Lou Bertignac est une jeune fille de 13 ans, surdouée, qui a sauté deux classes et qui se retrouve en Seconde au milieu d'élèves tous plus grands qu'elle. Il lui est demandé en cours de Sciences économiques et sociales de produire un exposé sur n'importe quel thème. La première chose qui lui passe par la tête est la question des jeunes femmes qui sont sans abri en France. Son but est de proposer un travail innovant, qui choque les consciences de ses camarades de classe. Ce projet l'amène à prendre contact avec No, SDF qui squatte souvent une des gares parisiennes dans laquelle Lou aime observer les gens. No accepte de se livrer, Lou accepte de lui ouvrir les portes de sa vie de petite fille mature et hypersensible. Les deux comparses vont nouer une forte amitié qui va les mener vers des chemins que je vous laisse découvrir.
Mon avis.
Lors de ma toute récente visite à la bibliothèque, j'ai eu la chance de tomber sur ce livre qui me faisait envie depuis un moment. Une fois emprunté, je me suis vite jetée sur cette lecture qui m'a réservé bien des surprises. Il faut dire que j'étais un peu sceptique durant les deux premiers tiers du livre. En effet, je trouvais que les détails un peu clichés étaient nombreux. Lou n'est pas seulement surdouée, elle a 160 de QI, peut-être que 140 aurait suffi. Pas la peine de surenchérir pour comprendre qu'elle éprouve des difficultés d'ordre affectives et sociales. Un deuxième exemple, leur rencontre qui se veut un peu facile: No avait depuis longtemps repéré Lou qui venait souvent errer dans cette gare. Comme par hasard, pile après l'épisode du choix de l'exposé, celle-ci se décide enfin à venir lui parler, sans que Lou n'ait à faire le moindre effort, comme si les choses étaient aussi évidentes. Vous allez me dire, tout ça n'est pas bien important. Eh bien si, pour la cohérence et le réalisme de l'histoire, je pense que ces détails gâchent les développements qui sont faits sur les sentiments de Lou.
En effet, le roman est rédigé à la première personne. Lou est la narratrice. J'ai été bouleversée par ces quelques lignes où elle décrit son émotivité, sa sensibilité et toutes les techniques qu'elle a mises en place pour palier ces désagréments. Si j'ai été aussi touchée, c'est parce que je me suis reconnue et je me suis dit, enfin des mots pour évoquer ce que je ressens si souvent, la peur de prendre la parole en public, l'importance de l'observation, le besoin de se rassurer avec mille et une techniques bien ancrées sur le concret pour m'éviter de trop penser.
J'avais peur que tout ça soit un peu gâché par les dénouements finaux qui auraient pu basculer encore plus dans le pathos des premiers chapitres. Eh bien, j'ai été surprise car il n'en est rien. Je trouve au contraire que la fin est très juste et empêche justement une histoire un peu trop sentimentale et Bisounours. Evidemment, je ne vais rien vous dévoiler mais je tenais juste à dire que je suis restée sur une très bonne impression en refermant le livre, raison pour laquelle j'octroie 4 fleurs à cette lecture.
D'un coup d’œil, les plus, les moins.
+ Le personnage de Lou et ses ressentis qui m'ont beaucoup parlé (mais c'est très subjectif)
+ Le dénouement final qui évite de justesse de tomber dans le pathos
+ Le style d'écriture qui nous fait croire que nous sommes aux côtés de Lou pour aider No
+ Le thème du livre: la situation des sans-abri est toujours difficile à aborder. Ici, j'ai trouvé que l'auteur était pertinente et juste dans sa façon de raconter.
+ Une lecture très facile et rapide à lire
- Certains détails qui sont un peu exagérés.
- A certains moments, le manque de vraisemblance qui fait qu'on peut tomber dans une histoire un peu à l'eau de rose.
Dernières infos.
No et moi est paru en 2007 et compte approximativement 250 pages.
Il a obtenu en 2008 le Prix des Libraires et Zabou Breitman en a fait un film en 2010.
Ma note.
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