dimanche 7 juillet 2019

Le lion - Joseph Kessel

En résumé.

Cette histoire nous amène au Kenya, dans la réserve d'Ambolesi où sont protégées des milliers d'espèces sauvages. De passage dans ce lieu magique, le narrateur, voyageur venu d'Europe, fait la connaissance de l'homme qui est à la tête de ce parc, ainsi que de sa famille, dont fait partie Patricia, la petite fille qui a apprivoisé King, l'un des lions qui se posent en maîtres de la savane. Peu à peu, elle entraîne l'étranger sur des terres inconnues et l'initie à la communication avec les bêtes sauvages. Pourtant et malgré le calme qui règne en apparence sur ce territoire dominé par le Kilimandjaro, ni les hommes ni les bêtes ne sont à l'abri du danger...

Mon avis.

Comme je le répète souvent sur ce blog, je pense que le choix d'un livre doit être dicté par ses envies de lecture du moment. Or il se trouve qu'en ce moment, j'ai envie d'histoires se déroulant sur les terres africaines, peut-être à cause de l'été qui est bien là, peut-être à cause de cette chaleur qui me terrasse... Je suis donc partie l'autre jour à la bibliothèque avec une longue liste de bouquins correspondant à mes envies de lecture, élaborée à partir de chroniques lues à droite à gauche. Je suis revenue un peu bredouille mais mes yeux ont été attirés par un livre qui ne figurait pas sur la liste, ce classique, Le lion de Joseph KESSEL. Ni une ni deux, le voilà dans mon panier de lectrice compulsive !

Avant d'être écrivain de renom, membre de l'Académie française à partir de 1962, Joseph KESSEL est reporter. C'est ainsi qu'il prend la route dans les années cinquante pour le Kenya qui est alors secoué par la révolte Mau-Mau, mouvement insurrectionnel qui demande à libérer le pays du joug britannique. C'est de son passage sur ces terres kényanes que l'auteur tire son inspiration pour écrire Le lion, même si ce n'est qu'une infime partie de ce qu'il a pu voir là-bas. Ainsi, le narrateur se confond avec l'auteur lui-même, voyageur ébahi devant la faune et la flore du Parc Royal. C'est très certainement pour cette raison que nous nous sentons particulièrement dépaysés à la lecture de ce petit roman. Moi qui voulais voyager en Afrique à moindres frais, j'ai été plus que servie ! Les paysages sont longuement décrits, l'ambiance de la savane est fidèlement retranscrite et on est complètement immergé dans ces décors peu coutumiers. Un voyage dans l'espace mais aussi dans le temps puisque le Kenya est encore à cette époque une colonie britannique, ce qui se voit nettement au niveau des rapports entre Blancs et Noirs, où ces derniers occupent toujours la place des domestiques. On le voit aussi à la présence encore intacte des espaces sauvages, il n'est pas question de réchauffement climatique ni d'espèces en voie de disparition à cette époque-là ! Au contraire, on a l'impression de territoires luxuriants, que rien ne semble ébranler. Et puis enfin, les tribus (Kikuyu, Masaï) n'ont pas encore été décimées et vivent en harmonie avec leurs voisins les animaux. 

Même si le décor de l'histoire est basé sur des paysages réels, l'histoire en elle-même n'est que pure fiction. Et c'est là où j'ai été un peu moins emballée par ma lecture. Il faut dire qu'il ne se passe pas grand chose dans Le lion... Toute une première partie est juste dédiée à la narration d'une seule journée ! Alors on attend, on attend que les personnages s'animent et prennent vie dans ce décor qui devient un peu pesant. Les événements s'accélèrent quand même dans la deuxième partie, heureusement, et je dois avouer que la fin est très émouvante. Contrairement à de nombreux lecteurs, je ne l'ai pas vu venir et ce fut donc un réel moment d'émotion. Quant aux personnages, ils ne sont pas particulièrement attachants. J'ai vu à plusieurs reprises des lecteurs critiquer le comportement de la petite fille, Patricia, à juste titre je pense. Elle joue le rôle de l'enfant gâtée, un peu pédante mais elle peut également avoir de bons côtés, comme son désir de protéger à tout prix les animaux. Ses parents non plus ne manquent pas de relief dans leurs caractères. Ce sont pas leurs yeux que l'on se rend compte du danger qui rôde dans la savane, ils nous poussent à être inquiets pour les hommes et à se méfier des animaux. Enfin, il y a le peuple Masaï dont certaines coutumes sont décrites longuement, ce qui m'a bien plu d'ailleurs, ayant toujours été attirée par les coutumes d'ailleurs. Cette galerie de personnages est davantage développée que le lion lui-même, dont on parle beaucoup, qui est au centre du livre mais que l'on côtoie peu finalement. 

Ainsi, à mes yeux, Le lion est avant tout un récit de voyage, dans le temps et dans l'espace, une exploration ethnographique de ce territoire d'Afrique orientale. Prenez donc le temps de contempler cette faune sauvage désormais réduite en poussière et de faire connaissance avec ces personnages venus d'une autre époque ! Malgré un nombre de pages réduit, Le lion est une lecture de longue haleine.
Dernières infos.

Le lion compte 230 pages et a été publié en 1958. Je vous conseille une édition augmentée, qui propose un petit dossier permettant de resituer l’œuvre dans son temps, c'est toujours très intéressant ! Aussi, je vous mets un lien vers un petit reportage d'Arte, très sympathique car il explore les lieux dont Joseph KESSEL parle dans son livre. Conseil toutefois, à ne regardez qu'après la lecture du livre ! Je me suis bien spoilée à moitié livre, déjà qu'il ne se passe pas grand chose...

Ma note.

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