samedi 12 septembre 2020

Le blé en herbe - Colette

En résumé.

Les Audebert et les Ferret, deux familles parisiennes plutôt bourgeoises semble t-il, ont l'habitude de passer leurs vacances ensemble, sur la côte bretonne. Leurs enfants respectifs, Philippe et Vinca, ont donc grandi ensemble, et ont développé, au fil des étés, une relation amicale profonde, quasi filiale. Âgés de 15 et 16 ans, ils entrent désormais dans l'adolescence et leur relation prend une tournure nouvelle. Chatouillés par leurs émois, ils se promettent qu'ils ne se sépareront plus jamais et même qu'ils se marieront. Un grain de sable vient toutefois contrarier leurs projets. Philippe fait la connaissance de Camille Dalleray, une jeune femme également en vacances sur la côte. Les deux gens se tournent autour, jusqu'à ce que Philippe succombe complètement face à la sensualité de cette dame en blanc. Vinca, ayant tout deviné des tourments de son fidèle ami, est gagnée par la jalousie. La relation Phil-Vinca est alors à considérer d'un nouvel œil, entachée par des problèmes qui appartiennent désormais à la vie d'adulte et non plus à l'enfance insouciante.

Mon avis.

J'ai lu pour la première fois ce très court roman à l'âge de Phil et Vinca, lors de mon année de Première. Je me souviens que mes copines et moi n'avions pas du tout apprécié cet écrit de Colette, et même les explications exaltées de notre professeur de Français ne réussirent pas à nous faire changer d'avis. Ce livre est resté sur les étagères de ma bibliothèque pendant toutes ces années, et j'ai décidé de l'en sortir sur un coup de tête, avec la curieuse envie de voir ce que j'en penserais, 11 ou 12 après.

Quand je suis en vacances, j'aime commencer ma journée avec un bon petit-déjeuner, savouré en compagnie d'une bonne lecture. C'est en général ce qui m'encourage à aller me coucher le soir, me dire que cet instant délicieux m'attend juste après ma nuit de sommeil. Ce rituel a été contrarié ces derniers jours par cette relecture laborieuse du Blé en herbe. Plutôt que de m'accompagner dans mon réveil, ce roman m’assommait et m'encourageait plutôt à aller me recoucher. Pas de doute, 11 ou 12 ans après, cette histoire de Phil et Vinca ne me convainc toujours pas. Même si j'ai fourni de réels efforts pour me concentrer sur le texte, savourer la beauté de la plume de Colette et m'imaginer ces paysages bretons éclairés d'une lumière estivale, j'avais l'impression de lire "à vide", c'est-à-dire d'entamer une phrase, d'en lire les quatre ou cinq premiers mots puis de partir dans mes pensées jusqu'à la fin du paragraphe, et là de me dire qu'il me fallait recommencer puisque je n'avais rien retenu de ce que je venais de lire. Et ça, à chaque page, ce qui est très lassant au bout du compte. Je ne sais comment me l'expliquer mais je me suis profondément ennuyée durant cette lecture. L'attachement aux personnages n'a malheureusement pas rattrapé le coup puisque je ne me suis pas vraiment projeté dans leurs émois d'adolescent, ayant passé l'âge peut-être. Toujours est-il que j'ai eu le sentiment de passer les phrases, tourner les pages sans en retirer grand chose, malgré le style travaillé de l'auteur qui s'attache à décrire au plus près le sentiment amoureux au travers de ses deux personnages.

Car tout n'est évidemment pas à jeter dans ce roman. D'ailleurs, rien n'est à jeter, c'est juste qu'il n'est pas à mon goût mais je suis sûre qu'il plaira à d'autres lecteurs qui seront séduits par la plume de Colette - une plume emplie de poésie et de grâce, métaphorique, qui laisse entrevoir les faits et gestes audacieux de Phil et Vinca au travers d'évocations édulcorées et imagées. Si le contenu du Blé en herbe ne fait plus débat aujourd'hui, tant ce sujet a été exploré par mille et un bouquins, films, BD et ne fait plus partie des débats de société, il a pu choquer à l'époque, justement à cause de cette écriture métaphorique qui parle en fait de l'initiation sexuelle de deux adolescents, bien qu'abordée avec beaucoup de pudeur. Un autre atout de ce livre est la réflexion autour du passage de l'adolescence à l'âge adulte, la perte d'innocence, l'envie de rapprochements physiques tout en gardant des moments de solitude et d'introspection pour justement analyser ces changements. Ces questionnements sont d'autant plus travaillés dans le livre qu'ils touchent deux êtres qui ont grandi ensemble, qui jouaient ensemble, se chamaillaient, se consolaient, se confiaient. Comment regarder cet attachement filial avec des yeux nouveaux, alors que l'envie d'un rapprochement physique semble s'imposer aux deux protagonistes ? Enfin, Le blé en herbe est un roman très visuel, des adjectifs de couleurs enrichissent souvent les descriptions : les yeux bleus de Vinca, les tenues blanches de Camille Dalleray... On parvient sans trop de difficulté à se projeter dans ces paysages bretons, chargés de nos outils pour partir à la pêche, les pieds dans l'eau fraîche et le dos installé contre des rochers inconfortables pour une pause bien méritée. C'est un livre qu'il faut lire en été, sans aucun doute, pour faire directement l'expérience de toutes les scènes propres à cette saison qui sont rapportées.

Un roman qui ne m'a pas convaincue et qui m'a profondément ennuyée, par deux fois. Néanmoins, je lui reconnais bien des qualités, dont le style travaillé de Colette. L'avantage est qu'il est assez court, vous pouvez donc vous faire votre propre avis en le lisant, la souffrance ne durera pas trop longtemps si jamais votre avis concorde avec le mien.
Dernières infos.

Le blé en herbe a été publié en 1923 et compte 96 pages. Il a été porté à l'écran en 1954 par Claude AUTANT-LARA.

Ma note.
Challenges.

Défi lecture 2020 : Consigne 82 - Livre que vous avez dû lire pendant vos études - 34/100

dimanche 6 septembre 2020

J'ai dû rêver trop fort - Michel Bussi

En résumé.

