Affichage des articles dont le libellé est Pas à mon goût. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Pas à mon goût. Afficher tous les articles

samedi 12 septembre 2020

Le blé en herbe - Colette

En résumé.

Les Audebert et les Ferret, deux familles parisiennes plutôt bourgeoises semble t-il, ont l'habitude de passer leurs vacances ensemble, sur la côte bretonne. Leurs enfants respectifs, Philippe et Vinca, ont donc grandi ensemble, et ont développé, au fil des étés, une relation amicale profonde, quasi filiale. Âgés de 15 et 16 ans, ils entrent désormais dans l'adolescence et leur relation prend une tournure nouvelle. Chatouillés par leurs émois, ils se promettent qu'ils ne se sépareront plus jamais et même qu'ils se marieront. Un grain de sable vient toutefois contrarier leurs projets. Philippe fait la connaissance de Camille Dalleray, une jeune femme également en vacances sur la côte. Les deux gens se tournent autour, jusqu'à ce que Philippe succombe complètement face à la sensualité de cette dame en blanc. Vinca, ayant tout deviné des tourments de son fidèle ami, est gagnée par la jalousie. La relation Phil-Vinca est alors à considérer d'un nouvel œil, entachée par des problèmes qui appartiennent désormais à la vie d'adulte et non plus à l'enfance insouciante.

Mon avis.

J'ai lu pour la première fois ce très court roman à l'âge de Phil et Vinca, lors de mon année de Première. Je me souviens que mes copines et moi n'avions pas du tout apprécié cet écrit de Colette, et même les explications exaltées de notre professeur de Français ne réussirent pas à nous faire changer d'avis. Ce livre est resté sur les étagères de ma bibliothèque pendant toutes ces années, et j'ai décidé de l'en sortir sur un coup de tête, avec la curieuse envie de voir ce que j'en penserais, 11 ou 12 après.

Quand je suis en vacances, j'aime commencer ma journée avec un bon petit-déjeuner, savouré en compagnie d'une bonne lecture. C'est en général ce qui m'encourage à aller me coucher le soir, me dire que cet instant délicieux m'attend juste après ma nuit de sommeil. Ce rituel a été contrarié ces derniers jours par cette relecture laborieuse du Blé en herbe. Plutôt que de m'accompagner dans mon réveil, ce roman m’assommait et m'encourageait plutôt à aller me recoucher. Pas de doute, 11 ou 12 ans après, cette histoire de Phil et Vinca ne me convainc toujours pas. Même si j'ai fourni de réels efforts pour me concentrer sur le texte, savourer la beauté de la plume de Colette et m'imaginer ces paysages bretons éclairés d'une lumière estivale, j'avais l'impression de lire "à vide", c'est-à-dire d'entamer une phrase, d'en lire les quatre ou cinq premiers mots puis de partir dans mes pensées jusqu'à la fin du paragraphe, et là de me dire qu'il me fallait recommencer puisque je n'avais rien retenu de ce que je venais de lire. Et ça, à chaque page, ce qui est très lassant au bout du compte. Je ne sais comment me l'expliquer mais je me suis profondément ennuyée durant cette lecture. L'attachement aux personnages n'a malheureusement pas rattrapé le coup puisque je ne me suis pas vraiment projeté dans leurs émois d'adolescent, ayant passé l'âge peut-être. Toujours est-il que j'ai eu le sentiment de passer les phrases, tourner les pages sans en retirer grand chose, malgré le style travaillé de l'auteur qui s'attache à décrire au plus près le sentiment amoureux au travers de ses deux personnages.

Car tout n'est évidemment pas à jeter dans ce roman. D'ailleurs, rien n'est à jeter, c'est juste qu'il n'est pas à mon goût mais je suis sûre qu'il plaira à d'autres lecteurs qui seront séduits par la plume de Colette - une plume emplie de poésie et de grâce, métaphorique, qui laisse entrevoir les faits et gestes audacieux de Phil et Vinca au travers d'évocations édulcorées et imagées. Si le contenu du Blé en herbe ne fait plus débat aujourd'hui, tant ce sujet a été exploré par mille et un bouquins, films, BD et ne fait plus partie des débats de société, il a pu choquer à l'époque, justement à cause de cette écriture métaphorique qui parle en fait de l'initiation sexuelle de deux adolescents, bien qu'abordée avec beaucoup de pudeur. Un autre atout de ce livre est la réflexion autour du passage de l'adolescence à l'âge adulte, la perte d'innocence, l'envie de rapprochements physiques tout en gardant des moments de solitude et d'introspection pour justement analyser ces changements. Ces questionnements sont d'autant plus travaillés dans le livre qu'ils touchent deux êtres qui ont grandi ensemble, qui jouaient ensemble, se chamaillaient, se consolaient, se confiaient. Comment regarder cet attachement filial avec des yeux nouveaux, alors que l'envie d'un rapprochement physique semble s'imposer aux deux protagonistes ? Enfin, Le blé en herbe est un roman très visuel, des adjectifs de couleurs enrichissent souvent les descriptions : les yeux bleus de Vinca, les tenues blanches de Camille Dalleray... On parvient sans trop de difficulté à se projeter dans ces paysages bretons, chargés de nos outils pour partir à la pêche, les pieds dans l'eau fraîche et le dos installé contre des rochers inconfortables pour une pause bien méritée. C'est un livre qu'il faut lire en été, sans aucun doute, pour faire directement l'expérience de toutes les scènes propres à cette saison qui sont rapportées.

Un roman qui ne m'a pas convaincue et qui m'a profondément ennuyée, par deux fois. Néanmoins, je lui reconnais bien des qualités, dont le style travaillé de Colette. L'avantage est qu'il est assez court, vous pouvez donc vous faire votre propre avis en le lisant, la souffrance ne durera pas trop longtemps si jamais votre avis concorde avec le mien.
Dernières infos.

Le blé en herbe a été publié en 1923 et compte 96 pages. Il a été porté à l'écran en 1954 par Claude AUTANT-LARA.

Ma note.
Challenges.

Défi lecture 2020 : Consigne 82 - Livre que vous avez dû lire pendant vos études - 34/100

samedi 4 juillet 2020

Le mec de la tombe d'à côté - Katarina Mazetti

En résumé.

