dimanche 6 septembre 2020

J'ai dû rêver trop fort - Michel Bussi

En résumé.

Nathalie, Nathy pour les intimes, 53 ans, hôtesse de l'air, mère de deux grandes filles et grand-mère de deux jumeaux intrépides, mariée à Olivier, son homme de bois et vivant dans une charmante maison-cabane en banlieue parisienne. A priori, une existence banale et joyeuse, faite de grandes réussites et petits chagrins. C'était sans compter le passé, le passé qui fait son grand retour et la tourmente, celui dont on cherche à se débarasser, que l'on enfouit sous des tonnes d'artifices, celui qui fait mal et qui fait voler en éclats une vie bien rodée. Il aura suffit d'une succession de coïncidences troublantes, des destinations qui s'enchaînent dans un ordre déjà vu, des bribes de chanson fredonnées par des inconnus, une pierre de temps qui apparaît et disparaît, pour plonger Nathalie 20 ans plus tôt, en 1999, date à laquelle elle a rencontré cet amour fusionnel mais dont elle a perdu la trace, pour ne faire souffrir personne. Pendant vingt ans, elle a fermé les yeux, s'est accrochée à l'amour qu'elle porte à ses filles et son mari, un amour sage et prévenant, celui d'une mère prête à tout pour rendre heureux ses proches. Pourtant, elle n'a jamais cessé de penser à son amant, rencontré à la fois trop tôt et trop tard, aimé d'un amour de femme, puissant et dévastateur. L'heure du bilan est arrivé, imposé par un autre qu'elle, un inconnu qui s'amuse à tirer les ficelles, en coulisses, de cette machinerie infernale.

Mon avis.

Tout comme la lecture d'un Victoria HISLOP, la lecture d'un Michel BUSSI est désormais un incontournable de l'été. Après Un avion sans elle, Le temps est assassin et On la trouvait plutôt jolie, j'ai choisi pour cet été l'une de ses dernières parutions, J'ai dû rêver trop fort, un livre parfait pour l'été, qui nous fait voyager aux quatre coins de la planète sans perdre le moindre centime ni prendre le moindre risque, du suspense, de l'amour, un moment de lecture agréable, sans toutefois casser des briques. Je vous explique.

Je ne peux pas dire que ce livre n'a pas rempli sa mission : je voulais être dépaysée, je voulais du suspense sans pour autant me prendre la tête, et surtout je voulais que les pages s'enchaînent sans faire le moindre effort, sans me dire "Mon dieu que c'est long !" Tout ça, Michel BUSSI me l'a apporté sur un plateau ! Le cadre de l'intrigue est plutôt plaisant puisqu'on voyage au frais de la princesse, passant de Montréal à San Diego puis de Barcelone à Jakarta. Grâce aux descriptions des lieux par Nathalie, on n'a pas de mal à s'y croire, à se figurer une ambiance et cela nous projette dans cette course effrénée, à ses côtés. Quant à son histoire, elle est plutôt bien construite et rythmée entre les alternances passé/présent qui contribuent au fil du récit à casser le suspense de certaines scènes pour mieux y revenir par la suite et donc à maintenir le lecteur en haleine. Dès les premières pages, on ne peut s'empêcher de nous demander ce que signifient toutes ces coïncidences et surtout d'où elles viennent, quelle est la personne derrière tout ça et pourquoi. Ces questions nous amènent à tirer des conclusions hâtives, à partir sur de multiples pistes, à découvrir petit à petit de nouveaux indices qui finissent toujours par nous induire en erreur. J'ai trouvé que le dénouement était plutôt réussi dans le sens où je ne m'y attendais pas, mais tout comme l'ensemble du livre, il aurait mérité d'être un peu plus travaillé pour ne pas paraître aussi grossier.

Durant toute ma lecture, je n'ai pas pu me départir de cette impression que Michel BUSSI a écrit cette histoire à la hâte, alignant tous les ingrédients pour une recette à succès : de l'amour, quelques scènes osées, des personnages assez banals mais qui ont ce petit truc en plus et du suspense pour maintenir le lecteur éveillé. Cette histoire fabriquée de bric et de broc, cochant les cases d'un formulaire pré-établi manque, pour moi, de profondeur. J'ai le sentiment d'avoir effleuré plein de choses, me balladant de personnage en personnage, de rebondissement en rebondissement, sans pour autant trouver de point d'ancrage. Je ne me suis malheureusement attachée à aucun des personnages, que j'ai trouvés surfaits, les ayant déjà croisés dans d'autres romans du même type, certains de leurs agissements étant même un peu niais et grotesques. Quelques passages tirent un peu en longueur, avec une tendance de Nathalie à radoter sur ses regrets, ses doutes et ses craintes, sans que cela n'apporte pas grand chose à l'ensemble. L'impression là encore qu'il fallait noircir les pages... Ainsi, une impression générale de superficiel, avec même l'idée au tiers du livre que je ne pourrais pas le terminer. Heureusement, j'étais au creux de la vague, les rebondissement ultérieurs m'ont encouragée à poursuivre ma lecture.

Une lecture mitigée en somme, parfaite si l'on souhaite se plonger dans une histoire à suspense sans toutefois se prendre la tête pour retenir mille et un personnages, mais le genre d'histoire qui va, s'imprègne le temps de la lecture, puis s'en va une fois le livre refermé.
Dernières infos.

J'ai dû rêver trop fort a été publié en 2019 et compte 541 pages.

Ma note.
Challenges.

100 livres à lire en 2020 : 33/100
Défi lecture 2020 : Consigne 47 - Livre dont le titre comporte un verbe à l'infinitif - 33/100

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