Nathalie, Nathy pour les intimes, 53 ans, hôtesse de l'air, mère de deux grandes filles et grand-mère de deux jumeaux intrépides, mariée à Olivier, son homme de bois et vivant dans une charmante maison-cabane en banlieue parisienne. A priori, une existence banale et joyeuse, faite de grandes réussites et petits chagrins. C'était sans compter le passé, le passé qui fait son grand retour et la tourmente, celui dont on cherche à se débarasser, que l'on enfouit sous des tonnes d'artifices, celui qui fait mal et qui fait voler en éclats une vie bien rodée. Il aura suffit d'une succession de coïncidences troublantes, des destinations qui s'enchaînent dans un ordre déjà vu, des bribes de chanson fredonnées par des inconnus, une pierre de temps qui apparaît et disparaît, pour plonger Nathalie 20 ans plus tôt, en 1999, date à laquelle elle a rencontré cet amour fusionnel mais dont elle a perdu la trace, pour ne faire souffrir personne. Pendant vingt ans, elle a fermé les yeux, s'est accrochée à l'amour qu'elle porte à ses filles et son mari, un amour sage et prévenant, celui d'une mère prête à tout pour rendre heureux ses proches. Pourtant, elle n'a jamais cessé de penser à son amant, rencontré à la fois trop tôt et trop tard, aimé d'un amour de femme, puissant et dévastateur. L'heure du bilan est arrivé, imposé par un autre qu'elle, un inconnu qui s'amuse à tirer les ficelles, en coulisses, de cette machinerie infernale.

Mon avis.

Tout comme la lecture d'un Victoria HISLOP, la lecture d'un Michel BUSSI est désormais un incontournable de l'été. Après Un avion sans elle, Le temps est assassin et On la trouvait plutôt jolie, j'ai choisi pour cet été l'une de ses dernières parutions, J'ai dû rêver trop fort, un livre parfait pour l'été, qui nous fait voyager aux quatre coins de la planète sans perdre le moindre centime ni prendre le moindre risque, du suspense, de l'amour, un moment de lecture agréable, sans toutefois casser des briques. Je vous explique.

Je ne peux pas dire que ce livre n'a pas rempli sa mission : je voulais être dépaysée, je voulais du suspense sans pour autant me prendre la tête, et surtout je voulais que les pages s'enchaînent sans faire le moindre effort, sans me dire "Mon dieu que c'est long !" Tout ça, Michel BUSSI me l'a apporté sur un plateau ! Le cadre de l'intrigue est plutôt plaisant puisqu'on voyage au frais de la princesse, passant de Montréal à San Diego puis de Barcelone à Jakarta. Grâce aux descriptions des lieux par Nathalie, on n'a pas de mal à s'y croire, à se figurer une ambiance et cela nous projette dans cette course effrénée, à ses côtés. Quant à son histoire, elle est plutôt bien construite et rythmée entre les alternances passé/présent qui contribuent au fil du récit à casser le suspense de certaines scènes pour mieux y revenir par la suite et donc à maintenir le lecteur en haleine. Dès les premières pages, on ne peut s'empêcher de nous demander ce que signifient toutes ces coïncidences et surtout d'où elles viennent, quelle est la personne derrière tout ça et pourquoi. Ces questions nous amènent à tirer des conclusions hâtives, à partir sur de multiples pistes, à découvrir petit à petit de nouveaux indices qui finissent toujours par nous induire en erreur. J'ai trouvé que le dénouement était plutôt réussi dans le sens où je ne m'y attendais pas, mais tout comme l'ensemble du livre, il aurait mérité d'être un peu plus travaillé pour ne pas paraître aussi grossier.

Durant toute ma lecture, je n'ai pas pu me départir de cette impression que Michel BUSSI a écrit cette histoire à la hâte, alignant tous les ingrédients pour une recette à succès : de l'amour, quelques scènes osées, des personnages assez banals mais qui ont ce petit truc en plus et du suspense pour maintenir le lecteur éveillé. Cette histoire fabriquée de bric et de broc, cochant les cases d'un formulaire pré-établi manque, pour moi, de profondeur. J'ai le sentiment d'avoir effleuré plein de choses, me balladant de personnage en personnage, de rebondissement en rebondissement, sans pour autant trouver de point d'ancrage. Je ne me suis malheureusement attachée à aucun des personnages, que j'ai trouvés surfaits, les ayant déjà croisés dans d'autres romans du même type, certains de leurs agissements étant même un peu niais et grotesques. Quelques passages tirent un peu en longueur, avec une tendance de Nathalie à radoter sur ses regrets, ses doutes et ses craintes, sans que cela n'apporte pas grand chose à l'ensemble. L'impression là encore qu'il fallait noircir les pages... Ainsi, une impression générale de superficiel, avec même l'idée au tiers du livre que je ne pourrais pas le terminer. Heureusement, j'étais au creux de la vague, les rebondissement ultérieurs m'ont encouragée à poursuivre ma lecture.

Une lecture mitigée en somme, parfaite si l'on souhaite se plonger dans une histoire à suspense sans toutefois se prendre la tête pour retenir mille et un personnages, mais le genre d'histoire qui va, s'imprègne le temps de la lecture, puis s'en va une fois le livre refermé.
Dernières infos.

J'ai dû rêver trop fort a été publié en 2019 et compte 541 pages.

Ma note.
Challenges.

100 livres à lire en 2020 : 33/100
Défi lecture 2020 : Consigne 47 - Livre dont le titre comporte un verbe à l'infinitif - 33/100

samedi 22 août 2020

Une dernière danse - Victoria Hislop

En résumé.

Jeune londonienne passionnée par la danse, Sonia se rend avec son amie à Grenade afin de perfectionner leurs techniques de salsa, mais aussi de se familiariser avec l'un des emblèmes de l'Espagne, le flamenco. La jeune femme prend rapidement ses aises dans cette ville chaleureuse et énigmatique. Lors d'une promenade dans les ruelles de Grenade, elle s'arrête dans un café, El Barril et fait connaissance avec le patron, Miguel, qui lui laisse entrevoir le passé trouble de la ville, ravagée quelques années plus tôt par l'armée de Franco. Si Sonia souhaite en savoir davantage, elle est contrainte de rentrer chez elle. Là, elle retrouve un mari froid et distant, ayant progressivement plongé dans l'alcool alors que son cœur ne pense plus qu'à Grenade. Une visite chez son père est déterminante puisqu'elle retrouve des photos de sa mère en danseuse et apprend que cette dernière, aujourd'hui décédée, avait des liens avec Grenade. Cet ensemble de coïncidences conduisent la jeune femme à effectuer un second séjour là-bas, bien décidée à écouter le vieux Miguel lui narrer l'histoire de la famille qui a tenu ce café pendant de longues années, la famille Ramiréz. Cette plongée dans le passé, assombri par les années de guerre civile sera un choc pour Sonia et marquera un tournant décisif dans sa vie.

Mon avis.

C'est désormais un incontournable de l'été, la lecture d'un Victoria HISLOP. Après L'île des oubliés qui nous amène sur l'île de Spinalonga au large de la Crète, puis Le fil des souvenirs qui nous plonge dans le passé de Thessalonique, Une dernière danse change de destination et nous fait voyager jusqu'en Espagne, à Grenade plus précisément mais d'autres villes sont également évoquées au fil du récit. En ces temps où les voyages sont peu recommandés, ce livre offre au lecteur un dépaysement bienvenu, tant dans l'espace que dans le temps.