Elle, elle se recueille sur la tombe de son défunt mari, pour lui reprocher d'être parti si tôt et pour lui dire à quel point il lui manque. Lui, il vient déposer des fleurs sur la tombe de ses parents. Elle, elle est plutôt chic, tailleur beige et bouche pincée. Lui, il est plutôt débraillé, avec sa salopette qui sent la bouse de vache. Elle, elle aime la musique classique et les œuvres d'art. Lui, il aime les boulettes de viande et ses tracteurs. Elle, elle est bibliothécaire et habite dans un appartement d'un blanc immaculé. Lui, il est agriculteur, il croule sous les dettes et habite dans la maison de ses parents à la décoration kitch. Tout oppose Désirée et Benny. Et pourtant, un sourire va les réunir, alors qu'ils partagent un jour le même banc au cimetière. Depuis ce jour-là, ils sont amoureux mais leur idylle naissante est vite rattrapée par tous ces points de discorde qui entament la force de leurs sentiments.

Mon avis.

Ce livre traînait sur les étagères de ma bibliothèque depuis déjà quelques années. D'ailleurs, je ne sais même plus d'où il vient, si je l'ai acheté, si on me l'a prêté ou même offert. Après l'avoir reluqué bien des fois, j'ai enfin osé aller plus loin que le simple feuilletage. Il faut dire qu'il m'arrangeait bien pour valider une des consignes du Défi Lecture auquel je participe, celle de lire un bouquin d'un auteur scandinave. Katarina MAZETTI étant suédoise, c'était parfait. Et puis, quoi de mieux qu'un feel-good book pour enchaîner sur le sombre récit de Yann QUEFFELEC, Les noces barbares.

Comme bon nombre de lecteurs, si j'en crois les avis que j'ai lus sur Internet, ce livre fut pour moi une monstrueuse déception. Je n'en attendais pas grand chose, comme à chaque fois que je me lance dans ce genre d'histoire à l'eau de rose, dégoulinante de guimauve, mais là, je dois dire que c'est particulièrement mauvais. L'intrigue en elle-même est trop vite expédiée, à peine Benny et Désirée se sont-ils rencontrés qu'ils sont déjà quasiment unis pour la vie. Finalement, très peu de scènes se déroulent au cimetière, juste le temps de se rendre compte que les deux personnages sont diamétralement opposés (comme souvent dans ce genre d'histoire), puis leurs avis évoluent, après avoir échangé un sourire, et c'est fini, plus de cimetière, plus de passé, plus rien, juste une histoire d'amour qui va traîner en longueur. Celle-ci connaît des soubresauts qui ne peuvent qu'agacer le lecteur. On enchaîne les faux problèmes et les querelles de maternelle, tout ça pour essayer de créer un vague suspense inutile. On tourne les pages, on tourne les pages, pour finalement arriver à une fin qui est dans la continuité du livre, mauvaise, et en fait incompréhensible. Le tout sur un fond vulgaire, avec des scènes amenées sans aucune classe, et racontées sans la moindre élégance.

S'il n'y avait que l'intrigue... Mais non, il y a aussi les personnages. A eux deux, Désirée et Benny sont un ramassis de clichés rarement égalé dans l'histoire de la littérature. Désirée est le prototype de la bibliothécaire coincée, froide et rigide, ne lisant que des bouquins et méprisant ceux qui n'ont pas un rond de culture. Quand à Benny, c'est l'archétype du paysan, fils à maman, paumé, qui sent mauvais et macho qui plus est, attendant de sa future compagne qu'elle sache faire des boulettes et ranger la maison. Sinon, c'est rédibitoire. Comment de telles caricatures peuvent ne pas nous taper sur le système ?! Aucune profondeur, aucun réalisme. Pour prendre juste un exemple, alors que Désirée se lamente sur son défunt mari en début de livre, ce dernier est très vite oublié lorsqu'elle développe sa relation avec Benny. J'aurais quand même attendu un peu plus de peine de sa part, une remise en question aussi, voire même, mais je sais que j'exagère, de la culpabilité. A la place, rien du tout. Comment adhérer à des personnages qui paraissent aussi irréalistes ?! 

En somme, une histoire décousue, des personnages caricaturaux et affligeants, passez votre chemin. Même si vous avez envie d'une histoire légère et pas trop prise de tête, je vous conseille de vous tourner vers une autre lecture. Quant à moi, j'hésite à lire le second tome (oui, je suis maso), juste parce que je suis une jusqu'au boutiste et que j'aime bien lire l'intégralité d'un cycle. 
Dernières infos.

Le mec de la tome d'à côté a été publié en 1999 et compte 221 pages. Il est suivi d'un second tome, Le caveau de famille.

Ma note.
Challenges.

Défi lecture 2020 : Consigne 12 - Lire un auteur scandinave - 24/100

dimanche 10 mai 2020

Mrs Dalloway - Virginia Woolf

En résumé.

Un jour de la vie d'une femme, voilà ce qui est raconté dans cet écrit de Virginia WOOLF. Pas n'importe quelle femme, Mrs DALLOWAY, femme anglaise, habitante de Londres, dans l'après Première Guerre Mondiale. Un jour de Juin 1923. Mrs DALLOWAY est en pleine préparation d'une réception qu'elle donne dans la soirée à laquelle est conviée toute la haute société. Cette réception est l'occasion de penser, au présent et au passé, aux gens dont elle a croisé la route. Comme une coïncidence, ce jour de Juin 1923 signe aussi le retour de Peter WALSH, l'ancien amant de Mrs DALLOWAY. Parti aux Indes, il rejoint Londres, emportant dans ses valises ses tourments et questions existentielles. S'il y en a un qui est également empêtré dans ses questions existentielles, c'est bien Septimus WARREN SMITH, lui aussi habitant Londres, ayant pris part à la guerre qui vient de s'achever, revenu vivant mais mort dans ses pensées. Des personnages qui offrent aux lecteurs leurs réflexions, leurs tourments et leur passé pendant quelques pages.

Mon avis.

Vous le savez peut-être, je suis une conditionnelle des livres édités par les Editions Tibert. Celles-ci proposent des textes de la littérature classique illustrés par des artistes de génie. Des couvertures chatoyantes et poétiques, une mise en page des plus élégantes et un grain de papier très agréable au toucher, voilà la promesse qui est faite au lecteur, et dans mon cas, ça marche. C'est donc tout naturellement que j'ai craqué pour cette version illustrée de Mrs DALLOWAY. Les illustrations proposées par Nathalie NOVI m'ont été d'une grande aide dans cette lecture qui m'a paru longue et fastidieuse.

