Souvenez-vous, à la toute fin du premier tome, Charlie et sa famille s'envolent à bord du grand ascenseur de verre avec Willy Wonka après que ce dernier ait décidé de lui léguer sa chocolaterie. Cependant, le voyage vers sa nouvelle demeure ne se passe pas comme prévu. Le capitaine, Willy Wonka, toujours à l'affût d'une nouvelle fantaisie et suite à de mauvaises manoeuvres les envoie dans l'espace. Ils se mettent à flotter et surtout menacent d'entrer dans un hôtel spatial mis en orbite par les Américains. Sur Terre et dans la capsule américaine prête à rejoindre l'hôtel, ces derniers s'inquiètent et s'imaginent qu'il s'agit là d'une menace soviétique. Mais un autre type de danger rôde: les Gnoulis, ces vers géants qui habitent sur une autre planète et qui viennent tout simplement défendre leur territoire. Charlie et tout le petit monde doivent donc rejoindre la Terre illico presto, sauvant au passage les astronautes américains. Une fois revenus sur Terre, ce sont encore d'autres aventures qui les attendent...
Mon avis.
Contre toute attente, j'éprouve beaucoup de difficultés à émettre un avis objectif sur ce deuxième tome de la duologie Charlie et la chocolaterie. Je pense que ma lecture a été influencée par les avis plutôt mitigés que j'ai pu lire à droite à gauche et dont je n'ai pas réussi à me départir. C'est vrai que cette suite n'est pas à la hauteur de l'univers fantasque et gourmand à souhait proposé dans le premier opus. Dans l'ensemble, les personnages restent fidèles à ce qu'ils étaient (j'ai juste été surprise par les mauvais caractères des grands-parents (excepté Grand-Papa Joe)). L'incohérence vient plutôt de l'histoire en elle-même. Le passage dans l'espace, pourquoi pas. Si on cherche bien, c'est vrai que ce genre de mésaventure correspond au personnage de Willy Wonka. Le problème vient plutôt de la suite, lorsque toute la bande est revenue sur Terre. La suite n'a strictement aucun rapport avec le début du livre et les nouvelles expérimentations de l'ex-chef de la chocolaterie arrivent comme un cheveu sur la soupe. Les deux histoires en une sont donc traitées de façon séparée, sans qu'il y ait un liant qui aurait par exemple pu reposer sur l'installation de Charlie dans ce nouveau lieu. Le livre se lit donc extrêmement vite mais je ne me suis pas sentie transportée et je pense que j'aurai tout oublié d'ici quelques jours.
En fait et je rejoins l'avis de Petite Plume (dont je salue la chronique très intéressante qu'elle a faite sur cette duologie), je pense que Roal Dahl a voulu, au travers de ce deuxième tome, mettre en avant les agissements un peu ridicules des Américains pendant la Guerre Froide. Le livre a été publié en 1972, alors que les luttes pour la conquête spatiale font rage. On retrouve ici toutes les dérives inhérentes aux ambitions américaines démesurées: le toujours plus loin, le toujours plus grand (l'hôtel en question est immense, une prouesse pour l'époque et tout le monde demande à y séjourner), la peur des espions (on pense automatiquement aux soviétiques ou à la Chine, à la place de Charlie et sa famille) mais aussi la volonté d'empiéter sur un nouveau territoire (les Gnoulis ne peuvent-ils pas symboliser ce principe de "chacun chez soi"). Il s'agit donc ici d'une critique politique mais on retrouve dans la deuxième partie une critique de l'homme, de façon générale. Les grands-parents, attirés par l'élixir de jouvence que leur propose Willy Wonka vont prendre plusieurs pilules, sans s'inquiéter des effets, alors même que l'alchimiste déluré leur avait expliqué le fonctionnement de ce traitement. Les hommes sont guidés par leurs désirs primaires, ils agissent vite, sans même réfléchir sur les conséquences de leurs actes. Nous sommes donc loin des morales enfantines du premier texte, l'auteur nous laisse ici avec des considérations qui seraient plutôt destinées à un public adulte.
Pour conclure, une lecture loin d'être palpitante mais aux messages intéressants si on prend la peine de creuser un peu!
D'un coup d'oeil, les plus, les moins.
+ Les messages véhiculés via le récit des aventures de Charlie.
+ Ça fait toujours plaisir de retrouver ces personnages, auxquels on s'est attaché pendant le premier tome.
- Le manque de cohérence, d'une part avec le premier tome, d'autre part entre les deux parties du livre.
- Des éléments tirés par les cheveux et qui ne trouvent pas leur place dans l'histoire.
Dernières infos.
Cette suite de Charlie et la Chocolaterie a été publiée en 1972 pour la version originale et compte 196 pages.
Ma note.
Challenges.
Cette lecture me permet d'avancer dans ces challenges:
* 100 romans à lire en 2017 - 34/100
* Défi lecture 2017 - Consigne 2: un livre qui fait partie d'une duologie. (30/80)
* ABC 2017 - Lettre D (15/26)
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