Au niveau de la forme, ce livre n'est pas bien différent des autres. C'est une spécialité de l'auteur, débuter le récit par la présentation de personnages actuels, qui en sont souvent à un tournant de leur vie (un mariage, un divorce, une naissance) et qui ont besoin de se référer aux origines pour pouvoir à leur tour tracer leur voie. Cette quête des origines est ensuite l'occasion d'évoquer le passé d'une ville, d'une île la plupart du temps situés sur le pourtour méditerranéen. Ici, j'ai trouvé cet aller-retour entre présent et passé un peu maladroit, voire caricatural. Si le personnage de Sonia est vraiment développé pendant les cent premières pages, on finit par ne plus la côtoyer et ce n'est que dans les toutes dernières pages qu'on la retrouve pour d'ultimes révélations. C'est un personnage qui n'apporte finalement pas grand chose à l'ensemble et qui plombe même l'histoire puisqu'il paraît artificiel et caricatural, en décalage avec l'authenticité de la famille Ramiréz. Le dénouement paraît aussi un peu tiré par les cheveux et vient gâcher les trois quarts du livre qui sont pour leur part émouvants et qui auraient été suffisants pour satisfaire le lecteur. C'est un livre dense, qui traîne en longueur, ce qui n'est pas forcément négatif dans la mesure où on prend le temps de découvrir les personnages et de s'imprégner de leurs âmes et de leurs vécus.

Si la présence de Sonia m'est apparue un peu bancale, j'ai été complètement séduite par la partie plus historique de l'intrigue, qui occupe une large part du récit. Le style d'écriture de Victoria HISLOP est tout en simplicité et permet d'aborder des faits historiques dramatiques avec beaucoup d'humanité tant les personnages qu'elle développe sont fidèles à une certaine réalité et incarnent d'autres anonymes qui ont vraiment existé. Ainsi, j'en ai appris beaucoup sur la venue au pouvoir de Franco et surtout, sur la guerre civile espagnole sans avoir l'impression de faire un quelconque effort pour m'y intéresser. Point de dates, de noms de personnes que l'on ne retiendra pas, juste la narration de la petite histoire pour évoquer, en fond, la grande Histoire. Moi qui ne connaissais pas grand chose à cette guerre, je suis ravie d'en savoir désormais un peu plus et cela m'a même donné envie de m'y intéresser davantage. Je me suis sentie complétement immergée dans les lieux décrits, comme si je montais dans une machine à remonter le temps à chaque fois que j'ouvrais le livre. J'ai également beaucoup apprécié le fait que la famille Ramiréz soit si authentique : elle aussi a eu son lot de malheurs et en cela, elle est représentative de milliers de familles espagnoles qui n'avaient rien demandé et qui se sont retrouvés endeuillées de façon totalement injuste. Souvent, dans ce type de roman, les morts pleuvent autour des protagonistes mais ceux-ci finissent toujours par bien s'en sortir et ne sont finalement que peu touchés par les atrocités de la guerre. Ici, il n'en est rien, au contraire, la famille Ramiréz a été très touchée et cela rend hommage à une certaine vérité historique.

En conclusion, je n'ai pas été convaincue par tous les choix narratifs de l'auteur mais dans l'ensemble, j'ai beaucoup apprécié ma lecture d'Une dernière danse. Cela confirme ce que je disais plus haut, les Victoria HISLOP sont une valeur sûre pour qui souhaite voyager sans quitter le transat !
 Dernières infos.

Une dernière danse a été publié en 2008 pour la version originale et compte 453 pages. Si vous souhaitez en savoir un peu plus sur la guerre civile espagnole, je vous conseille cette vidéo de Nota Bene qui nous donne un bon aperçu de la situation sans être assommante. Voici un autre lien vers une vidéo un peu plus concise et ici sur l'histoire du flamenco.

Ma note.
Challenges.

Défi lecture 2020 : Consigne 7 - Livre que vous n'avez pas acheté - 31/100 (je l'ai emprunté à la médiathèque)

samedi 8 août 2020

Beignets de tomates vertes - Fannie Flagg

En résumé.

Evelyn Couch traverse une crise existentielle. A l'approche des cinquante ans, elle dresse le bilan de sa vie, de sa relation platonique avec son mari et noie ses regrets dans des sucreries qui entretiennent un embonpoint qu'elle n'assume plus. Les visites dominicales à la belle-mère, placée à la maison de retraite de Rose Terrace ne font qu'aggraver les choses puisqu'elles ne cessent de rappeler à Evelyn ce qui l'angoisse le plus : vieillir. S'echappant régulièrement de la chambre de la vieille dame pour dévorer ses sucreries dans le hall commun, elle fait la rencontre de Mrs Threadgoode, une dame de 86 ans, très bavarde sur le quotidien de la maison de retraite, mais aussi sur son passé. L'évocation de ses souvenirs de vie à Whistle Stop, petit village reculé d'Alabama, entre les années 30 et 70, permettent progressivement à Evelyn de s'évader de ses préoccupations et de se réconcilier avec son passé pour aller de l'avant.

Mon avis. 

Déçue il y a quelques années par ma lecture de Miss Alabama et ses petits secrets, je ne pensais pas un jour retenter l'expérience Fannie FLAGG. J'ai finalement revu ma copie lorsque j'ai appris qu'un film, Beignets de tomates vertes, existait et souhaitant le visionner, je préférais lire le roman au préalable. Ce fut une bonne surprise, à tel point que j'ai eu l'impression que ce n'était pas la même personne qui avait rédigé les deux romans.

L'entrée dans le roman est un peu déroutante puisqu'on suit réellement deux histoires : d'une part celle d'Evelyn Couch et Mrs Threadgoode, en 1986 ; d'autre part celle de la famille Threadgoode et plus globalement du village de Whistle Stop entre les années 30 et 70. Afin de rendre cela possible, les chapitres sont écrits selon trois points de vue : celui de Mrs Threadgood qui raconte, sous forme de monologue le plus souvent, ses souvenirs à Evelyn, celui de Dot Weems, habitante de Whistle Stop qui rédigeait à cette époque-là une gazette reprenant les actualités du village et enfin, celui du narrateur externe. Si on a du mal à s'y retrouver au début, les choses finissent par s'agencer plutôt bien et c'est finalement une richesse que d'avoir ces trois points de vue. Le narrateur externe complète les souvenirs de Mrs Threadgoode qui restent, bien évidemment, subjectifs et qui manquent parfois d'information. De même, la page de la gazette nous plonge encore plus dans le passé et renforce l'authenticité des événements narrés. Si je me suis faite à ces changements de point de vue au fil des chapitres, en m'aidant des dates mentionnées par l'auteur, j'ai eu plus de difficultés à me repérer dans les personnages. Ils sont vraiment nombreux, entre la famille Threadgoode qui compte neuf enfants si mes souvenirs sont bons, le personnel qui travaille au sein du café ouvert par une des filles de la famille, Idgie Threadgoode, puis leurs enfants, les gens de passage, le shérif du village, etc. Face à ce flot d'informations, je me suis surtout focalisée sur les histoires des personnages qui m'intéressaient le plus, à savoir Idgie et Ruth, sa compagne, Frank Bennett, Railroad Bill et Evelyn Couch.