La couverture des Editions Tibert résume à elle seule le contenu du récit : Mrs DALLOWAY dans ses pensées. Ici, pas d'intrigue, pas vraiment d'action, encore moins de rebondissements, rien que l'accès aux réflexions des divers personnages. Ainsi, le lecteur voyage d'âme en âme, parfois grâce à une pensée commune, ou un objet ou lieu commun. Pas de chapitre pour apporter un peu de rythme à ces confessions qui peuvent paraître interminables, un récit livré en bloc, qui alterne entre passé et présent sans marquer de ruptures, qui navigue entre plusieurs esprits et plusieurs lieux sans aucune ruptures là non plus. Je me suis vraiment sentie déroutée au cours des premières pages, ayant peur de ne pas comprendre l'intrigue et de passer à côté de cette oeuvre qui est pourtant très célèbre. J'ai également ressenti l'ennui. L'envie d'en découdre le plus vite possible pour passer à une autre lecture plus enjouée m'a encouragée à faire défiler les mots sous mes yeux à toute vitesse, ce qui n'est pas une bonne chose puisque c'est un texte qui ne se lit pas d'une traite mais qui se savoure, qui demande réflexion et méditation autour de ce qu'incarnent les personnages.

Finalement, je pense avoir compris le fil de l'histoire, mais demeure en moi l'impression d'être complètement passée à côté de cette oeuvre de la littérature anglaise. Alors je me raccroche désespérément aux deux trois petites choses que j'ai appréciées durant ma lecture. En premier lieu, la beauté du cadre, très floral, dans les illustrations de Nathalie NOVI mais aussi dans le récit de Mrs DALLOWAY. Les fleurs, la nature sont partout et servent de fil conducteur lorsqu'on saute de personnage en personnage. Ensuite, j'ai accroché à certains personnages, comme celui de Septimus WARREN SMITH, dont la profondeur d'âme contraste avec la superficialité apparente de Mrs DALLOWAY. Quand l'un tente de trouver un sens à sa vie, surtout après avoir enduré les horreurs de la guerre, l'autre ne pense qu'aux mondanités et à sa place au sein de la bourgeoisie anglaise. Ces personnages en disent long sur ce qu'est là société de l'après guerre : d'un côté, la joie qui inonde les rues de Londres et nourrit les soirées où il est obligatoire de s'amuser et d'un autre côté, la reconstruction difficile de ceux qui ont été sur le front et qui reviennent tellement bouleversés qu'ils ne trouvent plus leur place dans la société. Même si je n'ai pas su tous les comprendre car je manque de connaissances sur l'après-guerre et sur le style de Virginia WOOLF, je pense que ce livre est plein d'enseignements pour qui sait les décoder.

Je pense qu'entre ce livre et moi, ce fut un rendez-vous manqué. Pas le bon timing, pas le bon état d'esprit, ça arrive, dans toute vie de lecteur. Je ne regrette pas complètement toutes ces soirées à essayer de comprendre la plume de Virginia WOOLF, je sais désormais qui sont ces personnages qui peuplent les pensées de Clarissa DALLOWAY. A tous les amateurs de littérature classique anglaise, foncez ! Aux autres, réfléchissez-y à deux fois avant de foncer !
Dernières infos.

Mrs DALLOWAY a été publié en 1925 pour la version originale et compte 250 pages. Une adaptation au cinéma par Marleen GORRIS a été proposée en 1997. Si, comme moi, vous vous sentez un peu perdu lors de votre lecture, je vous conseille cette émission de France Culture, qui m'a apporté quelques éclairages bienvenus.

Ma note.
Challenges.

Défi lecture 2020 : Consigne 8 - Livre dont le titre contient un titre social - 16/100
* Les 100 livres à lire au moins une fois : 15/100

mardi 24 décembre 2019

Le plus bel endroit du monde est ici - Francesc Miralles et Care Santos

En résumé.

Employée dans une compagnie d'assurances, la vie d'Iris n'a rien d'enthousiasmant. Pas d'ami, pas de compagnon, et ses parents qui viennent de mourir. Alors la jeune femme décide de mettre fin à ses jours. La voilà positionnée au bord d'une voie ferrée, prête à faire le grand saut, lorsque son œil est attiré par une enseigne de café qu'elle n'avait jamais remarquée jusqu'ici : Le plus bel endroit du monde est ici. Elle pousse la porte de ce lieu prometteur et plonge dans une ambiance magique et réconfortante. Après s'être assise à l'une des tables et avoir commandé une boisson chaude, un beau jeune homme, Lucas, la rejoint. Ensemble, et pendant six semaines, il vont refaire le monde et ce nouvel ami, dont Iris ne connaît que peu de choses, va l'aider à panser ses blessures et à aller de l'avant, avant de disparaître mystérieusement...

Mon avis.

Cela faisait très longtemps que j'avais envie de me plonger dans ce très court roman, dont j'avais entendu beaucoup parlé sur la toile. Toujours emprunté, j'ai fini par me le procurer il y a quelques semaines, alors que les arbres commençaient à perdre leurs feuilles. Une lecture idéale pour l'automne, accompagnée d'un thé aux saveurs réconfortantes ou d'un bon chocolat chaud, mais qui m'a laissée perplexe, tant cette lecture fut en décalage avec mes attentes.

Chose rare, il a fallu que je m'y prenne à trois fois pour commencer ce livre et pour entrer pleinement dans l'histoire. Invoquant d'abord ma fatigue qui m'empêchait de garder le fil de l'histoire, puis ma mémoire défaillante trop accaparée par les choses du quotidien, ou enfin un défaut d'imagination et de compréhension de ma part, j'ai finalement compris que ce qui me gênait dans les premières pages de ce livre était son côté surréaliste. Moi qui m'attendais à un roman feel-good des plus banals et bien ancré dans la réalité, je me suis retrouvé face à ce café et à ses personnages grotesques. Vraiment, j'ai eu beaucoup de difficultés à comprendre (moi et mon éternel besoin de TOUT comprendre) où voulaient en venir les auteurs. Ainsi, certains concepts, comme le psychanalyste de poche ou le fait que chaque table du café est dédiée à une "leçon de vie" (savoir pardonner, savourer l'instant présent...), m'ont paru complètement tirés par les cheveux.

