Pour plus de facilité et surtout parce que mes avis risquaient de devenir redondants, je consigne sur cette page les chroniques des trois tomes constituant la saga Joséphine Cortès, à savoir Les yeux jaunes des crocodiles, La valse lente des tortues et Les écureuils de Central Park sont tristes le Lundi. Ces trois livres ont été publiés entre 2006 et 2010 et sont plutôt des gros pavés (800 pages en moyenne). Bonne lecture !
Tome 1 : Les yeux jaunes des crocodiles.
En résumé : Joséphine Cortès traverse une mauvaise passe. Elle se dispute avec sa mère, une sorte de cure-dents un peu coincée qui règne sur son royaume d'une main de maître, son mari la trompe puis la quitte pour partir avec sa nouvelle conquête à l'autre bout du monde pour élever des crocodiles, sa fille aînée la martyrise car elle la trouve trop empotée, sa sœur, la belle Iris à qui tout sourit lui fait de l'ombre, et elle se retrouve bientôt à court d'argent, son salaire d'enseignante spécialisée dans le Moyen-Age au CNRS ne suffisant plus pour payer les traites de son appartement à Courbevoie. Heureusement, elle peut compter sur les étoiles, elle leur parle, leur susurre des mots doux et ces dernières l'écoutent avec attention et lui envoient des petits signes qui changent peu à peu le cours de sa vie.
Mon avis : C'est la deuxième fois que je me lance dans la lecture de ce (très) gros livre. J'avais d'une part envie d'en faire la chronique sur ce blog mais je souhaitais aussi me replonger dans l'histoire de Joséphine. C'est le genre d'intrigue idéale pour la période estivale. On est sur un roman feel-good mais qui ne tombe pas non plus dans le trop facile ou dans la niaiserie. J'ai été séduite par l'écriture de l'auteur que j'ai trouvée extrêmement fluide, on tourne les pages sans s'en rendre compte. Cependant, le style est un peu particulier. Cela ne m'a pas dérangée, sauf au moment des dialogues qui manquent un peu de réalisme, je n'ai jamais rencontré personne qui s'exprimait avec les tournures de phrases employées par l'auteur. Cela va avec le côté caricatural des personnages, qui ne m'avait pas choquée lors de ma première lecture mais qui m'a un peu gênée cette fois-ci. Cela a donné naissance à un sentiment paradoxal durant ma lecture : si je me suis complètement immergée dans l'histoire, ne pouvant plus lâcher mon livre, j'ai été déçue par le manque de réalisme de certains personnages, alors même que c'est une histoire du réel, du quotidien. Si on oublie les extrêmes servis dans ce livre (Iris n'est pas riche, elle est TRÈS riche, Joséphine n'est pas enseignante, elle est enseignante-chercheuse au CNRS, Hortense, la fille, ne fait pas juste une crise d'adolescence, elle est absolument odieuse avec sa mère), chaque lecteur pourrait s'identifier très facilement aux personnages, étant donné la diversité de ceux-ci. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'on se sent happé par l'intrigue. Quoiqu'il en soit, la lecture est quand même agréable, sans prise de tête et j'ai déjà hâte de me plonger dans le prochain tome.
Ma note : 3/5
Tome 2 : La valse lente des tortues.
En résumé : Après les crocodiles, nous voici en compagnie des tortues, ces tortues qui sortent de leur carapace avec une délicatesse toute calculée, qui se meuvent si lentement dans la vie, prenant le temps de se révéler aux autres. Joséphine est une gracieuse tortue, que la vie malmène en ce début de deuxième tome : un déménagement en plein Paris pour satisfaire les exigences d'Hortense, une agression dont elle est victime dans ce nouveau quartier qui lui est si étranger, un mari, Antoine, qui a été bouffé par des crocodiles à l'autre bout du monde et dont la disparition n'a pas encore été annoncée à la cadette, Zoé, une sœur, Iris, qui a tout perdu suite à la révélation du grand mensonge autour du roman écrit par Joséphine et qui s'enlise désormais dans une dépression, une mère à qui elle ne parle plus, l'aînée, Hortense, qui s'enfuit à Londres pour ses études de styliste, sa meilleure amie et son fils Gary qui rejoignent également leur domaine royal à Londres, Philippe pour qui elle a de plus en plus de sentiments mais qui rejoint également la capitale britannique après s'être retiré des affaires. Bien qu'à la tête d'une petite fortune, Joséphine est seule dans ce nouvel immeuble, seule pour s'intégrer parmi ses nouveaux voisins aux abords étranges, seule face aux remords et aux vieux démons du passé qui reviennent la hanter.