Les destins de tous ces personnages finissent par se croiser et par se retrouver, pour former cette ambiance si particulière de ce petit village de l'Alabama à une époque marquée par les chamboulements sociaux. Si l'on a vraiment affaire à un roman retraçant la destinée de ses personnages, on sent, en toile de fond, le contexte qui oriente ces mêmes destinées. D'abord, la crise de 1929 qui accroît la pauvreté et qui voit le nombre de vagabonds augmenter, tous venant trouver refuge au café tenu par Idgie et Ruth qui n'hésitent pas à offrir le couvert et un peu de travail aux plus démunis. Ensuite, la question raciale avec la menace du Ku Klux Klan, et l'expulsion des personnes noires, qui trouvent également auprès de la famille Threadgoode une protection sans faille. Enfin, il y a la désertion progressive de ces territoires, nés des chemins de fers, ayant connu l'apogée et puis qui déclinent lorsque les réseaux ferroviaires ferment et lorsque les grandes villes, comme Birmingham pour l'Alabama, se déploient de plus en plus et attirent une population auparavant rurale. Malgré ces sujets assez durs, le roman donne une impression de douceur, comme si Whistle Stop était une sorte de bulle, une parenthèse dans un contexte marqué par la violence et la pauvreté, ses membres incarnant une humanité sincère et authentique, face à un mouvement souhaitant justement diviser les hommes et aller vers plus d'invidualisme. Seul regret, j'aurais aimé que la question de l'homosexualité, simplement évoquée au travers des personnages d'Idgie et Ruth, soit davantage traitée, on devine, notamment chez Ruth, le poids des conventions sociales mais c'est dommage de ne pas avoir plus approfondi le sujet. J'ai apprécié de croiser la route de ce roman sans prétention, qui offre au lecteur une immersion dans une partie de l'histoire américaine au travers de personnages travaillés, aux personnalités fortes et engagées. Si certains passages peuvent sembler rébarbatifs, d'autres nous tiennent en haleine, et l'auteur aboutit ainsi à une forme d'équilibre qui, je pense, peut plaire au plus grand nombre.

En conclusion, un roman agréable, qui peut peut-être dérouter sur sa forme dans un premier temps mais dont le fond est travaillé et qui offre un aperçu de la vie dans un coin reculé de l'Alabama à une époque particulière de l'histoire des Etats-Unis. Je vous le conseille, vous ne perdrez pas votre temps !
Dernières infos.

Beignets de tomates vertes a été publié en 1987 et compte 466 pages. Il a été adapté au cinéma en 1991 par Jon AVNET.

Ma note.
Challenges.
Défi lecture 2020 : Consigne 44 - Livre dont le titre comporte le nom d'un végétal - 29/100

dimanche 2 août 2020

Percy Jackson - Rick Riordan

Suite aux conseils littéraires avisés d'une amie et après avoir été complètement séduite par ma toute première lecture d'un Rick RIORDAN, à savoir Percy Jackson et les héros grecs, j'ai décidé de me plonger dans l'oeuvre incommensurable de l'auteur. J'ai choisi de commencer par les Percy Jackson, qui sont, me semblent-ils, les plus connus et les premiers écrits par l'auteur. En espérant que l'engouement perdure !

Tome 1 : Le voleur de foudre.

En résumé : Percy Jackson n'a que douze ans et déjà une vie bien tourmentée : atteint de dyslexie et d'un trouble de l'attention, il change d'école tous les ans, à chaque fois renvoyé pour son agitation. Comme si ses échecs scolaires ne suffisaient pas, le jeune Percy n'a jamais connu son père et sa mère s'est remarié avec Gaby Pue-Grave, un macho ignoble seulement préoccupé par ses parties de poker. Alors qu'une nouvelle année scolaire est sur le point de s'achever, l'adolescent est confronté à des événements de plus en plus bizarres : des tempêtes et des éclats d'orage qui se font fréquents, des professeurs et des camarades d'école qui se transforment en bêtes mythologiques et lui qui se retrouve à combattre une furie à l'aide d'un stylo qui se transforme en épée. Alertée par ces événements, sa mère décide de l'amener en vacances en bord de mer, afin de lui révéler le secret de sa naissance. Son projet sera interrompu par l'attaque d'un Minotaure enragé, Percy Jackson est blessé au cours de la lutte et se réveille quelques heures plus tard au sein de la Colonie des Sang-Mêlés, une colonie de vacances qui accueille chaque année des jeunes demi-dieux, c'est-à-dire des jeunes dont l'un des parents est un dieu grec et l'autre un mortel. Percy Jackson apprend qu'il est lui-même un Sang-Mêlé et ses qualités l'amènent à se mettre en route, avec ses amis Grover et Annabeth, vers l'éclair primitif de Zeus, volé quelques temps plus tôt et qui déclenche la colère du Dieu des Dieux.

Mon avis : Rien qu'à la lecture du résumé, on se rend bien compte à quel point les débuts de ce premier tome sont complexes. Je dois avouer que je me suis sentie dans un premier temps déroutée par l'intrigue proposée par l'auteur, trop accaparée je pense par mes souvenirs de Percy Jackson et les héros grecs, qui est en fait une sorte d'encyclopédie de mythologie grecque et non une histoire à proprement parler. Ici, Percy Jackson est un véritable héros, au même titre que les dieux grecs qui deviennent des personnages à part entière. J'ai trouvé que le début était long à se mettre en place et un peu tiré par les cheveux. Le style d'écriture est lui-même assez poussif, mais cela s'explique très certainement par le fait que ce livre s'adresse en premier lieu à un public adolescent. Je n'ai pas retrouvé dans un premier temps l'humour de Rick RIORDAN, ni les passages où il donne des éléments de mythologie. Néanmoins, je ne sais pas si j'ai fini par m'habituer à l'intrigue et aux personnages ou si le récit devient plus clair en milieu de livre mais j'ai progressivement apprécié ma lecture. J'ai été emportée par le suspense autour de la quête de l'éclair de Zeus, même si j'ai trouvé que les aventures étaient plutôt répétitives, dans le sens où on les voyait arriver à dix kilomètres à la ronde. J'ai également retrouvé l'humour de l'auteur et on finit par avoir quelques éléments de contexte sur les dieux grecs. En fin de livre, l'auteur finit par nous donner tous les éclaircissements dont on a besoin pour une bonne compréhension de l'intrigue et nous donne vraiment envie de poursuivre notre lecture en se plongeant dans le deuxième tome. D'une manière générale, je ressors de cette lecture avec un avis plutôt mitigé, déçue par l'intrigue même si je trouve que les choses s'améliorent au fil des chapitres, mais aussi déçue de moi-même car je pense que je n'ai pas suffisamment pris le temps de savourer le livre en m'arrêtant sur les éléments apportés par l'auteur. J'ai plutôt enchaîné les pages, avide de retrouver ce qui m'avait plus dans le premier tome et je pense que je suis passée à côté d'informations importantes.