Malgré ces déconvenues de premiers chapitres, j'ai tout de même choisi de poursuivre ma lecture. Heureusement que la deuxième partie du roman est uniquement consacrée à la vie d'Iris, puisque le café et tout ce qui va avec, a disparu. J'ai un plus apprécié cette nouvelle étape dans le récit, même si certains événements sont eux aussi tirés par les cheveux et amenés avec peu de délicatesse. Ainsi, Iris retrouve comme par magie son amour de jeunesse qu'elle avait perdu de vue depuis des dizaines d'années, son agent immobilier devient en quelques jours sa nouvelle meilleure amie, et j'en passe et des meilleures. Cette accumulation de clichés que l'on voit venir à des kilomètres avec leurs gros sabots, ainsi que des personnages plutôt plats m'ont empêchée de savourer pleinement cette histoire qui aurait pu être une bonne idée si elle n'avait pas autant trempée dans la guimauve. Je n'ai pas non plus adhéré à l'aspect développement personnel du livre, contrairement à beaucoup de lecteurs. Là aussi, j'y ai simplement trouvé une accumulation de poncifs que l'on a l'habitude d'entendre ou de lire dans toute émission ou magazine qui vend de la psychologie de comptoir.

En deux mots, j'ai le sentiment d'être passée à côté de ce roman qui a tout de même le mérite de se lire extrêmement vite, et de présenter quelques bonnes idées. Dommage qu'elles ne soient pas plus abouties pour éviter l'écueil de la niaiserie. Un autre point positif, l'immense et fabuleux artiste Léonard COHEN est cité dans les toutes premières pages avec sa chanson I'm your man (pas la meilleure, mais je suis quand même preneuse) !
Dernières infos.

Le plus endroit du monde est ici a été publié en 2010 et compte 197 pages.

Ma note.

samedi 23 février 2019

Joyeux suicide et bonne année - Sophie De Villenoisy

En résumé.

Sylvie Chabert est célibataire, sans enfant, entièrement dévouée à son travail, pas d'amis sauf la fidèle Véronique. Et maintenant, elle n'a plus de parents, son père vient de la quitter pour rejoindre les anges. Alors Sylvie Chabert décide d'en faire de même. Du moins, dans quelques mois. Avant, elle s'autorise à consulter un psy - un psy plutôt charmant qui lui conseille de réaliser toute une série d'actions, des choses qu'elle n'a jamais osé faire. Cela la conduit petit à petit à regarder la vie autrement, à faire sauter les derniers verrous qui l'enfermaient dans une vie monotone. Une renaissance qui la conduira, peut-être, à aimer la vie de nouveau.

Mon avis.

C'est mon amoureux qui m'a offert ce roman pour mon anniversaire, et donc pour la nouvelle année - les deux jours coïncidant - l'an dernier. Je vous l'accorde, c'est un cadeau au titre un peu étrange mais n'y voyez pas un message caché de sa part, juste l'envie de me proposer une histoire en accord avec mes ressentis, car je suis de moins en moins adepte des passages à la nouvelle année. C'est toujours pour moi un moment douloureux, non pas parce que je prends une nouvelle année de vieillesse, mais parce que cette soirée du nouvel an ne m'inspire plus que mélancolie, voire tristesse. Enfin bref, tout ça pour dire que je me suis enfin plongée dans ce tout petit livre.... au mois de Février ..... mais l'hiver n'est pas terminé, ouf !

Vous l'aurez peut-être deviné à sa couverture aux couleurs chatoyantes et aux illustrations girly, nous sommes dans le registre du feel-good, voire du chick-lit (la frontière entre les deux registres est, pour moi, souvent assez mince) avec ce roman. Tous les codes sont réunis : une héroïne malheureuse, voire même suicidaire, dont la vie est toute grise et sans espoir d'amélioration mais il suffit que quelques grains de sable (un homme, une femme SDF sur un quai de métro, une collègue un peu farouche et un psy audacieux) viennent enrayer les mécanismes de la routine et nous voilà repartis pour un tour ! Je ne peux pas le nier, c'est un livre qui est plaisant à lire, avec des passages qui nous arracheraient un début de sourire (je pense aux premiers chapitres), des personnages mignonnets et une morale gentillette, même si déjà vue, re-vue et rere-vue. Pour tout cela, le livre remplit le contrat : il nous fait passer un bon moment. Mais j'en suis malheureusement restée là : un bon moment, c'est tout, rien de plus, et ce pour plusieurs raisons.

La première raison est que l'histoire est un peu tirée par les cheveux. ! Attention spoiler ! Imaginez, la nana est au fond du sceau, elle éprouve le désir de mettre fin à ses jours, mais il suffit d'une partie de jambes en l'air et d'une rencontre avec une femme SDF (qui meurt dans ses bras) pour qu'elle retrouve, en quasiment deux jours, la pêche et l'envie de vivre. Loin de moi l'idée de sous-estimer le pouvoir de ces deux événements (la partie de jambes en l'air et la mort d'une personne sous ses yeux) mais je trouve que c'est un peu surfait et un peu léger pour guérir une personne enfermée dans une profonde dépression, pour qui il n'y pas d'autre issue que la mort. D'autre part et je le confesse, je suis un peu psychorigide, alors j'aime les histoires réalistes et crédibles (pour toute autre histoire qui n'appartient pas au fantastique ou à la science-fiction). Or, il me semble que la probabilité de voir une personne inconnue mourir dans ses bras est de l'ordre de l'infime. J'aime parfois rêver avec les histoires feel-good (lorsqu'elles sont bien écrites) mais j'estime qu'elles ne sont vraiment réussies que lorsqu'elles ont des réelles chances de se produire. ! Fin du spoil ! La deuxième raison est que nous sommes dans un style d'écriture superficiel. Parce que l'histoire reste superficielle et convenue, les mots employés ne risquent pas de défriser la moustache des Académiciens. Ou peut-être est-ce l'inverse : c'est parce que les mots employés ne risquent pas de défriser la moustache des Académiciens que l'histoire ne décolle pas. Je pense que les thèmes du suicide et de la solitude auraient mérité plus de profondeur et davantage de développement. C'est dommage, car l'idée de départ n'est pas mauvaise, il aurait juste fallu lui donner plus d'ampleur, plus d'enrobage. La dernière raison mais qui découle des autres est que l'ensemble reste niais et vraiment bienpensant.

En conclusion, mon amoureux, quand tu liras ces quelques lignes, merci du cadeau mais la prochaine fois, un peu plus de robustesse dans l'écriture, sans tomber dans du Proust (il comprendra le clin d’œil). Pour vous autres, de passage sur ce blog, un petit livre à lire si vous tombez dessus dans une boîte à livre ou à la bibliothèque, si vous avez quelques heures à tuer dans les transports en commun, ou si vous avez 44 de fièvre et que vous n'avez plus la pêche suffisante pour lire autre chose.

D'un coup d’œil, les plus, les moins.

+ Un livre feel-good fidèle au genre, plaisant à lire avec des personnages mignonnets, quelques passages amusants et un ensemble bienveillant.

