mercredi 18 juillet 2018

Le château de ma mère - Marcel Pagnol

En résumé.

Les vacances dans les collines provençales se poursuivent pour Marcel et sa famille. Le petit garçon, lors d'une partie de chasse, fait la connaissance de celui qui va devenir son ami de toujours, Lili des Bellons, un nom rempli de soleil et de cigales. Les deux copains vont passer un été splendide, entre pose de pièges dans la garrigue et confessions pudiques. Mais pour Marcel, la rentrée des classes approche. C'est l'année du certificat d'étude, un passage obligatoire pour ce fils d'instituteur. En parallèle, le manque de la maison de vacances se fait sentir pendant les longs mois d'hiver où la famille n'a d'autre choix que de rester en ville. C'était sans compter la douce Augustine, la maman de Marcel, et Bouzigues, un ancien élève de Joseph, qui vont monter tout un stratagème pour rendre le trajet vers le lieu des tous les plaisirs moins contraignant et donc plus accessible - un trajet qui ne sera pas sans risque.

Mon avis.

Après avoir lu La gloire de mon père l'été dernier, je récidive cet été avec ce second tome de la saga Souvenirs d'enfance écrite par Marcel Pagnol. Je confirme mes impressions, ce sont des lectures idéales pour la période estivale, de quoi nous faire voyager jusqu'en Provence, les fesses bien accrochées à notre transat.

Après l'hommage rendu à son père dans le premier tome, le valeureux Joseph qui vient à bout des bartavelles, Marcel Pagnol vient dans ce second livre titiller notre cœur de guimauve en évoquant sa belle amitié avec le tout jeune Lili et l'audace de la jolie Augustine. Parce que ce livre est avant tout un hommage à sa mère, l'écriture y est sensible bien que nuancée d'orgueil. Il faut bien dire que notre petit Marcel, que l'on a connu tout émoustillé à l'idée d'accompagner ses aînés à la chasse grandit. C'est désormais à lui de faire ses preuves et de montrer qu'il n'est plus un jeune enfant. On le voit mûrir, se forger un caractère, oser se rebeller contre ses parents si doux et faire le fier devant le fameux Lili afin de lui prouver qu'il n'est pas qu'un gars de la ville à la tête bien faite. Ces démonstrations d'une force toute fragile sont touchantes car après les envolées lyriques, le soufflet ne tarde jamais à retomber et on côtoie de nouveau le petit garçon à l’innocence toute frêle. C'est pour se réalisme, cette simplicité dans la plume que j'aime les récits de Marcel Pagnol. Grâce à des mots à la fois très justes et très beaux, il sait décrire l'enfant qu'il a été, gorgé de naïveté et d'idéalisme, ce sentiment que l'on a quand on a à peine 10 ans et que l'on croit dur comme fer qu'on pourra révolutionner la face du monde. Son amitié avec Lili nous arracherait presque les larmes tellement elle est sincère et dépourvue d'artifices. On voit à quel point c'est dur pour eux de se montrer leurs sentiments tout en prenant garde à conserver la virilité des enfants qui deviennent des jeunes hommes.

Peut-être parce que c'est trop bien raconté, les pages se tournent à vitesse grand V et on arrive déjà à la fin alors qu'on pensait n'être qu'au début. Je me suis sentie un peu frustrée, j'aurais souhaité un peu plus de matière, plus de détails qui auraient fait tourné mon moulin à imagination. D'ailleurs, la seconde partie qui explique le titre et la couverture du livre arrive bien tardivement, à tel point que je me suis demandée à plusieurs reprises si le livre était bien conforme à l'adaptation cinématographique. Finalement, on y a droit, à ce trajet raccourci qui fait prendre des risques à notre famille pourtant à cheval sur les conventions. Cette partie est vite expédiée, ce qui est plutôt dommage vu qu'elle constitue le cœur du livre. J'aurais aimé que l'auteur s'y attarde davantage, qu'il prenne le temps de développer les personnages placés sur la route de ces parents si craintifs qui osent pour une fois contourner les règles. C'était aussi une occasion de varier le récit, de donner au lecteur plus de détails sur l'environnement de la villa de vacances, les chemins qui mènent à elle, les voisins, les moyens de transport de l'époque, même si l'on a déjà un aperçu. Je suis donc restée un peu sur ma faim, refermant le livre en me disant que même si ma lecture reste très agréable, il m'a manqué de la substance, du grain à moudre.

D'un coup d’œil, les plus, les moins.

+ La plume de Marcel Pagnol qui rend compte d'une époque remplie d'innocence et déjà révolue.
+ Ce livre est une ode à l'amitié enfantine.
+ L'hommage rendu à Augustine, la mère de Marcel.

- Bien trop court, j'aurais voulu plus à manger !
- Un déséquilibre au niveau des parties, la seconde étant un peu trop courte par rapport à son importance dans l'histoire. 

Dernières infos.

Le château de ma mère date de 1958 et compte 217 pages. Il fait suite à La gloire de mon père et est suivi du Temps des secrets et du Temps des amours. Il a été adapté au cinéma en 1990.

Ma note.

2 commentaires:

  1. Salut, j'aime beaucoup ta façon de raconter ton point de vue sur cette histoire :)
    Est-ce que tu prévois de lire la suite ?

    (Merci pour ton commentaire sur mon blog)

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    1. Merci beaucoup pour ton gentil commentaire :) Oui oui, bien sûr, je prévois de lire la suite, très certainement l'été prochain !

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