Ma note : 3/5.

Challenges.
Défi lecture 2020 : Consigne 68 - Livre dont le héros a douze ans ou moins - 28/100

Tome 2 : La mer des monstres.

Mon avis : Une nouvelle année scolaire s'achève pour Percy. Le dernier jour de classe est arrivé, mais il annonce aussi le début des vacances à la colonie des Sang-Mêlés, sorte de colonie de vacances pour demi-dieux. Alors que les monstres ont laissé notre jeune héros tranquille toute l'année, ils font leur réapparition lors d'une dernière partie de foot. Ce n'est que le début de nouvelles attaques qui n'annoncent rien de bon. En effet, la colonie des Sang-Mêlés est en train de dépérir. L'arbre, réincarnation de Thalia (fille de Zeus et d'une mortelle) a été empoisonné, et c'est tout la nature environnante qui en pâtit. Les frontières magiques censés protéger la colonie des assauts des monstres perdent en efficacité. Qui plus est, Chiron a été renvoyé de son poste de directeur des animations, désormais remplacé par le démoniaque Tantale qui a remis les courses de chars meurtrières au goût du jour. Percy se lance donc dans une nouvelle quête, à la recherche de la célébrissime Toison d'Or, seul objet pouvant guérir la colonie de ses tourments. Une fois de plus, il sera accompagné de la sage Annabeth et d'un nouveau membre de la famille, Tyson. 

Mon avis : Après m'avoir remis en tête l'histoire du premier tome grâce à une adaptation BD trouvée en médiathèque, je me suis lancée dans ce deuxième tome avec l'espoir qu'il me plaise davantage que le précédent. Ce fut le cas. Je continue de rester perplexe devant la proposition de l'auteur de placer l'Olympe au-dessus de l'Empire State Building, et par là-même de déplacer l'âge d'or de la civilisation grecque vers la civilisation américaine, qui est, de ce fait, à son apogée. Tout comme la mer des monstres expliquerait les disparitions mystérieuses dans le triangle des Bermudes. Comme prétexte aux aventures de Percy, je trouve que c'est un peu bancal, mais bon, une fois passé ce détail qui n'en est pas un, j'ai eu plaisir à retrouver Percy, le guerrier. J'ai eu un peu moins de mal à entrer dans l'histoire, grâce au twist de la fin du premier tome. On sait désormais clairement qui sont les ennemis de Percy et contre qui il va se battre à l'avenir. J'ai aussi plus apprécié l'humour de Rick RIORDAN qui est mis plus en avant dans ce second tome. De même, on a affaire à une palette de personnages mythologiques assez conséquente, en si peu de pages. Si vous souhaitez en savoir un peu plus sur les Cyclopes, dont Polyphème, sur Circé, Tantale ou encore Charybde et Scylla, vous en aurez pour votre compte. Percy est un peu une réincarnation d'Ulysse dans ce tome, voguant sur la mer des Antilles, dans un remake de l'Odyssée. Comme dans le tome précédent, les aventures s'enchaînent à une vitesse qui nous laisse parfois un peu sur le bord du chemin tellement il se passe de choses en peu de lignes, mais ce n'est pas désagréable. N'oublions pas que c'est un roman d'aventures pour la jeunesse, donc il faut que ça pulse. La fin laisse présager encore de nouveaux rebondissements, il faut savoir que les monstres ne meurent jamais et que Chronos est en train de se refaire la cerise dans un cercueil fait de bois, donc Percy n'est pas prêt d'être au chômage ! J'ai hâte de me plonger dans le troisième tome que je me suis déjà procuré, sitôt le deuxième tome achevé.

Ma note : 3/5.

Challenges.
Défi lecture 2020 : Consigne 70 - Livre avec un héros récurrent - 42/100
 
Tome 3 : Le sort du Titan.

Mon avis : Thalia est de retour, et elle n'a même pas eu le temps de dire "ouf !" qu'elle se lance avec Percy et Annabeth à la recherche de Grover qui semble être en danger au sein de son école alors qu'il est en mission pour recruter de nouveaux sang mêlés qui les aideront à combattre Cronos. A peine ont-ils passé le pas de la porte de l'établissement qu'ils sont accueillis par un professeur un peu particulier qui se révèle être un horrible monstre, un manticore. Les trois sang mêlés sont sauvés de justesse par Artémis à la tête de ses Chasseresses, des femmes guerrières qui ont prêtées allégeance à la déesse de la Chasse. Seulement, Annabeth disparaît lors du combat et Artémis décide de partir seule à la recherche des monstres envoyés par Cronos et ses acolytes. De retour à la colonie, Grover, Percy, Thalia, les deux nouveaux sang mêlés, Bianca et Nico, et les autres Chasseresses veulent partir en mission afin de retrouver les disparues. Un nouvel oracle est prononcé, et Percy se lance une nouvelle fois dans des aventures qui s'annoncent épiques et dangereuses, cette fois direction l'Ouest et San Francisco.

Mon avis : Un troisième tome qui fait monter le suspense encore d'un cran avec toujours plus de prophéties, de monstres, de héros et de dieux. Une nouvelle fois, il faut bien être concentré quand on lit les Percy Jackson car les détails sont multiples, tant au niveau de l'intrigue générale, le combat entre les dieux et Cronos, que les éléments mythologiques apportés par l'auteur. Un renouvellement du casting est complétement opéré dans ce tome, avec de nouveaux personnages, comme Bianca et Nico qui sont deux nouveaux sang mêlés, et l'arrivée de nouveaux dieux, comme Artémis qui occupe une large place dans le récit, et Apollon, son frère. J'ai vraiment apprécié le début de l'histoire, et surtout le personnage d'Apollon que je trouve très drôle. J'ai d'ailleurs retrouvé l'humour de Rick RIORDAN que j'avais tant apprécié dans Percy Jackson et les héros grecs. La suite m'a un peu moins convaincue, on retrouve le même schéma et les mêmes ingrédients, une quête semée d'embûches avec des monstres que Percy et ses amis doivent combattre. En revanche, j'ai apprécié que certains personnages disparaissent de l'histoire, cela est un peu plus réaliste que d'être toujours vainqueur de monstres redoutables. J'ai aussi aimé que certaines relations évoluent un peu, même si ça reste à la marge, Percy semble gagner en maturité et évolue à mesure que la tension et les enjeux deviennent de plus en plus importants. La fin, fignolée par l'auteur, annonce un vrai lien avec le prochain tome, qui promet d'être explosif. J'ai hâte de découvrir les nouveaux rebondissements et vais essayer de ne pas trop tarder car je trouve qu'il est compliqué de se remémorer tous les éléments de l'histoire quand on a laissé trop de temps s'écouler entre deux tomes.