- Toutefois, l'histoire reste tirée par les cheveux, manquant de réalisme.
- Les thèmes (solitude, mort, ...) manquent de développement, on reste trop à la surface des choses.
- L'ensemble reste niais et bienpensant.
- Trop vite lu.... et vite oublié !

Dernières infos.

Joyeux suicide et bonne année a été publié en 2016 et compte 214 pages.

Ma note.

samedi 18 novembre 2017

Zazie dans le métro - Raymond Queneau

En résumé.

Jeanne Lalochère confie sa fille Zazie à son oncle Gabriel pour qu'elle puisse tranquillement batifoler avec son amant. La situation ne déplaît pas à la jeune fille puisque c'est l'occasion de mettre enfin un pied dans la capitale et de côtoyer cet engin mystérieux qu'est le métro. Manque de bol, les agents sont en grève. Après avoir lâché tout un tas d'injures, la petite échappe à la surveillance de son oncle et décide de visiter Paris toute seule. Une folle aventure débute alors et le lecteur va se trouver face à des situations toutes plus rocambolesques les unes que les autres et face à des personnages pour le moins étranges. Bienvenue dans le surréalisme à la Queneau !

Mon avis.

Je dois avouer que si le nom de l'auteur ne commençait pas par "Q" et si je n'avais pas un challenge ABC à vite poursuivre, je ne serais très certainement pas allée à la rencontre de ce livre. Cela fait plusieurs années que j'en entends parler (j'ai d'ailleurs failli l'avoir aux épreuves du bac de littérature), sans jamais sauter le pas, découragée devant les commentaires rarement positifs des lecteurs. Désormais, c'est chose faite, je ne suis pas mécontente de ma lecture sans pour autant avoir adoré, loin de là même.

Il faut dire que l'univers que nous propose l'auteur est surréaliste. Un réel travail a été fait sur la langue - la langue qu'on parle entre gens populaires d'un Paris d'après-guerre qui savoure enfin le goût de la liberté (l'écriture de ce livre date de 1959). Le style est très familier et il n'y a quasiment que des dialogues. Même le narrateur se met à employer ce langage châtié. Le rythme de l'histoire est donc très rapide, et on se sent emporté dans les aventures de Zazie, en complète immersion parisienne. Cela nous amène à vivre des situations très cocasses. Le récit se tient et si on s'accroche, il n'est pas difficile de suivre le déroulé des événements. Cependant, on peut rapidement se perdre dans les personnages qui apparaissent, disparaissent puis reviennent sous d'autres identités. Leurs interactions peuvent parfois surprendre: parfois ils réagissent de façon disproportionnée et puis c'est le contraire, ils ne tiennent pas cas de situations graves. Ainsi, on a l'impression d'être dans un réel distordu, entouré de faits et de personnages réels au premier abord et fantasques si on creuse un peu.

A l'image de cette intrigue un peu particulière, il y a certains passages que j'ai bien aimés, ayant l'impression de comprendre enfin où l'auteur voulait en venir puis quelques pages plus loin, je me sentais perdue. L'auteur aborde des thèmes graves comme le viol et la pédophilie et d'autres thèmes tabou à cette époque comme l'homosexualité et les boîtes où se produisent des travestis. Je pensais qu'il avait quelque chose à dire sur ces sujets mais ils sont vite balayés et on ne sait plus trop ce que ça vient faire là. Au terme de ma lecture, j'ai donc cette très désagréable impression d'être passée à côté de quelque chose. Certes, le style est intéressant et l'histoire peut paraître comique et originale mais ces deux points ne compensent pas le sentiment de ne pas avoir su lire entre les lignes. C'est d'autant plus frustrant que Zazie dans le métro est devenue un vrai classique et Raymond Queneau est un auteur réputé, alors je me demande pourquoi je n'ai pas su voir le chef d'oeuvre qui se cache derrière ces quelques pages.

Je ne pensais pas que je serai aussi sévère dans ma notation mais au fur et à mesure que j'écris cette chronique, je me rends compte que je ne retire rien de cette lecture. Je vais donc, à regrets, l'affubler d'un deux fleurs.

D'un coup d'oeil, les plus, les moins.

+ Le travail sur la langue: jeux de mots, langage parlé, nombreux dialogues.
+ Le potentiel comique.

- On ne comprend pas où l'auteur veut en venir.
- On peut vite se sentir perdu: trop de personnages et de situations étranges.
- L'histoire est trop fantasque pour moi (n'a ni queue ni tête).

Ma note.
Dernières infos.

Zazie dans le métro a été publié en 1959 et compte 240 pages. Ce classique a fait l'objet de nombreuses adaptations: BD, pièce de théâtre et film en 1960. Si vous souhaitez en savoir plus sur cette oeuvre, je vous conseille vivement la chaîne Youtube l'Alchimie d'un roman qui lui a consacré un épisode.

Challenges.

Cette lecture me permet d'avancer dans ces challenges: 
Défi lecture 2017 - Consigne 19: un livre qui se déroule dans une capitale. (36/80)
ABC 2017 - Lettre Q (19/26)

samedi 24 juin 2017

Miss Alabama et ses petits secrets - Fannie Flagg

En résumé.

Maggie, résidant à Birmingham aux Etats-Unis et travaillant dans une petite agence immobilière en a assez de la vie. Elle qui a été une icône pour l'Alabama lorsque jeune, elle a concouru pour le titre national de Miss America, pense que tout le bonheur est derrière elle. C'est la raison pour laquelle elle a pesé le pour et le contre, et la conclusion est qu'elle va mettre fin à ses jours. Alors qu'elle est en train de minutieusement préparer son départ en cachette, sa collègue et amie Brenda l'invite le jour du suicide planifié à un spectacle organisé par la ville de derviches tourneurs, ces danseurs turcs aux longues jupes. Maggie ne peut tout de même pas laisser son amie y aller seule. Tant pis, sa mort ne sera reportée que de quelques jours. Finalement, de tels événements vont régulièrement avoir lieu, si bien que le jour du suicide est sans arrêt reporté.

Mon avis.

J'avais beaucoup entendu de parler de Fannie Flagg et j'avais en tête les couvertures de Beignets de tomates vertes ou encore de La dernière réunion des filles de la station service. Par conséquent, lorsque je suis tombée sur des livres de Fannie Flagg à la bibliothèque, j'ai eu envie de me faire mon propre avis. J'ai commencé par Miss Alabama et ses petits secrets car la quatrième de couverture semblait prometteuse. Je ne vous le cache pas plus longtemps, ce fut une grosse déception.