Mon avis : Tout comme le premier tome, ce deuxième tome fait l'objet d'une relecture - une relecture que je gardais pour ma semaine de vacances en bord de mer. En effet, c'est le genre de lecture idéal pour les heures passées sur la plage, une lecture qui vide la tête et qui garde son originalité. Ce deuxième tome est long à se mettre en place, l'auteur passant de nombreuses pages à rappeler les événements du premier tome, à décrire de nouveau les personnages et à planter le décor. Et puis, au bout d'une centaine de pages (peut-être plus, je ne me souviens pas exactement), l'intrigue s'accélère, on se sent happé par diverses petites histoires qui éclatent ici et là et on tourne les pages de façon boulimique jusqu'au dénouement final. J'ai beaucoup aimé cette façon de jongler entre les différents personnages qui deviennent très nombreux, entre ceux que l'on connaît déjà et les nouveaux (voisins de Joséphine, connaissances d'Hortense). Cela donne du rythme à l'histoire et il y en a pour tous les goûts, entre ceux qui aiment les histoires d'amour, ceux qui aiment les histoires de sorcellerie, ou d'autres encore qui apprécient les enquêtes policières. Car oui, Katherine PANCOL nous offre une véritable enquête policière dans ce second tome, dont l'objectif de nous tenir en haleine est plus qu'atteint. D'ailleurs, je me souviens à quel point ce twist final m'avait marquée lors de ma première lecture ! Si ce livre contient plein de points positifs, j'ai été beaucoup moins séduite par l'aspect un peu plus mystique, irréaliste de l'histoire de Marcel, Josiane et Marcel Junior. Entre le bébé qui comprend tout alors qu'il n'a que trois mois et Josiane qui se fait marabouter, on a l'impression d'un décalage avec le reste de l'histoire, plus réaliste. Pour ma part, ce décalage des genres m'a gênée, mais il n'a pas gâché mon appréciation globalement positive de l'histoire. Rendez-vous l'année prochaine pour la chronique du troisième tome !
Ma note : 3/5
Tome 3 : Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi.
En résumé : Après la fin tragique du second tome et le départ d'Iris, Joséphine doit se reconstruire, aller de l'avant, écrire un nouveau livre, envisager sa relation avec Philippe sous un autre angle, essayer de se départir de cette culpabilité qui la ronge. Un nouveau départ pour son amie Shirley aussi, qui goute de nouveau à l'amour, un amour bienveillant et tendre cette fois-ci, une bourrasque de vie qui la détourne des velléités de son fils, Gary, à connaître son véritable père. Une année charnière pour ce jeune homme à l'allure brouillone mais irrésistible, ce musicien qui se lance à l'assaut de la Grosse Pomme, New York. Loin des bras d'Hortense, une Hortense qui tourbillonne, crée, dessine et invente la mode, ment pour être la première et n'hésite pas à écraser tous ceux qui se trouvent sur son passage. Mais une Hortense qui se laisse complètement aller dans les bras de Gary, son point faible. Plus forte que Zoé, à présent séparée de son amoureux Gaëtan. Elle va devoir trouver sa place entre sa soeur qui brille de l'autre côté de la Manche et sa mère bientôt accaparée par l'histoire d'un mystérieux petit jeune homme. Il y a aussi Henriette, qui manigance, espère pouvoir arracher à Marcel Grobz, tout à son bonheur avec la brave Josiane et son surdoué de fils, quelques piécettes. Tous tracent leur route, en quête de ces secrets qui nous empêchent parfois d'avancer, en quête de bonheur et d'accomplissement.
Mon avis : Ce troisième tome aura été LE pavé de mes lectures estivales, un beau bébé de 932 pages ! Bien que le suspense ne soit pas au rendez-vous, contrairement aux deux précédents tomes aux rythmes plus enlevés, les pages se tournent très vite et on arrive vite à la fin sans s'en rendre compte. C'est comme si on lisait des nouvelles de nos proches. Cette multitude de personnages à la fois originaux et familiers finit par constituer notre famille. C'est la grande force de cette saga, nous proposer des histoires bien souvent irréalistes tout en nous donnant l'impression que tout cela fait partie de notre quotidien. Camper des personnages forts et fouillés, les emplir de détails, de descriptions, de toutes petites choses qui les rendent si réels. D'ailleurs, au travers du personnage de Joséphine, qui est plongée dans l'écriture d'un nouveau livre, il semblerait que Katherine PANCOL confie au lecteur sa propre routine d'écrivaine, et sa propre méthode, prendre le temps de relever tous ces infimes détails qui habilleront ses personnages puis les laisser pousser en elle avant de coucher sur le papier leurs belles histoires. C'est réussi, malgré certains passages abracadabrentesques, ce sont la simplicité et l'authenticité qui caractérisent le mieux ce livre, tout est fluide, tout coule, des tranches de vie qui piquent souvent là où ça fait mal et quiconque peut finalement se reconnaître dans un des personnages proposés. Même si j'ai été séduite par l'ensemble de ce troisième tome, je n'ai pas trop accroché avec l'histoire de Cary GRANT, dont je ne suis pas du tout familière (j'ai des grosses lacunes en cinéma que je tente de combler). Tout comme les passages du bouquin écrit par Joséphine dans le premier tome, Une si humble reine, j'ai trouvé que les retranscriptions du carnet du petit jeune homme alourdissent l'ensemble, et s'il permettent à Joséphine de prendre un nouveau chemin de vie, ils auraient pu être plus concis. Quelques bémols par-ci, par-là, mais de façon générale, je salue le tour de force de l'auteur d'avoir tenu sur une telle longueur avec ses personnages, d'être restée cohérente au fil des tomes et d'avoir proposé des histoires aussi riches et travaillées. Si ce n'est pas déjà fait, je vous conseille de vite vous plonger dans cette saga !
Ma note : 3/5
Challenges :
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