Ma note : 3/5.

Challenges.
* Défi lecture 2021 : Consigne 51 - Un livre comportant une scène où un personnage raconte un rêve ou un cauchemar - 7/100
En 2021... Je voyage : Etats-Unis (+ 20 points)
 
Tome 4 : La bataille du labyrinthe.

Mon avis : Après avoir connu de nouveaux déboires dans l'école de son beau-père enseignant qui souhaitait que Percy l'intègre à la rentrée, le jeune garçon, fils de Poséidon fait son retour à la Colonie des Sang-Mêlés pour les vacances. Dans un contexte où Cronos, le Titan redoutable tente de reprendre le pouvoir sur l'Olympe avec son armée, Percy s'aperçoit qu'on lui cache des choses, la détresse de Grover dont le permis de chercher le dieu Pan va bientôt lui être retiré suite à ses échecs successifs, la relation entre Annabeth et Clarisse qui semble s'être mystérieusement améliorée, sans oublier la disparation de Nico, fils d'Hadès, qui n'inaugure rien de bon de part son pouvoir de réveiller les Enfers. A cela s'ajoute la disparition de Dionysos et l'arrivée d'un nouveau membre dans l'équipe encadrante de la colonie, Quintus accompagné de son molosse redoutable. Au fil des explications, le dénominateur commun de tous ces événements récents apparaît être le labyrinthe de Dédale. Les cauchemars de Percy vont également dans ce sens : il se trame des trucs louches dans ce souterrain tentaculaire fait de pièges machiavéliques, à commencer par Luke qui continue de fricoter avec Cronos, et Nico qui affirme son désir de venger la mort de sa soeur. Le seul moyen de préserver la Colonie d'un assaut meurtrier de l'armée d'ennemie est de partir à leur rencontre dans le labyrinthe, une quête confiée à Annabeth.

Mon avis : Le suspense monte, la fin approche ! Encore un tome haletant, plutôt sombre et richement documenté. Plus les tomes défilent et plus je les apprécie car on gagne en maturité et on entre vraiment dans le vif du sujet. Certes, il n'y a aucune surprise sur la structure : un passage désastreux dans une école pour rappeler les particularités de Percy, l'arrivée à la Colonie des Sang-Mêlés, la nécessité de se lancer dans une nouvelle quête, la prophétie, la rencontre de monstres dans des lieux hostiles et pour finir l'affrontement final. Mais je me suis quand même prise au jeu. Ce qui est intéressant est que chaque tome met en avant de nouveaux lieux, de nouveaux personnages et de nouvelles figures mythologiques. Ici, on fait la connaissance de Dédale, du roi Minos, du labyrinthe, mais aussi des Hécatonchyres, ces créatures primitives aux cent bras, des telchines, de Calypso et j'en passe et des meilleures. J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié la pause que Percy est contraint de faire sur l'île de Calypso. S'imaginer sur cette île coupée du monde, aux fleurs de lune et aux reflets d'argent offre aussi au lecteur une pause bienvenue dans les combats acharnés qui occupent les trois-quart du livre. Le labyrinthe est un lieu angoissant, ne serait-ce que parce qu'on est sous terre, enfermés, avec la peur de ne jamais en ressortir. L'île de Calypso et sa nature verdoyante offre donc un contraste saisissant, une bouffée d'être frais dans un contexte anxiogène, de même que tous les bouts de nature que l'on aperçoit, la mer survolée par Icare puis par nos héros, la vue de l'atelier de Dédale sur le jardin des Dieux... J'ai également apprécié les petites amourettes qui émaillent le récit ça et là. Loin d'être gnangan, je trouve qu'elles apportent un peu de fraîcheur et nous rappellent que les héros sont encore des adolescents qui ne sont pas juste des machines à combattre des monstres. J'ai hâte de voir la relation entre Percy et Annabeth s'épanouir, si cela est possible, car la jeune fille semble être encore très éprise de Luke. En somme, un quatrième tome mené avec brio par Rik RIORDAN, qui manque un peu d'humour, mais on serait exigeant. J'ai hâte de me plonger dans le dernier tome et de connaître le dénouement de l'affrontement final.

Ma note : 4/5.

Challenges.

* Défi lecture 2021 : Consigne 60 - Un roman dont le thème est une quête - 30/100
En 2021... Je voyage : Etats-Unis (+ 10 points)

Tome 4 : Le dernier Olympien.

Mon avis
 :
 Ça y est, nous y sommes ! Le temps est venu pour Percy et ses amis d'affronter l'incroyable force des Titans. Si Typhon traverse à une vitesse inquiétante les Etats-Unis, bien qu'un peu ralenti par les dieux qui déploient toutes leurs armes pour l'empêcher d'atteindre l'Olympe, Percy et sa garde rapprochée se postent en pleine ville de New York, attendant d'en découdre avec Cronos, bien au chaud dans le corps de Luke. Les coups pleuvent entre les deux armées. Les deux camps rivalisent d'ingéniosité pour prendre le contrôle de la ville, puis de l'Empire State Building, siège de l'Olympe. Si les monstres font preuve d'une force bête et méchante, les hommes, dieux, demi-dieux ou mortels mettent plus d'affects dans cette guerre. Ainsi, faire le choix de son camp revient à s'interroger sur son passé, son pouvoir, et sa place vis-à-vis des dieux de l'Olympe. Percy, aidé d'Annabeth enquête donc sur le passé de Luke pour comprendre pourquoi il s'est soumis à Cronos, avec l'ultime espoir qu'il changera de camp avant le destruction ultime. La prophétie est à l'oeuvre, un demi-dieu âgé de 16 ans sauvera ou détruira l'Olympe...