Tout d'abord, j'ai éprouvé beaucoup de difficultés pour rentrer dans l'histoire. J'avais déjà lu une quarantaine de pages mais il a fallu que je reparte à la première page et relise tout car je n'arrivais pas à m'imaginer le décor et les personnages. En fait, je n'y suis jamais parvenu. Certes, ces derniers jours ont été chargés mais il m'a fallu DEUX semaines pour lire les quatre-cent pages, ce qui est inhabituel chez moi. Les raisons à cela sont un rythme lent, des réflexions assez niaises, la présence de détails inintéressants et l'intrigue qui ne décolle pas. On y croit un peu vers le milieu du bouquin grâce à un petit rebondissement mais finalement, le soufflet retombe aussitôt et je me suis autant ennuyée que dans la première partie.

Je ne peux pas tout vous révéler car je me dois de ménager le peu de surprise présent dans le livre mais je trouve que les faits sont peu réalistes, autant que les décisions des personnages. J'ai même dû à un moment donné rechercher dans le début de l'histoire les raisons pour lesquelles Maggie souhaite se suicider, sans trouver la réponse. Cette dernière n'est pas particulièrement déprimée mais elle prend quand même cette décision irrévocable. De même les pages concernant sa participation à Miss America sont ennuyeuses et sans grand intérêt et n'apportent finalement rien à l'intrigue. L'auteur s'est engagée sur trop de terrains différents: les droits des Noirs aux États-Unis (via le personnage de Brenda), le suicide de Maggie, l'enquête (je ne vous en dis pas plus), la vie d'Hazel, la concurrence de Babs Bigington, la place des femmes (dans ce roman, il n'y a que des personnages féminins) si bien que le tout paraît superficiel. On n'est pas spécialement perdu dans les personnages car ils sont tellement caricaturaux qu'on ne peut pas les confondre mais on se perd dans les sujets évoqués. Le tout est traité avec trop de légèreté et le peu de rebondissements est évacué en quelques pages. Ce qui me rassure est que j'ai lu sur divers blogs des critiques semblables à la mienne. Ce roman a l'air d'être une déception généralisée.

En conclusion, ce qui est censé être un roman feel-good m'a plutôt donné envie de me rouler en boule sous un coussin tellement je me suis ennuyée. Par conséquent, je suis un peu moins sûre de me lancer dans Beignets de tomates vertes, même s'il a reçu un peu plus d'éloges.

D'un coup d’œil, les plus, les moins.

+ On ne se perd pas dans les personnages.

- La multitude des sujets évoqués qui rend l'ensemble superficiel car ces derniers sont trop vite évacués et traités avec trop de légèreté.
- La niaiserie et le côté caricatural des personnages.
- Le rythme lent de l'intrigue.
- L'intrigue en elle-même qui manque de souffle et de vitalité.

Ma note.
Challenges.
Cette lecture me permet d'avancer dans ces challenges: 
Défi lecture 2017 - Consigne 7: un livre dont le personnage principal est une femme (19/80) 
ABC 2017 - Lettre F (11/26)

dimanche 15 janvier 2017

Un Noël pas comme les autres - Sheila Roberts

En résumé.

Trois histoires s'entremêlent au sein de ce petit livre de Noël:

La fille de Cass annonce à toute la famille à Thanksgiving son mariage pour Noël. Sa mère est catastrophée: si peu de temps pour prévoir le fleuriste, le traiteur, et la robe blanche! Comme si ça ne suffisait pas, son ex-mari et père de la future mariée loge chez elle le temps des festivités, avec sa nouvelle compagne et leur petit chien espiègle. Il n'en faut pas plus pour la plonger dans une panique folle.

Suite à leur séparation, Jake et Ella tentent désespérément de vendre leur charmante maison. Mais en attendant, ils sont contraints de vivre sous le même toit, ce qui est loin d'être évident pour le couple. Jake, chanteur country en veut terriblement à sa belle-mère qui a convaincu sa fille de l'infidélité de son gendre. Quant à Ella, difficile pour elle de mettre au placard tous les espoirs de vie qu'elle nourrissait avec Jake, suite aux révélations de sa mère.

Charley est la gérante d'un très bon restaurant à Icicle Falls. Que ce soit en semaine ou en week-end, celui-ci ne désemplit pas, autrement dit the place to be. La jeune femme est comblée, elle qui sort d'une période un peu délicate suite à la dispute avec son ex-conjoint. Elle est alors toute choquée lorsqu'elle le voit entrer un soir dans son restaurant, la bouche en cœur pour lui demander pardon.

Tout au long du livre, les trois amies se soutiennent face à leurs histoires d'ex-conjoints. Certaines histoires se finissent bien alors que d'autres sont plus compliquées à régler.

Mon avis.

C'est Liloupidou qui m'a offert ce livre à l'occasion du Swap de Noël. Et je l'en remercie encore, c'était une très bonne idée pour une lecture de Noël. Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de livres des éditions Harlequin. En général, ce sont des livres fleur d'eau, racontant de belles histoires d'amour, un peu bisounours. Eh bien, ce livre ne déroge pas à cette règle.

J'ai été très contente de cette comédie sentimentale car elle correspondait à mon humeur: c'est ce que j'avais envie de lire pour la période de Noël. En revanche, je dois avouer que ce n'est pas de la grande littérature, le style d'écriture n'a rien d'exceptionnel, les répétitions sont assez nombreuses et l'histoire est un peu téléphonée. J'ai trouvé que dans l'ensemble, les trois histoires étaient assez superficielles et encore une fois, j'imagine que c'était le but de l'auteur et c'est une des caractéristiques des livres Harlequin. Mais j'espérais quand même un peu plus de profondeur dans les relations et dans les sentiments qui animent les personnages. Ça m'a fait penser à plusieurs reprises aux films de Noël qui passent sur M6. On a la magie de Noël (de l'amour, des sentiments un peu mièvres, des gâteaux, des lumières qui scintillent) mais on n'a pas plus. Du coup, c'est au lecteur de savoir ce qu'il recherche pour ne pas être déçu. A la veille de Noël, ça me convenait mais ça ne serait pas passé pour une autre période de l'année.

Je dois dire que j'ai quand même apprécié qu'il y ait une certaine unité dans l'histoire: chaque protagoniste doit faire face à ses vieux amours. C'est sympa de voir comment chacune d'elle s'en sort et comment elles ont des interprétations différentes du retour de leurs ex.

Je lui mets deux fleurs, car je ne peux pas me permettre de le mettre dans la même catégorie que L'élégance du hérisson ou encore Millenium. Cela ne veut pas dire que j'ai été déçue mais que l'histoire n'est pas suffisamment recherchée pour passer le cap des trois fleurs.

