origines plus modestes. Aucun signe distinctif ne permet de savoir laquelle des deux a survécu. Les familles se déchirent, la justice tranche, la fillette sera une Vitral. Pour autant, les De Carville n'abandonnent pas la bataille. Ils embauchent un détective privé, Crédule Grand-Duc à qui ils donnent 18 ans pour faire la lumière sur cette sombre affaire. 18 ans de vide, d’errance, à multiplier les pistes sans aller jusqu'au bout. Il aura fallu attendre la toute dernière minute de la toute dernière heure de ces années d'enquête pour que l'homme se réveille, alors qu'il n'avait jamais été aussi près du sommeil irréversible, et trouve l'ultime indice, celui qui libèrera les deux familles.

Mon avis.

Qui dit été, dit forcément un bon policier sous le parasol ! J'ai découvert Michel Bussi l'an dernier, à la même période avec Le temps est assassin. Ayant bien aimé, j'ai décidé de renouveler l'expérience avec Un avion sans elle. Je ne comprends pas trop ce qui s'est passé, les indices étaient au vert, les avis sur Livraddict dithyrambiques, la note très bonne, la quatrième de couverture prometteuse et pourtant... Et pourtant, ce fut une déception.

Michel Bussi a su choisir les ingrédients d'une bonne recette. Il y a du suspense, et ce, dès les premières lignes. On est face à un Crédule Grand-Duc qui veut en finir, et au moment de passer l'arme à gauche, le voilà qui découvre LA vérité. Nous, il faudra encore qu'on attende près de 600 pages. Alors on sort la loupe, on essaie de lire entre les lignes, on fait des fils avec les différentes informations, on tisse une toile, on se prend les pieds dedans et on finit par abandonner et par se laisser porter. Il faut dire que l'auteur tente de rythmer son histoire. La trame de l'intrigue est portée par le journal de Grand-Duc dans lequel il a consigné tous les indices, toutes les pistes qu'il a suivis pour tenter de percer le mystère Lylie. Ce journal est lu par Marc Vitral, à la fois le supposé frère de la rescapée et son amant (oui, ils sont amoureux ces deux-là, pour arranger les choses...). On déroule donc le fil de l'histoire grâce à lui, on progresse à son allure, on croise toute une foule de personnages qui apportent eux aussi leur pierre à l'édifice. Ainsi, on alterne entre les différents points de vue et les différentes époques, plus on avance et plus les morts se succèdent et plusieurs enquêtes finissent par se mêler. Le tout en une journée ! On a à peine le temps de reprendre notre souffle !

Oui, on a à peine le temps de reprendre notre souffle si on est asthmatique. Si on n'a pas de problème pulmonaire ou si on a de la Ventoline à portée de main, pas besoin de courir chez le médecin, tout va bien se passer. En effet, plusieurs longueurs dans la narration nous offrent la possibilité de respirer. Michel Bussi aime rappeler toutes les cinq ou six pages les questions qui assaillent les différents personnages. Or, on les connaît ces interrogations, depuis le début et, à moins d'être frappé par une amnésie soudaine (ce qui fait beaucoup si on est déjà asthmatique), on se passerait bien de ces rappels sans grand intérêt, à part plomber l'intrigue. Donc malgré le suspense, malgré le rythme insufflé par les allers-retours entre les différents personnages et les différentes époques, malgré l'envie de savoir, je me suis progressivement laissée gagner par l'ennui. Les petits twists tous les trois/quatre chapitre n'ont pas suffi à me ranimer et j'avais hâte de voir le bout du tunnel ! Par ailleurs, je ne me suis pas attachée aux personnages que j'ai trouvé plutôt froids et distants. Même Marc qui est censé être le héros ne m'a fait ni chaud ni froid. J'aurais aimé en savoir un peu plus sur Lylie. Après tout, c'est elle le sujet de l'intrigue, j'aurais donc aimé savoir comment elle a grandi toutes ses années, sans connaître sa véritable identité, comment elle appréhende sa relation avec Marc, mais finalement peu de choses sont dites sur son compte. Les longueurs, le style parfois un peu lourd, la psychologie des personnages, l'histoire en elle-même confèrent au livre une ambiance un peu oppressante. C'est propre au genre thriller, me direz-vous, et vous aurez raison. Mais dans ce cas-là, je ne me suis vraiment pas sentie à l'aise. Entre ce détective que j'ai trouvé gras et maladroit, la relation incestueuse entre Marc et Emilie, ces morts à la pelle, les insectes de Grand-Duc et le physique déroutant de Malvina, j'étais bien contente de refermer définitivement le livre et me débarrasser de cette ambiance poisseuse qui me collait à la peau. Pour finir, le dénouement final est surprenant mais sans plus. Le reste du livre en fait tellement des caisses sur "Lyse-Rose ou Emilie Vitral" que l'on peut s'attendre à un rebondissement de dernière minute, car l'on sait bien que le but de l'auteur est de tromper ses lecteurs.

En définitive, Un avion sans elle a bien sa place dans le genre du thriller. Si vous souhaitez du rythme, du suspense, des rebondissements, des morts, vous serez servis. Néanmoins, je n'ai pas été totalement convaincue, je pense que je l'aurais été davantage si le livre avait fait deux cent pages de moins, élaguant ainsi les trop nombreuses répétitions.

D'un coup d’œil, les plus, les moins.

+ Le thème de l'intrigue : suspense garanti !
+ Le rythme donné à l'histoire via l'alternance entre les différents points de vue et époques.

- Des longueurs et des répétitions qui plombent le récit.
- Aucun des personnages n'est attachant.
- L'ambiance oppressante, poisseuse.

Dernières infos.

Un avion sans elle a été publié en 2012. Il compte 573 pages. Pour vous mettre dans l'ambiance, Comme un avion sans ailes de Charlélie Couture. Si vous êtes conquis par le style Michel Bussi, sachez qu'il également l'auteur de Nymphéas noirs, Le temps est assassin, Maman a tort, Gravé dans le sable ou encore N'oublier jamais

Ma note.

2 commentaires:

  1. Ouille ! Dire que je l'ai dans ma PAL. Je n'ai jamais lu de Bussi, je n'ai que celui-ci et N'oublier jamais. Peut-être devrais-je commencer par l'autre ?

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    1. Je ne connais pas N'oublier jamais et je ne sais pas du tout s'il a de bonnes critiques... J'ai été déçue par Un avion sans elle mais d'autres lecteurs ont beaucoup aimé. J'ai une amie qui est absolument fan de Bussi et elle adore TOUS ses bouquins. Pour ma part, j'avais bien aimé Le temps est assassin. A toi de voir, peut-être auras-tu un avis tout à fait différent du mien !

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