Mon avis : Ce qui est certain est que l'on ne s'ennuie pas dans ce dernier tome ! Malgré ma lecture fragmentée, toujours à cause des transports en commun, je ne me suis pas du tout perdue dans les événements ni dans les personnages. L'auteur nous tient en haleine, on reste scotché à notre bouquin et on a juste qu'une envie, connaître la suite. Pour une fois, on ne suit pas la trame narrative des quatre premiers tomes. Dans celui-ci, on entre directement dans le vif du sujet, la destruction du Princesse Andromède. Pas le temps pour prendre une pause, se voir confier une mission, les héros sont immédiatement sur le pont pour défendre leurs positions et ainsi sauver l'Olympe des assauts de Cronos et autres Titans effrayants. Mais cet ultime tome ne peut pas être réduit qu'à des combats entre méchants et gentils. Une réflexion est engagée sur le destin de chaque demi-dieu, comment le passé peut expliquer le présent. Ainsi des pauses sont proposées dans le récit pour enquêter sur le passé de Luke et comprendre comment il en est arrivé à accepter la proposition de Cronos de lui voler son corps. C'est aussi l'occasion de revenir sur la façon dont les dieux conçoivent la parentalité lorsqu'ils ont eu des amourettes avec des mortels. Cette question est également très présente chez Nico, fils d'Hadès, qui ne cesse d'enquêter sur ses origines. C'est d'ailleurs cette compréhension du passé qui explique le choix de chaque demi-dieu de rejoindre tel ou tel camp. Si Luke rejoint Cronos, c'est avant tout parce qu'il estime qu'Hermès n'a pas fait son devoir de père. Il y a également tout un développement autour de la Pythie et des prophéties. J'avoue que je suis un peu passée à côté et que je n'ai pas bien compris tous les tenants et aboutissants. Je pense que la faiblesse de cette saga est parfois la profusion d'informations et de personnages. C'est un défi de parvenir à mettre en lien toutes ces informations, tout en les intégrant au présent et dans la ville de New-York. Parfois, l'auteur se perd un peu et c'est difficile de rester cohérent jusqu'au bout. Quoiqu'il en soit, les deux éléments que je garde surtout à l'esprit pour ce dernier tome est la majesté des combats (ça envoie du bois !) et la relation entre Percy et Annabeth qui vient apporter un peu de douceur et d'humanité à l'ensemble. Voilà une saga que je relirai, non seulement pour réviser mes connaissances sur la mythologie grecque mais aussi pour avoir une deuxième compréhension des parcours des héros et des messages transmis par Rick RIORDAN. En attendant, je pense bientôt me lancer dans une autre saga écrite par l'auteur (je n'ai pas encore fait mon choix).

Ma note : 3/5.

Challenges.

Défi lecture 2022 : Consigne 24 - Livre avec un personnage illettré/analphabète ou qui n'aime pas la lecture. ("La dyslexie fait partie des troubles caractéristiques des demis-dieux mais quelquefois ça m'exaspère un maximum. Et plus je suis tendu, plus j'ai du mal à lire" p.64).

samedi 25 juillet 2020

L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea - Romain Puértolas

En résumé.

Après avoir arnaqué ses amis et admirateurs dans son petit village de l'Inde, le fakir Ajatashatru Lavash Patel (à prononcer "J'attache ta charrue, la vache" selon le narrateur) embarque pour Paris, destination Ikea afin de se procurer un nouveau lit à clou. Bien décidé à faire des économies, Aja n'a pas réservé d'hôtel et choisit de passer la nuit dans le célèbre magasin. Pourquoi se priver quand on a, à sa disposition, des dizaines de lits et de canapés, des cuisines et des salles de bain ? Alors qu'il est sur le point de s'endormir, il se fait surprendre par deux employés de la marque et se réfugie dans une armoire. Manque de bol, celle-ci est embarquée pour l'Angleterre. Dans le camion transportant les marchandises, le fakir rencontre un clandestin soudanais, en quête d'une terre pacifique. A leur arrivée, les deux hommes sont arrêtés par la police britannique et renvoyés en Espagne. A partir de là, les péripéties se poursuivent pour l'Indien, visitant tout à tour l'Italie, la Lybie et la France, rencontrant sur son passage des personnes qui changeront à jamais sa vie.

Mon avis.

Un livre trouvé en parfait état dans une boîte à livres. Cela a fait mon affaire puisque je pense que je ne l'aurais jamais acheté si je n'avais pas croisé sa route de cette façon. A l'approche des vacances, j'avais envie d'une histoire fraîche, tout simple et rapide à lire. Celle-ci était toute indiquée, en plus on y parle de voyages...

Bien que plutôt léger, ce livre, que l'on pourrait classer dans la catégorie des "feel-good books", propose trois histoires en une. La première, la principale, celle de ce fakir qui va vivre, malgré lui, des aventures rocambolesques. Parti pour un aller-retour à Paris avec le désir bien précis de se procurer un lit à clou, il va finalement faire le tour de l'Europe, souvent placé au centre de plusieurs quiproquo et échappant aux diverses menaces grâce à des moyens de transports peu conventionnels (une armoire, un sac de voyage, une mongolfière). Ces nombreuses péripéties servent de fil rouge à l'intrigue. Ensuite, il y a une deuxième histoire, celle de ce clandestin soudanais et plus largement celle de tous les clandestons. C'est un thème récurrent et Aja s'interroge à de nombreuses reprises sur la souffrance que ressentent ces hommes et ces femmes qui ont tout quitté pour un espoir de vie meilleure. D'ailleurs, sa propre aventure contraste vivement avec leurs aventures à eux. Alors que la sienne est racontée sur le ton de l'humour, et semble se faire de façon si simple (il suffit de se cacher dans une valise pour atterrir à Rome), celle des migrants apparaît, à juste titre, comme douloureuse, semée d'embûches et incarnant quelque part le mythe de Sisyphe. Enfin, la troisième histoire est le changement qui s'opère chez l'Indien, comme si nous avions affaire à un voyage initiatique. Le fakir, habitué à mentir sur ses pouvoirs pour escroquer son entourage, rencontre au fil de ses étapes européennes des personnages qui lui permettent de gagner en maturité. A l'issue du roman, c'est un homme transformé, qui a désormais l'ambition de rendre les gens heureux, à commencer par sa compagne. 

Un roman qui laisse donc entrevoir plusieurs messages, sans pour autant entrer dans une histoire tire-larmes. Au contraire, le récit des aventures d'Aja se veut plutôt comique, même si pour ma part je ne suis pas partie dans de grands éclats de rire, juste quelques sourires de temps en temps. C'est le type de livre que l'on lit pour se changer les idées, sans en attendre grand chose. J'ai d'ailleurs trouvé que la longueur et le rythme étaient bien. Les aventures s'enchaînent, les chapitres sont courts et rythmés, on n'a donc pas le temps de s'ennuyer, et l'histoire s'arrête à temps, un pays de plus aurait été de trop. En revanche, j'ai moins apprécié le côté un peu surréaliste des aventures de ce fakir farfelu. Bien sûr, l'auteur avait besoin de rebondissements et de coups d'éclats pour servir ses ambitions mais j'ai trouvé qu'il allait parfois un peu trop loin. Par exemple, l'histoire d'amour avec Marie est vite introduite puis balayée, la carrière d'écrivain d'Aja sonne faux (comme si un éditeur filait 100 000 € pour un manuscrit à peine entamé) et le passage en Lybie est carrément tiré par les cheveux. Mais bon, il faut accepter ce genre de couacs dans ce type de livre.