D'un coup d’œil, les plus, les moins.

+ L'ambiance et la magie de Noël

- Le style d'écriture qui n'est pas très fourni.
- Un manque de profondeur dans la description des relations et des sentiments.
- Des histoires qui ne sont pas très recherchées.

Dernières infos.

Ce tome est précédé par un premier tome, Coup de foudre à Icicle Falls. Je ne l'ai pas lu et ce n'est pas grave car il n'est pas indispensable pour comprendre ce deuxième tome. Il s'attarde simplement sur un personnage qui est évoqué dans le deuxième livre mais qui n'est pas le centre de l'histoire.

Un Noël pas comme les autres a été publié en 2014 pour la version française et compte 386 pages.

Ma note.


vendredi 16 septembre 2016

Edimbourg Express (Les Chroniques d'Edimbourg, t. 2) - Alexander McCall Smith

Couverture Les Chroniques d'Edimbourg, intégrale, tomes 1, 2 & 3En résumé...

Dans ce deuxième tome des Chroniques d'Edimbourg, nous continuons de suivre les personnages découverts dans le tome précédent. Nous retrouvons le narcissique Bruce qui vient de se lancer dans son commerce de vin, le jeune Bertie qui essaie inlassablement de se libérer du joug maternel, Irene qui voit son fils s'envoler alors qu'elle est de plus en plus attirée par le Docteur Fairbairn, Matthew, notre galeriste qui est confronté à la nouvelle amie de son père et Pat dont les aventures sont beaucoup moins racontées que dans le tout premier tome. Aucun événement notable, si ce n'est le quotidien qui continue...

Mon avis...

J'ai peut-être trouvé ce deuxième tome un peu plus prenant que le premier. Mon personnage préféré, Bertie, est plus approfondi et j'aime bien suivre ses aventures. Et même si je continue de penser que cette lecture des Chroniques d’Edimbourg n'est pas transcendante, je me prends d'affection pour les divers protagonistes et je me plais à prendre part à leur quotidien. Cependant, certains passages trop longs et inintéressants gâchent la lecture. Je pense notamment aux pages qui retracent les mémoires de Ramsey Dunbarton, vraiment ennuyeuses, qui m'ont faite décrocher plus d'une fois. Les interventions d'Angus sont également inutiles et cassent un rythme qui commencerait à s'envoler. 

Un nouveau bilan plutôt mitigé donc. Mais je vais quand même persister dans ma lecture.

D'un coup d’œil, les plus, les moins...

+ Un livre sans prise de tête                                                 - Des digressions inutiles
+ Les personnages attachants                                              - Manque de rebondissements
                                                                                            - Pas vraiment d'intrigue

Dernières infos...

La version que j'ai lue fait toujours partie de ce pavé de 1113 pages qui réunit les trois premiers tomes des Chroniques. Edimbourg Express compte 367 pages et a été publié en 2009 pour la version française.

Retrouvez ma chronique du premier tome ici !



mercredi 31 août 2016

Il est de retour - Timur Vermes

En résumé...

Nous sommes en 2011. Adolf Hitler se réveille après un très long dodo et en uniforme sur un terrain vague en plein Berlin. Tout de suite, il ne comprend rien : pourquoi les Berlinois sont-ils tous libres ? Pourquoi les Turcs sont là ? Pourquoi les jeunes se baladent-ils avec des choses dans les oreilles ? Pourquoi ne trouve-t-on plus de rasoirs à une lame ? Pourquoi est-ce une grosse dame qui gouverne le pays ? Et où sont ses fidèles amis, Goebbels & cie ? A force d'errer dans la ville, à la recherche d'un toit et d'un peu de nourriture, il rencontre un kiosquier qui a des contacts dans le monde de la télévision. Les portes vont alors s'ouvrir pour l'ancien dictateur qui a bien décidé de remettre de l'ordre dans ce pays. Seulement, tout le monde pense qu'il n'est qu'un comique, un homme qui se déguise en Adolf Hitler pour faire carrière. Un ensemble de quiproquo qui le poussent une nouvelle fois à faire Führer...

Mon avis...

Malgré les avis mitigés et la note moyenne sur Livraddict, j'ai été séduite par la couverture et l'histoire que je trouvais originale. Alors quand je suis tombée dessus dans une brocante à un prix dérisoire, je n'ai pas hésité deux minutes. Heureusement que ce n'était pas l'investissement du siècle car j'ai franchement été déçue. Tout d'abord, je trouve que l'auteur fait d'Hitler un personnage drôle et sympathique. Peut-être est-ce une question d'ouverture d'esprit mais je n'arrive pas à concevoir qu'on puisse donner d'Hitler, même ressuscité, une image d'un homme amical et humain. En lisant le livre, j'ai eu l'impression d'être déconnectée de la réalité et d'avoir affaire à un personnage qui n'a jamais existé et qui a été inventé de toute pièce. La description de ce second Hitler n'est pas du tout cohérente avec ce qui est relaté dans les livres d'Histoire, ce qui réduit considérablement le potentiel de l'intrigue puisqu'on a terriblement envie de savoir comment va réagir Hitler, sur la base de ce qu'il a été il y a des décennies. Ensuite, j'ai trouvé le récit assez plat. Il y a beaucoup de digressions qui m'ont fait décrocher et m'ont un peu ennuyée. Bref, le sujet aurait pu être beaucoup mieux exploité et l'auteur est très certainement passé à côté de quelque chose... (même si ce fut un best-seller à travers le monde)

A sa décharge, je dois reconnaître que certaines passages sont drôles. Cela vient des quiproquos ou des anachronismes qui rendent certaines réflexions d'Hitler intéressantes et comiques (face à Internet, le téléphone, les jeans, etc). Aussi, le message de fond, à savoir le retour de l'extrême droite en Allemagne, est intéressant. Car finalement, même si on le prend pour un humoriste, beaucoup d'Allemands adhèrent dans le livre à ses idées. On comprend alors mieux comment il a pu prendre le pouvoir en Janvier 1933.

Dernières infos...

Il est de retour a été publié en 2014 pour la version française et fait 404 pages.

La livre a été porté au cinéma en 2015.


jeudi 14 juillet 2016

44, Scotland Street (Les Chroniques d'Edimbourg, t. 1) - Alexander McCall Smith


En résumé...

