samedi 18 novembre 2017

Zazie dans le métro - Raymond Queneau

En résumé.

Jeanne Lalochère confie sa fille Zazie à son oncle Gabriel pour qu'elle puisse tranquillement batifoler avec son amant. La situation ne déplaît pas à la jeune fille puisque c'est l'occasion de mettre enfin un pied dans la capitale et de côtoyer cet engin mystérieux qu'est le métro. Manque de bol, les agents sont en grève. Après avoir lâché tout un tas d'injures, la petite échappe à la surveillance de son oncle et décide de visiter Paris toute seule. Une folle aventure débute alors et le lecteur va se trouver face à des situations toutes plus rocambolesques les unes que les autres et face à des personnages pour le moins étranges. Bienvenue dans le surréalisme à la Queneau !

Mon avis.

Je dois avouer que si le nom de l'auteur ne commençait pas par "Q" et si je n'avais pas un challenge ABC à vite poursuivre, je ne serais très certainement pas allée à la rencontre de ce livre. Cela fait plusieurs années que j'en entends parler (j'ai d'ailleurs failli l'avoir aux épreuves du bac de littérature), sans jamais sauter le pas, découragée devant les commentaires rarement positifs des lecteurs. Désormais, c'est chose faite, je ne suis pas mécontente de ma lecture sans pour autant avoir adoré, loin de là même.

Il faut dire que l'univers que nous propose l'auteur est surréaliste. Un réel travail a été fait sur la langue - la langue qu'on parle entre gens populaires d'un Paris d'après-guerre qui savoure enfin le goût de la liberté (l'écriture de ce livre date de 1959). Le style est très familier et il n'y a quasiment que des dialogues. Même le narrateur se met à employer ce langage châtié. Le rythme de l'histoire est donc très rapide, et on se sent emporté dans les aventures de Zazie, en complète immersion parisienne. Cela nous amène à vivre des situations très cocasses. Le récit se tient et si on s'accroche, il n'est pas difficile de suivre le déroulé des événements. Cependant, on peut rapidement se perdre dans les personnages qui apparaissent, disparaissent puis reviennent sous d'autres identités. Leurs interactions peuvent parfois surprendre: parfois ils réagissent de façon disproportionnée et puis c'est le contraire, ils ne tiennent pas cas de situations graves. Ainsi, on a l'impression d'être dans un réel distordu, entouré de faits et de personnages réels au premier abord et fantasques si on creuse un peu.

A l'image de cette intrigue un peu particulière, il y a certains passages que j'ai bien aimés, ayant l'impression de comprendre enfin où l'auteur voulait en venir puis quelques pages plus loin, je me sentais perdue. L'auteur aborde des thèmes graves comme le viol et la pédophilie et d'autres thèmes tabou à cette époque comme l'homosexualité et les boîtes où se produisent des travestis. Je pensais qu'il avait quelque chose à dire sur ces sujets mais ils sont vite balayés et on ne sait plus trop ce que ça vient faire là. Au terme de ma lecture, j'ai donc cette très désagréable impression d'être passée à côté de quelque chose. Certes, le style est intéressant et l'histoire peut paraître comique et originale mais ces deux points ne compensent pas le sentiment de ne pas avoir su lire entre les lignes. C'est d'autant plus frustrant que Zazie dans le métro est devenue un vrai classique et Raymond Queneau est un auteur réputé, alors je me demande pourquoi je n'ai pas su voir le chef d'oeuvre qui se cache derrière ces quelques pages.

Je ne pensais pas que je serai aussi sévère dans ma notation mais au fur et à mesure que j'écris cette chronique, je me rends compte que je ne retire rien de cette lecture. Je vais donc, à regrets, l'affubler d'un deux fleurs.

D'un coup d'oeil, les plus, les moins.

+ Le travail sur la langue: jeux de mots, langage parlé, nombreux dialogues.
+ Le potentiel comique.

- On ne comprend pas où l'auteur veut en venir.
- On peut vite se sentir perdu: trop de personnages et de situations étranges.
- L'histoire est trop fantasque pour moi (n'a ni queue ni tête).

Ma note.
Dernières infos.

Zazie dans le métro a été publié en 1959 et compte 240 pages. Ce classique a fait l'objet de nombreuses adaptations: BD, pièce de théâtre et film en 1960. Si vous souhaitez en savoir plus sur cette oeuvre, je vous conseille vivement la chaîne Youtube l'Alchimie d'un roman qui lui a consacré un épisode.

Challenges.

Cette lecture me permet d'avancer dans ces challenges: 
Défi lecture 2017 - Consigne 19: un livre qui se déroule dans une capitale. (36/80)
ABC 2017 - Lettre Q (19/26)

2 commentaires:

  1. Bonjour à toi!
    Ce livre ne m'a également jamais tenté, malgré sa notoriété... Et quand je lis ton billet, je pense que je ne me lancerai pas dans sa lecture! RESPECT, pour avoir tenu à ce fameux Q de ton challenge! J'ai été jeter un oeil dans ceux que tu suis cette année, et je te tire mon chapeau ! Qui sait, peut-être me laisserai-je tenter pour 2018, en tant que nouvelle arrivante sur la blogo (https://humblement-votre.blogspot.fr)!
    Très joli blog, très instructif...! Merci!

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  2. Merci infiniment pour ton adorable commentaire ! Je t'encourage à te lancer dans ce genre de challenge. Pas toujours évident à tenir mais ils permettent de sortir de notre zone de confort, à nos risques et périls.
    Bienvenue sur la blogo alors :) Je te souhaite d'y faire de jolies rencontres ! Je suis allée faire un tour sur ton blog, ainsi que sur ta page Livraddict et je vois que nous avons plein de lectures en commun. Je vais donc suivre tes pérégrinations avec attention !
    A très bientôt !

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