En somme, un livre sans prétention, dont l'objectif est uniquement de faire passer au lecteur un bon moment, et c'est d'ailleurs réussi. A lire au bord de la piscine, entre deux plongeons rafraîchissants. 
Dernières infos.

L'extraordianire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea a été publié en 2013 et compte 307 pages. Il est suivi des Nouvelles aventures du fakir au pays d'Ikea. Le premier tome a été adapté au cinéma en 2018 par Ken SCOTT.

Ma note.
Challenges.

Défi lecture 2020 : Consigne 19 - Livre dont le titre contient le nom d'un objet de la maison (armoire) - 27/100

jeudi 23 juillet 2020

Tag : Dans la valise

En ce mois de Juillet un peu particulier, j'ai eu envie de me lancer dans un TAG placé sous le signe des lectures estivales et du voyage. Si nous sommes un peu contraints cette année dans nos destinations, la découverture littéraire est toujours possible, et quoi de mieux que voyager par les mots, bien installé dans le transat, sous l'ombre bienfaitrice d'un arbre nonagénaire et avec le chant des cigales en bruit de fond ?!

J'ai pioché ce TAG une fois de plus chez Pocket Jeunesse, il suffit de suivre ce lien.


1. Un livre léger.

Oscar et la dame rose - Eric-Emmanuel SCHMITT
Qui dit livre léger, dit livre assez court. Celui-ci ne fait qu'une centaine de pages et pourtant, il se révèle être très puissant. L'histoire d'un petit garçon qui n'a plus que quelques jours à vivre, mais qui va en profiter à mille pour cents grâce à la dame rose, une dame qui rend visite aux enfants dans les hôpitaux bénévolement et qui a une imagination débordante. Avis aux cinéphiles, l'histoire d'Oscar à été adaptée au cinéma, avec Michèle LAROQUE dans le rôle de la dame rose.

2. Un livre que vous souhaitez lire cet été.

Une dernière danse - Victoria HISLOP
Il y a des auteurs qui reviennent tous les étés : Michel BUSSI, Katherine PANCOL, Marcel PAGNOL et Victoria HISLOP. J'ai donc choisi celui-ci, emprunté à la médiathèque et ma prochaine lecture je pense. Ses romans nous font toujours voyager et ont un côté historique qui est très plaisant.

3. Un livre que vous aimeriez acheter.

Circé - Madeline MILLER
Il y en a plusieurs que je souhaiterais acheter mais mon choix s'arrête sur celui-ci dont je suis sûre qu'il serait un coup de coeur. A en lire la quatrième de couverture, il s'agirait d'une sorte de biographie sur le personnage mythologique de Circé. Je suis sûre qu'on y apprend plein de choses et j'ai pu lire plein d'avis positifs sur la blogosphère.

4. Un livre que vous avez dans votre liseuse.

Rien de s'oppose à la nuit - Delphine DE VIGAN
Avec le confinement, j'ai fait plusieurs acquisitions sur ma liseuse alors que j'avais perdu l'habitude de m'en servir. Mon choix se porte finalement sur un livre que j'avais acheté il y a deux ans. Je me souviens l'avoir dévoré, avec cette impression que les pages défilent plus vite sur la liseuse. Un roman autobiographique, histoire de la vie de la mère de Delphine DE VIGAN, atteinte de bipolarité. Un livre émouvant, parfois dérangeant du fait de sa dimension intime mais à lire !

5. Un livre avec une valise ou un sac sur la couverture.

Bons baisers de Cora Sledge - Leslie LARSON
L'occasion pour moi d'évoquer un roman qui n'a pas fait grand bruit et que j'ai lu il y a dèja quatre ans. Le temps ayant fait son oeuvre, je ne me souviens plus vraiment de l'histoire mais j'en garde tout de même un bon souvenir. L'histoire d'une vieille dame contrainte par ses enfants d'aller en maison de retraite et qui va tout faire pour s'en échapper. Elle écrira ses aventures dans un journal intime, l'occasion pour nous d'en savoir un peu plus sur son passé.

6. Un livre qui parle de vacances.

Agatha Raisin enquête : Vacances tous risques - M.C BEATON
Le sixième tome des aventures de notre détective déjantée qui se passe à Chypre. Un tome rafraîchissant, qui permet de faire une pause bienvenue dans la série qui se passe majoritairement à Carsely, petit village des Costwolds en Angleterre. Dépaysement assuré !

7. Un livre d'aventure.

Le voleur de foudre (Percy Jackson, tome 1) - Rick Riordan
Une série dans laquelle je viens à peine de me plonger. Légère déception, après avoir adoré le hors saga Percy Jackson et les héros grecs, mais qui reste quand même une agréable lecture, très mouvementée de part les aventures que vit le jeune Sang Mêlé Percy, fruit d'un amour entre Poseidon et sa mère, mortelle. 

8. Un livre qui parle de voyage dans le temps.

La commanderie - Alain ADE
Ce livre ne parle pas de voyage dans le temps mais EST un voyage dans le temps - le temps du Moyen-Âge. L'auteur nous permet de nous lancer sur les traces des Templiers, à la recherche de leur trésor qui continue de fasciner un certain nombre de ferrus d'Histoire. Un roman historique rythmé, des personnages attachants et des rebondissements qui tiennent le lecteur en haleine, je le conseille vivement, y compris pour ceux qui ne sont pas très portés sur l'Histoire.

9. Un livre de la couleur de votre valise/votre sac.

Le vestibule des causes perdues - Manon MOREAU
Ma valise étant rose, mon choix se porte naturellement sur ce livre dont la lecture est particulièrement adaptée à la saison estivale. On y retrouve plusieurs personnages qui ont en commun de cheminer vers Saint Jacques de Compostelle. Un livre au thème original, dépaysant et qui nous donnerait presque envie d'enfiler nos chaussures de marche pour les rejoindre.

10. Un livre qui se déroule au dernier endroit où vous êtes partis en vacances.

La libraire de la place aux herbes - Eric DE KERMEL
En Août dernier, je suis partie dans le Gard, je n'ai pas eu l'occasion de visiter Uzès où se déroule l'histoire de Nathalie, jeune femme qui plaque tout pour ouvrir une librairie, mais c'est le seul livre que je pouvais mettre en lien avec mes dernières vacances. Une histoire agréable, même si elle s'évapore vite lorsque la lecture est terminée. J'ai particulièrement apprécié les conseils lecture distillés tout au long du livre, qui sortent des sentiers battus pour certains d'entre eux.

Ici s'achève ce TAG. J'espère qu'il vous a plu et que vous pourrez y glaner des idées lecture pour cet été. N'hésitez pas à le reprendre et à me laisser vos propres choix en commentaires. 

Je vous souhaite un bel été !