Bienvenue dans la capitale écossaise, Edimbourg, pour partir à la découverte de nombreux personnages qui nous font partager le quotidien de cette ville très bobo. D'abord nous avons Pat, une jeune fille en deuxième année sabbatique qui vient d'emménager dans une colocation avec Bruce, un gars plutôt mignon mais carrément imbu de sa personne. Tous les deux partagent l'immeuble avec une dame âgée excentrique et toujours à l'affût de nouvelles expériences, Madame MacDonald. Est également domicilié au 44, Scotland Street le petit Bertie, un enfant surdoué oppressé par les ambitions extrêmes de sa mère, Irene. Autour de ces protagonistes gravitent tout un tas d'autres personnages, que ce soit le collègue de Pat à la galerie, un des voisins habitant la même rue, un collègue de Bruce et sa famille, etc... Nous suivons tour à tour leurs amours déçus, leurs tentatives de percer sur le marché du travail et bien d'autres aventures. 


Mon avis...

Je me suis lancée dans les Chroniques d'Edimbourg car j'ai été attirée par les couvertures des différents tomes qui sont toutes très colorées et joyeuses. Aussi parce que j'avais adoré me plonger dans les Chroniques de San Francisco d'Armistead Maupin il y a quelques années. Je m'attendais donc à retrouver un peu le même esprit. Enfin, j'étais à la recherche d'une lecture légère pour les jours ensoleillés à venir.

En définitive, j'ai été assez déçue. A vrai dire, je m'y étais un peu préparée en parcourant les avis plutôt négatifs au fil des blogs. Les chroniques d'Alexander MacCall Smith ont été publiées dans le journal écossais The Scotsman. L'idée était de retrouver le format des Chroniques de San Francisco. L'exercice n'est pas simple puisqu'il faut tous les jours créer du suspense pour que le lecteur ait envie de poursuivre sa lecture le lendemain. Je trouve que l'auteur ne s'en est pas très bien sorti avec cet exigence. On sent bien que les rebondissements sont artificiels et n'ont pas de grands enjeux. L'exploration des caractères des personnages reste superficielle, autant que leurs histoires. Par exemple, Pat déteste Bruce mais tombe amoureuse de lui trois pages plus loin, sans qu'on comprenne ce revirement de situation. De plus, il y a beaucoup de digressions assez longues et sans grand intérêt pour la suite des événements. Tout ça fait que je me suis globalement ennuyée pendant la lecture, même si le livre se parcourt très vite en raison de la simplicité des actions.

Je pense donc que si vous êtes à la recherche d'une lecture légère pour l'été, il vaudrait mieux vous tourner vers un autre livre. Si vous n'avez pas lu les Chroniques de San Francisco, je vous les conseille ! J'essaierai de bientôt les chroniquer. Quant à moi, je vais continuer la lecture des Chroniques d'Edimbourg avec les autres tomes car je déteste commencer une saga et ne pas la finir, en espérant que la suite soit mieux !

Dernières infos...

La couverture que vous voyez est celle du livre qui regroupe les trois premiers tomes.
44, Scotland Street a été traduit en français en 2007 et fait 367 pages dans cette édition.



dimanche 10 juillet 2016

Kafka sur le rivage - Haruki Murakami

Couverture Kafka sur le rivageEn résumé...

Nous suivons ici un chapitre sur deux l'histoire de Kafka Tamura, un chapitre sur deux l'histoire de Nakata. Kafka, âgé de quinze ans et originaire de Tokyo quitte la maison paternelle en raison d'une prophétie qu'aurait prononcé son père: "Tu tueras ton père et tu coucheras avec ta mère et ta sœur". Il arrive sur l'île de Shikoku, dans la ville Takamatsu et se réfugie dans une bibliothèque où il fait connaissance de personnages haut en couleur qui vont le mettre sur la chemin de son destin. De son côté, Nakata, un vieillard ayant perdu la mémoire jeune, se voit obligé de supprimer un tueur en série de chats. Le meurtre accompli, il décide lui aussi de fuir Tokyo, comme guidé par une puissance supérieure. Son instinct l'amène également à Takamatsu où il croise le destin du jeune homme. Ces deux voyages déchaînent les éléments, entraînent des événements tout à fait extraordinaires (des pluies de poissons et de sangsues, des hommes qui parlent aux chats, entre autres) et nous emmènent dans des mondes totalement magiques.

Mon avis...

Après avoir vu Kafka sur le rivage inonder les étals des librairies, après qu'on me l'ait conseillé et après avoir lu pléthore d'avis positifs sur la toile, je me suis plongée dans sa lecture. Je dois dire que j'ai été très déçue. Ce livre est à la fois simple dans la mesure où le style d'écriture est tout à fait accessible, à la fois complexe tant les symboles sont omniprésents. Peut-être l'ai-je lu trop vite, peut-être aurait-il fallu que je prenne davantage le temps de la réflexion pour certains passages. Toujours est-il que j'ai eu l'impression de passer à côté de quelque chose en refermant le livre et de ne pas avoir compris le message essentiel. Alors je me suis empressée d'écouter l'analyse de Jean-Philippe Depotte sur sa chaîne Youtube, l'Alchimie d'un Roman qui est d'une très grande qualité. Ses mots m'ont confirmé l'importance dans ce roman des métaphores, des codes du voyage initiatique, de la puissance du destin dans un récit construit comme une tragédie grecque. A cela s'ajoute une façon de raconter purement japonaise, s'éloignant de la pensée occidentale qui cherche absolument la logique. Et voilà ce qui m'a manqué: de la logique. Autant je suis complètement ouverte à des univers fantastiques, autant je ne suis pas arrivée à me projeter dans celui-ci car je ne parvenais pas à saisir le sens, les liens qui unissaient les différents éléments de l'histoire. Je n'ai pas su me laisser aller par les situations rocambolesques qui m'étaient proposé. Je me sentais perdue par les personnages, je ne savais plus qui était qui, qui faisait quoi. Autant de questions qui m'ont empêché de profiter du roman. Je ne suis donc pas en train de dire que le livre est mauvais, c'est plutôt moi qui n'ai pas adhéré à l'histoire.

Dernières infos...

Kafka sur le rivage a été publié en France en 2006 et compte 637 pages.
Haruki Murakami est également l'auteur de 1Q84, L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage et bien d'autres ouvrages si vous avez adoré son style.

Vous pouvez cliquer sur ce lien si vous souhaitez retrouver l'analyse faite par Jean-Philippe Depotte sur Youtube.

Challenge...

challenge-des-100-livres-chez-biancaCette lecture rentre en compte pour le challenge Les 100 livres à lire au moins une fois organisé par Bianca du blog Des livres, des livres dont voici le lien.